Lu dans Les Échos
Une page sur laquelle on crée son profil personnalisé, en y intégrant des articles et des vidéos, associé à un fil d'informations continues sur ses propres activités et celles de ses amis... Cela ne vous rappelle rien ? Facebook, bien sûr. Mais il s'agit là de Weplug.com (« Nous connectons »), un réseau social français lancé au début du mois par deux jeunes ingénieurs, Antoine et Michel Morcos, vingt-sept ans et vingt-cinq ans, qui ont créé en 2004 la société PressElite, déjà éditrice des portails Enregistrersous.com, Jeux-France.com, et Cinema-France.com.
Mais comment le petit poucet Weplug va-t-il bien pouvoir se démarquer des mastodontes Facebook, MySpace et autres Bebo ? « Nous misons sur l'innovation, en proposant des services supplémentaires. Le réseau social doit aussi être mobile, permettre de géolocaliser ses amis avec son téléphone mobile », explique Michel Morcos, cofondateur de Weplug.
De fait, Weplug a été lancé conjointement en version mobile, pour l'iPhone d'Apple : l'interface a été simplifiée, afin d'accéder au menu en quelques pressions du doigt. Ce qui permet d'y rattacher des fonctions de géolocalisation : via Google Maps, vous pouvez indiquer à tout moment votre position géographique à vos amis inscrits et voir lesquels sont à proximité. A condition, bien sûr, qu'ils aient accepté d'être géolocalisés. Les fondateurs de Weplug misent aussi sur la prochaine version de l'iPhone, attendue cet été, qui comportera un GPS.
Ce nouveau réseau social est doté d'applications classiques du Web 2.0 : liste de ses amis avec leurs photos présentées dans un « nuage d'amis », utilisation massive des mots-clefs et des tags. Il offre aussi la possibilité de créer un blog ou des groupes. Et également de voter, comme sur Digg, et de recommander ses images, textes et vidéos favoris.
Forte concurrence
Reste que Weplug arrive alors que les internautes sont souvent déjà inscrits à plusieurs réseaux sociaux. « Même sa fonction de géolocalisation ne restera pas longtemps une originalité : Facebook va forcément en lancer une, et d'autres en proposent déjà, comme LoopT, Blyk, BrightKite, l'application iPhone Twinkle et Plazes », remarque Ouriel Ohayon, éditeur du blog high-tech Techrunch.fr, et investisseur dans le réseau social Bahu.
En outre, Weplug, qui veut évidemment vivre de la publicité, arrive alors que le ciel s'assombrit pour les réseaux sociaux, encore à la recherche d'un modèle économique. Ces derniers jours, News Corp. a déclaré que le chiffre d'affaires de MySpace pour 2008 serait inférieur aux prévisions. Et Facebook, pourtant valorisé à 15 milliards de dollars par Microsoft, et avec un bénéfice attendu à 50 millions de dollars cette année, a annoncé qu'il devait emprunter 100 millions de dollars à TriplePoint Capital pour investir dans de nouveaux serveurs.