TF1, Canal+ et M6, même sauce catch-up
« Un plan diabolique pour détruire le monde. » Jusque dans son slogan, le site de vidéos en ligne Hulu affiche la couleur : détruire le monde, c’est-à-dire bouffer la télé. Ou presque puisque Hulu qui diffuse gratuitement des wagons de séries (House, The Simpsons, Fringe, etc) est en réalité détenu par les plus grands groupes de télé américains : News Corp, NBC Universal et Disney. Et le plan, certes diabolique, est plutôt de s’allier entre téloches pour éviter de se faire détruire par l’Internet. Selon les Echos d’hier, cette habile stratégie fait des petits en France : TF1, Canal+ et M6 travailleraient à la création d’une plateforme de vidéos en ligne commune. L’idée serait de mutualiser sur un même site les différentes offres de catch-up TV de chacun. La catch-up TV – en bon français, télé de rattrapage –, c’est la mise en ligne des programmes, illico après leur diffusion sur l’antenne et ce pendant quelques jours ou semaines. Les trois chaînes se refusent à tout commentaire, l’une expliquant qu’« il y a eu des discussions », l’autre reconnaissant qu’« avoir une telle offre, ça fait du sens, mais on ne raisonne pas forcément à six mois. » Bref, c’est pas demain la veille, mais peut-être bien après-demain. De toute façon, indique àLibération Laurent Souloumiac, directeur de France Télévisions Interactive,« en ce moment, tout le monde parle avec tout le monde et il y a un certain nombre d’acteurs, dont France Télévisions, pour qui une telle alliance aurait un sens, tant au niveau de l’usage pour les internautes que du modèle économique ». Se serrer ainsi les coudes entre chaînes qui se tirent la bourre tant au niveau de l’achat de séries américaines que de la programmation sur leurs antennes n’est en effet pas tout à fait saugrenu. A elles trois voire quatre avec France Télévisions, TF1, Canal+ et M6 pourraient proposer une offre de taille suffisante pour attirer les internautes et surtout de conséquents investissements publicitaires. Car la catch-up TV, ça commence à peser son petit poids. En moyenne, selon le baromètre établi par NPA et TV à revoir, les chaînes mettent en ligne 59 % de leur antenne, avec des disparités de l’une à l’autre : TF1 n’en est qu’à 42 % et M6 culmine à 79 %. L’autre raison de la constitution d’une plateforme française commune pourrait être l’appétit de Hulu qui n’est pour l’heure accessible qu’aux internautes américains. Après son succès outre-Atlantique (488 millions de vidéos visionnées en août, soit la quatrième place du genre), Hulu a des visées européennes. Voilà qui pourrait effrayer TF1, Canal+ et M6 toutes trois très accros aux séries américaines justement diffusées sur Hulu. Sauf qu’on voit mal comment le studio qui vend 24 heures chrono à Canal+ pourrait expliquer au même Canal+ qu’il met gratuitement en ligne à disposition des internautes français le même 24 heures chrono. L’écueil majeur à une plateforme commune pourrait être une affaire de droit de la concurrence. En Grande-Bretagne, une alliance similaire a été retoquée il y a deux ans. Paru dans Libération du 13 octobre 2009
SUR : connexion
PAR : françois pérennès
ACCÈS DIRECT A LA PLATEFORME : PSST.FR
UNE INITIATIVE DE POURQUOITUCOURS?
AGENCE DE PLANNING STRATEGIQUE 2.0
DIRIGÉE PAR jérémy dumont
