Révolutionner la presse: la “Google Newsroom”
Les périodes un peu agitées sont des périodes très actives où l’on multiplie les idées. J’ai eu l’occasion de réfléchir, à mes heures perdues, à un concept de rédaction recomposée autour du web et du print, et comme j’ai trouvé cette réflexion passionnante, j’ai décidé de partager son résultat avec vous et d’ouvrir un échange.
Cela fait longtemps que l’on parle et propose des modèles de rédaction intégrée ( le modèle le plus connu est celui proposé par l’Ifra). Un exemple, la rédaction intégrée du Daily Telegraph, qui fout un peu la trouille au premier abord :
Le problème c’est que, bien souvent, ces modèles très théoriquesse heurtent à la réalité des rédactions: des journalistes orientés print avec une très faible agilité web. Mais surtout, des journalistes déchirés entre “deux médias” à qui l’on dit: vous allez publier pour les deux médias. Ce qui entraîne deux blocages:
1) Le web n’est pas un tuyau dans lequel on fait passer n’importe quel contenu et les articles print sont très souvent inadaptés au web et au mobile (par exemple, au Monde.fr, les articles des journalistes papier font 30% de la production, mais moins de 15% du trafic). Il ne suffit pas donc d’écrire et de rediriger vers un tuyau. Mais de produire un contenu en fonction d’un environnement.
On fait la même erreur aujourd’hui avec le mobile, en poussant simplement les contenus web vers les applis nomades.
2) Les journalistes deviennent schizophrènes. Ils deviennent “bi-médias” et ont l’impression de bi-travailler, ce qui pour eux veut dire “deux fois plus”… Conséquence: continuent de produire avec une vision papier.
Il faut donc oublier cette vieille notion de fusion des rédactions, mais faire un choix, aller là où l’information respire, là où les lecteurs/utilisateurs sont connectés et impliqués, créer une seule rédaction “là où ça se passe”, c’est à dire sur le réseau. C’est le coeur de l’info. Tout le reste n’est que mise en scène.
Pourquoi le réseau ? Parce que l’ère Google a tout bouleversé. Et généré l’émergence (et la nécessité) de ce que l’on appelle un journalisme en réseau. Un journalisme qui passe de la simple production de contenu pour devenir process, et qui s’appuie sur la force du réseau (fragmentation de l’info, nouveaux rythmes, médias sociaux, contenus générés par l’utilisateur…) pour produire et distribuer l’info.
Vous allez donc vous retrouver avec non pas avec une rédaction “bi-média”, ni avec deux rédaction (une web, une papier), mais trois rédactions que je répartirais dans 2 sous-groupes:
1 journalisme de production de valeurs (la Google rédaction)
1 journalisme de mise en scène (community management et sécrétariat de rédaction)
Notez bien que je n’utilise pas le mot “journaliste”, mais “journalisme”. Le journalisme pris comme une fonction (intégrant donc le partage de compétences journalistiques avec des non professionnels), non comme un métier.
Prenons l’exemple de la rédaction d’un journal papier, que nous appellerons “L’espoir” :
- 100.000 exemplaires/jour
- 1€
- 36 pages.
- Rédaction print: 85 journalistes + 7 sécrétaires de rédaction.
- Rédaction web: 7 journalistes + 1 community manager.
Soit 100 journalistes.
Une belle rédaction. Sauf qu’ils ne sont numéro un nulle part. Pas assez nombreux sur le web, trop à l’étroit sur le papier.
Imaginons maintenant une nouvelle rédaction. Toujours avec nos 100 journalistes. Mais une rédaction que nous mettons presque entièrement sur le “digital” ce qui nous permettra d’être premier sur l’info web et mobile.
Tout en publiant un journal de meilleur qualité ce qui nous permettra de faire grimper les ventes, éventuellement le prix. Et, incidemment, de gagner plus d’argent.
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SOURCE : owni.fr
PAR: alexis mouthon
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