Une nouvelle génération de journalistes, professionnels des réseaux sociaux, a émergé ces dernières années : qu’ils s’appellent Rémy Buisine, Salomé Saqué, Hugo Clément, Taha Bouhafs ou David Perrotin, chacun dans leur domaine, chacun dans leur style propre, ils représentent une nouvelle manière de se situer par rapport à l’audience.
C’était en 2010, c’était il y a 1000 ans. Libération titrait « Les journalistes, rien que des brandeurs » et fustigeait cette nouvelle génération de rédacteurs qui avaient le mauvais goût de s’exposer sur les réseaux sociaux. Le message était clair : un journaliste n’est pas une marque, n’est pas une entité propre et ne doit en aucune manière faire de l’ombre à son employeur. « Journalistes en herbe, écrivait Libé, si vous êtes suractifs sur les réseaux, que vous soignez votre CV en ligne ou que vous scrutez les occurrences de votre nom sur le Web, c’est que, tel un MonsieurJourdain.com, vous faites du personal branding sans le savoir ». Une décennie plus tard, tout le monde a oublié cette (très) péjorative expression de personal branding et l’usage intensif des réseaux sociaux par les jeunes journalistes est devenu d’une confondante banalité. Plus personne ne se demande si tweeter relève pour un journaliste d’un complexe de Narcisse. Cela fait naturellement partie du job.
Journalistes influenceurs, le terme pourrait rebuter, mais il indique simplement que ces nouveaux professionnels ont fédéré une communauté de lecteurs autour de leur nom, au-delà même de leur média. Quelles règles se fixent-ils quand ils publient sur les réseaux ? Quels avantages pour les médias qui les emploient ? Nous en avons discuté avec David Perrotin, 31 ans, journaliste à Mediapart et Salomé Saqué, 26 ans, journaliste à Blast et au Vent se Lève.
Suivre un journaliste plutôt que suivre un média...a lire ici https://lanetscouade.com/picks/journalistes-influenceurs-le-circuit-de-la-copie-d-un-tweet-est-presque-aussi-rigoureux-que-celui-d-un-article/