René Duringer (chasseur de Tendances) à bien voulu partager avec nous son analyse de la société et de l'économie d'aujourd'hui.
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« Nous sommes certainement des utopistes, persuadés que tout Etre Humain peut en partie contrôler son devenir en développant sa responsabilité, son sens de l'action, mais aussi sa vigilance sur les tendances qui sous tendent aux évènements qui peuplent notre quotidien. Nous avons souhaité partager ce sentiment avec le plus grand nombre, et l'Internet est pour cela est un outil merveilleux de communication. Nous avons également rêvé que notre prise de conscience n'était pas isolée, mais vécue par beaucoup d'entre vous, citoyens du monde.»
« Il n’est de vent favorable que pour celui qui sait où il va ».
Sénèque
Introduction de René Duringer de smart futur et Jérémy Dumont de pourquoitucours
Notre système économique hérité de l’ère industrielle s’épuise et touche à sa fin. Cette économie de l’excès en tout est entrée en conflit frontal avec l’humain et la planète. Face à une course effrénée pour rester compétitif, la seule alternative : un nouveau type de croissance qualitative reposant sur l’innovation, le savoir, le maillage des idées, la prise en compte des indidualités, du capital humain, la créativité, la culture.
Nous sommes dans l’« entre deux », un carrefour. Nous voyons émerger des individualités et des singularités autour de nous, des gens dont le moteur est l’accomplissement de soi.
Les nouveaux fondamentaux c'est la quête du sens et de valeur, l'innovation plus humaine & transversale, l’intelligence collective des réseaux sociaux, l’économie des singularités, la priorité à l’immatériel, la valorisation de l’intuition, des valeurs féminines et de la créativité.
Face à ce monde économique qui s’éteint les initiatives pullulent malgré les difficultés. Si cla plus part des français se posent la question tous les matins de savoir a quoi mènent leur vie certains se lancent dans de nouvelles trajectoires individuelles autour de convictions, de valeurs. On les appelle les créatifs culturels…on dit qu’ils peuvent changer le monde…
En effet, le monde de demain, d’après-demain, reste à imaginer. Par simple coup d’œil autour de nous, cette idée nouvelle pourrait être perçue comme une utopie, une pure et simple impossibilité, mais ce pourrait être aussi en regardant avec plus d’attention, un monde merveilleux qui s’ouvrirait à nous, tout près là, à portée de nos mains, en attente d’être construit.
Les années écoulées marquées par la mondialisation et la désagrégation des racines culturelles [religion, économie, politique], il devient à présent incontournable de trouver de nouveaux liens pour enfin réapprendre à vivre ensemble, de créer de nouveaux repères pour une société recomposée où chacun trouvera sa place, son rôle, sa responsabilité d’Humain.
Le passé nous a, bon gré mal gré, donné une vision verticale des
problèmes, une approche pyramidale inhibant le regard critique de
l’individu, ne serait-il pas temps d’écraser la pyramide, de penser et
fonctionner sur un mode transversal mais surtout penser éco-système.
Pourtant, nous sommes tous acteurs dans un monde à recomposer.
L’enjeu pour les années à venir : reprendre sa vie en main, retrouver notre libre arbitre, réapprendre notre responsabilité, revendiquer et susciter une autonomie complète dans tous les instants de notre vie…
Les poly-bouleversements du monde micro-économique
• La globalisation
La mondialisation, traduction française de globalization ne se résume pas à l’intensification des échanges commerciaux. Sur le seul critère de l’ouverture des frontières, on peut dire que le monde en 1913 était à peu près aussi « mondialisé » qu’aujourd’hui. La mondialisation, c’est le rapprochement soudain des sociétés, que ce soit pour des raisons technologiques [connexion des entreprises et des salles de marché, télévision par satellite, Internet] ou politiques [basculement des deux tiers de la planète dans l ‘économie de marché, triomphe universel de la pensée libérale]. Le mot « mondialisation » s’impose à partir de 1989 dans les discours fin de siècle. La plupart des gouvernements, de gauche comme de droite, prônent un modèle économique fondé sur la plus grande liberté du marché. La France met en pièces son système économique étatique. Le contrôle des prix disparaît, mais aussi celui du crédit, des changes, des grands groupes industriels et de la monnaie. Tous les pays européens, à leur manière vivent cette révolution. La libération des mouvements de capitaux, le 1er janvier 1990 pour la France, marque la fin de l’autonomie de la politique monétaire et financière des pays. Les marchés peuvent faire jouer la concurrence entre les « places » et imposer leurs vues aux gouvernements et aux entreprises. Les conséquences sont énormes : crises monétaires, taux d’intérêts élevés…L’Euro s’impose comme la seule solution pour restaure la stabilité monétaire. L’OMC, Organisation Mondiale du Commerce véritable organisation internationale succède au Gatt . Son rôle est de s’occuper des règles régissant le commerce entre les pays. Sa principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges. Les 142 pays de l’OMC, tentent aujourd’hui de libéraliser l’agriculture et les services et d’établir quelques règles du jeu en matière d’environnement, de social, de santé. La mondialisation devient un thème politique majeur avec la question des délocalisations qui marque un réveil de l’opinion. Les grandes entreprises comprennent les premières que le capitalisme vit un tournant important. Leur lieu de réflexion, Davos, où chaque année pendant une semaine, des patrons du monde entier, des ministres, des experts débattent de l’évolution du monde. Lors de l’édition de 1993, le mot « globalisation » s’impose. De simple symposium, Davos devient le centre de la mondialisation, cible parfaite de tous les opposants à l’idéologie « globalitaire ».
• La mutation
Le monde actuel connaît des bouleversements majeurs, tant sur le
plan technologique que financier, ce qui implique de considérables
ruptures. Certaines ont déjà eu lieu, mais les plus essentielles sont
encore à venir. Nous devons nous attendre à une véritable révolution de
l’ensemble de notre société et nous préparer dès à présent au
bouleversement complet de nos habitudes, à l’effondrement de tous nos
repères. Pour faire face à des changements aussi radicaux, nous allons
devoir faire appel à une profonde capacité d’adaptation. Aujourd’hui,
l’élément rare, c’est le temps. Le monde se complexifie sans cesse, les
technologies nouvelles ouvrent des perspectives immenses et la
mondialisation devient le champ élargi de notre action.
Une
révolution sociale : Au choc démographique s’ajoute un choc culturel.
La population vieillit au point que nous aurons bientôt quatre
générations simultanées. Le monde est devenu multiculturel, fait qui
apparaît à certains comme une richesse, à d’autres comme un problème.
La population est plus formée, plus informée, donc plus exigeante,
notamment dans les entreprises, ce qui contraint à repenser
l’encadrement du management. Les écarts s’accentuent entre riches et
pauvres. Enfin, nous subissons une crise des valeurs, une montée aiguë
de l’individualisme.
Une révolution technologique : Les secteurs
d’activité convergent. Le monde interconnecté s’impose comme une
réalité. Les technologies nouvelles se mettent au service des
individus, qui ont désormais le pouvoir au bout des doigts et doivent
rester conscients de la responsabilité éthique qui leur incombe.
L’accélération rend possible demain des performances encore
inimaginables aujourd’hui.
Une révolution économique : Nous sommes
entrés dans une économie du savoir et de l’immatériel, qui devient la
première source de richesse et de sécurité. Les marchés se sont
globalisés, transformant notre monde en une sorte d’immense “
supermarché accessible ”.
Une révolution politique : Les ONG,
organismes de régulation qui conditionnent en grande partie nos Etats
et nos vies, les médias ou encore les fonds de pension sont les
nouveaux acteurs déterminants. La crise de l’Etat nation paraît
inévitable dans un univers où les frontières n’ont plus lieu d’exister.
La question d’un équilibre entre les forces démocratiques et les forces
du marché reste posée.
• L’entreprise : quelles révolutions ?
4 grands défis se dessinent pour elle :
- L’international
- l’éthique,
- les défis de l’innovation,
- les défis du leadership.
Au cours des trois dernières décennies, l’environnement des entreprises françaises a subi de profondes évolutions. En premier lieu, la globalisation des économies s’est traduite par l’accroissement des pressions concurrentielles, de sorte que les gains de productivité et l’offre de produits innovants sont peu à peu devenus des facteurs déterminants dans la conquête des parts de marché. Ce processus, conjugué à la révolution informatique, et plus généralement, à l’essor des nouvelles technologies, a incité les entreprises françaises à intensifier durant la dernière décennie leurs efforts en matière d’innovation, conduisant par-là même à une transformation radicale du système productif. Les nouvelles technologies ont ainsi participé à la réorientation des moteurs de la croissance vers le secteur des services et les activités industrielles innovantes. Soumises à des contraintes de financement inhérentes au processus d’innovation, les entreprises françaises, qui s’inscrivent par ailleurs dans un espace économique désormais largement mondialisé, ont adopté des stratégies de croissance externe. Outre une concentration croissante, ces dernières ont également abouti, à travers l’accélération des privatisations et la libération d’un certain nombre de services publics, à la réduction de l’intervention de l’Etat dans les entreprises. Intensification de l’effort d’innovation et essor des activités de haute technologie, course à la taille, internationalisation croissante des entreprises : autant d’évolutions qui témoignent des profondes mutations du système productif français depuis les années 1970, et qui se sont amplifiées au cours de la dernière décennie. De nature polymorphe, la transformation du tissu économique reflète avant tout l’adaptation des entreprises françaises aux modifications de leur environnement, et plus précisément, à l’augmentation du degré de concurrence induit par la mondialisation des marchés. Si les grandes entreprises ont largement participé à cette dynamique, les PME n’en sont pas pour autant exclues. En particulier, leur rattachement croissant à des groupes d’entreprises leur a permis, outre un meilleur accès aux nouvelles technologies, le développement à l’international. Loin d’être achevée, la recomposition du tissu économique français devrait au contraire se poursuivre comme le laisse entrevoir l’accélération des activités de réseaux en Europe.
Nous passons de la place du marché au marché de l’espace. La valeur croît avec l’usage. La gratuité paie. L’expérience virtuelle conduit à l’expérience réelle. Plus on globalise, plus on individualise. La montée d’une culture internationale entraîne en parallèle une montée des cultures nationales, sinon nationalistes. Les liens se créent davantage en fonction des intérêts que des origines sociales. La prospérité d’une entreprise dépend de celle de son réseau.
L’intangible ne se trouve pas seulement dans le service et l’information, mais également dans la qualité. Tous les produits seront associés à des services et tous les services proposeront des produits. Avant de commercialiser un produit, il faudra maintenant l’enrichir de services ou de produits annexes. La connectivité va se développer entre les produits, les services, les entreprises et les secteurs. Malheureusement, les changements à l’intérieur des entreprises sont souvent lents car ils dépendent de la politique. A l’inverse, ceux qui s’opèrent à l’extérieur des entreprises sont rapides puisqu’ils obéissent aux lois du marché. La nouvelle donne veut que le marketing soit externalisé, de la promotion à la définition du prix. Il s’agit donc de faire travailler un ensemble d’individus qui partage les mêmes impressions, les mêmes règles. L’avenir verra des changements encore plus larges que ceux auxquels nous avons assisté. Il ne s’agira plus de posséder un savoir, mais de pouvoir le partager avec les acteurs les plus pertinents.
L’entreprise adopte une nature sociale. Les hommes, première source de richesse de l’entreprise, porteurs de connaissances et de savoir, doivent profiter, au même titre que les actionnaires, des bénéfices acquis. Dans cette optique, les individus auront le souhait de s’intégrer et de jouer un rôle réel. L’entreprise ne dépend plus d’une structure mais d’un processus, qui intègre le personnel en le responsabilisant. La valeur d’une entreprise se définit en fonction de ses travailleurs et de leurs compétences.
Dépassement, Confiance, Autodiscipline, autocontrôle : les valeurs de l’entreprise changent.
La
qualité des relations avec les clients est à privilégier. De nouveaux
modes de gestion et de management, dont la survie dépend exclusivement
d’Internet ou d’Intranet, émergent. On voit se développer une
collaboration de plus en plus étroite entre l’entreprise qui achète et
ses fournisseurs, dans la définition de ses besoins. En interne, le
capital a cédé la place au savoir. Le client impose ses choix au chef
de service. Une notion nouvelle apparaît, celle de knowledge
management, de partage du savoir permis grâce au Net. L’individu
devient le pivot de la structure ; il y joue différents rôles –
employé, manager, acheteur ou encore vendeur… Il n’y a plus de
frontière entre ses fonctions en interne et ses possibilités en externe.
Dans
un contexte où la valeur devient individuelle, où les équipes se
forment et disparaissent, où aucun employé ne sera plus attaché à vie à
une seule entreprise, le manager doit devenir un organisateur et non
plus une autorité.
D’autre part, dans un modèle reposant sur le
partage des valeurs individuelles, on doit envisager nécessairement un
partage des richesses. Le manager devient donc un animateur, un gestionnaire, un moteur de dynamisme.
Les choix stratégiques se fondent désormais en fonction d’un futur multiple et incertain.
La logique de prévision cède la place à une logique d’invention et de
réactivité. L’importance des mots “ maîtriser ” et “ sécuriser ”
diminue. Dorénavant nous traçons le chemin en marchant. L’enjeu
consiste à s’adapter à la vitesse des nouvelles technologiques quand
les institutions et les comportements ont tendance à évoluer lentement.
L’avantage majeur d’une entreprise, et peut-être aussi le seul,
résidera dans sa capacité à savoir se régénérer en permanence et à
faire évoluer en temps réel les savoir-faire et leur mise en œuvre.
Elle doit relever le défi qui consiste à placer ses hommes en situation d’apprentissage continu.
Le
travail entre collaborateurs est ainsi appelé à changer. On pourra voir
des collaborateurs au service d’entreprises différentes dans un même
temps, ou bien offrant leurs compétences à une seule entreprise pour
une durée variable.
On peut penser que la destruction d’emploi en
crée de nouveaux. Dans cette nouvelle société un nouveau secteur
d'emploi le secteur de la connaissance : consultants, éducateurs. La
révolution industrielle était basée sur une main d'œuvre de masse qui
produisait des biens. La nouvelle société de l'information sera basée
sur une main d'œuvre restreinte et évoluée. Cette évolution de l’emploi
nécessitera une vision sociale pour éviter le trouble et favoriser
l’adaptation. L'éducation est le meilleur investissement que les hommes
d'affaires puissent faire.
L'entreprise, qu'on le veuille ou non, doit jouer un rôle clef dans la gestion des problèmes d'environnement, dans le développement du droit du travail et dans le respect des Droits de l'Homme.
Les entreprises et les marques mondiales qui réussiront seront porteuses de valeurs. Les consommateurs européens seront confrontés à des choix de plus en plus vastes et le prix ne pourra être à lui seul l’élément de choix d’un produit. La qualité de celui-ci, le respect de normes réduisant la pollution, la politique sociale de l'entreprise seront des éléments de plus en plus importants.
Le nouveau paradigme du développement durable imposera aux entreprises de faire du respect de l’environnement et de la dignité de la personne un atout dans la compétition économique et financière.
Nous allons certes, aussi, vers un monde plus incertain où le client a davantage le pouvoir de vous quitter. Le pouvoir de consommer c'est à présent le pouvoir de dire non. L'entreprise doit donc produire vite ce que ses clients réclament. Pour ce faire, elle doit se spécialiser en sous-traitant aux autres ce qui n’est pas le cœur de son métier.
Nous sommes dans une société de relation où pour réussir dans le monde de demain, il faut être capable de communiquer (d'impliquer). Il faudra aussi se concentrer sur la notion de fertilisation croisée, traverser les frontières, se tendre la main et apprendre des autres cultures.
Les entreprises traditionnelles doivent absolument relever le défi de la créativité généralisée.
La créativité ne doit pas être l’apanage de ceux qui sont payés pour
trouver, comme les chercheurs, mais au contraire se diffuser dans
toutes les composantes.
Elle doit pouvoir impliquer ses PARTIES
PRENANTES : l’Etat avec sa mission de solidarité et d’égalité, les
collectivités locales avec leurs rôles en matière d’assistance et
d’aide sociale, les entreprises amenées à s’intéresser à la solidarité,
à la redistribution, à la formation et, enfin, les associations dont le
rôle social est croissant. Ce phénomène est révélateur du glissement
des exigences morales du public vers le privé. L’entreprise acquiert
donc indéniablement un rôle de régulation et de lien social. La société
demande des comptes.
• Pourquoi le paradigme de la NNE [nouvelle nouvelle économie] ne peut être évité à moyen terme !!!
La mondialisation se caractérise par la réduction ou l'élimination des frontières. Les idées, l'argent, les produits et services circulent assez librement sur la planète dans le cadre du processus de dérégulation du commerce mondial. Un des effets les plus visibles est le développement de l'hyperconcurrence, une déflation des coûts de production et une course à la concentration. Au niveau macro-économique cela signifie un déplacement de la croissance sur d'autres zones économiques telle que l'Asie du sud-est. Une guerre économique est clairement ouverte mais avec de nombreuses nations concurrentes où tous les coups sont permis.
Mais c'est avec l'explosion des NTIC [Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication] que la mondialisation prend son véritable élan puisqu'elles rendent possible la réalisation d'un village mondial économique et sociétal. Le "terrain de jeu" d'une entreprise n'est plus une ville mais le monde car avec les NTIC vous êtes partout chez vous.
Dans un tel contexte, la solution pour les nations les plus
développées et leurs entreprises ne peut pas être une course effrénée à
la productivité et au "régime minceur" car une stratégie reposant sur
la réduction des coûts ne peut pas garantir la survie. La voie n'est
pas de gaspiller des ressources dans des luttes frontales mais plutôt
de construire une stratégie de croissance fondée sur le savoir, le
service et l'innovation. Si dans le passé la création de richesses
passait par la maîtrise d'usines et le contrôle de matières premières,
la nouvelle ère sera fondée sur l’économie de l'immatériel : des idées et des hommes.
René Duringer pour courts circuits
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