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THEME
DE REFLEXION NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER
« LE
PRIX DE L’INFORMATION DANS LA PRESSE »
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Les signes d’une
crise profonde de la presse écrite se multiplient et s’aggravent.
Les états généraux de la presse écrite sont en train
de se tenir pour remédier
à une baisse tendancielle de la diffusion, déficit chronique d’un
certain nombre de titres, menaces de disparition de journaux, vieillissement du
lectorat, contraction des rédactions. Confrontés à un redoutable effet de
ciseaux, avec la hausse des coûts d’un côté, la baisse des recettes de l’autre,
qu’il s’agisse des ventes, de la publicité, ou des annonces, de nombreux
journaux sont dans l’impasse économique ou s’y acheminent.
Les groupes de presse qui évoluent suivant une logique
économique ne se sentaient pas en péril tant que leurs lecteurs estimaient
payer le prix acceptable pour leur publication. Mais aujourd’hui, la valeur de
l’information est mise en péril.
Et ceci alors que l’information, dans un monde
complexe et en mouvement rapide, est au cœur de toutes nos décisions, de nos
actions, et qu’elle attise les convoitises de ceux qui peuvent avoir intérêts à
manipuler l’opinion où influencer le comportement des masses : politiques,
industriels, publicitaires…
L'Elysée veut créer des groupes de presse qualifiés de
"champions internationaux" pour remédier à la crise. Ils veulent
s'inspirer des journaux à succès de l'étranger (BBC en Angleterre, El Pais en
Espagne, qui assurent un meilleur échange entre tous les supports (presse,
radio, télé, numérique (internet, mobile...). Mais qu’en est-il de
l’indépendance de la presse, de la qualité de l’information, du rôle du
journaliste si on s’achemine vers une solution ou l’information est traitée
comme de la data qu’on met dans plusieurs tuyaux ?
Le danger vient non moins de la presse gratuite
d'information qui attire les lecteurs qui n'ont jamais été tentés par le
payant, que par le Web. En effet, l'information émanant du Web est gratuite,
claire, immédiate, efficace, mise en images et en vidéo, on demand. Elle se
diffuse à chaque seconde, en même temps que l'évènement qui la fait, en même
temps que l ‘événement qui se déroule.
Alors que faire d'une information qui n'a semble-t-il
plus de valeur car posée sur le papier, figée, dépassée ? Et surtout quel prix
est-il bon de payer aujourd'hui pour de l’information relayée par la presse
écrite ?
L'information sur le papier se propose d'analyser,
débattre, discuter et prendre du recul sur ce qui a été communiqué tout au long
de la journée sur le web...Mais est ce que ca sera suffisant face aux
journaux ciblés à prix cassés (10 sports) qui sont une réponse anesthésiante
économiquement parlant. Le public répond positivement…c’est évident, presque mécanique…
Il faut être un peu plus visionnaire pour parvenir à
augmenter la valeur perçue de la presse. Plus loin que le papier qui
l'accueille, plus loin que le journaliste qui la traite, en dépassant notre
conception de l'information comme nous l'entendons jusque ici : une donnée
informative maitrisable et maitrisée pour être communiquée aux autres qui la
reçoivent. Il faut aussi observer autour de nous ce qui se passe et être
réactifs.
Le buzz et le
bouche à oreille prennent petit à petit le pas sur les médias traditionnels.
Qui ne sont plus la seule et unique source d’information fiable et suivie par
tous.
Nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux
disposés à accueillir l’information divulguée par de parfaits inconnus via des
sites communautaires. Tout le monde devient producteur de contenu, et tout le
monde diffuse, via les agrégateurs d’information en ligne d’abord, les
plateformes de blogging ou micro-blogging, le tout aidé par les moteurs de
recherche. On est en droit de se demander si l’information qui ressort en
premier choix sur google est l’information la plus pertinente et plus
« chaude », ou celle dont personne ne s’est encore saisie ? Peut-on
faire confiance à Google, et sinon à qui se fier ?
La confiance aujourd’hui se construit de façon horizontale ou circulaire
entre pairs issus des mêmes sphères d’influence, qui sont jugés comme les sources d’information les plus
fiables, et non plus de façon verticale, d’un média qui pèse
de tout son poids sur des individus qui reçoivent. Cela met en avant la valeur
accordée au bouche-à-oreilles, qui nous renvoie donc à une recherche et un
besoin de proximité face à une information trop abondante.
La qualité de l'information dépend de plus en plus de
la transparence des sources et de la richesse des commentaires qu'elle a
suscité. Pour les journalistes, maintenant que les médias sont devenus
interactifs, c'est comme si le vrai travail commençait après la diffusion de
l'information quand il y a un débat à faire vivre et des avis à prendre en compte.
Le rôle nouveau de journaliste se dessine peu à peu : il sera à la fois
agrégateur mais également animateur de
débat.
La presse comme le journaliste doit se reconstruire
rapidement pour sortir de la crise. Le journalisme de liens et les média de réseaux
changent la donne. Cela répond à un besoin grandissant de filtrage, de
hiérarchisation et de simplification de l’information, tout comme à une
contrainte croissante de coût.
Les temps ont
changés : l’information n’est plus un objet, c’est un service qui permet aux
lecteurs de réaliser leurs projets, et les médias deviennent les facilitateurs
de ce service. Sa valeur réside donc dans ce qu'elle permet aux lecteurs de
faire.
Puisque Internet a démultiplié les points de relais de
l’information, on assiste à une scission entre le média et l’information. Il
est donc important de coller au plus près des usages et de mieux appréhender
les contextes de vie pour sélectionner au mieux les points de diffusion et la
nature des contenus. "Direct soir" n'est que le début d'un grande
vague d’innovations contextuelles dans la presse.
Les médias doivent coller a l’actualité des usagers
avant tout, en suivant leur consommation d’information d’un média à
l’autre : l'information doit décoller a la radio, s'imposer sur le papier,
s'étaler sur le net, se partager a la TV...se diffuser de bouches à
oreilles...et se retrouver en bas d'un article.
Mais surtout, en prenant pied dans la vie des gens qui
utilisent cette information pour réaliser des actions concrètes a un moment ou
Internet et le mobile bouleversent l’ordre établit dans la presse
traditionnelle : c'est le lecteur qui va vers le contenu et non plus
l'inverse….et il le fait quand il a un besoin immédiat, une envie a réaliser,
ou un projet a construire.
Il y a donc une réelle opportunité pour les contenus
de qualité, pointus, ciblés....de rencontrer leur public….encore faut il
s’avoir accueillir ce public.
C’est une évidence,
la presse écrite doit réagir rapidement. Mais les différents acteurs seront-ils
assez volontaire pour mener à bien les mutations nécessaires et assez créatifs
pour développer de la valeur ajoutée plutôt que de réaliser des économies
d'échelles en créant des grands regroupements médias ou ils sont surs d’aboutir
à des points de convergences ? Les journalistes auront-ils le courage
d’admettre que leur métier à changé et que des compétences différentes sont
requises ? En somme sauront-ils devenir des "chefs d’orchestre”
capables de travailler via plusieurs médias, et ainsi dispatcher texte, sons et
images au fil de l'information sur les supports actionnés par les lecteurs?
Liste
des gens intéressants
Bruno
Patino (directeur général de Radio France et ancien vice-président du Monde)
Claude
Droussent ancien de l’équipe
Bruno
Frappat (président du directoire de Bayard Presse)
François
Dufour (fondateur du groupe Play Bac Presse)
Guy
Bordessoule (journaliste blogueur, créateur de Novövision, alias Narvic)
Eric Scherer : journaliste
à l'AFP, directeur analyse stratégique et partenariats
Benoit Raphael : Rédacteur-en-chef, LePost.fr
Philippe Couve créateur
de Samsa news, Journaliste à RFI
Aurélien Viers : Rédacteur en chef Citizenside
Jeff
Mignon : CEO de Mignon-Media
Eric Mainville : auteur de crise dans les
médias
Xavier
Marvaldi : ancien directeur web chez M6, CEO de yoowalk
Liste
des gens intéressants et intéressés
Philippe Noël, Planneur Stratégique Freelance
Isabelle Fredriksson, Chargée de mission,
Association pour la promotion de la presse magazine
Eric Farro, Tivi pro
Michel Levy-Provencal, Responsable nouveaux
médias, France 24
Cédric Guillouet, Directeur Associé,
AUTOROUTEMEDIA
Eric Genevois, Directeur Général, Corbis
Ricard Bruno, Directeur marketing, Syndicat de
la Presse Quotidienne Régionale
Marie-Estelle Rybinski, Directrice de publicite
cross media, Mondadori France
Marcelle Blandel, Directrice audience
marketing, Orange
Cyril Dedieu, Responsable du développement,
5ème Gauche
Jérôme Bell, EXTRA LIVE
Ana María Olcina, Directrice Marketing et Trade
France, Altadis