Des premiers travaux à aujourd'hui
Après
avoir passé deux ans dans un bureau d'architecture, il ouvre sa propre
agence en Suisse en collaboration avec Jean-Gilles Décosterd . Il
travaille notamment sur l'érosion et l'oxydation des bâtiments. En
1997, il conçoit une maison qui se détruirait au bout de 100 ans et
dont les ruines composées de matières spécifiques pourraient
ré-alimenter le sol. De 1998 à 2003, il travaille seul et se concentre
sur les liens entre la matière et l'architecture. Sa réflexion se porte
sur l'air et la lumière et son influence sur le corps. En 2002, il
représente la Suisse lors de la biennale de Venise avec son projet «
Hormonorium », un lieu dans lequel le taux d'oxygène et le climat
peuvent être modifiés à dessein d’influencer l'espace et le corps.
Philippe Rham parle ici de « chimie de l'architecture ».
L’homme a
participé à un grand nombre d'expositions dans le monde entier :
Archilab en 2000, SF-MoMA et Musée d'art moderne de la ville de Paris
en 2001, Beaubourg en 2003, 2005 et 2007 et bien d'autres. Il a été
résident de la Villa Medicis à Rome en 2000 et intervient comme
professeur dans de nombreuses écoles d'architecture. Il travaille
actuellement sur plusieurs projets architecturaux privés et publics en
France, Pologne, Royaume-Uni et Autriche.
Son approche du développement durable
Le
VIA (Valorisation de l'innovation dans l'ameublement) a décerné la
carte blanche 2009 à Philippe Rham pour le projet « Terroirs
déterritorialisés ». Le concept global vise à « re-naturaliser »
l'intérieur de la maison, estimant qu'il y a eu un glissement, un
renversement de l'ordonnancement traditionnel des équilibres. En effet,
avant, l'intérieur de la maison était le lieu de l' «artifice»
(chauffage/isolation) et devient grâce aux techniques employées dans le
cadre du développement durable le lieu du « naturel ». Le phénomène
inverse s'opère pour l'extérieur : avec la pollution et le changement
climatique, il devient le lieu de l'artifice. Dans ce cadre, Philippe
Rham estime que le développement durable accentue d'autant plus la
rupture entre l'intérieur et l'extérieur, le naturel et l'artificiel.
Un système de chauffage perfectionné
Dans
cette perspective, Philippe Rham propose de se pencher sur la part de
«l'invisible» du bâtiment, et non de s'attarder sur le visuel. Les
mesures les plus concrètes portent sur les questions liées au
chauffage, à l'air et à l'eau. « Pour moi, le développement durable
n'est pas uniquement un but mais aussi un moyen de renouveler le
langage architectural », explique l'architecte.
Les alternatives
énergétiques préconisées pour ce projet sont une aération douce par
renouvellement d'air double flux, un système asymétrique par radiation
dédoublée, des lampes à faible consommation d'énergie. Le système par
radiation dédoublée se compose d'une source de chauffage froid et une
source de chauffage chaud. Le but est d'engendrer un déséquilibre entre
ces deux sources afin de créer un flux d'air. L'espace est alors
adapté pour que chaque pièce soit à la meilleure température possible
pour l'homme, la plus adéquate possible.
Les autres actualités
« Plage d'hiver »
est une exposition qui s'est déroulée au LIFE ( Lieu International des
Formes Emergentes) à Saint-Nazaire du 27 novembre au 11 janvier 2009.
L'exposition présentait une plage d'hiver, ou «glissement temporel»
offrant une nouvelle forme «décalée» d'espace public. Le fait de
chauffer cet immense espace en continu à 28 degrés a suscité la
polémique. Certains (dont le parti des Verts) ont vivement critiqué
cette installation temporaire. Philippe Rham a répondu à cette critique
en estimant qu'« une température entre 24 et 28 degrés était la
température traditionnelle pour chauffer une piscine publique, ce dont
personne ne s'offusque. De plus, l'isolation était très bonne...il est
temps de repenser les symboles et de hiérarchiser les choses ».
La conception et la réalisation de l'espace du Grand Palais dans le cadre de l'exposition « La Force de l'Art 2
» a été confiée à Philippe Rham. Le concept de « géologie blanche » a
été pensé selon la théorie du « white cube », pour qu'il n'y ait aucune
concurrence entre l'architecture et les œuvres d'art présentées lors de
cette manifestation. « Quarante œuvres sont présentées dans un espace
vallonné, réalisé en fonction du poids des œuvres », raconte Philippe
Rham. À chacune des œuvres d’art sont donnés un même espace et un même
volume au départ. Puis, en fonction de leurs dimensions et de la
distance nécessaire entre elles et l’observateur, elles vont commencer
à se pousser les unes les autres dans un mouvement similaire à celui de
la tectonique des plaques. En fonction de leur poids et de la quantité
de lumière exigée, elles vont déformer la surface, la creuser, la
gonfler, y faire surgir des hauteurs.
Auteur : Déborah Antoinat
Source : ecofaubourgs
POSTÉ SUR LE VIDE POCHES : CREATION
PAR : NICOLAS MARRONNIER
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