Alors que Montréal comporte un énorme bassin d’artistes du mouvement, «le pont avec les compagnies de production ne se fait que très rarement», explique la fondatrice, Élisabeth Desbiens. Pourtant, la prestance, l’interprétation complète et la posture étudiées des danseurs, sont des atouts appréciables
Élisabeth Desbiens a étudié en danse et en cinéma. Entre réalisation, production et chorégraphie, elle constate une sous-représentation des danseurs dans les agences de casting, malgré leur sollicitation par l’industrie du cinéma et de la publicité. «Alors que la métropole regorge de danseurs, les agences continuent d’aller puiser dans le bassin torontois. Je veux mettre les danseurs montréalais sur la mappe.» L’offre est ciblée, mais la demande existe bel et bien.
Ainsi, avec son réseau bien fourni dans le milieu de la danse et des médias, elle s’affaire depuis plusieurs années à créer une conversation entre les deux milieux. En plus du travail de liaison, elle veut permettre la rencontre entre les artisans de la danse et l’écran du public général. pour la représentation à l’écran.
Élisabeth Desbiens a d'ailleurs réalisé une publicité pour les masques lumineux de la compagnie Outline Montréal l'automne dernier, mettant en scène Anna Sementchouk, Abdel Madini et Brittney Canda, faisant tous trois partie de l'agence Move.
En contactant les artisans potentiels de Move, Élisabeth Desbiens n’a essuyé aucun refus. Force est donc d’admettre qu’il y a «un manque flagrant de représentation pour les artistes du mouvement à Montréal», puisque l’agence englobe déjà une trentaine d’artistes multidisciplinaires, aux styles, visages et talents diversifiés.
Chorégraphes, danseurs, acrobates et circassiens, principalement entre 20 et 35 ans, forment ce nouveau regroupement ayant «sa place dans l’écologie artistique et culturelle montréalaise, qui saura rapidement se démarquer par la qualité du support offert aux artistes», soutient Élisabeth Desbiens. L'agence vise, à court terme, à devenir la première référence pour tout ce qui touche à la danse dans les productions télévisuelles, publicitaires, événementielles et cinématographiques. «Il existe présentement deux agences spécialisées dans le domaine à Montréal», rappelle la fondatrice.
Élisabeth Desbiens
move agence artistique
Élisabeth Desbiens accompagnera également ses artistes sur des productions moins conventionnelles, où l'emphase sera également mise sur une énergie palpable à l’écran, afin de donner un second souffle au milieu. L'artiste Brontë Poiré-Prest par exemple, est apparue dans plusieurs réalisations réquiérant des mouvements précis, mais pas nécessairement des chorégraphies complexes. La campagne du fabricant de chaussures, Native, réalisée par John Londoño, démontre notamment tout le savoir-faire d'un danseur devant la caméra.
- En couverture: Miranda Chan, par Irwin Chan