Malachi Farrell dénonce dans son travail un monde soumis à la standardisation répétitive et qui se livre à son auto-destruction programmée. Un monde souvent absurde et grave relaté par l’artiste sur un ton pourtant burlesque, avec une énergie comique et un sens de la caricature rappelant l’esprit des cartoons.
Né en 1970 à Dublin. Il vit et travaille à Paris.
Artiste engagé, Malachi Farrell se présente volontiers comme un conteur, convaincu que l’art est à même de propulser des énergies. Régies par des systèmes très sophistiqués, ses œuvres possèdent une esthétique délibérément brute, dans un étonnant mélange des genres qui souligne l’aspect primitif de nos sociétés modernes et leur violence sous-jacente.
Il réalise des œuvres mécanisées et sonores qui forment de véritables spectacles fonctionnant en totale autarcie. Un théâtre de machines dont les scènes très spectaculaires impliquent littéralement le spectateur.
YouTube est trop petit pour eux. Depuis plusieurs années, les vidéastes du web ont investi le monde de l’édition avec plus ou moins de succès. Petite liste non exhaustive...
Une aubaine pour les éditeurs
Dans le monde littéraire des youtubeurs, on trouve de tout. Les biographies côtoient des bandes dessinées de qualité ou des projets beaucoup plus expérimentaux. Tous ne trouvent pas grâce aux yeux du grand public, qui y voit généralement l'occasion pour les auteurs auto-proclamés de sortir de nouveaux produits dérivés. Objectif : le fric ! Cependant, tout n'est pas à jeter, loin de là.
Pour Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne Nota Bene, c’est à la fois la faute des éditeurs et des youtubeurs, si ces productions littéraires ont mauvaise presse. Ce vidéaste spécialisé en histoire connaît bien le milieu puisqu’il a sorti le livre Les pires batailles de l’histoire en 2016, et la bande dessinée Petites histoires et grands destins en 2019. « Quand on est un youtubeur reconnu, on reçoit beaucoup de demandes de la part d’éditeurs, explique-t-il. Mais il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas pour nos talents d’écriture qu’ils viennent nous chercher. Ils savent très bien qu’on possède une communauté et qu’avec nous ils vont pouvoir limiter les risques en termes de ventes. C’est au youtubeur de décider s’il veut faire ça pour le fric ou s’il veut créer un vrai projet, quitte à le faire à perte. »
Même quand ils ont décidé de faire de la qualité, les youtubeurs ne sont pas toujours bien aidés. « Pour mon premier ouvrage, j’étais tout seul face à la page blanche, poursuit Benjamin Brillaud. Les éditeurs apportent assez peu de soutien aux projets qu’ils commandent. Il faut s’assurer d’être bien accompagné si l’on veut faire de la qualité. » En attendant de vous précipiter en librairie, voici un florilège des ouvrages du genre.
Il était déjà là avant YouTube ! Le vidéaste Rémi Gaillard est aussi l’un des premiers à avoir flairé le filon des produits dérivés pour surfer sur sa notoriété. Celui qui s'est spécialisé en caméras cachées a donc sorti sa bande dessinée en 2011. L’auteur y oppose les vieilles émissions de télévision et la scène internet montante. C’est mal dessiné et d’après les critiques lues sur le site Sens Critique, les gags ont l’air super lourds. Du bon Rémi Gaillard en somme. Le papi du web réitèrera ce type d’exploits avec son livre n’importe quoi, sorti en 2013. Ce dernier se trouve sur Amazon pour la modique somme de 0,01 centime. Quant à savoir ce que le prix laisse présager de l'histoire et de la qualité d’écriture... on vous laisse juge.
Écrit à partir de son blog, le livre Axolot ressemble de loin à un produit dérivé sans âme. Mais dans l’histoire du YouTube français, l’ouvrage fait pourtant date. Pour la première fois, un créateur de contenu prend ce médium au sérieux et décide de produire un livre de qualité. Non seulement les histoires (vraies) racontées sont passionnantes, mais elles sont aussi illustrées avec des dessins exclusifs de Boulet, Manu Larcenet ou Marion Montaigne.
À voir aussi Dirty Biology de Leo Grasset ou L’espace sans gravité de Florence Porcel font aussi partie de ces ouvrages de qualité écrits et dessinés par des passionnés qui connaissent leur sujet sur le bout des doigts.
Le plus gros carton de librairie
Le livre : #EnjoyMarie (2015)
La youtubeuse : EnjoyPhoenix
Véritable best-seller qui s’est vendu à plus de 200 000 exemplaires, il s'agit d'une biographie de l'influenceuse beauté (sortie l'année de ses 20 ans...). Le livre permet à de nombreuses jeunes lectrices de se retrouver dans des histoires de harcèlement scolaire et de crises d’acné. Reste que la critique est sévère. Dans Les Inrocks EnjoyPhoenix est appelée « la nouvelle Gustave Flaubert ». Il faut dire que certains passages prêtent à sourire... Par exemple : « Hier je me suis mise au lit avec des chaussettes, j’avais froid aux pieds » ou bien encore, « N’oubliez pas de vous brosser les dents avant de vous coucher. Phrase culte, phrase entendue des milliers de fois, n’est-ce pas ? Mais c’est vrai, n’oubliez pas, il en va de votre santé bucco-dentaire ».
À voir aussi : Icônne de Natoo, un livre qui prend l’apparence d’un magazine féminin et qui s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Loin de l’autobiographie larmoyante, il s'agit d'une critique parodique.
Le plus What The Fuck
Le manga : Jean-Luc Révolution (2016)
Le youtubeur : Ganesh2 (David Chabant)
Tout est parti d’une blague. Sur Twitter, l’imitateur Ganesh2 avait promis de créer un shonen (un manga avec un héros qui mène des combats) avec le personnage de Jean-Luc Mélenchon, si sa publication atteignait les 1 000 retweets. Chose promise, chose due, David Chabant a donc sorti le premier manga mettant en scène une personnalité politique française en train de casser la figure de députés.
À voir aussi : Tourne la page de Squeezie est une sorte de « cahier de vacances pour jeunes adultes » contenant des jeux et des défis, accompagnés d’illustrations signées de son frère.
Tiré de témoignages enregistrés en 2015 pour le compte de la radio Le Mouv’, le livre Très intime raconte des histoires sexuelles vraies. Cependant, Solange va rapidement se retrouver au milieu d’une polémique made in Twitter. Les femmes anonymes qui ont livré leurs histoires reprochent à l'autrice de ne pas leur avoir demandé l’autorisation avant de les mettre dans le livre. Le droit des participantes à la propriété de leur témoignage anonyme reste toujours en débat.
près son tableau partiellement détruit vendu à près d’un million et demi d’euros, Banksy a profité de l’ouverture de la Biennale de Venise pour s’installer sur la célèbre place de Saint-Marc et y exposer plusieurs tableaux. L’artiste a dévoilé une nouvelle œuvre intitulée “Venice in oil“. Cette installation fait à la fois référence à l’oil de la peinture à l’huile et à celle déversée par les immenses paquebots, mais aussi à la pollution visuelle qu’il engendre. Avant que les Carabinieri ne viennent le déloger, l’artiste a pu exposer un ensemble de peintures qui, mise côte à côte, figuraient un immense paquebot de touristes. Il a aussi réalisé une œuvre au pochoir sur le mur d’un palais du canal di Ca’Foscari. On y voit une jeune réfugiée en gilet de sauvetage craquant une fusée de détresse, et dont les pieds baignent dans l’eau du canal. Sur une vidéo postée mercredi 22 mai sur son compte Instagram, Banksy apparaît donc en peintre, vendant ses propres toiles et feuilletant un journal, qui cache son visage.
Bastien Simon réalise des films entre fiction et documentaire. En janvier dernier, il a commencé à poser sa caméra sur le site des Grands Voisins, captant ici et là des bribes de paroles, de vies, de gestes, des visages ou encore des attitudes. En tant que voisin et résident sur le site, ces différentes plongées filmées présentent les entrailles d’un monde marginal en plein cœur de Paris, un « village » qui se construit à une vitesse fulgurante. Ici, réfugiés, sans abri et personnes en réinsertion, côtoient des artisans, des artistes et des entrepreneurs.
Chaque mois, Bastien ouvre une nouvelle fenêtre sur le quotidien des Grands Voisins. Voici le premier opus :
Journée d'étude PraTIC : "Transmédia : quelles traversées des écrans ?" (28 janvier 2013 à GOBELINS, l'école de l'image). "Le transmédia comme approche circulatoire" par Brice ROY, game designer du collectif One Life Remains, doctorant en philosophie à l'Université de Technologie de Compiègne, administrateur de l'OMNSH.
Depuis 2008, les journées d'étude PraTIC (Pratiques des Technologies de l'Information et de la Communication) questionnent les dispositifs numériques et interactifs, tout en suivant leurs évolutions de fond. Leur originalité est de croiser les regards des acteurs issus de l'entreprise, de l'industrie, de la formation professionnelle, de l'université, de l'art et du design. Ils présentent leurs retours d'expériences, analyses et visions, afin de stimuler le débat et dresser des perspectives autour d'une thématique de pointe. Elles sont organisées par le Laboratoire Paragraphe (UP8), en partenariat avec GOBELINS, école de l'image (CCI de région Paris Ile-de-France), et avec le soutien de l'O.M.N.S.H.