Ci dessous, une note de réflexion sous forme de synthèse qui croise les regards. Elle vise a décoder les causes profondes, les facteurs humains latents, les impacts de la crise en cours en Ukraine.
Les grandes bifurcations historiques croisent des mouvements tectoniques, considérations immédiates et… le facteur humain.
Beaucoup d’analystes essaient d’expliquer la guerre en Ukraine par des considérations géostratégiques et historiques qui sont évidemment importantes mais il est indispensable aussi de se pencher sur la personnalité de Vladimir Vladimirovitch Poutine. Quelle peut être la vie et les ressorts d’un tel homme ? Au-delà de la rationalité ou de la folie, que peut produire un tel pouvoir concentré qui tient par la terreur qu’il inspire, par l’étouffement de toute contradiction autour de lui ? ici.
"L’acceptation de ce facteur humain est une constante de la vie en société réussie mais il ne faut pas perdre de vue que cela existe aussi au plus haut niveau de responsabilité, que les dirigeants les plus puissants n’en sont pas moins hommes. Et c’est une qualité de la démocratie. Par l'exercice des contre pouvoirs, par la conscience que son avenir dépend plus du collectif que d’un individu, par la force du droit et le principe que l’Etat n’est pas une machine aux mains d’un seul elle aide à prévenir les dérives". Duflot Cécile
Adam Galinsky, de l’université Columbia, a tenté de mesurer les effets psychologiques du pouvoir. Exemple de résultat : si on vous demande de vous dessiner un "E" sur le front, et si vous vous sentez "puissant", vous le dessinerez à l’envers – comme vous le voyez, et non comme le voient les autres. Le pouvoir rend littéralement incapable de se mettre à la place d’autrui. De son côté, Dacher Keltner (Berkeley) a montré que les puissants manquent d’empathie. Mais l’étude la plus inquiétante est celle publiée dans Brain par un ancien ministre britannique et un psychiatre. Elle suggère de définir une nouvelle maladie : le "syndrome d’hubris", associé au pouvoir "détenu pendant plusieurs années avec peu de limites". Parmi ses 14 symptômes : la perte de contact avec la réalité, le mépris manifeste envers autrui, les discours messianiques et enflammés, la prise de risques inconsidérés, et l’incompétence dans la gestion des détails. ici