De délicieux champignons qui fleurissent à la suite d'une catastrophe écologique, des cultures microbiennes dont la production surpasse les cultures agricoles, une habitation partagée avec des chauves souries et un parc de jeu pour les humains et les écureuils...bienvenue dans le monde des non humains (https://www.multispecies-salon.org).
Ce champ de créativité est le terrain de jeu des philosophes, designers, artistes appartenant au mouvement spéculatif, mouvement qui vise l'éloignement de la la cognition humaine (qui prédomine dans la pensée occidentale depuis Kant, il serait temps de changer de focale) pour aussi adopter le regard des non humains sur le monde, de tous les êtres vivants.
Certains designers explorent différentes façons de se « décentrer » de la perspective des humains dans le processus de conception et d'impliquer systématiquement des typologies d'acteurs non humains. Ainsi, « le climat » devient un participant actif avec ses propres besoins. Bien sûr, vous ne pouvez pas interviewer « le climat », il existe donc différentes approches pour développer la compréhension de ses besoins et développer l'empathie, y compris le réalisme spéculatif, l'ontographie et la bonne vieille utilisation critique (Design Lobster #4).
On parle de design non humain ou xeno design : le préfixe xéno est utilisé dans le contexte des théories liées au réalisme spéculatif pour décrire des techniques pour penser à l'inconnu. En effet, en plus d'inclure des perspectives de «l'autre», il décrit une étrangeté délibérée, une radicalité des idées qui ouvre de nouvelles possibilités. Xenodesignerly Ways of Knowing.
Quand les designers privilégient tout sauf l'humain dans la conception de produits et de services.
Nous vivons dans un monde peuplé au delà des humains - notre propre corps contient des milliards d'autres organismes, par exemple - mais nous prenons conscience de cette cohabitation lorsque certaines espèces attirent notre attention, comme le sort traumatique des koalas pendant les feux de brousse, ou lorsqu'une pandémie virale telle que COVID-19 balaie le monde. Les designers Pia Ednie-Brown, Sam Spurr, Amelia Hine et Charity Edwards décrivent les changements de paradigme nécessaires pour que les architectes et les designers prennent leur vrai rôle dans ce monde multi espèces More-Than-Human-Design
La conception centrée sur l'humain est très efficace pour apporter des améliorations à un produit ou à un service en accordant une attention particulière aux besoins humains insatisfaits dans des contextes de vie donnés. Cette attention particulière a cependant un angle mort : les non humains - animaux, écologies, air... En donnant la priorité aux besoins humains, la conception centrée sur l'humain créé des systèmes non durables qui satisfont les désirs à court terme des consommateurs à un coût élevé pour les autres non humains dans le temps (un temps souvent très court). Avant de devenir l'espèce dominante sur cette planète, les clôtures étaient construites pour nous protéger de la nature sauvage. Maintenant, les clôtures sont construites pour garder la faune (et la flore) dans des réserves naturelles. On scrute l'espace et les galaxies à la recherche de vies intelligentes sans regarder sur terre, sous terre How might we design for non-humans?
L'empathie est une partie importante dans toutes les formes de conception et donc de design. Apprendre comment les animaux non humains s'adaptent au monde qui les entoure signifie adopter leur point de vue. Lorsque nous « vivons avec eux » nous pouvons comprendre bien plus que les barrières que les non-humains rencontrent, nous pouvons comprendre les motivations que toutes les espèces ont en commun, et imaginer d'autres façons de vivre tous ensemble sur terre applicables à nos modes de vie à nous, les humains (Le design book inter especes). Ouvrons de nouveaux horizons pour explorer les futurs souhaitables de la coexistence.
Pour l'institut d'études postnaturelles, nous devons investir dans le design non humain. Comment concevoir pour une entité non humaine ? À quel type de nécessité répondons-nous lorsque nous concevons pour ou avec une forêt, une rivière ou un lac ? Comment pourrions-nous concevoir pour les non-humains ? Quelles possibilités peuvent se présenter à nous lorsque l'on considère une conception centrée sur les baleines, les algues ou la forêt ? Quelques-unes des questions fondamentales posées par les designers à l'Atelier Bois Buchet. Bois Buchet Workshop.
L'approche Non-Human Centered Design a été initiée par Kelvin Godee et Simon Wijrdeman comme une école de pensée qui encourage les designers à se poser des questions qui donneront indéniablement un résultat différent que les méthodes de conception traditionnelles. En changeant notre perspective de conception centrée usagers humain en une conception centrée sur un animal, une plante ou une entité non humaine, nous apprendrions un processus de conception empathique qui dépasse la seule perspective de l'humain sur le monde.
Signe que les temps changent Have we met? une exposition aux Pays-Bas promeut de nouvelles façons de comprendre la Terre en tant qu'espace partagé entre les plantes, les microbes, les humains et d'autres animaux. La vision selon laquelle la terre n'existe que pour l'exploitation humaine est radicalement repensée afin de faire face, collectivement, aux crises environnementales auxquelles la planète est confrontée aujourd'hui. Have we met? présente une gamme d'outils collaboratifs possibles développés par des praticiens de l'art et du design. Un bloc urbain à Rotterdam, une ferme régénératrice dans l'est rural du pays et une plate-forme pétrolière abandonnée en mer du Nord. Ces trois espaces aux Pays-Bas aident à explorer les multiples possibilités relationnelles entre êtres vivants au fil du temps.
L'évolution des perceptions de la nature est façonnée par les diverses formes d'expression culturelle qui incitent à revoir, individuellement et collectivement, la valeur que l'on attribue à des paysages naturels ou à des animaux. Dans les musées, les relations humaines changeantes avec la nature à travers les siècles sont exposées et interprétées dans des formats interactifs, narratifs et accessibles. Au fil du temps, les films animaliers ont changé notre perception de la nature, tout comme les documentaires de Netflix tels que "kiss the ground" ou Avatar et Disney's Strange life (lire nos notes précédentes sur les 2 imaginaires d'Avatar et Strange World. "L'imagination au service des modes de vie écologiques").
A retrouver dans la fresque des imaginaires
Pour John Thompson, l'imaginaire social c'est « la dimension créatrice et symbolique du monde social, la dimension à travers laquelle les êtres humains créent leurs manières de vivre ensemble et leurs manières de se représenter leur vie collective ». Ouvrir les imaginaires à d'autres manières de faire société, entre humains et l'ouvrir aux non humains, c'est ce que vise la Fresque des Imaginaires de Nous Sommes Vivants. Cette "Fresque des Imaginaires" présente les 4 "visions de la relation homme-nature" de Nicole Huybens ci-dessous et invite les participants à façonner de nouvelles façons de manger, de bouger, de s'habiller, de vivre, à travers des exercices de design fiction et de collages. Des imaginaires écologiques positifs, responsables et désirables. Façonnés en petits groupes inspirés par d'autres manières de vivre dans ce monde, imaginaires ou réelles. Ce que nous portons, mangeons, faisons a toujours révélé nos valeurs et nos aspirations, en particulier en période de turbulences et de bouleversements. C'est le moment d'un changement majeur. La fresque des imaginaires pour repenser la relation de l’humain à la nature qui structure nos représentations du réél