Le problème c’est que ce n’est évidemment pas si facile, nous voulons tous, à certains moments de nos vies, changer nos habitudes et pourtant peu d’entre nous y parviennent réellement et durablement. Que l’on se rassure, ce n’est ni la faute d’un manque de volonté, ni un excès de fainéantise, c’est le résultat de la puissance des automatismes ancrés dans nos schémas mentaux. Nos habitudes ne sont en effet qu’un ensemble d’automatismes acquis par l’expérience et ancrés dans nos cerveaux et nos corps. Ces automatismes sont essentiels à notre survie, c’est grâce à eux que nous pouvons rapidement agir, notamment face au danger, et c’est aussi grâce à eux que nous parvenons à nous comprendre et à faire des choses ensemble sans toujours tout réinventer. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, nos habitudes nous sont utiles et même vitales ! Changer ses habitudes c’est donc en quelque sorte lutter et se défendre contre soi, c’est choisir de se perturber soi-même dans l’espoir que quelque chose de meilleur advienne, qu’une évolution positive se produise.
C’est là toute la difficulté du défi auquel nous avons à faire face : lutter contre nous-mêmes et pulvériser nos croyances tout en ayant confiance en notre capacité à nous adapter et à évoluer. Nous sommes à la fois la source des risques et des solutions, et l’enjeu est de faire du Facteur Humain un facteur positif pour lui-même et pour ce qui l’entoure. Car oui, l’Humain est bien la solution aux problèmes qu’il a contribué à créer, seul lui peut se saisir des enjeux de transition auxquels nous avons à faire face, seul lui peut apprendre de nouvelles façons de se comporter et d’interagir avec son environnement, c’est-à-dire de nouvelles cognitions.
Le défi est de taille mais n’est pas hors de portée. Les sciences de la cognition sont en plein essor, et ce champ interdisciplinaire, qui perce peu à peu les mystères de la conscience, de la motivation, de la mémoire et des comportements, gagne l’attention du grand public et des décideurs. Les opportunités offertes par ces nouvelles connaissances et compréhensions du Facteur Humain sont infinies aussi bien pour notre santé, notre éducation, nos modes de consommation et de collaboration que pour nos façons de considérer et d’interagir avec le monde non-humain.