Les 4 relations humain - nature illustrées #noussommesvivan…
4 « relations humains - non humains » forment la trame des nouveaux imaginaires de l'écologie : les humains comme individus exploitant la nature pour les anthropocentristes, la vie et l'ensemble des espèces menacées par les humains pour les biocentristes, la communauté biotique pour les écocentristes dont les humains font partie sans pour autant en être acteurs et les êtres vivants comme individus en interaction dans un lieu donné pour le multicentrisme.
Dans la vision anthropologique : les besoins de sécurité et de confort sont prédominants - Individualisme de type égocentrique – les humains exploitent les ressources naturelles. Il convient de poser des limites à cette exploitation pour transmettre ces ressources aux générations futures. Clairement humains et non humains sont des entités antagonistes.
Dans la vision biocentrique : la souffrance des non humains est ressentie et la destruction de la vie est un fait scientifique. - Holisme avec pathos et affects. Le souhait de donner une valeur intrinsèque au vivant est exprimé et la possibilité de donner des droits équivalents à la nature est sur la table mais la nature reste sous la responsabilité des humains, les propriétaires de celle ci, en tous cas ceux les seuls qui peuvent prendre la responsabilité de celle ci pour la conserver "intacte". La réponse aux enjeux est simpliste par défaut de prise de conscience de l’interdépendance des êtres vivants. Les humains sont supérieur aux non humains
Dans la vision écocentrique : la compréhension du vivant est acquise, les inter-relations sytémiques sont pensées et intégrées …mais le système possède une valeur absolue. - C'est une forme de Holisme comme dans le biocentrisme mais avec au centre le système. Les humains ne peuvent que s'en remettre à la nature qui fait bien les choses, à ses cycles naturels et aux écosystèmes à l'équilibre. Justement le système est pensé à l'équilibre par convention, même si les écosystèmes traversent des cycles destructeurs pour se retrouver à l'équilibre. Ainsi les humains ne sont pas acteurs des évolutions possibles des écosystèmes. Les humains à égalité avec les non humains, égaux dans une destinée commune sur lesquels ils n'ont pas d'emprise.
Dans la vision multicentrique : L’interdépendance des êtres vivants au sein des écosystèmes est reconnue. Cette vision repose sur la maturité des individus, leur capacité de dialogue, de compréhension des tous les autres, y compris des non humains. On pourrait dire que c'est une forme d'individualisme de type écocentrique en opposition au mode égocentrique de l'anthopocentrsme. Comme dans l'écocentrisme les humains sont à égalité avec les non humains, égaux dans une destinée commune sur laquelle ils ont collectivement une emprise si ils agissent en symbiose pour améliorer leurs conditions de vie sur terre.
Les 4 "relations humain - nature" vues par des artistes et designers inspirés par les non humains.
60 milliards de poulets tués chaque année laisseraient une trace rose dans la croûte terrestre, marquant l'ère de l'Anthropocène. The Pink Chicken Project by Nonhuman Nonsense © the artists
Le projet Pink Chicken du duo de designers Nonhuman Nonsense est un exemple de scénario spéculatif qui examine comment l'impact humain actuel sur le monde sera perçu sur une plus longue période. Il est basé sur l'observation factuelle qu'en raison de sa popularité et de sa disponibilité commune, les os des 60 milliards de poulets qui sont tués chaque année laisseront une trace distincte dans la croûte terrestre, marquant l'âge de l'Anthropocène. En suggérant de modifier génétiquement la couleur de l'ensemble de l'espèce de poulet en rose, le projet imagine que les restes de poulet dispersés formeraient un enregistrement fossile géologique de l'humanité à l'avenir, apparaissant comme une couche rose dans les strates rocheuses de la Terre. (en savoir plus)
Thomas Thwaites s'est construit des jambes de chèvre pour vivre dans la joie et la nature...comme une chèvre. The Man Who Wanted to be a Goat | Nature–Design Triennial
D'autres artistes tels que Cleary Connolly et Neil McKenzie avec leurs "Meta-Perceptual Helmets", Chris Woebken et Kenichi Okada avec leurs "Animal Superpowers" et Thomas Thwaites avec son projet "Goat Man", envisagent également des moyens de découvrir le monde d'un perspective non humaine dans une tentative de sympathiser avec ces espèces d'un point de vue moins centré sur l'humain. Thomas Thwaites s'est construit des jambes de chèvre et a vécu parmi les animaux, exactement comme une chèvre pendant trois jours et est même allé jusqu'à tenter d'atteindre un état d'esprit de chèvre à l'aide d'hallucinogènes et de stimulation magnétique transcrânienne. Au départ, Thomas a voulu être un éléphant, mais ce fut un échec. Déjà, pour se faire accepter par une troupe d’éléphants, il lui fallait une espèce de carapace gigantesque, c’était cher et peu pratique. Et puis surtout, il s’est avéré que les éléphants sont en fait dépressifs et très peu guillerets, alors même que le but de l’opération était de vivre dans la joie et la nature. Dans le même esprit, "Equine eyes" d'Alan Hook qui a été développé pour aider les concepteurs à comprendre comment les chevaux voient. Le projet consiste en un casque portable pour simuler la vision du cheval. En effet, es chevaux ont un champ de vision de 180 ° avec les deux yeux, ce qui leur donne une vision principalement monoculaire qui se croise à l'avant, ce qui donne un chevauchement binoculaire pour rendre compte de la profondeur. En savoir plus.
Des minéraux de calcite sont ajoutés dans les fenêtres afin d’envoyer des ondes UV uniquement visibles par les oiseaux, les avertissant ainsi d'un obstacle Highlight the invisible by Mathieu Andries and Athis Moris © the artists
En utilisant des méthodes de conception non centrée sur l'humain, les étudiants en design Mathieu Andries et Mathis Morin ont développé un concept qui pourrait aider à éviter les millions de morts d'oiseaux causées par la construction de fenêtres dans les villes. La solution (invisible à l'œil humain) pourrait s'appliquer aux nombreuses fenêtres vitrées dans les espaces urbains, avec une attention particulière aux besoins des oiseaux. Des minéraux de calcite sont ajoutés dans les fenêtres qui ont la propriété d'être translucides - laissant passer la lumière, mais émettant également des ondes UV visibles pour les oiseaux, les avertissant ainsi d'un obstacle devant eux. (en savoir plus)
« Interspecies Play » c'est un terrain de jeu multi-espèces, un espace public où différentes espèces peuvent s'amuser et interagir entre elles autant qu'elles le souhaitent. « Interspecies Play »
Les animaux sauvages s'adaptent à la destruction de leur environnement naturel en migrant vers les villes. Mais quels espaces leur dédier dans les villes ? Peut-on imaginer des aires de jeux multi-espèces dans les parcs ? Peut on rêver à une relation ludique entre les animaux urbains et les humains, sans que les humains ne dirigent toujours le navire. Inspiré par cela, le projet « Interspecies Play » explore la relation entre les humains et les non humains dans une nature urbaine.
L'aventure commence avec l'idée d'un terrain de jeu multi-espèces, un espace public où différentes espèces peuvent s'amuser et interagir entre elles autant qu'elles le souhaitent. En savoir plus.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.