Nous sommes vivants : le collectif des professionnels de l' innovation et de la transformation collective engagés dans la régénération animé par Jérémy Dumont #noussommesvivants
Nous avons développé plusieurs ateliers pour accompagner la transition écologique dans les entreprises et les collectivités locales en réponse au dépassement des limites planétaires et en particulier la prédation du vivant.
Notre approche c'est la régénération du vivant dont les humains. La régénération est la capacité du vivant à atteindre sa pleine capacité dans un écosystème.
Changement climatique, effondrement de la biodiversité, guerres : autant de menaces pour la production alimentaire, elle-même responsable d’environ ¼ des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre d’origine anthropique. La situation est encore plus désespérée pour la biodiversité, de nombreuses limites planétaires ont déjà été franchies. Il est donc impératif de restaurer la biocapacité des écosystèmes.
L’agriculture régénérative c'est une approche agro écologique holistique qui restaure les écosystèmes, en particulier les sols, et les maintient dans un état résilient. Elle est porteuse de nombreuses promesses, non seulement de résultats environnementaux positifs mais aussi sociaux et économiques pour les agriculteurs. En préservant le fonctionnement des sols, l'agriculture régénératrice préserve non seulement le stockage du carbone, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi la fertilité des terres cultivées face à la désertification, et même... la santé des consommateurs !
Les solutions concrètes que l'agriculture régénérative apporte sont déjà dans les assiettes, dans les placards des américains. Alors quelles marques ont investit dans la régénération ? Quels produits ont elles lancé ? Quelles promesses font-elles ? Quelle transparence du champs à l'assiette ? Qu'est-ce qui est vérifié ? Quels sont les labels ?
Une entreprise régénératrice rend un service écosystémique, ainsi le Volet 1 sur les marques régénératives porte sur le CLIMAT et le SOL au niveau des pays anglo saxons (USA - Australie - UK). A découvrir ICI
Viendront ensuite la NUTRITION / SANTE (Volet 2), les nouvelles relations au niveau LOCAL (volet 3) et un volet LIFESTYLE au contact de la nature (volet 4).
N'hésitez pas à partager les marques qui manquent. De nouvelles marques régénératives seront certainement lancées lors de expo west à Los Angeles #EXPOWEST et du salon de l'agriculture #SIA
Le sol est essentiel à la culture d'aliments sains et riches en nutriments. On estime que 95% de notre alimentation est directement ou indirectement produite sur nos sols. Nos sols sont la base de l'agriculture. Des sols sains produisent des cultures saines qui, à leur tour, nourrissent les hommes et les animaux.
Mais dans de nombreux pays, la production agricole intensive a appauvri les sols. Le Rodale Institute a enregistré une baisse allant jusqu'à 38 % des nutriments des fruits et légumes avec une baisse de 50 % des concentrations de protéines dans les céréales.
Lorsque le sol est exploité pour la production agricole sans restaurer la matière organique et la teneur en nutriments, sans régénérer la vie dans les sols, les cycles des nutriments sont rompus, la fertilité du sol diminue ainsi que la valeur nutritionnelle des aliments.
L'agriculture bio et régénérative comme solution d'avenir.
L’agriculture régénérative est considérée comme une sous-division de l’agriculture biologique qui va plus loin en augmentant la teneur en matières organiques des sols, en améliorant leur structure et leur potentiel de stockage de carbone. Le nom "agriculture régénérative" est apparu dans les années 80 (lire ici, graph ci dessus) mais il existe un consensus sur le fait que les pratiques d'agriculture régénérative sont des "pratiques anciennes". La référence scientifique souvent utilisée est « Qu'est-ce que l'agriculture régénérative ? Newton https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fsufs.2020.577723/full
L'agriculture régénérative apparait comme une alternative pour produire des aliments avec des impacts environnementaux inférieurs, voire nets positifs (Rhodes, 2017). Une série d'affirmations ont été faites sur le potentiel de l'agriculture régénérative pour contribuer à la durabilité de la production alimentaire, y compris sur la possibilité que l'agriculture régénérative puisse faire partie d'une stratégie d'atténuation du changement climatique.
La régénération des écosystèmes agricoles est le bon niveau d'intervention pour cheminer vers une agriculture responsable, viable, désirable. Le paradigme repose sur les services rendus aussi bien au niveau environnemental que social.
Les pratiques agricoles régénératives augmentent les populations microbiennes bénéfiques près de la surface du sol où les plantes poussent. Les racines des plantes abritent une grande diversité de micro-organismes, dont des bactéries et des champignons. Ils vivent autour des racines ou à l’intérieur. Constituant une partie du microbiote du sol, ils agissent directement sur la bonne santé des plantes. Le réseautage communautaire fourni par les champignons mycorhiziens s'avère être la véritable base de la résilience des écosystèmes. La régénération des sols passe d'un coté par éliminer les intrants et de l'autre par préserver la vie des sols et donc la qualité nutritionnelle des aliments. Avec la régénération des sols c'est aussi la biodiversité qui est préservée, l’eau qui est économisée et le dérèglement climat qui est atténué en capturant le CO2.
La santé des sols est étroitement liée à la santé humaine. Prendre soin des organismes vivants dans le sol c'est prendre soin de nous.D’après la FAO, en continuant au rythme d’exploitation actuel, toutes les terres arables auront disparu dans 60 ans (source). Il ne faut donc pas simplement limiter les impacts négatifs de l'exploitation intensive il faut régénérer les sols. La matière organique et minérale des sols est essentielle à la vie des micro organismes dont la santé des humains et non humains dépend (source) La matière organique morte qui tombe au sol est décomposée par des bactéries qui s’en nourrissent. Au passage, ils en restituent le carbone (sous forme de CO2), l’azote (sous forme de nitrates) ou le phosphore (sous forme de phosphates) qui pourront à nouveau nourrir les plantes puis les humains (source)
De plus, un sol sain, en décomposant la matière organique, capture le carbone des végétaux rendant ainsi un autre service écosystémique, contre le dérèglement climatique cette fois çi. En augmentant de 0,4 % par an la teneur en carbone de tous les sols du monde, on fixerait l’équivalent du CO2 produit annuellement par l’humanité. (source)
Les alternatives que l'agriculture régénérative apporte sont déjà dans les assiettes et les placards des américains.
Le volet 2 du rapport de tendances sur les marques de l'agriculture régénérative porte sur la NUTRITION POSITIVE et la SANTE. A découvrir ICI
N'hésitez pas à partager les marques qui manquent. De nouvelles marques régénératives seront certainement lancées lors de expo west à Los Angeles #EXPOWEST et du salon de l'agriculture #SIAL. #SIA2023
👉 Voila l'agenda du mois de février jusqu'à début mars ICI Des places ont été ajoutées pour découvrir nos ateliers. 👉La liste de nos pirogues projet #noussommesvivants est ICI Au sein de l'association, nous explorons des approches et outils pour enclencher la transition écologique dans les entreprises en réponse au dépassement des limites planétaires et la disparition du vivant. Tu peux contribuer à leur conception. - Fresque des imaginaires. En phase de test ICI - Le manège des émotions. En phase de test ICI - Business Model Régénératif (version 2) ICI - Régénération Camp d'Avril 2023. ICI La fresque du facteur humain a été lancée en partenariat avec nous. En savoir plus ICI
👉Nous lançons les formations à l'animation en avril - Le manège des émotions. ICI - Fresque des imaginaires. ICI
Voila 150 marques qui proposent des produits issus de l'agriculture régénérative (en particulier le volet 1 sol - climat) https://lnkd.in/envzQQnU
Alors que le salon de l'agriculture ouvre ses portes reconnaissons que les agriculteurs nous rendent de nombreux services écosystémiques et qu'il méritent notre gratitude. Le premier est de livrer une alimentation saine d'ou le "une alimentation saine a un prix".
Les enjeux environnementaux imposent désormais aux agriculteurs de délivrer une alimentation saine tout en respectant les limites planétaires. Toutefois ce qui est particulier avec l'agriculture contrairement à d'autres secteurs économiques c'est qu'elle peut réduire son impact négatif mais aussi contribuer à ce que les rivières et nappes phréatiques se remplissent ou que le CO2 soit capturé dans les sols et y reste. L'autre particularité c'est que le modèle économique actuel n'est pas viable. Et on a vu pendant les confinements suite au COVID 19 que les personnes en première ligne sur les services essentiels sont aussi ceux qui sont le moins bien payés.
Embarquer les consommateurs au même titre que les agriculteurs est un enjeu pour entreprises engagées dans une démarche à impact. 92% des français pensent que l’agriculture est un usage prioritaire de l’eau est problématique https://lnkd.in/e-pHEh86
Le label bio, reconnu par les consommateurs, a permis de financer la transition des agriculteurs vers le bio et leur a permis de réaliser de meilleures marges (économies sur les intrants, meilleurs prix de vente). Mais après des années de croissance, les ventes ont chuté de 10% en deux ans. Et si en plus de réduire l’utilisation d’intrants les pratiques bio pouvaient stocker du carbone, régénérer la biodiversité, restaurer la fertilité naturelle des sols, tout en augmentant les marges des agriculteurs et la qualité nutritionnelle des produits ?
Une étude menée par des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dresse le scénario d’un système agro-alimentaire biologique et durable d’ici 2050. Il permettrait de nourrir la population européenne attendue dans 30 ans, et surtout de réduire largement la pollution des eaux et les émissions de gaz à effet de serre provoquées par l’agriculture. « Remodeler le système agro-alimentaire européen et fermer son cycle d’azote : le potentiel de combiner changement de régime alimentaire, agroécologie et circularité«. Le scénario envisagé repose sur trois leviers combinés. Le premier tient dans le changement de notre régime alimentaire vers un régime plus sain et frugal. Le second levier concerne la généralisation des pratiques d’agroécologie avec notamment la réduction des émissions d’azote. Le dernier appelle à une plus grande circularité entre les cultures et l’élevage. « C’est l’action synergique de ces trois leviers qui permet d’avoir un scénario harmonieux« , précise Gilles Billen, le chercheur du CNRS qui a dirigé l’étude.
L’agriculture régénératrice est aussi un ensemble de pratiques synergiques focalisées sur la régénération des sols pour que les qualités nutritionnelles des aliments soient meilleures, en particuliers pour des protéines végétales plus denses en fibres et riches en minéraux. L'agriculture régénérative apparait comme une alternative pour produire des aliments avec des impacts environnementaux et/ou sociaux inférieurs, voire positifs nets (Rhodes, 2017). Une série d'affirmations ont été faites sur le potentiel de l'agriculture régénérative pour améliorer la durabilité de la production alimentaire, y compris sur la possibilité que l'agriculture régénérative puisse faire partie d'une stratégie d'atténuation du changement climatique. En augmentant de 0,4 % par an la teneur en carbone de tous les sols du monde, on fixerait l’équivalent du CO2 produit annuellement par l’humanité. (source)
Les agriculteurs qui adoptent des pratiques régénératives rendent ainsi de nombreux services ecosystèmiques, des services dont la valeur doit se répercuter sur l'ensemble de la chaine de valeur. Pas spécialement avec des prix d'achat finaux plus élevés parce que l'agriculture régénératrice permet de faire des économies au niveau des intrants chimiques et de favoriser des synergies entre exploitations voisines. Ou des augmentations de prix permettant aux consommateurs finaux de s'engager en faveur de la biodiversité, du climat, des sols pour une alimentation plus saine.
👉 Alors quelles sont les marques qui soutiennent les agriculteurs engagés dans l'agriculture régénératrice au point de tracer l’origine jusqu'aux fermiers, de mieux les rémunérer, d’alimenter des synergies collectives locales et de les soutenir dans leur conversion vers l'agriculture bio régénératrice ? C'est à découvrir dans le 3ème volet du rapport de tendances sur les REGENERATIVE BRANDS aux USA, Australie, UK à retrouver ici dans son intégralité ici https://lnkd.in/eFiCY48T
For those of us who look at business as a force for positive change (social, environmental, economic), regenerative mindset invites us to integrate a greater diversity, inclusion and equity into our organization’s purpose, culture, activities and development.
Only living systems regenerate. Their resilience requires specific capacities to maintain their potential for vitality and life. Thus, the regenerative approach aims to develop the unique capacities of living beings to continue their evolution for the benefit of all living beings: humans - social and/or environment - nature.
According to Guilbert del Marmol (2014), “the future of the circular economy will be alive, reconnected with nature of course; but above all, it will be human” (understand: humans will no longer be excluded from nature and integrated into ecosystems as living beings like any other). “Deep ecology does not separate humans from the natural environment. Deep ecology views the world not as a collection of isolated objects, but as a network of fundamentally interconnected and interdependent phenomena. Deep ecology recognizes the intrinsic value of all living beings and considers man as a simple element in the web of life. The Systems View of Life, Capra and Luisi (2014).
The regenerative economy allows humans to co-evolve with the natural systems around them and reverse degenerative systems (Mang & Reed, 2013). Indeed its purpose is to allow a collective to assist nature in its ability to regenerate by contributing to an ecosystem service Thus, the regenerative economy goes further than the functional economy and the circular economy, which do not regenerate the resources essential to the health of ecosystems.
According to the Millennium Ecosystem Assessment, more than 60% of global ecosystem services are being degraded or used unsustainably. The basic ecosystem functions that supply what humans and other species require to survive are crumbling around us: from the provisioning of food, water, fiber and fuel to the regulation of climate, floods, droughts, and diseases. This degradation of ecosystems is also causing significant harm to human well-being and health around the world.
If we increase by 4%o (0.4%) a year the quantity of carbon contained in soils, we can halt the annual increase in C02 in the atmosphere, which is a major contributor to the greenhouse effect and climate change (source) "A University of Washington study has produced preliminary results which confirm this in practice. Tracking eight pairs of regenerative and conventional farms across the US over five years, the study found that crops from regenerative farms had 34% more vitamin K, and 15% more vitamin E, B1 and B2, than conventional farms. The regeneratively-grown crops also had 11% more calcium, 16% more phosphorus and 27% more copper. These nutrients are central to a healthy human diet." (source)
Regenerative Brands focus on having a net positive impact on people and the planet. Regeneration is a mindset applied across the entirety of the business, from sourcing materials to how products are manufactured, from the way consumers, employees and partners can evolve over time in the most healthy environment. Brands with products issued from regenerative agriculture are at the interface between pleasure, health, responsibility and culture.
Regenerative agriculture is a holistic agro-ecological approach that regenerates ecosystems, especially soils, and keeps them in a resilient state. It holds many promises, not only positive environmental promises but also social promises and economic outcomes for farmers. By preserving the functioning of the soil, regenerative agriculture not only preserves carbon storage, thus contributing to the fight against global warming, but also the fertility of cultivated land in the face of desertification, and even... the health of consumers !
Regenerative agriculture has been proposed as an alternative means of producing food with lower—or even net positive—environmental and/or social impacts (Rhodes, 2017). A range of claims have been made by different parties about the potential for regenerative agriculture to enhance the sustainability of food production, including for the possibility that regenerative agriculture could form part of a climate change mitigation strategy. Only living systems regenerate. Their resilience requires specific capacities to maintain their potential for vitality and life. Thus, the regenerative approach aims to develop the unique capacities of living beings to continue their evolution for the benefit of all living beings: humans - social and/or environment - nature
Some products sourced from regenerative agriculture are already available to Americans, Australians.... In this series of innovation trend reports you will discover : Which brands have invested in regenerative agriculture. Which products they have launched. Which claims have they made ? The level of transparency from farm to fork they provide ? Which certifications ? Which impacts ? And ultimately understand which ecosystemic services they provide :
PART 1 - THE CLIMATE SOIL STORY
PART 2 - POSITIVE FOOD FROM REGENERATIVE AGRICULTURE
PART 3 - BRANDS AND LOCAL REGENERATIVE AGRICULTURE
We have developed a simple and structured Regenerative Business Model Canvas - (REGEN)BMC - that identifies regeneration potential of a business by crossing projects/initiatives with regeneration targets and their outcomes on the value proposition carried by extended stakeholders. A selection of initiatives with the highest potential for regeneration is then made. Indeed stakeholders need to be clear about the ecosystem services they deliver and the ways - economical and non economical to deliver them.
Soil is the foundation to food production and growing healthy, nutrient-rich food to sustain a growing population. It is estimated that 95% of our food is directly or indirectly produced on our soils. (source)
Over the last 50 years, advances in agricultural technology and increased demand due to a growing population have put our soils under increasing pressure. In many countries, intensive crop production has depleted the soil, jeopardizing the soils productive capacity and ability to meet the needs of future generations.
Food availability relies on soils: nutritious and good quality food and animal fodder can only be produced if our soils are healthy living soils. Further, Rodale Institute recorded up to a 38% decline in fruit and veggie nutrients with grain protein concentrations declining 50%, a result of modern farming methods that degrade and destroy soil, the source of food’s nutritional value (source) According to The Council for Responsible Nutrition, one-third of the world’s population isn’t getting enough of the nutrients that are critical for maintaining proper health.
Without shifts in convention to accommodate for our Earth's carrying capacity, the food we grow on an industrial scale requires more chemicals to produce less nutritious food. The “growth of the intensive livestock sector stresses many ecosystems and contributes to global environmental problems” (Alonso, 2012).
With regenerative agriculture, healthier soil grows healthier plants, and healthier plants are more nutritious plants. Regenerative practices biologically create more surface cover for plants, end erosion, and increase beneficial microbial populations near the soil’s surface where plants grow.
"A University of Washington study has produced preliminary results which confirm this in practice. Tracking eight pairs of regenerative and conventional farms across the US over five years, the study found that crops from regenerative farms had 34% more vitamin K, and 15% more vitamin E, B1 and B2, than conventional farms. The regeneratively-grown crops also had 11% more calcium, 16% more phosphorus and 27% more copper. These nutrients are central to a healthy human diet." (source)
Regenerative Agriculture Boosts Nutrient Density
No-till regenerative vegetables had more phytonutrients.
Regenerative agriculture practices — namely minimal or no tilling, cover crops and crop rotation — increased nutrient density in soil and boosted soil health. Based on the metrics used to compare farms, regenerative soil was seven times healthier and had higher levels of several minerals and vitamins, including B vitamins, calcium, vitamin K, copper, phosphorus, vitamin E and more.
No-till wheat crops contained more micronutrients than conventionally tilled wheat.
Regenerative farm meat, specifically pork and beef, had way more omega-3s and better omega-6 to omega-3 ratio.
Nutrient exchanges between organic matter, water and soil are essential to soil fertility and need to be maintained for sustainable production purposes. When the soil is exploited for crop production without restoring the organic matter and nutrient contents, the nutrient cycles are broken, soil fertility declines and the balance in the agro-ecosystem is destroyed.
The boost to the immune function in plants and the community-wide networking provided by mycorrhizal fungi turns out to be the true basis of ecosystem resiliency. A profound intelligence exists in the underground nutrient exchange between fungi and plant roots, which in turn determines the nutrient density of the foods we grow and eat.
Soil health metrics for regenerative and conventional farms. Distributions of soil health metrics for regenerative (blue) and conventional (red) farms for (left) % soil organic matter, (middle) Haney test scores, and (right) ratios of paired regenerative and conventional farm values for % soil organic matter (red) and Haney test scores (blue). Source
For the average American farmer, adopting organic farming has a positive impact on the produce they grow, the soil on their land where they grow it and, perhaps most compelling, their own economic bottom line. Organic certification allows farmers to charge a premium for the food that they bring to market. In today’s economy it is likely the only way that small farms survive into the next generation.
Rodale Institute has moved from a focus on simply organic to exploring the benefits of regenerative organic agriculture. The approach is a whole-system farming method, focusing on the cultivation and maintenance of healthy soils, a series of humane considerations for livestock (from the ability to graze freely to how they are fed and sheltered), and the safety, treatment and compensation for the people who work on the farm.
Childhood nutrition giant Gerber is teaming with the Rodale Institute and Michigan State University to test whether more sustainably grown food is not only better for the earth, but also for children, as part of an ambitious, multi-prong commitment to reduce carbon emissions (source)
Major food and beverages innovations have been launched in America, Australia, New Zealand... Do you want to know which brands have invested in regenerative agriculture ? What products have been launched ? What claims are made ? The level of transparency from farm to fork ? What are the certifications ? Can we hope for better nutrition?
Next will come : new relationships at the LOCAL level (part 3) and a LIFESTYLE part in contact with nature (part 4).
Please share the brands that you notice are missing. New regenerative brands will be launched at upcoming expo west in Los Angeles #EXPOWEST and the French agriculture salon #SIAL #SIA2023
Climate change, collapse of biodiversity, wars : so many threats to food production. Agriculture is responsible for around ¼ of the world's annual greenhouse gas emissions. The situation is even more desperate for biodiversity, many planetary boundaries have already been crossed. It is therefore imperative to restore the biocapacity of ecosystems.
Regenerative agriculture has been proposed as an alternative means of producing food with lower—or even net positive—environmental and/or social impacts (Rhodes, 2017). A range of claims have been made by different parties about the potential for regenerative agriculture to enhance the sustainability of food production, including for the possibility that regenerative agriculture could form part of a climate change mitigation strategy.
To protect our food systems from the disastrous implications of a planet warming more than 1.5C or even 2C, we must mitigate greenhouse gas emissions as quickly as possible. Regenerative agriculture can cut food sector emissions – which currently make up one-third of all GHGs – and simultaneously, sequester carbon. The Rodale Institute estimates, based on recent data from farming systems and pasture trials around the globe, that we could sequester more than 100% of current annual carbon dioxide emissions with a switch to the practices constituting regenerative agriculture (source). By increasing the carbon content of all the soils in the world by 4 per thousand per year, we would fix the equivalent of the CO2 produced annually by humanity. The soil produces the greenhouse effect when it could reduce it: our ignorance of the soil deprives us of a precious tool! https://4p1000.org/
Regenerative agriculture is a holistic agro-ecological approach that regenerates ecosystems, especially soils, and keeps them in a resilient state. It holds many promises, not only positive environmental promises but also social promises and economic outcomes for farmers. By preserving the functioning of the soil, regenerative agriculture not only preserves carbon storage, thus contributing to the fight against global warming, but also the fertility of cultivated land in the face of desertification, and even... the health of consumers !
Robert Rodale describes the 7 tendencies towards regeneration in agriculture. These seven P’s describe how a system moves to being regenerative. As shown here there are seven tendencies that define a regenerative system. The first is Pluralism, which essentially means diversity in plant species. Second, Protection refers to the need for cover crops to end erosion and increase microbial populations near the surface of the soil. Purity describes the intentional lack of pesticides and fertilizers in production. The fourth tendency, Permanence calls for more perennials and plants with vigorous roots. Peace refers to the harmony with nature, growing with it rather than fighting against it. Potential describes the readily available nutrients that make their way up to the surface of the soil to be used by plants. The final tendency, Progress, encompasses the ever-improving soil quality in terms of structure and water retention capacity.
Nous Sommes Vivants approach of regeneration for companies is aligned with regenerative agriculture practices.
The regenerative economy allows humans to co-evolve with the natural systems around them and reverse degenerative systems (Mang & Reed, 2013). Indeed its purpose is to allow a collective to contribute to an ecosystem service to assist nature in its ability to regenerate. Thus, the regenerative economy goes further than the functional economy and the circular economy, which do not regenerate the resources essential to the health of ecosystems.
According to Guilbert del Marmol (2014), “the future of the circular economy will be alive, reconnected with nature of course; but above all, it will be human” (understand: humans will no longer be excluded from nature and integrated into ecosystems as living beings like any other- The Systems View of Life, Capra and Luisi).
Food, beverages, apparel, footwear innovations have been launched in the USE, Australia, UK ! Do you want to know which brands have invested in regenerative agriculture ? What products they have launched ? What claims they have made ? The level of transparency adopted from farm to fork ? What are the certifications ? What about companies - consumers impacts ?
Next will come NUTRITION / HEALTH (Part 2), new relationships at the LOCAL level (part 3) and a LIFESTYLE part in contact with nature (part 4).
Please share the brands that you notice are missing. New regenerative brands will be launched at upcoming expo west in Los Angeles #EXPOWEST and the French agriculture salon #SIA
C’est l’histoire de la rencontre d’une DJ, une sauce soja, le terroir belge et l’agriculture régénérative. Lancée sur Trax Magazine en mode porn food sur Instagramhttps://lnkd.in/eqesMFCT. L’agriculture régénérative devient tendance. Un régal pour les sens.
Aux dernières nouvelles, Charlotte De Witte était nommée meilleure DJ techno mondiale de l’année 2022 suite par le média électronique DJmag. Aujourd’hui, la star belge, “accro à la sauce soja” matérialise cet amour avec la création de la marque Tears of Soy (25 euros).
Trax magazine nous apprend aussi que pour réaliser ce projet, l’artiste a fait appel à Tomasu, brasserie indépendante de sauce soja de sauce soja basée à Rotterdam et dirigée par BoerBakkerBert BV. Elle explique : « Les personnes qui me connaissent bien savent que j’ai une légère addiction à la sauce soja. Ensemble, nous avons créé une sauce soja à base de houblon. Un produit premium qui a un lien fort avec la culture de la bière et le patrimoine belge. »
Sur le site web de Tomasu, l'histoire continue...ils ont acheté leur propre ferme afin d'être totalement autonome en ce qui concerne les matières premières. « Nous croyons fermement au lien entre la valeur nutritionnelle et la saveur. Et en cherchant la valeur nutritive de nos matières premières, nous nous sommes finalement retrouvés dans le sol. Des sols sains nous fournissent des aliments riches en nutriments ». Ils parlent d’agriculture de conservation des sols dont les pratiques sont similaires à l’agriculture régénératrice, sans référence directe. « Un sol sain dépend de l'équilibre entre 3 éléments clés étant; microbiologie, minéraux et matières organiques. Une fois en équilibre, vous restaurez essentiellement le pouvoir naturel d'un sol, lui permettant de donner ce qu'il a à offrir ». Source https://lnkd.in/enJr57DG
👀 En savoir plus sur l’agriculture régénérative, les entreprises et marques de l’économie régénérative, et découvrir notre V2 du régénérative business model canvas https://lnkd.in/dv3Fiake
L'agriculture au prisme des 4 imaginaires écologiques. En savoir plus sur la fresque des imaginaires (ici)
Le modèle d'exploitation intensive des terres est en crise.
➡️ L'agriculture est le deuxième poste d’émissions de GES de la France (19 % du total national et 85 MtCO2 eq. émis en 2019 (source gouvernementale). Si on prend en compte l'ensemble de la chaine de production et de consommation c'st 33% des gaz à effets de serre proviennent de l’alimentation (source). Les émissions de GES de l’agriculture sont caractéristiques, car majoritairement composées d’autres molécules que le CO2 et issues de processus biologiques. (source) Toutes fois, le secteur agricole est à la fois émetteur et capteur de gaz à effet de serre. Les engrais minéraux sont de gros émetteurs de dioxyde de carbone et de protoxyde d’azote. Une récente étude menée par le FiBL, un des principaux instituts mondiaux de recherche pour l’agriculture biologique, dans le cadre d’une expérimentation en champ visant à comparer sur le long terme les systèmes bio et conventionnels conclut à des émissions de protoxyde d’azote à l’hectare de 40% inférieures dans les systèmes bio (source)
➡️ L'artificialisation des sols. En 70 ans, la France a perdu 12 millions d’hectares de terres agricoles. L’artificialisation croissante des terres agricoles intensifie mécaniquement la pression sur la surface restante de terres consacrées à l’agriculture. D’autant plus que les usages non alimentaires vont croissants (production de biomasse pour les énergies renouvelables, emplacements pour panneaux solaires, exploitation de matières premières, etc.). Cette concurrence participe à la hausse des prix des terrains et favorise l’intensification industrielle des pratiques agricoles sur les terres restantes, avec ses effets délétères sur l’environnement (source) .
➡️ La dégradation des sols rend ¼ des terres cultivables arides, c’est-à-dire qu’elles sont tellement abimées et desséchées que plus rien ne peut être cultivé sur ces terres. D’après la FAO, en continuant au rythme d’exploitation actuel, toutes les terres arables auront disparu dans 60 ans. L’utilisation massive de pesticides a pour conséquences la pollution de l’eau et des sols, et la perte de biodiversité. Le sol est relégué par l’agriculture industrielle au rang de support « inerte », dont il est même possible de s’affranchir (cultures hors-sol), alors que le sol est un écosystème à part entière, hébergeant des processus écologiques de grande importance (Lemanceau et al., 2015). Les résidus d'herbicides à base de glyphosate dans le sol ont un effet négatif sur les bacteries bénéfiques pour les plantes (Journal of Applied Microbiology)
➡️ La biodiversité est dans un état de catastrophe avancée. Les insectes se font de plus en plus rares ; quant aux oiseaux, on ne devrait plus constater les espèces disparues, mais remarquer « ceux qui restent ». Les populations d’oiseaux spécialistes des milieux agricoles subissent notamment un déclin alarmant, accusant une baisse de près de 40% en métropole ces trente dernières années (source) L’eau, une ressource sous tension. Dans son Avis de septembre 2021 sur le Varenne agricole–Eau et changement climatique, le conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité (OFB) met en garde contre la tension accrue sur les ressources en eau provoquée par le modèle agricole français, qui considère avant tout l’eau comme un moyen de sécuriser la production agricole.
➡️ La perte de densité nutritionnelle des aliments. L’ANSES et l'Agence Nationale de Sécurité Alimentaire ont constaté « en 60 ans, les 70 fruits et légumes les plus consommés par les Français, ont perdu en moyenne 16% de leur calcium, 27% de leur vitamine C et 48% leur fer ». Aux États-Unis, le Dr Donald Davis de l’université du Texas a étudié l’évolution des teneurs de 13 nutriments (protéines, lipides, glucides, fer, thiamine, riboflavine, niacine et l’acide ascorbique…) dans les fruits et légumes entre 1950 et 1993. Le verdict est qu’un déclin significatif entre 1950-1993 a été identifié sur les 43 aliments pour les protéines (-6%), le calcium (-16%), phosphore (-9%) et le fer (-15%), la riboflavine vitamine B2 (-38%) pour les valeurs médianes alors qu’il n’y avait pas de changement significatif pour les autres nutriments.(source) L’ONG Américaine Bio-Nutrient et Green America pensent que la densité nutritionnelle est la clé de la transition agro-écologique Dernière étude en date sur le riz et le blé (top 3 de la sécurité alimentaire) : -36% et -57% de minéraux. +78% d’éléments toxiques comme l’aluminium. https://www.nature.com/articles/s41598-023-48488-5 Une hypothèse pour expliquer cette baisse de qualité nutritionnelle est l’effet de dilution : une croissance plus forte et plus rapide, assurée par la fertilisation et/ou l’irrigation par intrants externes provoquerait un « effet dilution » des constituants mineurs dans la matière sèche.
➡️ La perte de la valeur ajoutée à l'hectare. Le rapport d’orientation du groupe Safer met en lumière la corrélation entre l’augmentation de la taille des surfaces travaillées et la baisse de la valeur ajoutée par hectare. Ainsi, l’élevage de bovin viande, la culture de céréales, d’oléagineux et de protéagineux ont vu leur productivité baisser de manière importante entre 1990 et 2013 (-21% et -13% respectivement) mais ces productions sont pourtant les seules à s’être étendues sur la période 1990-2013. Inversement, les fermes en polyculture-élevage, bovin lait, aux valeurs ajoutées par hectare plus élevées, voient leur part dans la SAU nationale reculer. Face à la baisse des prix, l’augmentation des volumes de production, couplée à la baisse des actifs agricoles, ont longtemps soutenu le revenu des agriculteurs (source)
➡️ Une production déconnectée des territoires. La France dispose en théorie de la surface nécessaire pour nourrir l’ensemble de ses habitants. Mais les choix actuels sur l’usage des terres rendent en réalité notre alimentation quotidienne dépendante de millions d’hectares cultivés dans des pays voisins (et souvent très lointains), et du transport international de marchandises. La moitié des fruits et légumes consommés en France sont aujourd'hui importés. Pour couvrir les besoins de l’alimentation animale, la France a importé en 2018 autour de 2,8 millions de tonnes de tourteaux de soja, principalement en provenance du Brésil (en augmentation de 60% depuis 2011!). Par contre la France est aujourd’hui le 6e exportateur mondial de produits agroalimentaires en valeur. 45% de sa production de céréales sont exportés, comme c’est le cas de près d’une pomme de terre sur deux produites en France. Selon les professionnels de la filière, quatre litres de lait français sur dix sont exportés. On estime que douze millions d’hectares sont destinés à l’exportation, soit 40% des terres agricoles.(source)
➡️ Une tendance lourde à la concentration au détriment de nouveaux entrants. Les grandes fermes d'une surface moyenne de 136 ha représentent 1 ferme sur 5 et elles couvrent 40% du territoire agricole métropolitain. Le capital immobilisé (matériel, bâtiments et foncier) est passé de 173000€ à 275000€ par ferme entre 2000 et 2020, le double des autres professions. L’agrandissement des fermes est en partie alimenté par la politique agricole commune (PAC), dont l’essentiel des aides est alloué en fonction des surfaces travaillées. Ces mécanismes poussent nombre d’agriculteurs à s’agrandir, pouvant aboutir à des fermes de très grande taille, et favorise ceux déjà en activité. (source)
➡️ Un chômage accru. La France compte 389000 fermes selon le dernier recensement agricole de 2020, soit environ 100000 de moins qu’en 2010, une baisse de 20% en dix ans. Dans le même temps, la taille moyenne des fermes a augmenté de 25% pour atteindre 69 ha. Elle a plus que doublé en 30 ans. En 20 ans, 320000 emplois agricoles (équivalent temps plein) ont été détruits. Les chefs d’exploitations ne représentent plus que 1,5% de la population active. (source) La part du salariat agricole (précaire - CDD, saisonniers, apprentis) a fortement augmenté ces dernières décennies et représente désormais un tiers de l’emploi agricole
➡️ Vieillissement de la population agricole. En 2020, selon les premiers résultats du recensement agricole, un quart des agriculteurs ont 60 ans et plus et devraient partir à la retraite d’ici à 2030. Sur la base des surfaces moyennes connues pour ces classes d’âge en 2016 (le recensement de 2020 n’ayant pas encore fourni ces informations mises à jour), près de cinq millions d’hectares devraient changer de main d’ici à 2030, ce qui représente près d’un cinquième de la surface agricole utile actuelle. En 2019, on compte environ 21000 départs à la retraite d’agriculteurs pour 13400 nouvelles installations, ce qui signifie qu’un agriculteur sur trois partant à la retraite n’est pas remplacé (source).
Ces pratiques agricoles ne sont pas durables en termes de consommation de ressources naturelles, d’impacts sur le climat et la biodiversité ou encore de santé. Poursuivre dans cette voie, c’est hypothéquer définitivement la capacité de la terre à nous nourrir et à faire vivre les espèces animales et végétales qui en dépendent.
Vers des pratiques plus durables dans l'agriculture.
Si on fait un premier pas vers des pratiques durables selon les principes du développement durable, alors l’agriculture de demain se doit de diminuer sa dépendance aux intrants non renouvelables, intégrer les processus biologiques et écologiques, impliquer les acteurs locaux et favoriser des actions collectives (Pretty, 2008). Ces préoccupations agroécologiques poussent aujourd’hui des producteurs, de plus en plus nombreux, à réinventer les systèmes agricoles pour les rendre à la fois rentables, résilients et cohérents avec leur environnement. C'est ce qui a amené à la création de la certification Haute Qualité Environnementale. L'argument étant : des pratiques agricoles de précision qui utilisent la juste quantité de pesticides, engrais et eau grâce à la mesure précise des besoins. C'est une certification de l'exploitation agricole qui ne répond pas aux enjeux de valorisation des pratiques agricoles au niveau des consommateurs finaux, on la retrouve pourtant sur certains produits.
Aller plus loin c'est adopter les principes du développement durable fort qui refuse la substitution entre le capital économique et le capital naturel. Il est à cet égard inenvisageable de compenser une perte de biodiversité ou la dégradation d’un service écosystémique par un surplus de valeur économique ou un nouveau dispositif technologique. Les éléments qui constituent l’environnement naturel ne doivent pas être dégradés afin d’être transmis en l’état aux générations futures. Dans cette perspective, les pratiques et les ambitions en matière de durabilité agricole ne sont plus les mêmes. Il ne s’agit plus de trouver le meilleur compromis entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, mais bien de s’assurer que les pratiques agricoles n’ont pas d’impacts négatifs sur les différentes composantes de l’environnement naturel : l’eau, l’air, le sol et la biodiversité.
Mais le développement durable fort ne prend pas en compte les limites sociales alors que les enjeux socio économiques mettent en tension toute la chaine depuis les agriculteurs jusqu'aux consommateurs en passant par les distributeurs. Si la réduction des impacts négatifs va de paire avec la décroissance de l'usage des pesticides et des achats, elle va aussi de paire avec la réduction des revenus des agriculteurs. Or si la réduction des intrants pétrochimiques fait sens, la réduction de la production de pain bio - proteines végétales de substitution - d'oeufs de poules élevées en plein air sans maïs - ne fait pas sens tant ces produits de substitution sont vertueux.
Concilier le développement durable fort et les enjeux sociaux liés à une juste rémunération c'est possible. Le label bio a permis de financer la reconversion des agriculteurs même si les ventes ont chuté de 10% en deux ans. Une étude menée par des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dresse le scénario d’un système agro-alimentaire biologique et durable d’ici 2050. Il permettrait de nourrir la population européenne attendue dans 30 ans, et surtout de réduire largement la pollution des eaux et les émissions de gaz à effet de serre provoquées par l’agriculture. « Remodeler le système agro-alimentaire européen et fermer son cycle d’azote : le potentiel de combiner changement de régime alimentaire, agroécologie et circularité«. Le scénario envisagé repose sur trois leviers combinés. Le premier tient dans le changement de notre régime alimentaire vers un régime plus sain et frugal. Le second levier concerne la généralisation des pratiques d’agroécologie avec notamment la réduction des émissions d’azote. Le dernier appelle à une plus grande circularité entre les cultures et l’élevage. « C’est l’action synergique de ces trois leviers qui permet d’avoir un scénario harmonieux« , précise Gilles Billen, le chercheur du CNRS qui a dirigé l’étude.
L'agriculture bio et régénérative comme solution d'avenir.
La régénération des écosystèmes agricoles est le bon niveau d'intervention pour cheminer vers une agriculture responsable, viable, désirable.
Plusieurs signes indiquent que l’agriculture régénérative est en voie de connaître un développement majeur dans les années à venir. On peut par exemple citer la présence du livre Dirt to Soil de Gabe Brown en première position des ventes d’Amazon dans les sections agriculture, agronomie et sciences du sol ; l’implication de plusieurs firmes d’influence mondiale telles que General Mills et Danone dans des programmes de promotion de l’agriculture régénératrice ; ou encore la floraison d’une multitude d’ASBL dédiées à la diffusion du concept comme Regeneration International, Kiss the Ground, Terra Genesis International, la Soil Health Academy et le Savory Institute.
L'agriculture régénérative rend des services écosystémiques qui visent à restaurer les ressources vitales au vivant dans son habitat, comme par exemple la santé des sols ou la biodiversité. Elle est porteuse de nombreuses promesses, non seulement des promesses environnementales, mais aussi des promesses sociales et des résultats économiques pour les agriculteurs (source)
Il n'y a pas de consensus sur une définition de l'agriculture régénérative et différentes certifications / labels (y compris en France). Mais si le concept d’agriculture régénératrice possède un faible socle scientifique propre il mobilise néanmoins des savoirs scientifiques développés dans le cadre d’autres disciplines tels que les sciences du sols, l’agronomie et l’écologie. source
Trois significations ont été identifiées au terme "regenerative agriculture". La première fait référence à la faculté de régénération des écosystèmes à l’état naturel. L’agriculture régénérative est alors une agriculture cherchant à imiter les mécanismes de développement de la végétation des milieux sauvages. La seconde signification correspond à une capacité d’auto-entretien, d’indépendance par rapport aux intrants extérieurs. L’agriculture régénérative est vue comme une agriculture non extractive. Enfin, la troisième indique une ambition d’amélioration des ressources utilisées, presque toujours présentée comme une élévation de l’ambition de durabilité. L’agriculture régénérative est alors une agriculture restauratrice. Le principe fondamental de l'agriculture régénérative (au sens de régénératrice) qui est à l’oeuvre c’est le pouvoir magique qu’a le vivant de s’auto-régénérer…Comme seul le vivant peut se régénérer, les actions régénératives augmentent les capacités du vivant à atteindre son plein potentiel dans un environnement. source
Cette approche agroécologique, la militante indienne Vandana Shiva préfère la nommer “agriculture biologique régénérative”, actant ainsi un retour aux sources historiques de l’agriculture bio tout en affirmant une ambition nouvelle : réparer les dommages causés par l’agro-industrie. Car le modèle d’agriculture qui domine actuellement le monde est désastreux pour la biodiversité, le climat, les sols et les communautés paysannes – mais il n’est pas une fatalité (source). Les principes de cette approche régénératrice du vivant dans l'agriculture remontent aux travaux de Bill Mollison sur la permaculture en 1978 (Mang, P., & Haggard, B., Regenesis, 2016). L’écologiste australien a modifié le modèle agricole conventionnel, en s’inspirant des relations et procédés naturels des écosystèmes. Cette agriculture dite « permanente » génère les récoltes nécessaires pour la société tout en produisant un surplus de ressources, (ré)générant ainsi le sol. Une approche régénératrice permet aux humains de co-évoluer avec les systèmes naturels qui les entourent et d’inverser les systèmes dégénératifs (Mang & Reed, 2013). (source). L’agriculture régénératrice sera nommée "régénérative" par la suite mais c'est le sens "régénérateur" dans la langue française qui est essentiel.
L’agriculture régénérative peut être considérée comme une sous-division de l’agriculture biologique qui va plus loin en augmentant la teneur en matières organiques des sols, en améliorant leur structure et leur potentiel de stockage de carbone. En terme de pratiques, l'agriculture biologique régénératrice est un modèle de production mis au point par le Rodale Institute. Il propose initialement une version combinée de l’agriculture biologique et de l’agriculture de conservation. Il intègre par la suite des dimensions de commerce équitable et de bien-être animal. L’agriculture régénérative est par nature bio pour nous sommes vivants.
Des labels se développent pour cadrer les pratiques agricoles et signifier aux consommateurs le respect de la biodiversité, la prise en compte de la souffrance animale, la juste rémunération des agriculteurs, la préférence locale, la réduction des distances de transport. Ainsi le label Regenerative Organic certified - ROC permet la commercialisation des produits biologiques intégrant des critères de l'agriculture régénérative https://rodaleinstitute.org/regenerative-organic-certification/.
Le Planet-Score fait son apparition dans la lignée du Nutri-Score. Élaboré par l'Institut de l'Agriculture et de l'Alimentation biologique (ITAB) il indique aux consommateurs des pratiques agricoles responsables puisque les pesticides font partie des 4 indicateurs de base avec l'impact sur biodiversité, le changement climatique et le bien être animal. Le Planet Score s’affiche déjà en magasin sur des produits alimentaires et dans leurs spots publicitaires à la TV. source
L'agriculture régénérative est apparue dans les années 80 et la référence scientifique souvent utilisée est "Qu'est-ce que l'agriculture régénérative" ? Newton https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fsufs.2020.577723/full. Dans les articles de recherche collectés ces dernières années et analysées, les pratiques les plus fréquemment mentionnés comme définissant l'agriculture régénérative étaient : l'absence ou la faible quantité d'intrants externes et l'utilité des intrants à la ferme (26 % des publications), l'intégration de l'élevage (19 %), la non-utilisation d'engrais synthétiques (12 % ) ou pesticides (12 %) et réduction ou suppression du travail du sol (12 %) (source).
L’agriculture de conservation des sols (ACS) regroupe un ensemble de techniques agricoles favorisant la résilience écologique d’une exploitation notamment grâce à une diminution du travail du sol et une baisse de consommation de produits énergétiques (carburant ou intrants). L'agriculture régénérative va plus loin que la restauration de la fertilité des sols (taux d'humus) et la limitation des risques d'érosion / sécheresse. Son objectif c'est la conservation de la biodiversité, en éliminant les produits chimiques fossiles (taux de biodiversité dans le sol et au dessus). source
L'agriculture régénérative apparait comme une alternative pour produire des aliments avec des impacts environnementaux inférieurs, voire nets positifs (Rhodes, 2017). Une série d'affirmations ont été faites sur le potentiel de l'agriculture régénérative pour contribuer à la durabilité de la production alimentaire, y compris sur la possibilité que l'agriculture régénérative puisse faire partie d'une stratégie d'atténuation du changement climatique et plus résiliente aux effets de celui ci.
Le respect des sols est un axe particulièrement intéressant de l'agriculture régénérative. En augmentant de 0,4 % par an la teneur en carbone de tous les sols du monde, on fixerait l’équivalent du CO2 produit annuellement par l’humanité. (source)La régénération des sols passe d'un coté par éliminer les intrants et de l'autre par préserver la vie des sols pour augmenter sa fertilité et donc la qualité nutritionnelle des aliments. Avec la régénération des sols c'est aussi la biodiversité qui est préservée, l’eau qui est économisée et le dérèglement climat qui est atténué en capturant le CO2.
La fertilité du sol est augmentée de façon biologique dans les systèmes agricoles régénératifs par la mise en place des cultures de couverture et intercalaires, la rotation des cultures, l’application de compost et de fumiers. Ces méthodes restaurent le microbiote des plantes et du sol en favorisant la libération, le transfert et le recyclage des nutriments essentiels du sol. Les fertilisants de synthèse créent un déséquilibre dans la composition et le fonctionnement des communautés microbiennes des sols. Ils court-circuitent le processus naturel biologique d’absorption des nutriments par les plantes. Ils engendrent un agro écosystème dépendant des intrants, affaiblissent les plantes et rendent ces dernières moins résilientes. Des études scientifiques ont observé que l’application de fertilisants minéraux de synthèse chimique contribue au changement climatique de plusieurs façons : (i) l’énergie fossile requise et les coûts de production et de transport des fertilisants; (ii) La décomposition et la migration des composés chimiques vers l’hydrosphère et l’atmosphère (iii) la modification de la microflore du sol incluant la diminution des microbes intercepteurs du méthane; (iv) La décomposition accélérée de la matière organique du sol. (source)
À l'inverse, la présence d'engrais synthétiques décourage les plantes de puiser dans l'air le carbone dont elles ont besoin. Ce bel échange entre la racine et les microbes est rompu et la composition du sol se détériore. Le labour des champs fait des dégâts supplémentaires. Lorsque le sol perd du carbone, il devient dur et compact, et sa capacité à absorber et à retenir l'eau est considérablement affectée. Vous ne pouvez pas obtenir d'aliments riches en nutriments à partir d'un sol pauvre en nutriments (source)
La plante est un acteur essentiel d’un sol vivant. Comme tout être vivant, la santé de la plante peut s'améliorer si les conditions du milieu s'améliorent. La progression vers une meilleure santé rétablie les capacités naturelles et biologiques du système sol-plante. Pendant ce processus, la plante montre une immunité grandissante envers les pathogènes du sol et aériens, une meilleure résistance face aux insectes, une production supérieure de lipides menant à des membranes cellulaires plus fortes et des fruits plus savoureux avec une plus longue durée de vie. Une plante saine est moins susceptible aux maladies / ravageurs, a des rendements supérieurs et une meilleure qualité des graines / fruits. Elle conduit plus de sucres dans la rhizosphère, stimule plus la vie microbienne, ce qui participe au stockage du carbone et améliore la santé du sol. Les 4 niveaux de la pyramide de santé du végétal Triangle de John Kempf est inspirant : Pour 1 et 2, la plante peut faire du hors sol et fabriquer sucres et protéines, mais pour 3 et 4, (lipides, vitamines et antioxydants), elle a besoin de la microbiologie du sol. Des différences de valeurs nutritives entre pratiques agricoles sont mesurables : Vitamine C, Beta Carotène, Antioxydants totaux pour la partie 4 chez fruits et racines et Omega 3 pour la partie 3 chez les légumes feuilles. Au final, on a de belles différences : de + 20% à + 70% pour vitamines et antioxydants en sols vivants avec lombrics, nourriture du sol par les feuilles/tiges et bois ramifié + lombriculture et ferments lactiques avec zéro agrochimie.
Il convient d'être vigilant sur les fondements et motivations de l'agriculture régénérative dont l'ambition pourrait être réduite au seul sujet de la séquestration carbone. L'approche bio et régénérative est écosystèmique, donc au delà du carbone. Selon l'échelle de permanence de Yeomans l'atténuation du changement climatique est un objectif long terme, prendre soin du sol est l'action a mener en premier. https://smallfarms.cornell.edu/2016/04/scale-of-permanence/
Les deux processus intellectuels centraux. Le code graphique utilisé dans cette figure est réutilisé sur la frise chronologique de la figure plus haut source
Comment réussir la transition agricole du champs à l'assiette avec les agriculteurs, fabricants et consommateurs réunis dans une coalition pour la santé du vivant ?
La régénération des écosystèmes agricoles est le bon niveau d'intervention pour cheminer vers une agriculture responsable, viable, désirable. Le paradigme repose sur les services rendus aussi bien au niveau environnemental que social. L'agriculture régénérative rend des services écosystémiques qui visent à restaurer les ressources vitales au vivant dans son habitat pour des aliments plus nutritifs, sans pesticides. Elle est porteuse de nombreuses promesses, non seulement des promesses environnementales, mais aussi des promesses sociales et des résultats économiques pour les agriculteurs. Cf label ROC Regenerative Organic Alliance.
Mais il est très clair que la question au coeur des débats est "qui va payer ces services écosystémiques ?"
Les enjeux pour les grandes entreprises sont les suivants :
- Une nouvelle approche de la valeur au delà du résultat économique. En effet il ce qui a le plus de valeur c'est la santé du sol, des êtres vivants, des écosystèmes
- Une nouvelle répartition de cette valeur entre les parties prenantes, juste et équitable aussi en terme de responsabilités.
- Une nouvelle approche du temps puisque l'agriculture se planifie à 3-5-10 ans pour qu'elle délivre les productions attendues dans les volumes souhaités
- Un retour au local pour maîtriser ses approvisionnements mais aussi mieux tisser des liens avec les parties prenantes
- La mesure des impacts sur base de prélèvements des sols, d'analyse de biodiversité au niveau local
Les grands principes économiques de ces services écosystémiques se dessinent dans le marketing des produits issus de l'agriculture régénérative lancés par les grands groupes.
Les produits issus de l'agriculture régénérative
Omie & Cie, la marque alimentaire régénérative Française a levé 15M€ en Série A et passe à la TV avec un spot TV qui la positionne comme solution pour préserver la biodiversité et le climat https://lnkd.in/e7Hy-5Z6. Toutes fois l'agriculture régénérative à été adoptée par des entreprises pionnières aux USA il y a déjà quelques années.
Les USA sont en avance sur la France, depuis 2013, l’association américaine Kiss The Ground milite pour une agriculture régénératrice et sensibilise sur l’importance des sols vivants aux USA. Le documentaire éponyme, produit par Netflix, a été diffusé sur la plateforme en octobre 2020. Il sensibilise sur les enjeux que représentent les sols et les diverses solutions existantes avec beaucoup d’éléments scientifiques sans pour autant démoraliser ni culpabiliser. Malgré une bonne audience, l’agriculture régénératrice reste peu connue du grand public. Elle est surtout portée par les multinationales qui dépendent directement de la nature.
Le 23 septembre 2019, lors du Sommet Action Climat des Nations Unies à New York, la coalition One Planet Business for Biodiversity (OP2B) est officiellement fondée. Menée par Emmanuel Faber, PDG du groupe Danone, celle-ci réunit plusieurs des plus importantes firmes agroalimentaires mondiales, notamment Nestlé, Mars, Unilever et Yara. Cette coalition se dit déterminée à conduire une transformation systémique afin de protéger et restaurer la biodiversité à l’échelle mondiale.
Les pionnières sont Patagonia et Dr Bronner, rejointes par d’autres entreprises souvent BCORP. Les grandes entreprises de l’agroalimentaire investissent dans l’agriculture régénératrice : General Mills, PepsiCo, Nestlé, Danone, Coca Cola, Bonduelle, Pernod Ricard… Suivent les géants de la mode Kering, LVMH, North Face, Eileen Fisher, Vans, Timberland, Stella McCartney … Toutes sommées de réduire les gaz à effets de serre de leur approvisionnement agricole (autour de 70% de leurs émissions), mais aussi inquiètes des risques sur leurs approvisionnements, et plus largement des risques qui pèsent sur les écosystèmes et en particulier la biodiversité, elles se lancent dans le déploiement de programmes d’agriculture régénératrice avec le double enjeu de mobiliser les agriculteurs et les consommateurs.
Danone France a investi plus de 40 millions d’euros dans la transition agroécologique depuis 2016 et 60% de leurs agriculteurs partenaires français seront engagés dans la transition vers l’agriculture régénératrice d’ici fin 2023 avec un objectif de 100% en 2025. L‘entreprise a ainsi participé au renforcement de la filière de la poire Williams française via sa marque blédina avec une revalorisation de la rémunération des producteurs (+ 20% en moyenne) et la signature de contrats long terme (jusqu’à 15 ans).
En mars 2021, Nestlé a annoncé vouloir investir 1,1 milliard d'euros au cours des cinq prochaines années dans l'agriculture régénératrice dans l'agriculture régénératrice pour remettre le sol au coeur de l'activité agricole. On notera aussi des initiatives du côté du trio Unilever/Axa/Tikehau (fonds d’investissement) qui ont annoncé un fonds de soutien en mai 2022 avec un apport de 100 millions d’euros chacun au service de la régénération des terres. Plus récemment, et plus en amont, la coopérative Axéréal a annoncé un partenariat avec la jeune société Intact pour lancer, dans le Loiret, une initiative à 50 millions d’euros autour de la filière légumineuses en mettant en œuvre les pratiques de l’agriculture régénérative.
L’avenir du secteur de la mode est inextricablement lié à celui de l’agriculture avec le coton, la laine, le cuir pour le groupe Kering à la tête du Fonds Régénératif pour la Nature cofondé en janvier 2021 avec Conservation International. L'Oréal a lancé le Fonds L'Oréal pour la Régénération de la Nature. Ce fond, doté de 50 millions d'euros, a été conçu selon une approche innovante : celle d'un fonds d'investissement à impact, destiné à allier retour sur investissement et création de valeur environnementale et sociale positive. En favorisant la biodiversité, ces projets visent à capturer naturellement le CO2, atténuant ainsi les effets du changement climatique
La marque leader de la régénération au niveau international c'est Patagonia et son objectif est clair : développer des pratiques agricoles régénératives durables dans l'industrie textile et dans alimentaire avec sa marque d'épicerie Patagonia Provisions.
L'agriculture régénérative est apparue comme une évidence pour les dirigeants de Patagonia, eux-mêmes convaincus que l'agriculture régénérative n'est que la suite logique de leur engagement écologique. « Si nous tuons tous les sols, c’est fini pour nous ». Ce sont avec ces paroles qu’Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, pose le décor de son deuxième film WhyRO part 2 paru en juillet 2020. "Nous espérons que l'amélioration de la santé des sols aidera les agriculteurs à être plus résistants aux dérèglements climatiques"
La collection « Cotton in Conversion » de Patagonia a été lancée au même moment, printemps 2020. Cette collection utilise uniquement le coton qui n’a pas encore la certification ROC provenant de producteurs qui ont pris le pari de se lancer dans l’agriculture régénérative. Une bonne façon d'impliquer les consommateurs alors que 1% du coton est Bio est en cours de certification ROC. Et surtout dans le temps. Régénérer la vitalité des sols prend du temps - 5 ans peut être 3 ans si elle était déjà en bio. Actuellement, plus de 550 fermes font partie de du programme très exigeant de Patagonia Certifié ROC. - Regenerative Organic Certification. (source)
Georgescu-Roegen et Passet mettent l’économie au cœur de la sphère environnementale dans la bioéconomie dans les années 70 (en savoir plus).
Il existe différentes conceptions de la bioéconomie. La première est due à Nicholas Georgescu-Roegen au début des années 1970. Analysant l’économie comme un système de flux de matière et d’énergie, il montre qu’une croissance infinie est impossible. En cela, c’est le premier théoricien de la décroissance. Nicholas G EORGESCU- ROEGEN, La Décroissance. Entropie, écologie, économie, trad. Jacques Grinevald et Ivo Rens, Éditions Sang de la terre, Paris, 1990 [1979]. Les grandes institutions internationales ont repris ce terme beaucoup plus récemment dans une acception très différente, autre dénomination de la croissance verte. ↑
Georgescu-Roegen et Passet critiquaient pourtant les pensées économiques néo-classiques avec ces modèles « bioéconomiques », qui intègrent à la fois des variables écologiques et économiques pour déterminer un seuil d’exploitation maximale des ressources. Les économistes néoclassiques considèrent le composant « environnement » comme un effet externe généré par le système économique et nécessitant d’être internalisé, ce qui pour Passet revient à « nier la spécificité de phénomènes (des externalités environnementales) pour les réduire à une pure quantification de type économique ». L’approche de Georgescu-Roegen et Passet consiste à considérer les enjeux écologiques comme ce qui englobent des activités économiques, et non ce qui l’entourent et peuvent être intégré à la marge - comme ce que signifie le terme « externalité » (Delgoulet et Pahun, 2015). La figure ci dessous illustre la divergence entre modèles économiques néoclassiques (figure à gauche) et les modèles bioéconomiques de Passet (1979) (figure à droite).
John Fullerton définit la vision de l’économie actuelle comme étant une « vision mécanique des systèmes ». Maintenir un système défectueux ne fait qu’entretenir les externalités négatives. Seule une vision au-delà de la durabilité peut modifier le système actuel et éliminer les externalités. Générer du profit par l’extraction de richesses vivantes et fondamentales à la vie telles que nos terres et nos eaux n'est plus acceptable. Cette prédation doit cesser.
Selon un pionnier de l’entreprise régénérative, « les humains ont la responsabilité incontournable de veiller à ce que la planète reçoive un retour approprié sur l’investissement qu’elle a réalisé en nous". Ainsi la régénération consiste essentiellement à rassembler les acteurs autour de services socio écosystémiques (Sanford).
D'après Araneda (2019), Bellato et al. (2022), Pollock (2019) et Becken et Kaur (2021), l’objectif est de renforcer la capacité des systèmes sociaux, économiques et naturels à prospérer. On parle de services socio écosystèmiques que les parties prenantes étendues rendent, d'échanges symbiotiques et d'équité entre les partenaires (voir : le business modele canvas de l'économie régénérative).
La finalité de l'entreprise régénérative c'est de permettre à son collectif de parties prenantes étendues de contribuer à un service socio écosystémique pour assister la nature dans sa capacité à se régénèrer. L'approche régénérative permet aux humains de co-évoluer avec les systèmes naturels qui les entourent et d’inverser les systèmes dégénératifs (Mang & Reed, 2013). (source) Dans le prolongement, Hahn et Tempe (2020) considèrent que les entreprises régénératives sont des entreprises qui se développent et prospèrent grâce à la santé du système socio-écologique, et ce dans un processus co-évolutif.
Plusieurs économistes environnementaux utilisent l'économie régénérative dans leurs discours. Les principes de cette approche remontent aux travaux de Bill Mollison sur la permaculture en 1978 (Mang, P., & Haggard, B., Regenesis, 2016). L’écologiste australien a modifié le modèle agricole conventionnel, en s’inspirant des relations et procédés naturels des écosystèmes. Cette agriculture dite « permanente » génère les récoltes nécessaires pour la société tout en produisant un surplus de ressources, régénérant ainsi le sol. Bill Mollison définit alors le principe de régénération comme étant : « la génération d’un surplus d’énergie et de ressources, pouvant être réinvesti afin de faire évoluer les écosystèmes naturels et humains, de façon intégrée. » (Mang, P., & Haggard, B., Regenesis, 2016).
Les bases fondamentales de la régénération sont ainsi posées.
"La régénération c’est la vie au coeur de chaque action et décision" Paul Hawken
"La régénération c’est une relation de collaboration avec la nature"Bill Reed, principal at Regenesis Group
"Une régénération est réussie si elle développe de nouveaux potentiels" Reed et al
La vision de l'économie de prédation sur l'environnement et la société doit être inversée pour que l'économique s'inscrive dans l'environnemental et sociétal. Pour ce faire, la société doit modifier globalement ses cultures idéologiques afin d’observer les problèmes de façon holistique, en s’inspirant de la nature.
L’écosystème est un tout auquel l’humanité fait partie, tout comme l’économie (Capra, 2017). Les différentes sphères du développement durable doivent ainsi être observées comme un seul système, liant les différentes sphères par symbiose (Fullerton, 2015). Comme la relation de mutualisme entre le poissonclown et l’anémone le démontre, les symbioses permettent d’accroître le développement et réduisent considérablement les risques (Litsios, 2014).
L'économie régénérative va plus loin que l'économie de la fonctionnalité et l'économie circulaire qui ne régénèrent pas les écosystèmes. D’après Guilbert del Marmol (2014a), « le futur de l’économie circulaire sera vivant, reconnecté avec la nature certes ; mais avant tout, il sera humain » (comprendre : les humains ne seront plus exclus de la nature et intégrés aux écosystèmes en tant qu'êtres vivants comme les autres- The Systems View of Life, Capra et Luisi).
Le fondement de cette économie s’appuie sur un pouvoir magique qu’a le vivant : le pouvoir de s’auto-régénérer… L'approche régénérative a pour but de développer les capacités uniques du vivant à poursuivre son évolution au bénéfice de tous les êtres vivants : humains -social et/ou environnement - nature. En effet, seuls les systèmes vivants se régénèrent. Chaque être vivant détient une bio capacité spécifique lui permettant de s'adapter et d'être en pleine capacité d'atteindre son potentiel dans son environnement.
De ce point de vue, l’objectif principal des humains et des entreprises est de servir l’évolution saine de la vie à travers des systèmes durables et régénérants. Et celui des acteurs à visée régénérative est non seulement de gérer mais d'alimenter ces processus. Ainsi les concepteurs à l'origine de la pensée régénérative se sont inspirés de la recherche sur les systèmes vivants.
1. Unicité du système : Chaque système vivant a un caractère unique et distinctif (sa singularité). 2. Systèmes imbriqués : Il n’y a pas de systèmes vivants en isolation. Chaque système doit être compris en relation avec les systèmes avec lesquels il interagit (nestedness). 3. Potentiel : Le potentiel d’un système vivant dépend de ses caractéristiques uniques et de la contribution qu’il peut apporter aux systèmes qu’il sert. 4. Développement : Tout système vivant est capable de développer ses capacités et d’évoluer (pour réaliser son potentiel). 5. Interventions nodales : Les points nodaux sont des carrefours de relations où une intervention aura des effets multiples sur l’ensemble du système.
Au delà de l'agriculture régénérative, le tourisme régénératif. D'après Araneda (2019), Bellato et al. (2022), Pollock (2019) et Becken et Kaur (2021), l’objectif du tourisme dans une perspective de tourisme régénératif est de renforcer la capacité des systèmes sociaux, économiques et naturels à prospérer (les services socio écosystèmiques). De ce point de vue, l’objectif principal des humains et des entreprises est de servir l’évolution saine de la vie à travers des systèmes durables et régénérants, et le rôle du tourisme et de ses parties prenantes est non seulement de gérer mais d'alimenter ces processus. Ils se sont inspirés de la recherche sur les systèmes vivants pour définir le tourisme régénératif et les attendus des acteurs du tourisme engagés dans un processus de régénération d'un territoire touristique. Leur vision étant que les autorités locales doivent s'engager aux côtés des organisations gouvernementales et non gouvernementales dans une grande coalition, en s'assurant que les résidents et les personnes marginalisées soient inclus dans les processus régénératifs (source).
L'architecture régénérative permet d'améliorer notre qualité de vie en nous reconnectant à la nature et en permettant de multiples interactions mutuellement bénéfiques au sein de celle ci. L'architecture régénérative se déploie dans des espaces qui permettent une expérience directe de la lumière, de l'air, de l'eau, des plantes, des animaux au coeur des écosystèmes naturels. L’hypothèse sous jacente à sa genèse c'est que les humains ont une affinité innée pour la nature et que leur connexion à celle ci est importante aussi bien pour leur santé physique que mentale. La contribution positive des humains est possible, chacun de nous peut contribuer à la régénération de la nature depuis chez soi ou au travail, dans sa ville ou village.
Le management des organisations de demain sera lui aussi construit sur un leadership régénératif du vivant. Le Business Transformation Compass décrit comment une entreprise peut adopter un état d’esprit juste et régénératif quel que soit son point de départ. Ce rapport présente un certain nombre de façons de passer de la théorie à l'adoption d'un état d'esprit et à l'expérimentation de ce changement dans la pratique (ICI).
Au sein de Nous Sommes Vivants nous avons élaboré cet outil :
Notre Business Model Canvas de l’entreprise Régénérative – (REGEN)BMC – permet d’identifier les zones de dégénération et les potentiels de régénération d’une activité économique de l’entreprise et d’identifier les nouveaux produits et services régénératifs à lancer dans une démarche collaborative avec un ensemble de parties prenantes réunies. Un plan de transformation permet d’organiser la bascule vers le régénérarif sur 5 à 10 ans et ainsi transformer toute l’entreprise sur la base d’activités résilientes et viables.
C’est un processus structuré au fil de 5 ateliers qui permettent que chaque entité intervenant dans la chaîne de valeur d’un produit / service puisque intégrer dans sa zone de responsabilité propre les services socio économiques à rendre. Chaque partie prenante est ainsi en capacité d’anticiper les nouveaux process à mettre en place dans une gouvernance partagée.
Un des grands principes d’un produit régénératif c’est la notion d’impact contributif qui prend la forme de services socio écosystémiques rendus. En savoir plus ICI
Atelier 1 – Analyse de la chaîne de valeur d’un produit et choix de services socio écosytémiques
Atelier 2 – Identification des parties prenantes des services socio écosystémiques
Atelier 3 – Formulation de la proposition de valeur du produit et choix de gouvernance des communs
Atelier 4 – Planning stratégique vers la régénération en 3 horizons de temps pour organiser la transition
Atelier 5 – Et comment on mesure ?
Nous expérimentons une version consulting sectorielle du REGEN BMC en 5 RDV’s d’une journée pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises et collectivités locales : alimentation, mode, alcools, construction, tourisme, banque et numérique. Et une version coaching du REGEN BMC pour les start ups en deux sessions, une session en groupe pour une première prise en main puis une session individuelle pour remplir l’outil.