L’ADEME a proposé quatre chemins pour réussir la transition écologique, parmi eux le scénario sur la sobriété.
Force est de constater que si la représentation de la sobriété à évolué en positif, il y a une grande inertie coté changements de comportements vers plus de sobriété et que la sobriété n'est pas toujours le résultat d'une prise de conscience des enjeux environnementaux. D'après les résultats du baromètre ADEME 2024, 24% des Français sont sobres par choix ce qui est plutôt encourageant (mais seuls 15% sont sobres par conviction environnementale).
La sobriété n'est toujours pas au programme des Français alors que nous avons fait l'expérience de la sobriété lors du confinement avec son lot de ruptures de ventes de voitures, appareils électroménagers et impossibilité de voyager loin, suivi des tensions sur l'énergie nous forçant encore à la sobriété, sans oublier la crise du logement que nous vivons actuellement et la forte inflation qui a fait monter les prix dans l'alimentation et le textile (encore 2% cette année).
Mais la sobriété telle que définie par l'ADEME ne prend pas en compte ces aspects sociaux. "La sobriété consiste à nous questionner sur nos besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement" (source ADEME).
Si les instruments du changement de comportement sont nombreux, il est vrai que les politiques publiques relèvent pour la plupart de la carotte ou du bâton.
Les scientifiques du changement de comportement préfèrent à la motivation extrinsèque (liée à la satisfaction que l’on peut avoir à obtenir une récompense provenant de l’extérieur ou aux conséquences négatives de l'inaction), la motivation intrinsèque (liée à une satisfaction personnelle qu’on peut trouver à réaliser une activité). Elle est plus puissante pour faire basculer durablement les comportements.
Pour susciter la motivation intrinsèque l'écologie ne doit donc plus apparaitre systématiquement comme contraignante, une doctrine exigeant par responsabilité de renoncer aux avions, à la viande, à quelques degrés de chauffage. La sobriété doit rester au programme et encouragée. Mais en s'incarnant dans un nouveau mode de vie, désirable que l'on adopte avec plaisir (sans perdre de vue la réduction des impacts)
Il nous faut maintenant porter notre attention sur l’innovation dans les entreprises et territoires pour proposer des alternatives accessibles. Avec une nouvelle approche qui dépasse la seule responsabilité environnementale. L'écologie ne se réduit pas à l'environnement, elle inclue le social. L'écologie populaire propose un mode de vie à la fois responsable et désirable ancrée dans le quotidien des Français sur les domaines prioritaires pour eux que sont l'alimentation, l'éducation, les services publics. Par exemple l’origine France est l’un des premiers critères de choix d’un produit alimentaire et probablement dans d'autres secteurs (source)
Nous avons identifié 4 pistes d'innovation écologique pour les entreprises et collectivités locales: sobriété, décroissance, adaptation et régénération (ici).
Découvrez les résultats complets du baromètre de l'ADEM ici 👉https://lnkd.in/e6iPXKu2
PS : La sobriété n'est pas la décroissance. La sobriété se traduirait par un taux de croissance du PIB moindre (mais il y aurait croissance quand même). Au sujet de la décroissance une étude Obsoco a montré que les « décroissants radicaux » ne représentent que 4 % de la population Française.
Les Français ont globalement un discours très critique vis-à-vis du modèle de société actuel et de la consommation. 83% des Français considèrent qu’en France nous avons « tendance à accorder trop d’importance à la consommation matérielle » et 81% estiment que « les gens passent trop de temps à consommer plutôt qu’à profiter des plaisirs simples de la vie ». 77% des Français pensent que « notre manière de consommer est nuisible à l’environnement ».
Mais peine plus d’un quart de la population semble admettre sa propre contribution au problème. En effet, seuls 28% ont le sentiment de « consommer trop ». Par ailleurs, 82% ont le sentiment d’avoir un mode de vie déjà sobre et une large majorité ne se considèrent pas dans l’excès quel que soit le type de pratiques, ce qui pose question au regard de l’ampleur des enjeux environnementaux actuels et du chemin à parcourir pour atteindre notamment les objectifs de neutralité carbone.
Non seulement les Français sous-estiment probablement l’impact de leurs modes de vie sur l’environnement mais ils ont aussi l’impression de faire leur part au regard des injonction aux écogestes » déclare Anaïs Rocci, sociologue de la direction exécutive Prospective et recherche de l’ADEME.
MODE DE VIE DES FRANÇAIS : ZOOM SUR LES 6 DOMAINES ETUDIES PAR L’ADEME • Mobilité du quotidien : la voiture occupe une place centrale dans la mobilité des Français. Son usage étant très corrélé à la densité du territoire et à l’offre de mobilité, le manque d’alternative pour se déplacer est le premier argument cité par les propriétaires de voiture pour justifier son usage. Seuls 19% des automobilistes qui utilisent leur voiture tous les jours ont le sentiment de l’utiliser de manière excessive, la nette majorité (83%) considèrent que l’usage qu’ils en font est en bonne adéquation avec leurs besoins. Seulement 14% des Français déclarent ne pas être équipés de véhicules automobiles, la principale raison évoquée est avant tout le coût (56%), 17% des personnes n’ayant pas de voiture ont fait ce choix par souci environnemental. • Tourisme : 23% des Français ne sont pas du tout partis, ni en vacances, ni en week-end, dans les 12 mois qui ont précédés l’enquête. 29% ont l’habitude de partir en dehors de la France métropolitaine pour leurs vacances La voiture est le mode le plus utilisé pour partir en vacances ou week-end (84%), 26% prennent le train et 25% l’avion. Seuls 3% des usagers du transport aérien ont le sentiment d’avoir un usage excessif de l’avion, contre 16% qui affirment à l’inverse qu’ils aimeraient le prendre plus souvent. • Alimentation : un peu moins de 3% des Français se déclarent végétariens ou végans. 16% se définissent comme flexitariens. 24% des Français qui mangent de la viande plus de 2 fois par semaine ont le sentiment de trop en manger. Ceux qui ne consomment pas de viande le font principalement par souci du bien-être animal (73%) ou pour préserver l’environnement (68%) tandis que ceux qui limitent leur consommation de viande le font principalement par souci d’économies (52%) et dans une moindre mesure par habitude (36%) ou pour des raisons de santé (27%). • Logement : 1 Français sur 5 a le sentiment de vivre dans un logement trop petit par rapport à ses besoins, mais 17% estiment qu’ils pourraient habiter dans un logement plus petit. 34% des Français déclarent chauffer leur logement au-delà de 19°C. Seuls 7% ont le sentiment de chauffer de manière excessive leur logement tandis que 20% considèrent ne pas le chauffer suffisamment, et c’est même 33% parmi ceux qui n’ont pas la possibilité de contrôler la température. 84% déclarent s’habiller plus chaudement avant d’augmenter le chauffage, d’abord pour limiter leurs dépenses, en second pour préserver l’environnement (47%), et en 3ème par habitude (45%). • Consommation de biens et services : un Français sur deux a recours au marché de la seconde main. Là encore, l’achat de seconde main est motivé principalement pour des raisons économiques (76%), mais aussi pour pouvoir consommer plus (51%). La motivation environnementale arrive en 3ème position (39%). Seuls 14% des Français estiment que leur consommation de vêtements est excessive par rapport à leurs besoins (et 34% parmi les plus gros consommateurs) • Numérique : 17% des smartphones possédés ont été achetés d’occasion ou reconditionnés. Outre le motif économique (61%), la motivation écologique, pour donner une deuxième vie à un produit, arrive en deuxième position (43%). Pour 39% cela leur permet de s’acheter un produit d’une gamme supérieure. Seul un quart des Français déclarent avoir renouvelé son smartphone parce qu’il ne fonctionnait plus du tout (pour 72% il fonctionnait encore). Seuls 7% des Français considèrent qu’ils renouvellent trop fréquemment leur téléphone portable (22% parmi ceux qui le font tous les 2 ans voire plus fréquemment). |
« Les chiffres le démontrent : malgré un contexte de forte inflation, les Français restent avant-gardistes dans leur vision de la sobriété et de la lutte contre la surconsommation. 77% affirment que notre mode de consommation pose problème pour l’environnement. Ils souhaitent ainsi concilier deux motivations principales : pouvoir d’achat et préservation des ressources. Pour autant, estimant déjà contribuer fortement à la transition écologique, ils attendent avant tout que des mesures fortes soient prises par l’Etat et les acteurs économiques pour entraîner la société dans son ensemble vers des modes de vie et de consommation plus responsables. » Sylvain Waserman, Président-directeur général de l’ADEME
L'étude IPSOS pour nous sommes vivants avait déjà identifié que 34% des Français estiment que " des alternatives de consommation écologiques accessibles à tous sont le plus susceptibles de faire évoluer durablement leurs comportements ". Ce qui est le plus susceptible de faire évoluer durablement les comportements humains c'est une meilleure connaissance de l’environnement et des enjeux climatiques (43%). En creusant leurs attentes en matière d'éducation, ils attendent surtout d’être accompagnés dans l'évolution de leurs comportements dans 6 domaines de la vie quotidienne.
L'écologie ne doit plus apparaitre systématiquement comme contraignante, une doctrine exigeant par responsabilité de renoncer aux avions, à quelques degrés de chauffage .... Au contraire s'incarner dans un nouveau mode de vie, désirable que l'on adopte avec plaisir. Les « modérés verts » représentent 19 % de la population, ils sont particulièrement sensibles aux propositions relatives aux modes de consommation et à des modes de vie fondés sur la proximité, mais aussi à l’idée qu’une partie importante des décisions politiques soient prises à l’échelle locale avec la participation des citoyens d'après l'étude Obsoco.
L'écologie ne se résume pas à l'environnement, elle porte aussi bien sur les écosystèmes sociaux, urbains, familiaux que ceux de la biosphère. Comprendre ce qui nous lie au territoire, aux autres humains et non humains nous met en capacité non pas seulement de lutter contre les effets dévastateurs mais nous mobiliser pour une vie meilleure. Et ça c'est populaire ! (lire la note sur l'écologie populaire)
Selon cette étude sur les produits « éthiques » : promettre un impact positif ne suffit pas pour convaincre les consommateurs, ils veulent aussi y trouver leur intérêt.
67 % de consommateurs cherchent à être plus responsables et voudraient pour cela ressentir davantage de bien-être (87 %) à travers leur consommation. Les motivations exprimées par les consommateurs pour expliquer ces comportements renvoient à des formes de désintéressement, qu’il s’agisse du respect de l’environnement (cité par 78 % des personnes interrogées), du bien-être des espèces animales (59 %) et/ou de leur santé (73 %). Rien d’étonnant donc si 85 % des consommateurs attendent des entreprises qu’elles les aident à atteindre ces objectifs, en agissant de manière responsable et en communiquant sur ces actions.
Les engagements pris par les GSA concernent notamment le respect de la santé des consommateurs (par exemple, des MDD contenant moins de conservateurs, des produits d’origine naturels ou sans additifs) et le respect de l’environnement (des MDD dont la production préserve les ressources naturelles, limite l’usage des pesticides ou dont le packaging est réduit). Là encore, toutes ces promesses n’ont pas la même valeur aux yeux des consommateurs et n’entraînent pas les mêmes conséquences. Les promesses relatives au respect de la santé des consommateurs (et notamment la promesse indiquant que les MDD contiennent des ingrédients d’origine naturelle) sont, sur ce point, supérieures aux promesses liées au respect de l’environnement. En effet, ces engagements renforcent la confiance des consommateurs dans les MDD standards, ce qui améliore ensuite leur attitude et leurs intentions de revenir et de recommander les magasins du détaillant. De surcroît, cette confiance renforce l’image responsable du détaillant. Néanmoins, pour être pleinement crédible, cette action doit s’inscrire dans la politique globale menée par le détaillant.
Explorons de nouvelles pistes d'innovation à la fois responsables et désirables. Avec des produits, services et projets territoriaux à la fois bon pour nous et bon pour la nature (dont nous faisons partie) parce que nous sommes tous vivants.
Inspiré des 4 modes relationnels à la nature nous avons posé 4 pistes d’innovation pour les entreprises et les territoires
SOBRIÉTÉ
Les ressources naturelles sont surexploitées pour satisfaire nos besoins, certains besoins étant essentiels, à chacun de nous de limiter sa consommation. Par exemple, en réduisant sa consommation d’eau ou d’énergie.
Illustration : « Transition(s) 2050 de l’ADEME » https://lnkd.in/eQE3aBew
DECROISSANCE
Par respect pour le vivant, nous devons arrêter de consommer certains biens et services et nous tourner vers des alternatives plus responsables. Par exemple devenir vegan, ou vivre sans voiture en utilisant des modes de déplacement collectifs en ville.
Illustration : « scénarios pour des futures durables au-delà de la croissance en 2050 » https://lnkd.in/eBT4J5N9
ADAPTATION
Ensemble nous devons nous adapter aux changements inéluctables à venir en gagnant collectivement en résilience là ou nous habitons. Par exemple en adoptant des solutions inspirées de la nature dans l’urbanisme.
Illustration : « Paris sous 50 °C » https://lnkd.in/enqw7ydd Et plus largement Solar punk https://lnkd.in/eAAg2g-C
RÉGÉNÉRATION
Chacun ayant réduit son impact et adopté des comportements responsables, chacun peut à nouveau profiter de la vie en s’alimentant avec des produits sains et gourmands, en s’habillant avec des vêtements résistants à l’usure et confortables, en utilisant des cosmétiques solides qui nécessitent moins d’eau et régénèrent les sols. Des alternatives non seulement bonnes pour la nature mais bonnes pour nous grâce à des coalitions entre producteurs et consommateurs.
Illustration : Les produits issus de l’agriculture régénérative et les business models associés : travaux de nous sommes vivants (ici)
La fresque des imaginaires pour se projeter dans le futur de son territoire, de son entreprise, de sa marque et de ses produits
C'est un atelier de 3h thématique, par exemple : habiter sur terre en 2050, manger en 2050, s’habiller en 2050.…
Inspiré des travaux sur les 4 modes relationnels à la nature nous avons posé 4 imaginaires. L’imaginaire multicentrique, aussi appelé pluricentrique pour souligner que chacun intègre le point de vue des autres, est celui de la régénération. La régénération c’est prendre soin de soi, des autres et de la nature. Sans exclusion en intégrant tous les êtres vivants.
Au début de l’atelier les animateurs présentent 4 relations humain-nature et les imaginaires correspondants. Ces imaginaires sont illustrés avec des territoires, des entreprises, marques et services sectoriels pour mieux se projeter dans l’avenir de son équipe, sa marque et ses produits ou services.
Ensuite les participants sont invités à réfléchir à ce qui est vraiment important pour eux, à ce qui est fondamental dans leurs relations aux autres et à prendre conscience que nous vivons tous sur une même planète terre.
Sur cette base les participants réunis en équipes, imaginent comment ils souhaiteraient habiter, manger, boire, s’habiller, voyager en 2050 en réalisant des collages d’images.
Les collages partagés en fin d’atelier sont autant de façons de se projeter dans le futur de sa marque. En intelligence collective enrichie des différentes perceptions de l’écologie de chacun.
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Nous déployons la Fresque des Imaginaires dans les entreprises et collectivités locales les aider les organisations à mobiliser sur l’écologie, en particulier transformer les tendances écologiques en vision d’entreprise, pistes d’innovation marque / produits / services et en projets territoriaux.
Pour mener à bien ces projets en réunissant une collation de parties prenantes nous avons aussi conçu le business model canvas de l’entreprise régénérative.
Présentation de la Fresque des imaginaires #noussommesvivan…