Nous pouvons aujourd’hui affirmer que l’agriculture est liée au secteur de la mode. Une grande partie de nos vêtements commence leur vie sous forme de matière première et implique forcément la culture du coton, de la laine ou tout autre matière naturelle.
La mode régénérative va au-delà du bio selon lemahieu filature engagée pour la planète et l'économie textile locale derrière les marques Le slip Français et 1083. La mode régénérative pousse le processus plus loin en utilisant exclusivement des fibres naturelles biologiques évidemment, mais issues de processus de culture enrichissants.
Pour compléter la notion de biologique, la mode régénérative a pour objectif d’être attentif aux processus de culture et que ces derniers soient enrichissants. On peut aussi parler de culture en biodynamie. La terre est ainsi considérée comme un être vivant à part entière : pas d’appauvrissement des sols par la monoculture et le respect des écosystèmes. Restaurer la planète est la motivation de ce type de culture. En effet, suite aux dérives notamment de l’agriculture intensive, on souhaite « réparer » les dégâts causés par l’Homme plutôt que de l’exploiter. Aujourd’hui, on prend alors conscience qu’il est possible de convertir le secteur de la mode en une industrie durable et responsable.
Par exemple, le coton est le premier produit agricole non alimentaire et parmi tous les produits agricoles, c’est l’un des plus grands consommateurs d’eau. Si la Chine est le pays qui en produit le plus, c’est aussi celui qui en achète le plus aux États-Unis, premier pays exportateur mondial. Or les États-Unis les récoltes texanes ont frappées par la sécheresse l’été 2022.
Le secteur du textile est l’un des premiers à avoir établi une chaîne d’approvisionnement mondialisée, dès le 18ᵉ siècle. S'enclenche en ce moment un grand mouvement de relocalisation. Plusieurs régions en France, dont la Région Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie, ont adopté des stratégies de bioéconomie visant à promouvoir le développement de matériaux biosourcés, notamment les fibres végétales. Elles visent à activer les leviers nécessaires pour promouvoir la valorisation des fibres végétales et naturelles, et ainsi contribuer à la transition vers une économie circulaire.
L’organisme Regeneration International encadre ce type de culture. Pour eux, on parle alors de pratiques qui aident à « inverser le changement climatique en reconstituant la matière organique et en restaurant la biodiversité d’un sol dégradé ». Il existe aujourd’hui une certification : Regenerative Organic Certified, ou ROC créé en 2017 par un groupe d’agriculteurs et de chefs d’entreprise. On appelle couramment ce collectif le Regenerative Organic Alliance. Cette certification est une norme exigeante : elle a été créée pour soigner la biodiversité et « réparer » la planète endommagée par les productions. Cette certification s’appuie sur trois piliers : des actions sont mises en place concernant la santé du sol, le bien-être animal et aussi, l’équité sociale.
Lauriers et coups de coeur #lauriers2024
Sur les lauriers de la régénération 2024, nous avons récompensé laines paysannes et montvalier sur la filière laine qui représente un potentiel à explorer en plus des fibres naturelles. Laines paysannes a fait le choix de l’agriculture paysanne comme premier maillon de la chaîne de valeur d’une entreprise qui commence par les brebis dans une filière laine traçable et locale. Ils ont choisit le modèle SCIC de l'économie sociale et solidaire. Montvalier est une Entreprise à Mission, c'est-à-dire qu’elle s’est engagée à promouvoir un développement durable du textile, à valoriser le patrimoine local des Pyrénées et à tisser des liens avec la communauté.
Leurs pratiques ne sont pas encore certifiées mais elles sont exemplaires. Par exemple, Eric et Paul de Latour, éleveurs de père en fils, élèvent environ 1000 brebis de race Tarasconnaise en Agriculture Biologique. Chaque été, de juin à septembre, les brebis transhument sur l’estive d’Orgeix, dans les montagnes de la Haute-Ariège. Le troupeau est élevé en plein air intégral et ne connaît pas la bergerie grâce à un système de pâturage dit « tournant ». Ils définissent des bonnes pratiques d’élevage et de tonte avec les éleveurs des Pyrénées et d’Occitanie (pour la Mérinos) de leur réseau. Ils ont fait le choix de trier eux mêmes la laine à la main chez des éleveurs identifiés pour sélectionner uniquement les fibres les plus belles et les plus résistantes. Ils emmènent ensuite la laine à laver, carder, filer, tricoter, tisser dans des entreprises familiales situées dans un périmètre de 350 km autour de la matière. Laines Paysannes dispose de son côté de son propre atelier de tissage ! C’est en rémunérant au juste prix les acteurs de la chaîne de valeur que la pérennité de la filière laines locales est assurée.
Nous avons posé les bases d'un business modèle régénératif pour l'ortie avec les acteurs de la chaîne de valeur "fibres libériennes pour le textile" dans le nord de la France grâce au Business Model Canvas de l'Entreprise Régénérative que nous avons conçu. 👉 Lire le retour d'expérience https://lnkd.in/emEE6txS
Les pionniers de la filière ortie pour le textile en France…