La petite voix dans la tête, ce monologue intérieur silencieux, c'est le fait de se parler dans sa tête. Ce phénomène peut servir à plein de choses, pour la mémoire, pour prendre des décisions, avoir des dialogues mentaux et mieux réfléchir, penser, prendre différentes positions puis les évaluer, peser le pour et le contre en se parlant, se remémorer aussi des souvenirs selon Hélène Loevenbruck : chercheuse au CNRS dans le Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (LPNC). (source)
Cette vie intérieure est très diverse. Elle peut être délibérée (lorsque l’on décide de parler dans sa tête pour compter ou envisager un projet) ou non-intentionnelle (lorsque notre discours intérieur vagabonde plus ou moins consciemment). Chez beaucoup de personnes, ça passe par un langage verbal silencieux mais cette vie intérieure est aussi souvent faite d'images ou de symboles abstraits qu'on ne sait pas très bien décrire. Sa fréquence moyenne serait de 23 %, ce qui revient à dire que la plupart d’entre nous passerions environ un quart de notre temps d’éveil à parler dans notre tête selon Russell Hurlburt, professeur de psychologie à l'université du Nevada. (source)
Toutesfois selon Russell Hurlburt, la parole intérieure ne serait fréquente de façon consciente que chez 30 % à 50 % des gens, En effet, des études récentes suggèrent que l’expérience de la parole intérieure chez les adultes varie de quasi-constante à inexistante, quand celle ci est inexistante on parle de anendophasie. (source) Publiée en mai dans Psychological Science, l’étude de Gary Lupyan et Johanne Nedergaard, spécialistes en sciences cognitives montre que non seulement ce phénomène de monologue intérieur verbal varie grandement d’une personne à une autre, mais aussi que les adultes ayant signalé de faibles niveaux de parole intérieure avaient des performances inférieures en partie liée à la représentation de la réalité. Les mots, qu'ils soient exprimés intérieurement ou parlés et partagés favorisent en effet la représentation que l'on se fait des choses. https://www.bps.org.
Et ceux qui ne l'entendent pas… ils ne pensent pas ? Si, bien sûr, mais cela se manifeste autrement. Russell Hurlburt a observé que chez certaines personnes, la pensée ne s'exprime pas de façon "audible" ou vocalement, mais plutôt par le biais d'émotions, ou de sensations ou encore, de façon beaucoup plus abstraite, par des "pensées sans symbolisation". (source)
Ce langage intérieur peut aussi être alimenté par nos états émotionnels comme la peur, la colère, la tristesse, et la joie. Les 3 premières alimentent les mécanismes du stress - qui permettent à l'humain de chercher à satisfaire ses besoins primordiaux - le besoin de survie - le besoin d'exister - le besoin de reliance. Et quant à la dernière, la joie, elle attise spécifiquement le sentiment de bonheur dans toutes ses variantes selon Guy BOUHANICHE qui se base sur les travaux de Jacques Fradin sur l'intelligence du stress. (source)
Ainsi pourrait on sortir d'un cercle vicieux de ruminations fait d'anxiété qui entraine un certain mal-être avec une petite voix intérieure joyeuse ? Les scientifiques ne se sont pas emparés du sujet toutes fois la lecture est citée comme exercice permettant de travailler sa voix intérieure. On parle de subvocalisation. Quand nous apprenions à lire, nous avons pris l'habitude d'intégrer chaque mot en les oralisant. A mesure que nous avons appris à lire de façon silencieuse, nous avons internalisé cette voix qui nous servait à déchiffrer les phrases lues ; elle subsiste, avec plus ou moins de force, dans nos têtes. C'est une forme d'auto-langage qui s'apparente alors à une forme de "langage intérieur" de "pensée verbale" ou de "discours égocentrique" comme le nommait le psychologue Jean Piaget. (source)
Pendant que vous lisez ces lignes, vous l’entendez sans doute dans votre tête. Votre petite voix est au travail. Alors ouvrez grand les yeux sur quelqu'un qui vous plait, sortez de chez vous et allez dans un superbe endroit qui vous régénénère, lisez un poème que vous aimez à voix haute et mettez votre musique préférée à fond et... souriez !
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