Engagez-vous dans une démarche d'innovation régénérative en intégrant les enjeux environnementaux et sociaux dès la conception de vos offres. Ce que la régénération apporte de nouveau c'est la valorisation des impacts contributifs au vivant. Si nous prenons l'exemple de Veja c'est la différence entre la réduction des impacts carbone https://project.veja-store.com/fr/single/emissions et la contribution à la biodiversité et aux communautés humaines https://project.veja-store.com/fr/single/coton. Les lauriers de la régénération visent à mettre en lumière les innovations qui contribuent au vivant. La régénération est uniquement certifiée à date via Regenerative Organic Certified en France. Veja est certifiée ROC. Vous pouvez déposer un dossier pour les lauriers 2025.
Dans son article « Regenerative—The New Sustainable? » Leah Gibbons souligne que la régénération transcende les objectifs du développement durable car elle vise la pleine prospérité du monde dans une co-évolution mutuellement bénéfique entre les humains et non humains. Il s'agit toujours de réduire les impacts négatifs, c'est à dire de réduire l'exploitation des ressources naturelles, éliminer la pollution, recycler les produits qui ne sont plus utiles... Mais au delà de la réduction des impacts, la régénération propose d'augmenter nos impacts contributifs au vivant d’une manière qui est mutuellement bénéfique aux humains et non humains.
Ainsi, la régénération s'inscrit dans le mouvement Net Positif qui fait référence à des actions, des politiques ou des initiatives visant à promouvoir la santé et le bien-être des écosystèmes et de la biodiversité. Il vise en effet non seulement durabilité, mais la contribution active à la régénération du vivant et des écosystèmes qui l'abrite pour améliorer leur état au-delà de leur état actuel. Avec la régénération il s'agit de redonner plus à la nature que ce qu'on lui prend. Et il en est de même pour la société humaine. Dans un processus continu qui exige que les acteurs locaux soient à la fois capables et désireux de collaborer dans le temps long pour délivrer ces impacts contributifs.
Cet objectif contributif challenge les processus d'éco conception actuels qui visent au mieux le net zero via la seule réduction des impacts négatifs et nécessite donc un nouvelle démarche de conception régénérative permettant de viser une prospérité partagée via la création de valeur ajoutée mutuellement bénéfique aux humains et non humains. Regenensis dans leur livre "Regenerative Development and Design" (Mang & Haggard) résument le Regenerative Development and Design (RDD) comme « une approche par les systèmes vivants et un ensemble de stratégies visant à améliorer la capacité des êtres vivants, en harmonisant les activités humaines avec l'évolution continue de la vie sur notre planète, alors même que nous continuons à développer notre potentiel en tant qu’êtres humains".
Le Regenerative Development and Design (RDD) est donc une méta-discipline qui vise à faire basculer la perception des humains comme espèce qui dégrade le vivant vers une espèce qui peut contribuer à la capacité du vivant à prospérer dans son écosystème Medard Gabel. Mang & Reed soulignent que la permaculture a été la première approche conceptuelle de design en amont d'un projet à introduire le concept d’effets contributifs parce que elle est basée sur la génération d’un surplus d’énergie et de ressources qui pourraient être réinvesties pour faire évoluer les systèmes vivants naturels et humains comme un tout intégré. Au même moment, Robert Rodale a utilisé le terme régénératif pour décrire l'agriculture bio et régénérative comme permettant le renouvellement de systèmes vivants complexes en reliant un sol sain, une alimentation saine et des personnes en bonne santé “Regenerative economic growth” Rodale Institute
L'approche la plus utilisée à date c'est l'éco-conception basée sur la réduction d'impact d'un produit dont on connaît les caractéristiques et pour lequel on va réaliser une analyse du cycle de vie (ACV). L'ACV permet d'associer les flux de substances à des impacts potentiels en se basant sur des facteurs de caractérisation. Selon la norme ISO 14062, l'éco-conception consiste à "intégrer les aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits" de manière à "améliorer la performance environnementale des produits tout au long de leur cycle de vie" après avoir définit une "unité fonctionnelle" pour poser un cadre permettant de couvrir toutes les étapes de la chaîne de valeur et d'identifier toutes les destructions de valeur résultant en externalités négatives, communément nommés "impacts négatifs". Cette approche est également valable pour un service : même si les enjeux environnementaux sont différents, le cycle de vie de la fonction rendue par le service sera analysé (source). Selon la norme ISO 14062, l'éco-conception consiste à "intégrer les aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits" de manière à "améliorer la performance environnementale des produits tout au long de leur cycle de vie".
L’éco-conception telle que pratiquée ne permet que la réduction des impacts environnementaux matériels (non biotiques) engendrés par le produit ou le service à toutes les étapes de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie en passant par les étapes de fabrication et d’utilisation. Ces évaluations quantifient les impacts les plus importants, parmi 16 critères environnementaux (la biodiversité n'étant pas incluse dans ces 16 critères préconisés par la Commission européenne dans le cadre du programme PEF Product Environmental Footprint : l’EPLCA (European Plateform on Life Cycle Assessment). L’expérimentation de la PEF en Europe a permis de conclure que le rejet de dioxyde de carbone (CO2) ne représente en fait qu’un tiers de l’impact global d’un produit d'ou la nécessité d'adopter une démarche multi-critères et d'étendre le périmètre couvert par ceux ci. source
Même si l’éco-conception se base uniquement sur les 16 critères environnementaux cités ci dessus, il est possible d’étendre ces critères environnementaux à des critères biodiversité et à des critères sociétaux pour aboutir à une éco-socio-conception régénérative du vivant humain et non humain. Toutes fois à date, seuls les indicateurs de dommage (appelés aussi endpoint) estiment les dommages potentiels causés par les impacts environnementaux du produit étudié. On trouve souvent comme indicateurs de dommage : santé humaine, écosystème ou encore ressources. Néanmoins, ils sont moins utilisés car moins précis.
L'éco-socio-conception va plus loin que l'éco conception, elle consiste à intégrer les impacts sociaux en plus des impacts environnementaux au moment de la création d'un produit ou d'un service pour viser des impacts environnementaux réduits et des impacts sociaux et sociétaux positifs selon la norme pour l’analyse sociale du cycle de vie ISO 14075. source De plus, un impact environnemental est défini comme « toute modification de l’environnement, négative ou bénéfique résultant totalement ou partiellement des aspects environnementaux d’un organisme »
dans la norme ISO 14001 qui certifie la prise en compte effective des enjeux environnementaux par une entreprise.
La notion de biodiversité est relativement récente dans le paysage de la recherche et de la société civile puisqu’elle a été popularisée au début des années 1980(Franco et al., 2013). Définie de façon simple comme « tissu vivant de la planète », source de nombreux services, la biodiversité est avant tout le fruit de plus de trois milliards d’années d’évolution. Il existe une diversité d’approches et de méthodes d’évaluation des impacts, mais deux cadres sont particulièrement mobilisés par les outils étudiés ici : le cadre Pressions – État – Réponses (PER) et l’Analyse du cycle de vie (ACV). Le cadre Pressions – État – Réponses (PER) a été développé au Canada au début des années 1980 (Stanners et al., 2009) et les « indicateurs de pression » décrivent les pressions exercées sur l’environnement par les activités humaines, quand les « indicateurs d’état » décrivent la qualité de l’environnement (ce sont les indicateurs liés à la biodiversité elle-même) et les aspects qualitatifs et quantitatifs des ressources naturelles enfin les « indicateurs de réponse » correspondent aux réponses de la société. Notons que les indicateurs européens sont aujourd’hui classés en cinq catégories destinées à décrire l’état de l’environnement et, surtout, à évaluer les politiques mises en place, entremêlant ainsi indicateurs « écologiques » et indicateurs « socio-économiques ». Source
A partir de 2006, des auteurs ont commencé à proposer des chaînes de causalité, pour calculer les conséquences sociales de changements dans les cycles de vie. En parallèle, d’autres se sont investis dans l’estimation des performances sociales des entreprises qui composent le cycle de vie. C’est l’ensemble de ces travaux en mouvement qui constitue le champ de l’évaluation sociale du cycle de vie. (source). L’impact social consiste en l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général. L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales (source )
Ainsi l’éco-socio-conception régénérative pourrait potentiellement prendre en compte des impacts négatifs et positifs d'un produit ou d'un service aussi bien sur la société que la nature en révisant à la marge les normes actuellement en vigueur pour avec de légères modification de la norme sur l'ACV cadrée par la norme ISO 14040 qui permet aux entreprises d'évaluer l'impact environnemental de leurs produits, de la production à l'usage pour les réduire voir les éliminer. Justement la norme cadrant l'éco-conception est en cours de révision pour intégrer la biodiversité et ajouter aux « effets négatifs potentiels (menaces) des effets bénéfiques potentiels (opportunités) pour se positionner en miroir de la matrice d'impacts en double matérialité de la CSRD et la collecte des informations sur toute la sphère ESG (environnement, social, gouvernance). L’amendement ISO 14001/A2 :2026 apportera des clarifications et renforce des notions essentielles (source) :
-Cycle de vie : prise en compte plus précise des impacts environnementaux sur toute la chaîne de valeur
-Gestion des risques et opportunités : meilleure articulation avec les enjeux environnementaux
-Approche systémique : intégration renforcée de la biodiversité, du changement climatique et des ressources naturelles
Au sujet de l'approche systémique, l’éco-socio-conception via l’ACV vise à prendre en compte les « impacts » et n’est pas du tout appropriée pour prendre en considération les dépendances, ni les enjeux spatiaux comme la fragmentation d’écosystèmes par exemple ou encore la surexploitation de ressources. De plus c’est un outil uniquement quantitatif, ne pouvant donc intégrer les enjeux qualitatifs en lien avec la qualité des écosystèmes ou des « services écosystémiques ». source Les interactions au sein du monde vivant et de celui ci avec l’environnement physique, sont nombreuses, de diverses natures, rendent difficilement intelligibles, en première instance, l’état et les dynamiques de la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes. Interrelations, rétroactions, interactions, effets non-linéaires, diversité des échelles temporelles et spatiales... les informations multiples qui peuvent être collectées et analysées dessinent une partie de cette complexité du vivant. source
La dimension collaboration de la conception régénérative invite aussi à repenser les parties prenantes invitées à collaborer au moment de la conception. Les parties prenantes de la chaîne de valeur d'un produit ou d'un service peuvent influer sur le bien-être des êtres humains et plus largement du vivant. Les parties prenantes sont traditionnellement les personnes qui subissent cette influence ou qui peuvent influencer les décisions des entreprises, seules les entités humaines et donc personnes sont prises en compte en éco-socio-conception. Celles-ci sont classées par rapport à leur relation au produit et à l’activité de l’entreprise : les travailleurs qui contribuent à la chaine de valeurs ; la communauté locale représentant les personnes vivant à proximité de l’entreprise ; la société en général ; les clients qui achètent le produit final ; les acteurs de la chaine de valeur, comme les fournisseurs. Il faudrait que l’éco-socio-conception régénérative considère considère les entités non humaines pour leur donner une voix décisionnaire ou à minima inviter leurs représentants comme les ONG et associations à collaborer pour limiter l'impact sur l’environnement et maximiser les contributions au vivant.
Enfin l'analyse de cycle de Vie (ACV) et le Bilan Produit® (méthode d’ACV simplifiée) servent de base à l’affichage environnemental. Le 27 janvier 2025 dans une lettre commune 15 organisations représentant des organisations de la société civile et des entreprises de toute l'Europe appellent le Conseil et le Parlement Européen à soutenir une directive solide comportant une procédure de vérification significative et des règles claires sur les allégations environnementales afin de protéger les consommateurs et les entreprises durables. source Les régulateurs nationaux et les tribunaux ont tous reconnu que la « compensation » est un concept très imparfait qui ne correspond pas aux preuves scientifiques. Le transfert d'impact est aussi dans le viseur, c'est le fait de transférer des impacts environnementaux d'une étape du cycle de vie à l'autre ou d'un critère d'impact à l'autre. Plutôt, la directive devrait permettre aux entreprises de communiquer sur leur contribution à des projets environnementaux en dehors de leur chaîne de valeur, sans notion de compensation. source
À l’échelle européenne, la directive Green Claims, votée en février 2024 et à l'agenda ces prochaines semaines, vise à protéger les consommateurs contre les affichages environnementaux trompeurs, en imposant des mesures de justification, communication et vérification. Elle a ainsi permis l’apparition de nouveaux systèmes de score environnemental des produits alimentaires, comme le Planet Score qui informe du degré d’usage de pesticides à la production. Des enseignes, comme Biocoop ou Picard, l’ont déjà adopté dans leur magasin physique, et des applications, comme « QuelProduit » de l’UFC-QueChoisir, permettent d’obtenir l’information sur son Smartphone. Cette législation inédite survient après le litige en France qui a opposé l’application Yuka et des marques de charcuterie qui s’offusquaient du fait que Yuka dévoile la présence de nitrites cancérigènes dans leur produit. Les trois jugements en appel (rendus entre 2022 et 2023) ont cependant fait prévaloir la liberté d’information des consommateurs pour favoriser un débat d’intérêt général majeur de santé publique. Une telle appli aurait pour vertu, selon la cour d’appel de Paris, « d’aider les consommateurs à faire les meilleurs choix pour leur santé et à représenter un levier d’action pour conduire les industriels à proposer de meilleurs produits, et ce, aux fins de réduire les inégalités en matière de santé ». Selon les juges, cette information doit être fondée sur une science consolidée, abondante et sérieuse, sous réserve que l’opérateur numérique informe les utilisateurs des choix de notation des produits. source
Notre approche de la régénération quand il s’agit de pratiques est essentiellement basée sur les pratiques de l’agriculture biologique et régénérative. L’agriculture régénérative rend des services socio écosystémiques comme par exemple la santé des sols vivants ou la biodiversité au dessus du sol, le bien être animal et la juste rémunération des producteurs. Elle est porteuse de nombreuses promesses, non seulement des promesses environnementales, mais aussi des promesses sociales avec des résultats économiques pour les agriculteurs. Les pratiques sont certifiées par des organismes tiers. Nous puisons notre inspiration dans deux autres secteurs – l’architecture régénérative et le tourisme régénératif – deux secteurs qui ont posé les principes du design régénératif sur les bases du design des systèmes vivants.
Les organisations pionnières du mouvement régénératif sont en lien direct avec la nature (agro alimentaire, alcool dont vin, textile, cosmétique, parfumerie, tourisme, construction,…) et ont mis en place des pratiques vertueuses aussi bien envers la nature que les humains : réduction émissions gaz à effet de serre, préservation de l’eau, charte fournisseurs éthiques, économie circulaire (plastique…). Découvrez les lauriers de la régénération du vivant 2024
Le business model canvas de l’entreprise régénérative de nous sommes vivants c'est un canvas et une série d’ateliers pour définir sa stratégie à impact et lancer de nouveaux produits / services issus de pratiques régénératives avec son réseau de partenaires. https://noussommesvivants.co/le-business-model-canvas-de-l-entreprise-regenerative-2/
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- 26/2 9h-18h LILLE (CENTRE) Guillaume Hulin Andreea Fauchille
- 26/2 9h-18h PARIS 11 Laurence Loth Laurence Pintenat
- 6/3 MARSEILLE Evelyne Cohen Lemoine Jacques-Yves DARDUN
- 7/3 9h-18h BRUXELLES
- 10/3 14h (3h) ZOOM Jérémy Dumont
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Le business model canvas de l'entreprise régénérative
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