La nouvelle version de l’affichage nutritionnel Nutri-Score, critiquée la semaine dernière par la ministre de l’Agriculture, va bien pouvoir entrer en vigueur avec la signature par les ministères concernés de l’arrêté qui organise sa mise en place, a indiqué le gouvernement vendredi. «Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l’arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score», peut-on lire dans un communiqué des ministres en charge de l’Economie, de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce. Il s’agit avant tout de «lutter contre le surpoids, l’obésité» qui génère «des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers». Source
Le nouveau Nutri-Score a changé sa base de calcul. Le calcul du Nutriscore va devenir plus sévère. 30 à 40% des produits alimentaires vont devoir changer leur étiquette de notation présente sur leurs emballages. Cette nouvelle mouture est plus sévère à l’égard de certains produits transformés par l’industrie agroalimentaire pour tenir compte de récents travaux scientifiques. Elle permet notamment « d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres », et celle entre les aliments complets riches en fibres et leurs alternatives raffinées. S'il n'est pas obligatoire pour les industriels, pour Alexandra Retion, nutritionniste, il était de toute façon à revoir. "On se retrouvait avec des produits ultra transformés qui avaient une très bonne note et n'étaient pas forcément intéressants pour la santé sur le long terme", détaille-t-elle. Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont «deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score», selon leur communiqué. Source
Conçu par des scientifiques experts en nutrition, le Nutri-Score a été mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat, et six autres pays européens. Il classe les produits alimentaires de A à E selon leur composition et leurs apports nutritionnels. Le nouveau mode de calcul améliore notamment "la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucre", ainsi que la classification des poissons gras, des huiles moins riches en acides gras saturés et des boissons. Autre nouveauté importante : les notes seront plus sévères pour les produits les plus transformés et ceux contenant des édulcorants, comme les sodas. Parmi les produits qui vont voir leurs notes changer figurent par exemple certaines céréales jugées trop sucrées, comme les Chocapic rétrogradés de A à C, ou encore certains laits demi-écrémés, rétrogradés pour leur part de A à B, car jugés trop gras. source
Est ce que le fait de manger des aliments bien classés par le Nutri-Score est prospectivement associé à un moindre risque de maladies chroniques ? 27 études de cohorte en Europe portant sur de larges échantillons de population (certaines portant sur plus de 500 000 sujets) avec un long suivi ont retrouvé une association prospective entre la consommation des aliments moins bien classés sur l’échelle du Nutri-Score et un risque plus élevé de cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité ainsi qu’une mortalité accrue. Diverses études épidémiologique ont également montré que les sujets qui consommaient des aliments avec un faible score Nutri-Score présentaient des marqueurs intermédiaires moins favorables ( profil de particules lipoprotéiques, obésité abdominale, taux sanguins en certaines vitamines,…) et un risque de fragilité augmenté chez les personnes âgées. source
Une étude de Havas / Sensia confirme que le Nutri-Score joue un rôle dans les décisions des consommateurs, mais ne suffit pas à lui seul. Les marques doivent conjuguer plaisir gustatif, bienfaits nutritionnels et engagement durable pour se démarquer. Par exemple les yaourts et skyr nature, riches en protéines et faibles en matières grasses, sont plébiscités pour leur goût naturel et leur praticité. Signal émergent : une attention croissante aux aspects écologiques et éthiques des marques. Et les céréales sucrées Nutri-Score A, comme les céréales bio ou à faible teneur en sucres, séduisent grâce à leur équilibre entre plaisir et santé. Signal émergent : une demande accrue pour des produits sans sucres ajoutés et aux saveurs authentiques.
Le Nutri-Score booste les ventes en particulier quand d'autres informations sont données. Après s’être fait connaître avec sa proposition de l’affichage Origin’Info, le collectif milite pour un affichage complet qui reprendrait Origini’Info, le Nutri-Score, le Planet-Score en s’appuyant sur une étude réalisée du 5 au 19 septembre 2024 auprès de 1000 répondants âgés de 18 et plus, représentatifs de la population française. Ainsi, la pâte à tartiner leader profite du bénéfice du doute mais dès que les informations sont affichées, un rééquilibrage s’opère, et les marques plus vertueuses voient leurs intentions d’achat multipliées par près de 20 », souligne le collectif En vérité. Ce phénomène se vérifie également pour les alternatives végétales (avec des intentions d’achat multipliées par 3,5) et les sauces tomates (intentions d’achat multipliées par 3,5). source
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