Nous sommes vivants : le collectif des professionnels de l' innovation et de la transformation collective engagés dans la régénération animé par Jérémy Dumont #noussommesvivants
Nous avons développé plusieurs ateliers pour accompagner la transition écologique dans les entreprises et les collectivités locales en réponse au dépassement des limites planétaires et en particulier la prédation du vivant.
Notre approche c'est la régénération du vivant dont les humains. La régénération est la capacité du vivant à atteindre sa pleine capacité dans un écosystème.
Le tout premier baromètre de l’ADEME sur la sobriété nous fait des révélations importantes sur nos comportements mais aussi sur la perception que nous avons de nous-mêmes : 24% des Français sont sobres par choix ce qui est plutôt encourageant (mais seuls 15% sont sobres par conviction environnementale).
83 % des Français considèrent que « les gens consomment trop en France ? Mais interrogés ensuite sur leur propre situation, seulement 28 % ont le sentiment de « consommer trop » et 73 % ne considèrent pas consommer plus que la moyenne des Français. Par ailleurs, 82 % pensent avoir un mode de vie déjà sobre. Les Français ne se sentent pas directement concernés par les pratiques excessives qu’ils perçoivent dans le reste de la population.
Plus alarmant, cette année, la dynamique d’évolution des pratiques individuelles pour réduire l’impact des modes de vie est en baisse, laissant penser à une forme de démotivation quant à l’effort que les Français sont prêts à faire. D'après la 25e édition du baromètre sur « Les représentations sociales du changement climatique » de l'ADEME.
Ainsi les évolutions des pratiques déclarées des Français témoignent d’une véritable inflexion des comportements sur la longue durée. Par exemple :
« ne pas prendre l'avion pour ses loisirs » (49% déclarent le faire, +13 pts en 6 ans, mais -7pts vs 2023) ;
« consommer moins »(53%, +16pts en 7 ans) ;
« limiter la consommation de viande de son foyer » (+9pts en 16 ans) ;
« baisser la température de son logement de 2 ou 3° l’hiver et/ou limiter la climatisation à 26° l’été » (69%,+21pts en 7 ans) »
Une raison invoquée c'est le manque de marge de manœuvre de certaines personnes pour faire évoluer leur mode de vie. La capacité à s’investir dépend fortement des ressources des ménages : quand « on s’en sort très difficilement », 44 % des répondants ont le sentiment de « faire leur maximum » (vs 31% pour la moyenne des Français) et 29 % qu’ils pourraient faire plus d’efforts » (vs 64% en moyenne). A l’inverse, quand « on s’en sort très facilement » : 23 % estiment « faire leur maximum » et 60 % « qu’ils pourraient faire plus ».
Il y a bien une affinité entre l’écologie du geste et les catégories les plus diplômées qui rejoint le constat fait de la surreprésentation des individus les plus diplômés dans certaines pratiques de consommations engagées, notamment l’achat de produits issus de l’agriculture biologique (Dubuisson-Quellier, 2018; Kennedy et al., 2019). Plus largement, elle renouvelle le constat de l’appropriation privilégiée par certaines catégories moyennes et supérieures des normes de comportement institutionnellement valorisées (Boltanski, 1967 ; Régnier et Masullo, 2009 ; Barrey et al., 2016). Les composantes au cœur des discours et dispositifs publics de promotion de l’écocitoyenneté font l’objet d’une appropriation privilégiée de la part des catégories sociales moyennes et supérieures (cadres et professions intermédiaires) particulièrement dotées en capital culturel. Elles s’approprient et adhèrent ainsi le plus systématiquement au cadrage individualisant de la question environnementale et aux pratiques les plus immédiatement liées. Source
Pareillement l’institut d’études Kantar révèle que 95% des consommateurs souhaiteraient adopter une consommation plus responsable, mais que seulement 13% déclarent avoir changé leurs habitudes.
Mais ce qui est aussi pointé c'est le manque criant d'information : les consommateurs ne savent pas toujours comment savoir si un produit est écologique ou non, ou alors, ils doutent des renseignements qu'ils ont à leur disposition, ce qui pose également la question de la fiabilité des labels.
De plus, la difficulté de se procurer certains produits est aussi fréquemment évoquée : on ne sait pas forcément où se rendre pour les trouver. Sans oublier que l’habitude de faire ses courses le plus vite possible, de façon presque mécanique, revient assez vite. Pressés, les consommateurs qui réalisent leurs achats dans les grandes surfaces ont tendance à se diriger vers des produits qu'ils connaissent et ne prennent pas toujours le temps de chercher des produits plus respectueux de l'environnement.
Il nous faut maintenant porter notre attention sur l’innovation pour proposer des alternatives de consommation qui répondent à l'envie de consommer moins mais mieux. Avec une nouvelle approche qui dépasse la seule responsabilité environnementale. En incluant les enjeux sociaux. Comme les enjeux économiques.
Nous avons identifié 4 pistes d'innovation écologique pour aider les entreprises et territoires à innover : sobriété, décroissance, adaptation et régénération.
Cette fresque se structure autour de 4 imaginaires de l’écologie pour nous sortir des imaginaires dystopiques les plus exploités et nous ouvrir des imaginaires utopiques en travaillant sur les différentes relations que chacun de nous peut entretenir à soi, aux autres et à la nature.
La fresque des imaginaires permet ainsi d’ouvrir de nouvelles perspectives pour son territoire, son entreprise, sa marque et ses produits.
Prochaines sessions découverte :
- FRESQUE DES IMAGINAIRES 4/12 A 13h (3h) ZOOM - FRESQUE DES IMAGINAIRES 13/12 A 14h (3h) PARIS 18
Vous pouvez aussi suivre une master class ou découvrir la formation à l'animation.
MASTER CLASS : LES IMAGINAIRES DE L'ÉCOLOGIE PAR J.DUMONT 9/12 12h30 (2h) ZOOM
La Responsabilité Territoriale des Entreprises invite à s’investir pour son territoire pour améliorer la vie des habitants en tissant des liens entre acteurs.
Par exemple, l’investissement dans l’intelligence artificielle générative est passé de 1.3 milliard USD en 2022 à 17.8 milliards USD en 2023, tandis que le nombre d’incidents et de dangers connexes mentionnés dans les médias de bonne réputation, à l’échelle mondiale, depuis fin 2022, a été multiplié par 53.
Le numérique peut il viser le régénératif ? C'est possible !
Une étude menée par l’ADEME et l’Arcep a évalué l’impact environnemental du numérique en France pour la première fois via 12 indicateurs environnementaux : épuisement des ressources abiotiques (fossiles, minérales et métaux), acidification, écotoxicité, empreinte carbone, dont GES, radiations ionisantes, émissions de particules fines, création d’ozone, matières premières, production de déchets, consommation d’énergie primaire, consommation d’énergie finale. L’étude se base sur trois « briques matérielles » que sont les terminaux, les réseaux et les centres de données. Elle confirme que les terminaux sont à l’origine de l’essentiel des impacts environnementaux du numérique (de 65 à 90 %), pour tous les indicateurs environnementaux, suivis des centres de données (de 4 à 20 %) puis des réseaux (de 4 à 13 %).
Le déploiement de la technologie 5G entraînera, une augmentation de 18 à 45% de l’empreinte carbone du secteur numérique en France d’ici à 2030.
Notre conviction c’est que les entreprises à vocation économique basculent d’un modèle économique à l’autre au niveau de leurs produits, et services.
Les transformations digitales sont riches en enseignements pour la transition écologique. C’est une fois que le chiffre d’affaire des activités digitales des entreprises a atteint un certain seuil de profitabilité que celles ci ont massivement investit dans le digital et se sont réellement transformées en profondeur. Quand on sait que 80% des impacts environnementaux sont déterminés dès la phase de conception, on se dit qu’il y a du travail. D'autant plus avec la CSRD qui incorpore des indicateurs régénératifs mesurés en double matérialité.
Ainsi transformer son business modèle passe par l’abandon des projets délétères et le lancement de produits, services et projets régénératifs. Nous sommes vivants à conçu le business model canvas de l’entreprise régénérative pour permettre aux entreprises de réduire leurs impacts et/ou contribuer à la régénération. La régénération apparaît comme essentielle à la résilience des activités économiques dans leurs territoires et à la capacité de régénération du vivant dont elles sont dépendantes. Toutes les entreprises n’ont pas le même lien au vivant, une approche sectorielle est nécessaire.
Nous avons conçu une version découverte du Regen BMC dans le secteur du numérique en nous inspirant de la Livebox de Orange et formé 8 désigners.
Avec le Mercosur, l’Union européenne souhaite obtenir un accès accru à ce vaste marché sud-américain pour y promouvoir ses produits industriels, en particulier les voitures, la machinerie, les produits pharmaceutiques et les équipements de haute technologie avec une importation accrue de produits moins manufacturés issus de l'agriculture et l'élevage . Une perspective qui participe à alimenter la colère des agriculteurs. D’où le surnom de « viande contre voitures ». C’est un accord qui encourage les secteurs économiques les plus nocifs de chacune des deux régions. source / source
Autant la presse se fait l'écho des mauvaises pratiques agricoles en Amérique Latine, tout aussi nocives pour l'Amazonie avec la déforestation, que pour la santé humaine avec pesticides, antibiotiques et hormones (source). Autant le sujet des bonnes pratiques est absent des débats vu que la contestation est essentiellement portée par la FNSEA - JA. Même la confédération paysanne n'en fait pas un sujet préférant dénoncer l'accord entre TotalEnergies et la FNSEA pour financer la production agricole avec les énergies renouvelables et les biocarburants. Ce qui entraine un découplage entre production agricole et revenus agricoles alors que la demande principale des agriculteurs engagés dans la transition écologique c'est d'être justement rémunéré pour de la qualité du champs à l'assiette (source).
Les études de la FNH sur les filières d’élevage bovin en France l’ont précisément démontré, il existe un déséquilibre croissant dans le partage de la valeur. Sur le prix final d’une brique de lait demi-écrémé, la part reçue par un éleveur a baissé de 4% entre 2001 et 2022, alors que celles perçues par les entreprises agroalimentaires et la distribution ont respectivement augmenté de 64% et de 188%. De son côté, le secteur bovin viande est déjà au bord d’une catastrophe économique et industrielle, et l’accord commercial UE-Mercosur accélérerait cette dynamique. (source)
C'est une évidence que la transition de l'agriculture et de l'élevage est une nécessité environnementale, qu'il y une crise sociale dans ces secteurs, que nous vivons depuis des années des crises sanitaires avec des risques majeurs sur la santé humaine qui ne sont plus à démontrer tellement les études scientifiques sont pléthoriques. Après le Covid-19, qui s’étonnera que les zoonoses, les maladies passées de l’animal à l’homme, soient le principal risque sanitaire majeur. Les infections respiratoires, adaptations à l’humain de grippes aviaires ou nouveaux coronavirus) sont largement en tête sur le graphe combinant probabilité de survenue et impact sur la société (source).
Et la solution existe, c'est l'agriculture bio et régénérative promue par l'INRAE.Téléchargement Dicoagroecologie.fr-Agriculture régénératrice Si aux États Unis son modèle économique est clair : c'est celui du bio dans un contexte de croissance de la demande de Bio. En France la distribution se focalise sur les prix bas même si les ventes de Bio résistent bien à l'inflation dans la distribution spécialisée, la grande distribution ayant préféré prévenir la crise avec des déférencements (source et source). Ainsi, sans vision claire du financement de la transition écologique et du modèle économique du bio régénératif l'approche est malmenée, chacun y allant de sa propre interprétation alors que le label Regenerative Organic Certified existe aux USA et est distribué en France par Ecocert pour encadrer cette démarque qui inclue les sols vivants, le bien être animal et la juste rémunération.
De nombreuses initiatives montrent que c'est non seulement nécessaire mais aussi possible de rester exigeant sur l'agriculture régénérative.
Le Collectif pour la Sécurité Sociale de l’Alimentation travaille à l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, avec trois principes : universalité de l’accès, conventionnement des professionnels réalisé par des caisses gérées démocratiquement, financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée (source).
L’association Pour une Agriculture du Vivant et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie se sont associées pour mutualiser les dispositifs de financement publics et privés afin de couvrir le risque des agriculteurs s’engageant dans la transition et de rémunérer les services écosystémiques rendus avec ces nouvelles pratiques de l’agriculture de régénération (source).
L’Ecopôle alimentaire de la région d’Audruicq voyant ses subventions baisser tisse plus de liens mutuellement bénéfiques pour faire évoluer les modalités de l’échange vers une économie solidaire justement rémunérée : « vous avez besoin de légumes / ils ont besoin d’un travail : cultivons la solidarité ! » (source)
L'agriculture régénérative peut tenir ses promesses pour impliquer les acheteurs finaux dans la démarche et ainsi financer la transition dans le temps.
Les produits bio équitables créés par nous les consommateurs via C'est Qui Le Patron sont un succès commercial au point de se placer en première position dans plusieurs catégories du lait, au beurre en passant par les jus et compotes de pomme. Le lait vendu sous la marque « C'est qui le patron ? » est plus cher que les autres. Et pourtant, dix ans après son lancement, les ventes ne cessent d'augmenter. Producteurs, entreprises et distributeurs se disent satisfaits. Un cas d'école.
Pour réussir ce challenge il convient d'accompagner les filières locales de bout en bout de leur chaîne de valeur pour retisser un lien direct entre producteur et consommateur sur la base des cahiers des charges d'un coté et de l'affichage environnemental de l'autre.
Depuis plus de 35 ans, Biocoop s’implique dans la construction de filières solidaires avec les producteurs. Prosain et la Coopérative Biocoop ont reçu le FEEF d’Or dans la catégorie "Origine et Nutrition". 100% des matières premières majoritaires qui peuvent être produites en France, sont maintenant systématiquement françaises ! Ils apposeront le logo "Origin'info" sur nos produits, soulignant ainsi leur engagement auprès du Collectif En Vérité .
Le Collectif En Vérité soutient les démarches de transparence auprès des consommateurs qui permettent de créer un lien de confiance et de fidéliser les clients sans pour autant se traduire systématiquement par une hausse des prix. En particulier le Planet-Score qui affiche les impacts climat, biodiversité, bien être animal mais aussi la juste rémunération. Reste que certaines marques ont retiré le nutriscore dont le mode de calcul ne valorisait plus leurs bonnes pratiques en terme de nutrition, des pratiques pourtant plus exigeantes que celles la concurrence (source). Les labels restent cloisonnés alors qu'il convient justement de répondre à l'impératif des consommateurs : "bon pour ma santé" et "bon pour la nature" (voire bon pour les producteurs).
C'est le coeur de notre démarche avec le business model régénératif qui se déploie dans un accompagnement en 5 ateliers.
La permaentreprise BASTIEN a souhaité co construire le business model régénératif de la filière Ortie avec des parties prenantes locales avec l'ambition de prendre soin des humains, de la nature, dans une juste répartition de la valeur qui sont les trois principes de la permaentreprise au coeur du RegenBMC.
Entre janvier 2024 et aujourd’hui, nous avons réunis 30 parties prenantes de la chaîne de valeur de l’Ortie dans le textile puis le hors textile (avec un focus alimentaire) au fil des ateliers du Business Model Canvas Régénératif
- Animation de la filière textile amont, coeur d’activité et aval pour identifier le business model de chacun avec une ambition régénérative commune
- Ouverture sur acteurs hors textile, dont alimentation, pour une multi valorisation de l’ortie via cahiers des charges et pratiques communes.
- Obtention de subventions des régions en formant des consortiums constitués autour de PEI régionaux
Suite du leadership régénératif avec un focus sur la tendresse comme force mettant en capacité le vivant dans les entreprises et la société.
Ce n’est que récemment que les émotions ont pu obtenir reconnaissance dans le milieu professionnel. Exclure la question de l’émotion dans l’entreprise, c’est exclure la notion même d’humanité en un sens alors que les enjeux humains sont déterminants dans la performance des organisations.
L'intelligence émotionnelle est une dimension importante dans le leadership régénératif non pas juste pour développer son empathie ou s'épanouir dans des relations plus instinctives mais justement dans la tendresse pour soi, pour les autres et la nature.
Et son rôle principal est de développer une culture régénérative qui permet à chacun de prendre soin des autres.
Pour être un bon leader, il faut avant tout aimer les gens. "Vous devez aimer ceux que vous dirigez avant de pouvoir être un leader efficace. Vous pouvez certainement commander sans amour mais vous ne pouvez pas les guider sans amour. Et sans leadership, le commandement est une expérience creuse, un vide souvent rempli de méfiance et d'arrogance". Général Eric Shinseki - ancien chef d'état-major de l'armée américaine. L’intelligence émotionnelle est donc fondamentale au leadership. « Ce n'est pas le diplôme qui fait le manager, c'est le cœur ». Jean-Michel Frixon, retraité et ex-ouvrier de Michelin, auteur de "L'ouvrier qui murmurait à l'oreille des cadres" a réussi à faire évoluer les pratiques managériales au sein de la multinationale. « Quand vous avez obtenu la considération et le respect des gens, vous avez une armée derrière vous, c'est aussi simple que ça. » Source Ainsi, un bon leader doit aimer les gens, et comme dit dans la note de la semaine dernière, ce qui distingue le leadership régénératif c'est de porter la même attention aux non humains qu'aux humains.
Pourtant l'amour est souvent cité avec distance dans le milieu professionnel. Ainsi les termes utilisés qui vont du management "bienveillant" à l'entreprise "altruiste" n'évoquent pas la tendresse qui est pourtant ce que l'on ressent quand est on est en empathie avec les autres. Alors qu'aimer est une attitude connue pour renforcer la créativité, engendrer un climat nourrissant dans lequel peuvent émerger des pensées nouvelles, délicates, expérimentales, et des développements fructueux. Et la tendresse soulage le stress quotidien simplement en étant entouré de personnes, de choses ou d’animaux qui nous inspirent ce sentiment. L’attention affectueuse peut être l’élément le plus signifiant du leadership régénératif si on la définit comme étant la tendresse avec laquelle l’attention peut se déployer envers soi, les autres et la nature. Le remède contre les problèmes de santé mentale qui touchent les collaborateurs dans les entreprises ou de santé environnementale qui se traduisent en bon nombre d'épidémies qui se développent souvent en ne portant pas assistance aux populations déplacées Source
Définir la tendresse avec des mots n’est pas facile, mais si l’on consulte le dictionnaire cela vient d’abord nous dire que c’est un sentiment d’affection attachante que l’on manifeste devant des personnes, des animaux, des choses ou des situations à cause de leur douceur, naïveté, faiblesse, gentillesse, naïveté, délicatesse, innocence, affection, affection ou amour. La tendresse est un acte qui se traduit par de l’affection et de l’empathie au sein de nos relations sociales car il se réalise directement par la proximité et fait ressortir notre part la plus douce et la plus sensible en nous. La tendresse donne de la qualité à nos liens, bien qu’actuellement dans ce domaine, il s’agit d’un aspect quelque peu négligé. Mais il nous est parfois difficile d’exprimer ce sentiment car cela peut exposer notre propre vulnérabilité. Source
Olivia Farkas s’interroge sur la tendresse en psychanalyse dans « L’École de Budapest, un courant tendre de psychanalyse ». Où et comment repérer la tendresse dans le contexte violent du début du xxe siècle ? Le champ d'exploration de la tendresse en psychanalyse est essentiellement celui de la mère pour son enfant ou des enfants qui développent une relation affective avec leur environnement, en particulier leur mère. Pourtant, elle nous indique que le mot "tendresse" revient souvent dans les écrits de Sándor Ferenczi en précisant que « Ferenczi n’a pas de patients enfants, mais possède la capacité de percevoir l’enfant chez ses patients adultes". En psychanalyse la tendresse du thérapeute pour ses patients est tabou, au mieux en Gestalt-thérapie le thérapeute est en empathie tel un miroir des émotions de son patient. Sándor Ferenczi est un neurologue et un psychanalyste hongrois. Tendresse en hongrois se dit gyengédség, un terme largement employé dans la vie courante qui peut définir un sentiment, un comportement, une attitude vis-à-vis d’autrui comme de soi-même. La tendresse est l’expression de l’empathie, de l’amour et « joue un rôle important dans les relations humaines et dans le maintien de notre santé mentale". La tendresse en psychanalyse, la levée des tabous Éditorial Par Elena Adam
Laurent Tigrane Tovmassian dans « La tendresse comme vecteur de transformations et de symbolisation, de la survie au rêve » développe son émergence dans sa pensée et les répercussions nécessaires sur sa clinique : « Le toucher même psychique est un acte, la tendresse est aussi l’acte qui permet de transformer la détresse. La tendresse en séance n’est pas dans le rapprochement et le contact physique, mais dans le contact peau psychique à peau psychique » Il ne voit la tendresse ni comme pulsion d’auto-conservation ni comme pulsion sexuelle inhibée quant au but – les deux définitions proposées par Freud – mais comme un pont entre ces deux registres transformant le brut vers le rêve. La tendresse, de la survie au rêve Transformations, symbolisation Le Coq-héron
L'amour peut il passer de la sphère personnelle à la sphère professionnelle ? Il semble de prime abord que les recherches sur l'empathie ont laissé l'amour et son expression tendre aux portes de l'entreprise. Il est souvent postulé que le terme "amour" recouvre trois sentiments distincts depuis la Grèce antique : l'éros, la philia, et l'agapè. L’agapè est l'amour du prochain, une relation univoque que l'on rapprocherait aujourd'hui de l'altruisme. Il se caractérise par sa spontanéité, car ce n'est pas un acte réfléchi ou une forme de politesse, mais une réelle empathie pour les autres. L'empathie correspond à la capacité de se mettre à la place d’autrui pour comprendre ce qu’il ressent. Et que avoir de l’empathie favorise la reconnaissance des sentiments et des émotions d’une autre personne : qu’elle ressente de la joie, de la tristesse ou une quelconque souffrance. Il en existerait uniquement 3 types : L’empathie émotionnelle ou affective : la personne empathique ressent l’émotion et l’état affectif d’autrui. L’empathie cognitive : il s’agit de la capacité à comprendre les pensées et les intentions des autres. L’empathie mature : cette forme combine les deux types précédents. Au mieux on parle de contagion émotionnelle ou résonance affective. Mais pas de tendresse.
On trouve toutes fois les germes de la tendresse chez les porteurs du CARE dans l'entreprise et plus largement les organisations. Ce concept est apparu aux États-Unis dans les années 1950 avec les travaux de Lawrence Kohlberg et de Carol Gilligan qui mettent en avant la responsabilité, l’échange et l’attention à autrui. Carol Gilligan parle d'"éthique de la sollicitude". La sollicitude est employée selon une acception particulière, qui regroupe : attention aux autres, soin, responsabilité, prévenance, entraide, prise en compte des besoins, des relations et des situations particulières, travail et accent sur la vulnérabilité et la dépendance des personnes concrètes. On reste un peu loin du manifeste du CARE qui a été rédigé par un collectif attaché à la notion d'interdépendance qui s’inscrit dans la pensée de J. Tronto (2009) qui distingue le fait de prendre physiquement soin d’autrui (caring for), de prendre soin et de porter attention aux autres sur le plan émotionnel et affectif (caring about) et, enfin, de prendre soin de leurs problèmes dans l’action politique et sociale (caring with). Une société où chacun prendrait davantage soin de l’autre, c’est la société du "care" que défend la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury en France.
La bascule vers la tendresse en entreprise peut se faire en analysant le vécu des professionnels du care. Le personnel soignant dans les établissements de soin. Pascale Molinier s’élève contre l’irruption des "éthiciens" et autres spécialistes de la "bientraitance" qui prétendent enseigner aux soignantes comment maintenir la "bonne distance professionnelle" vis-à-vis des patients. L’amour gâcherait le professionnalisme, il lui serait en tout point antinomique. C’est la fameuse « bonne distance » où il convient certes d’être « empathique » ou bienveillant, mais de façon professionnelle. Mais de leur côté, les salariées qui travaillent en première ligne avec les personnes dépendantes peuvent vivre ça autrement : « Où trouverait-on l’énergie de s’occuper des personnes s’il n’y avait pas cet amour-là" ? Le malentendu est total puisqu’au nom du professionnalisme, il s’agit de réprimer et combattre les valeurs domestiques et ce qu’elles soutiennent de création d’humanité pour leur en substituer d’autres, soi-disant plus susceptibles d’assurer le respect, la dignité et la reconnaissance de l’altérité, mais qui sont étrangères, et la plupart du temps le demeurent, à l’univers de significations des soignantes. Source
Ce n’est que récemment que les émotions ont pu obtenir reconnaissance dans le milieu professionnel, pourtant pas d’empathie sans création de proximité. Ou, pour le dire dans les termes d’Avishai Margalit, sans création de « relations épaisses », « c’est-à-dire de relations que nous avons avec ceux avec qui nous partageons une histoire significative ». Nous nous soucions de nos proches mais nous ne nous soucions habituellement pas « des autres au sens large, ni de leur bien-être » ; il en résulte que le meilleur modèle dont nous disposons quand il s’agit de prendre soin concrètement d’autres qui nous sont initialement éloignés, c’est le modèle des relations épaisses. Il ne s'agit pas tant de retrouver sa nature animale avec par exemple une forme instinctive de relations aux autres. Il s'agit plutôt de vivre dans un monde où les relations sont naturelles, c’est-à-dire perçues et vécues comme telles. Ce que nous désignons, du point de vue du sens commun, comme «naturel » n’a rien à voir avec une Nature biologique ou non domestiquée des êtres et de leurs relations.
Comment développer sa tendresse ? Si la biophilie peut se développer au contact de la nature, alors l'amour de son prochain se développe probablement au contact des autres. En commençant par soi, en s'accordant cette tendresse. Eco émotions et biophilie. Mais personne ne peut prendre la charge de prendre seul soin de tout le monde, du monde, c'est pourquoi la note sur le leadership régénératif se conclue sur la culture de la régénération que le leader régénératif doit développer dans son entreprise et au delà dans la société.
Quand la culture de la régénération se développe alors chacun sait comment prendre soin de soi, des autres et de la nature.
-La Fresque du Facteur Humain - pour favoriser de nouveaux comportements en explorant 10 facteurs de changement de comportement, des biais cognitifs aux motivations au sein de son entreprise, sa collectivité locale ou d’une équipe projet
-La Fresque des Émotions - pour cultiver l'intelligence émotionnelle, mettre des équipes en mouvement à partir d'émotions les motivant à agir collectivement.
-La Fresque des Imaginaires - pour se projeter son territoire, son entreprise, sa marque et ses produits dans un futur responsable et désirable , en connexion à la nature
- Le Business Model Canvas de l'Entreprise Régénérative - pour concevoir des produits, services et projets à impact qui transformeront les organisations dans leur écosystème en rendant des services socio écosytémiques tels que : sols, biodiversité, qualité de vie, juste rémunération….en lien avec les objectifs CSRD
Le leadership est la capacité d’un individu à inspirer et à guider les autres vers un objectif commun. Les entreprises ont besoin de leaders capables de prendre des décisions, porteurs d'une vision pour eux-mêmes, pour leurs collaborateurs et leur entreprise dans un climat de confiance.
Si on définit la régénération comme "donner aux êtres vivants (dont les humains) les ressources leur permettant d’être en capacité d’atteindre leur plein potentiel dans leur environnement".
Et postule que l’économie régénérative repose sur "l’économie de la mutualité pour poser un cap contributif à une coalition d’acteurs à visée régénérative réunie au delà du seul profit économique".
Pour beaucoup ça ne peut venir que d’un chemin de transformation personnelle, souvent spirituel toujours mené dans une grande humilité qui finalement croise le monde de l'entreprise.
Bien sûr, la prise de conscience des rapports de prédation entre les humains et la nature est nécessaire à la prochaine évolution des comportements durable et coordonnée. Passer de la prédation à la régénération est une bascule de modèle mental majeure.
Nous avons besoin de transformer notre rapport au pouvoir, pour abandonner la logique de conquête, de domination, et embrasser le pouvoir comme énergie, comme création démultipliée par la coopération. Penser le pouvoir non pas comme le pouvoir sur quelqu'un, une forme de domination, mais comme une forme d'encapacitation : le pouvoir de faire (ensemble). Le manifeste convivialiste
Mais c'est le propre du bon leader.
Ce que la régénération apporte au leadership c'est l'intégration du vivant non humain dans le périmêtre d'action du leader. Comme dit Baptiste Morizot "Par sa prise de conscience du vivant, l’humain se rend capable de saisir le « tissu » du vivant dans ses interdépendances, et le « fleuve » du vivant dans sa continuité depuis l’apparition de la vie sur Terre. Or ce sont ce tissage et ces dynamiques qui rendent la Terre habitable pour nous et pour les autres, et on comprend par là que ce sont elles qu’il faut défendre, et dont il faut prendre soin, et pas seulement de chaque espèce séparée comme si elle était posée là sur un décor".
Dit autrement le leadership régénératif, c'est prendre le leadership de l'écologie, pour défendre le vivant.
Pour extinction rébélion, la culture régénératrice est un acte politique "En travaillant à prendre soin au sein même du militantisme, nous cherchons à tester et incarner une nouvelle façon de « vivre ensemble » de l’intérieur. Nous portons une attention soutenue aux moyens utilisés tout autant qu’aux buts poursuivis. Nous pensons que les sociétés durables et joyeuses que nous voulons voir advenir naîtront du soin que nous portons aux blessures de notre société actuelle" source
Les leaders régénératifs dans les entreprises doivent ils alors s'inspirer de Greta Thunberg ?
Comme déjà énoncé, ce que la régénération apporte au leadership c'est l'intégration du vivant dans le périmêtre d'action du leader : donc de la nature ET des humains.
85 % des entreprises dépendent fortement de la nature pour délivrer leurs produits et services d'après le S&P Global 1200 et 42 % des actifs détenus par des institutions financières françaises sont fortement dépendants d’au moins un service écosystémique d’après la Banque de France.
Selon Gallup 2024, seuls 23% des salariés sont engagés dans leur travail et 15% sont activement désengagés (15 %). Tous attendent des salaires appropriés, une bonne couverture sociale, la sécurité de l'emploi, un traitement équitable et de la sécurité au travail.
En augmentation de 4 points par rapport à février 2023, la détresse psychologique touche désormais 48 % des salariés, dont 17 % de manière très élevée. La raison ? Quelque 7 salariés sur 10 attribuent leur mal-être au travail, en premier lieu à leur direction générale. D'après le dernier baromètre d'Empreinte Humaine avec OpinionWay?
Ainsi les leaders régénératifs continuent de développer les capacités des humains et portent la même attention aux non humains. Fort d'une intention personnelle. Dans un intérêt mutuellement bénéfique pour le vivant et pour l'entreprise.
Développer les capacités des humains
Selon John Maxwell « Les leaders deviennent grands, non pas à cause de leur pouvoir, mais à cause de leur capacité à développer les autres ».
John Maxwell a identifié cinq niveaux qui permettent de mieux comprendre comment le leadership évolue et se déploie. source (questionnaire pour se positionner)
1er niveau : La position : les gens suivent le leader essentiellement pour sa position ou son influence dans l'organisation. L’autorité formelle détenue permet de prendre des décisions et d’influencer les autres.
2ème niveau : La permission. Les gens suivent le leader relationnel parce qu'ils le veulent. Le leader construit alors des relations durables. Il a l'accord de prendre des décisions et de guider vers le succès.
3ème niveau : La production. Les gens commencent à suivre le leader pour les résultats à en attendre. Le leader veille à ce que tout le monde dispose de ressources nécessaires pour réussir leur mission.
4ème niveau : Le développement. Le leader développe en chacun la capacité de réussir, grandir et s'épanouir. Le leader est motivé par le désir d’aider chacun à atteindre leur plein potentiel.
5ème niveau : Le sommet. À ce stade, le leadership dépasse les limites de la position et de l’influence sur son équipe "naturelle" pour se concentrer sur l’impact profond sur l'entreprise voire sur la société.
Un leader régénératif doit donc identifier la manière dont ses pratiques servent l’individu, les communautés et au sens large la vie. Et plus largement diffuser une culture régénérative au sein de l'entreprise et de ses parties prenantes. Un enjeu d'identification des comportements à abandonner et des comportements régénératifs à adopter. (source du shema ci dessous)
Selon Satish Kumar, les leaders régénératifs ont développé un sentiment d’interconnexion, un sentiment d’appartenance au plus grand réseau du monde, comme dans le concept bouddhiste d’« inter-être ». Avec l’inter-être, les dirigeants ont changé leur état d’esprit d’une perspective d’ego à une perspective écologique, ressentant l’unité avec la nature. Et même plus loin, ils peuvent passer à une perspective selva, lorsqu'ils peuvent adopter l'amour radical.
Dans la tradition indienne, on définit l’ego comme le sentiment de séparation. Contrairement à un animal, l’être humain se sent séparé du reste. Et c’est cette séparation, ce décalage, qui est à l’origine de notre souffrance et du manque infini à combler. Nous sommes tellement identifiés à cette impression de séparation que nous oublions que nous sommes interconnectés et interdépendants.
Selon lui "Les écologistes font passer la qualité de vie avant la quantité de production et de consommation. Ils se concentrent sur la croissance du bien-être des gens et de la planète, plutôt que sur la croissance économique. Dans la perspective de l’écologie profonde, les économies et la politique devraient servir l’intérêt de la Terre Mère autant que l’intérêt des êtres humains. »
L'écologie profonde trouve sa source dans le travail philosophique d'Arne Naess qui inscrit l'humain dans une nature dont il est partie intégrante et interroge les processus qui y sont à l'œuvre. La vision du monde qui en résulte inscrit la vie humaine dans un "environnement". Si l’humain n’occupe plus une place centrale, il n’est pas plus ni moins important que les autres êtres vivants avec lesquels il interagit.
Cette philosophie de vie se base sur les relations entretenues par un individu avec lui-même et avec les autres (humains et non humains). L’idée centrale étant d’avancer sur ce chemin de reconnaissance de “ l’autre” à l’extérieur de soi (élément naturel et autres humains) et de “l’autre” en soi : cette nature qui échappe à notre contrôle, l’étranger en nous-même. Næss, Écologie, dans communauté et style de vie trace le chemin suivant :
1-Réalisation de Soi ! Plus on atteint une haute réalisation de Soi, plus l’identification avec les autres est grande et profonde.
2- Plus on atteint un haut niveau de la réalisation de Soi, plus la possibilité d’atteindre un niveau encore supérieur dépend de la réalisation des autres. La complète réalisation de Soi d’un individu quelconque dépend de celle des autres.
3- La Réalisation de Soi est celle de tous les êtres vivants !
Selon Daniel Christian Wahl, le plus grand défi est alors de se libérer de la peur de la rareté et de la compétition, et de co-créer un avenir d’abondance partagée pour toute l’humanité et le vivant. Un aspect crucial de cette transition est de comprendre les limites du récit de séparation qui a influencé notre compréhension de qui nous sommes depuis trop longtemps et de renouer avec notre inter-être fondamental avec le tissu même de la vie dont dépend notre avenir commun. Nous avons le potentiel inhérent, en tant que vie, de nous aligner sur la communauté biotique et de nourrir les modèles de vie améliorant la vitalité en tant que processus planétaire.
Comme Janine Benyus l’a si joliment résumé en une seule phrase : « La vie crée des conditions propices à la vie ».
La biophilie est définie comme la tendance humaine innée à éprouver un lien ou une connexion profonde avec d'autres formes de vie. La biophilie est définie comme « la tendance innée à se concentrer sur la vie et les formes réalistes et, dans certaines circonstances, à s'y associer émotionnellement » (Wilson, 2002, p. 134). Elle se manifeste par des capacités attentionnelles et une empathie asymétrique envers ce qui apparaît vivant et animé (Barbiero, 2011). D'après E.O. Wilson, la biophilie « est l'affiliation émotionnelle innée des êtres humains à d'autres organismes vivants. Inné signifie héréditaire et fait donc partie de la nature humaine ultime » (Wilson, 1991, p. 31, italiques nôtres).
Pour bien cheminer vers le leadership régénératif il s'agit de bien saisir le vivant. Point essentiel pour définir ce qu'est la régénération du vivant. En aucun cas les principes de limitation (ou de restauration et plus largement d'équilibre) s'appliquent au vivant. Les principes de limitation sont pertinents sur les ressources essentielles à la vie, pas à la vie elle même. A lire ici https://lnkd.in/eJtEi4BZ
Le vivant est encore une grande question épistémologique à la frontière entre physique et biologie. Deux visions du monde sont à l'oeuvre. La physique voit le monde comme constitué d'atomes isolés et la biologie comme un ensemble d’interactions entre individus. De la physique dérive l'entropie et l'impératif d'ordre (qu'il faut restaurer en limitant). De la biologie dérive l'énergie vitale et le chaos créatif (qu'il s'agit de laisser œuvrer, source de régénération) https://lnkd.in/eg95NMVa
On peut citer la définition « biologique » donnée par Spinoza: « La vie, c’est une force qui permet aux choses de persévérer dans leur être ». Cette définition a deux atouts : elle est simple, et elle est positive ; elle se suffit donc à elle-même. Elle a un inconvénient majeur, c’est de s’appliquer aux « choses », qui ne sont pas, des êtres vivants. On pourrait l’améliorer en disant que la vie, c’est une force, la force vitale, qui permet aux organismes de persévérer dans leur être.
Une autre piste « physique » : "la caractéristique essentielle du vivant serait la capacité à évoluer. Cela donne des définitions comme celle de l’évolutionniste Richard Dawkins, pour qui la vie n’est que le résultat de la sélection naturelle des gènes, ou encore comme celle de la NASA : « La vie est un système chimique autonome capable de suivre une évolution darwinienne ». Ce qui capture donc sa capacité à évoluer et non pas sa force vitale.
Enfin une définition satisfaisante émerge : « Est vivant tout système autonome pourvu de capacités évolutives ouvertes », comme l’écrivent J. Pereto, J. Catala et A. Moreno.
C'est sur cette définition que peuvent se baser les approches régénératives du vivant. Notre définition de la régénération étant : "donner aux êtres vivants (dont les humains) les ressources leur permettant d’être en capacité d’atteindre leur plein potentiel dans leur environnement"
Lars Onsager a montré que la simple constitution de système ouvert rendait à l’être vivant des potentialités en toute conformité avec les lois physiques. Est ce vraiment le sujet ?
C'est les interactions au sein d'un territoire qui sont le sujet de l'écologie. L'approche par les systèmes ouverts reste mécaniste et éloignée de l'approche par les systèmes vivants. Ce n'est pas tant le système qui doit être ouvert, c'est la vie qui vise son potentiel qui doit être en capacité d'atteindre son plein potentiel. Autrement dit un écosystème est le résultat de la vie qui évolue en son sein même si elle dépends de ses ressources écosystémiques. La richesse en biodiversité d'un écosystème permet à un plus grand nombre d'interactions biotiques d'exister.
C'est donc un changement de conscience, passant d'une approche réductrice/mécanique à une approche systémique/basée sur les systèmes vivants. C'est un enjeu de représentations et plus précisément d'imaginaires.
Conclusion : Le management des organisations de demain sera construit sur un leadership régénératif du vivant. Le Business Transformation Compass décrit comment une entreprise peut adopter un état d’esprit juste et régénératif quel que soit son point de départ. (ICI).Ce shéma est aligné avec les 4 imaginaires de l'écologie moderne.
- Le Business Model Canvas de l'Entreprise Régénérative - pour concevoir des produits, services et projets à impact qui transformeront les organisations dans leur écosystème en rendant des services socio écosytémiques tels que : sols, biodiversité, qualité de vie, juste rémunération….en lien avec les objectifs CSRD
-La Fresque du Facteur Humain - pour favoriser de nouveaux comportements en explorant 10 facteurs de changement de comportement, des biais cognitifs aux motivations au sein de son entreprise, sa collectivité locale ou d’une équipe projet
-La Fresque des Émotions - pour cultiver l'intelligence émotionnelle, mettre des équipes en mouvement à partir d'émotions les motivant à agir collectivement.
-La Fresque des Imaginaires - pour se projeter son territoire, son entreprise, sa marque et ses produits dans un futur responsable et désirable , en connexion à la nature
Conçu à partir de l’hypothèse d’un réchauffement de 4 °C en France d’ici à la fin du siècle (contre 1,7 °C à ce stade), ce plan a pour objectif de présenter une série de mesures concrètes destinées à préparer le pays à ses conséquences (inondations, érosion des côtes, canicule…). Certaines mesures relatives aux systèmes d’acheminement (énergie, transport), à la filière bois et à l’école portent des objectifs précis et des dates. De cette façon, «les grandes entreprises de transport et de l’énergie» devront mener, à partir de 2025, une «étude de vulnérabilité» pour définir un «plan d’adaptation de leurs opérations» – comme ont pu commencer à le faire EDF ou la SNCF. Cette contrainte s’étendra l’année suivante à tous les «opérateurs d’importance vitale» (ces entités publiques ou privées qui font tourner des installations indispensables au pays). S’agissant du réseau électrique basse tension, la «majorité des ouvrages sensibles aux vagues de chaleur» devront, de leur côté, être remplacés d’ici 2040. L’industrie de transformation du bois devra, elle, se mettre en ordre de bataille pour élaborer un «plan d’action pour l’adaptation» au plus tard en 2029. Et dès l’année prochaine, les modalités des examens scolaires (dates et lieux) seront «systématiquement adaptées lors des périodes de fortes chaleurs» ou lors de pics «canicule orange ou rouge». (source)
Vers une démarche d’adaptation au changement climatique dans les collectivités
Les différents opérateurs de l’Etat porteurs d’expertise en matière d’adaptation au changement climatique, et en premier lieu le CEREMA et l’ADEME (ainsi que Météo France, l’Office français de la biodiversité, les Agences de l’eau, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, la Banque des territoires) déploieront une offre commune en expertise et ingénierie pour accompagner les collectivités territoriales désireuses de s’engager dans une démarche d’adaptation au changement climatique. A partir de 2025, cette « Mission Adaptation » accompagnera 100 premiers territoires dans leur démarche d’adaptation au changement climatique, en les aidant à identifier leurs besoins, monter en compétence sur les enjeux d’adaptation, élaborer une stratégie d’adaptation et mettre en œuvre des actions spécifiques. Pour déployer à plus large échelle les solutions fondées sur la nature, les connaissances doivent être améliorées. De nombreux projets ont été lancés (LIFE Artisan, Nature 2050) ou sont en cours de lancement (PEPR Solu-Biod, projet européen NATALIE). (source)
Vers une incitation forte des entreprises à s’adapter au changement climatique
La prise en compte de la vulnérabilité au changement climatique est encore largement insuffisante et l’intégration de la trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) dans l'évaluation environnementale permettra de répondre à ce manque et de standardiser cette analyse, assurer un cadre de prise en compte par les entreprises, et un développement compatible avec le climat futur. Cette mesure s’attachera à suivre les entreprises dans la mise en œuvre de leurs obligations de reporting (CSRD, Taxonomie) sur les risques climatiques et les actions d’adaptation qu’elles déploient. C’est particulièrement pertinent et nécessaire pour les dispositifs de soutien à la décarbonation bénéfique en matière d’adaptation au changement climatique. Entre autres, les dispositifs ADEME, France 2030 et Bpifrance doivent appliquer le principe du « Do No Significant Harm » ou « absence de préjudice important porté à l’environnement » (source)
Mais aucun fond financier spécifique ne sera créé pour concrétiser la cinquantaine de mesures du nouveau plan. Ce vendredi, le chef de l’exécutif a annoncé que le «fonds Barnier» sera abondé l’an prochain de 75 millions d’euros pour arriver à une enveloppe de 300 millions en 2025. Début juillet, dans une version qui faisait l’objet d’allers-retours entre Gabriel Attal et le ministre de la Transition écologique de l’époque, Christophe Béchu, il était question de l’abonder pour monter jusqu’à 650 millions. Tout ca ne semble pas sérieux avec la baisse de cinq milliards à destination des collectivités dans le budget 2025 et la coupe de 1,5 milliard dans le Fonds vert, destiné à financer leurs projets de transition écologique.(source)
Pourtant le dérèglement climatique est une réalité. Le centre-est de la France a été frappé jeudi par des inondations d’une ampleur historique, entraînant notamment l’évacuation d’un millier de personnes, la fermeture de l’autoroute et de la ligne ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne. D’autres secteurs, notamment la ville d’Annonay en Ardèche, ont été particulièrement touchés. Pour financer la réparation de ces «dégâts considérables», causés par les crues du Rhône, Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, a sollicité Michel Barnier jeudi 24 octobre dans une lettre ouverte. Il appelle l’Etat à un «soutien plein et entier», pour réaliser des travaux estimés à ce jour à 7 millions d’euros.
Et le plan d'adaptation sur l'eau semble bien court-termiste. La principale action sera de favoriser la sobriété des usages en accompagnant l’ensemble des acteurs. L’objectif de cette action est de contribuer à l’effort national de - 10 % d’eau prélevée d’ici 2030, tel que défini dans le Plan Eau. Les secteurs économiques seront incités à se fixer des objectifs de sobriété hydrique. Des plans de sobriété hydrique seront établis à partir de 2024 pour 03 - Le détail des 51 mesures du PNACC-3 37 les secteurs les plus consommateurs des filières artisanales et commerciales, et sont déjà établis pour les filières industrielles identifiées comme particulièrement consommatrices d’eau.
Alors que les solutions existent : l’association Biovallée explore des solutions pour répondre à la problématique de l’eau sur le territoire. (source)
La réutilisation des eaux usées traitées. Le projet d'économie circulaire de l’eau prévoit de stocker les eaux usées traitées (et contrôlées) dans des ouvrages en aval des stations d’épuration, quand le débit de la rivière le permet, et de mettre cette eau à disposition des agriculteurs en période d’étiage (quand le niveau de la rivière est bas en été et au-delà).
Le stockage de l'eau. Les principes de l’hydrologie régénérative répondent à quatre verbes d’action : ralentir, répartir, infiltrer et stocker. Il n’y rien de plus efficace que le paysage lui-même pour stocker l’eau.
Meilleure répartition de l'eau. Cohabiter avec le castor permet de réguler le débit de l’eau et de réhabiliter des cours secondaires asséchés, répartissant l’eau plus largement et permettant son infiltration et le stockage dans les nappes phréatiques.
Et que les entreprises se mobilisent en faisant le lien entre climat et eau.
Marie Bozzoni des vedettes de Paris a compris que la Seine n'était pas navigable à Paris, qu'on ne navigue à Paris que parce qu'il y a des bassins de rétention en amont. "Sauf que si demain il y a une sécheresse, "est-ce qu'il y aura encore de l'eau dans ces bassins de rétention ? Et s'il y en a, est-ce qu'on préférerait pas les utiliser plutôt pour irriguer les cultures que pour faire faire des ronds dans l'eau ?" Rapidement, elle prend une décision : remplacer l'ensemble des moteurs thermiques de sa flotte par des batteries et des moteurs électriques pour moins polluer. Ainsi, l’entreprise devient pionnière dans le domaine du tourisme fluvial en lançant jeudi 1er février 2024, son premier bateau rétrofité 100% électrique. A mi-2025, après la transformation de trois autres bateaux, la décarbonation de Vedettes de Paris évitera la consommation de 400 000 litres de gasoil par an, soit la production de 1 250 tonnes de CO2 annuellement (data 2019). A lui seul, le Paris Trocadéro permet d’éviter 59,5 fois le tour de la terre en voiture thermique. Au-delà de la diminution de l’impact environnemental, les cinq sens des visiteurs sont ravis par cette expérience relaxante sur un bateau sans bruit, sans vibration, et sans odeur, profitant de la plus belle avenue de Paris. (source)
Alors que la COP16, la 16e conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) se tient à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024, le WWF exhorte les gouvernements à prendre la mesure de l’urgence, pour notre survie et celle de notre planète. Et si la régénération du vivant était la solution ?
Le principal engagement de la COP 15 visait à protéger au moins 30 % des terres et des mers de la planète, et à restaurer 30 % des écosystèmes dégradés d'ici à 2030. source. Le Brésil, par exemple, qui englobe 60 % de la forêt amazonienne, a réussi à limiter la déforestation de 36 % l'année dernière, sous l'impulsion du président Luiz Inácio Lula da Silva. L'autre objectif visait à restaurer 30 % des zones dégradées d’ici 2030. L'Europe met en place des mesures de restauration dans au moins 20% des zones terrestres et 20% des mers de l’UE d’ici 2030. source
Il reste 5 ans pour agir alors que les activités humaines sont responsables de l'effondrement de la biodiversité, principalement à cause de la perte des habitats naturels due à l'agriculture non durable, l'exploitation forestière, les transports, et la fragmentation des rivières pour les espèces d’eau douce. Et juste en 2 ans, nous avons perdu 4% de la nature : d'un niveau de déclin mondial de 69% en 2022, nous sommes passés à un déclin de 73% en 2024. source
Le rapport “Economic and financial impacts of nature degradation and biodiversity loss” nous avertit que 72% des entreprises européennes sont dépendantes de la biodiversité. 3 millions d’entreprises “dépendent de manière critique des services écosystémiques et seront confrontées à d’importants problèmes économiques en raison de la dégradation des écosystèmes”. La perte d’espèces peut freiner la productivité économique et rendre plus fragile la fourniture de services écosystémiques. Cette fragilité peut compromettre la résilience économique, réduire les opportunités de croissance et exacerber notre vulnérabilité à la perte future de biodiversité. source
Enfin, deux rapports majeurs de l'IPBES vont sortir qui affineront l'état de lieux de nos relations d'interdépendances et les solutions / mesures à adopter. Le premier analysera les interdépendances entre cinq éléments – la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé et le changement climatique – et vise à montrer les impacts négatifs et positifs qu’il y a à agir sur un seul de ces éléments. Le second portera sur les changements transformateurs. Il peut s’agir de la déconnexion entre l’humain et la nature, la domination de l’humain sur la nature, la concentration du pouvoir et des richesses qui est une grande cause de la perte de biodiversité”, énumère le Dr Anne Larigauderie. L’étude comprendra aussi une partie sur la façon dont les différents groupes sociaux envisagent un monde durable et ce qu’ils pourraient modifier et des études de cas sur les potentiels transformateurs. “C’est un travail nouveau sur comment modifier les normes sociales et imaginer de nouveaux récits, explique la secrétaire exécutive de l’IPBES. Le but étant de promouvoir des débats de société sur ces questions”.
Réussir cette double ambition passe par une territorialisation des enjeux climats, ce qui amène un nouveau narratif avec des solutions locales qu'il est possible de mettre en oeuvre. C'est ce qu'illustre l’échelle de la permanence (Scale of Permanence – SoP) qui a été décrite pour la première fois par l’australien P.A. Yeomans comme un système de gestion de l’eau sur place, qui allait au-delà de la gestion de l’eau, pour à terme augmenter la fertilité du sol et contribuer à la régulation du climat.
Entreprises et ONG se mettent en mouvement vers la régénération.
Nestlé, Decathlon, H&M, Kering, Ikea, Inditex (Zara), Suez, EDF ou encore le pétrolier Enel font partie des signataires d'un appel porté par la coalition Business for Nature, qui rassemble aussi des acteurs de la société civile. En amont de la COP16, le monde économique cherche à donner le signal qu’il compte bien influencer les débats sur la protection de la biodiversité. “Nous devons transformer l’ambition en action” affirment ainsi les signataires, qui promeuvent des mesures visant à “protéger et restaurer” la nature. La coalition propose notamment d’assurer une “utilisation et une gestion durables des ressources” pour réduire les impacts sur la biodiversité, en encourageant les entreprises à recourir à des solutions de compensation écologique, à l’agro-écologie ou à des techniques de l’économie régénérative. L’intégration de la nature dans les prises de décision” et les mesures visant à favoriser la transparence en matière de biodiversité sont également mises en avant. Enfin, l’appel met l’accent sur la nécessité de mobiliser la finance vers des solutions compatibles avec la protection de la biodiversité “pour un monde nature positif”. Source
Le mouvement "Nature Positive" vise à Inverser la perte de nature d’ici 2030 sur la base de 2020 et atteindre rétablissement complet d’ici 2050. Pour atteindre l’objectif Nature Positive, il faut une biodiversité positive nette mesurable résultats à travers l’amélioration de l’abondance, de la diversité, de l’intégrité et résilience des espèces, des écosystèmes et des processus naturels. Trois catégories d'indicateurs ont été développées pour mesurer les effets positifs sur la nature. Ils préservent et restaurent 1) les espèces, 2) les écosystèmes, et 3) les processus naturels à toutes les échelles (niveau mondial, national et paysager). Parmi ces mesures figurent la richesse, la répartition, l'abondance et le risque d'extinction des espèces, l'étendue et l'intégrité écologique de l'habitat, l'intégrité hydrologique, les schémas de migration et le carbone séquestration et stockage.En savoir plus.
La COP16 intervient juste avant la COP29, qui se déroule du 11 au 22 novembre en Azerbaïdjan. Organiser la COP sur la biodiversité avant la COP sur le climat de cette année pourrait permettre à la nature d’occuper le devant de la scène et faciliter les discussions sur les interdépendances entre le climat et la nature, ainsi que sur le rôle crucial que la nature et la biodiversité peuvent jouer dans l’atténuation des impacts du changement climatique. Cependant, il existe également un risque que la COP sur la biodiversité soit quelque peu éclipsée par la COP sur le climat imminente, certains participants donnant la priorité à cette dernière.
Les désaccords autour de l'écologie sont une affaire de représentations et seuls les imaginaires permettent d'agir sur les représentations socioculturelles. C'est pourquoi cette après midi lors du festival "le 18ème cultive l'imaginaire" jérémy dumont reviendra sur les mythes de l'écologie moderne ci dessus.
Pour sa 91e édition à l’occasion de la Fête des Vendanges de Montmartre 2024, le 18e s’ouvre au thème de l’imaginaire, entraînant avec lui, celui du rêve, de l’insolite, de l’inédit, démultipliant l’espace des possibles.. Aspirer à un monde meilleur, transformer, se donner la force d’inventer, accéder au merveilleux, au fantastique, créer des images, des sons, des idées et ainsi donner sa place à des formes artistiques inventives, oniriques, drôles où se mêlent, spectacle de rue, films, street art, concerts insolites, poésie ou chanson… En savoir plus https://lnkd.in/ep6xGFiC
La fresque des imaginaires permet de se projeter dans des modes de vie futur. En travaillant sur la base des imaginaires écologiques issus des différentes relations que chacun de nous peut entretenir avec la nature nous permettons à chacun de trouver la motivation de prendre soin de soi, des autres et de la nature. Elle est thématique et nous imaginerons cette fois comment habiter sur terre en 2050 inspirés des mythes, dont celui de dionysos dans le cadre de la fête des vendanges de Montmartre.Atelier porté par Nous sommes vivants, un collectif de professionnels de l’innovation et la transformation qui accompagne la transition écologique dans les entreprises et les collectivités locales en réponse au dépassement des limites planétaires et en particulier la prédation du vivant. En savoir plus https://lnkd.in/egdSY_r8
La REcyclerie est une ancienne gare de la Petite Ceinture de Paris, réhabilitée en 2014 en tiers-lieu qui sensibilise toute l’année à l’éco-responsabilité, de manière positive et non culpabilisante. Ce lieu de Sinny&Ooko repose sur 5 piliers : une programmation éco-culturelle de 300 événements par an, un agence événementielle pour accompagner les organisations dans leur transition écologique, un atelier de réparation de petit électroménager, une ferme urbaine de 1000m2 et un café-cantine labellisé 3 écotables. Plus d’infos www.larecyclerie.com’
Les imaginaires de l'écologie moderne sont illustrés dans plusieurs domaines, ici 👉
Jacques Perrin dans son livre "peut on changer notre vision du monde" nous rappelle que bien avant les Trente Glorieuses, déjà dans les années 20, le concept de "consommateur souverain" va accompagner l'essor du capitalisme en étant au coeur d'une société de marché essentiellement individualiste, mais bien ordonnée, efficace et démocratique. Et que dans cette même période une autre vision de l'individualisme va s'estomper, un individualisme relationnel qui selon Simondon pense l'individu comme inséparable de son environnement social et de la nature.
Dans les années 50, des économistes tels que Hayek et Von Mises valorisent le capitalisme dans sa forme néolibérale en cherchant à démontrer qu'il apporte l'abondance, la meilleure garantie d’améliorer son niveau de vie. Le capitalisme permet de mettre sur le marché des biens, services à bas prix. Ces bas prix étant possibles grâce à l'exploitation des ressources humaines et naturelles, elles mêmes perçues comme abondantes à ce moment là. Le monde moderne, grâce au capitalisme, nous permet de vivre dans un monde d’abondance.
Dans un ouvrage intitulé « The Sovereign Consumer, A New Intellectual History of Neoliberalism, Nika Olsen, historien de l'Université de Copenhague, montre qu'à partir de la notion de « consommateur souverain » le néolibéralisme a transformé notre conception de la démocratie. Dans l'économie politique néolibérale, le politique est au service de l'économique. Le néolibéralisme aura eu pour conséquence de défaire la démocratie en la transformant en marché.
Désormais, le consommateur souverain est la figure démocratique centrale dans la mesure où il « vote» constamment par ses choix. Le marché est dès lors réinventé comme le forum démocratique par excellence. Il précise qu'il ne faut cependant pas envisager le consommateur souverain comme un individu réel ou comme un concept fixe, mais comme un terme générique qui désigne une série d'idées affirmant que le libre choix du consommateur est la caractéristique essentielle de l'économie de marché.
Cette conclusion rejoint en partie les propos, de l'économiste américain Paul Krugman, qui dans son livre « Amérique que nous voulons » proposait en 2008 un bilan de l'ère néolibérale dans lequel il symbolisait le cours suivi par la société américaine, par le passage d'un modèle symbolisé par « Général Motors » à un autre modèle représenté par « Walmart ». Alors que General Motors, le premier constructeur automobile américain, avec ses hauts salaires, son niveau élevé de couverture maladie, son fort taux de syndicalisation, incarne le fordisme des années 1960 et 1970, Walmart, la chaîne de grande distribution devenue la plus puissante entreprise américaine et mondiale en termes de chiffre d'affaire, grâce notamment à l'importation de biens de consommation bas de gamme produits en Chine, illustre, avec ses bas salaires et sa politique anti-syndicale, la réalité de la situation d'une partie du salariat et révèle un changement important dans le processus d'accumulation du capital.
Bien sûr le grand avantage de la société de consommation est de nous offrir le choix. Et tous les choix n’ont pas la même valeur. Faire des choix c’est se montrer responsable de ses actes. C’est à nous de choisir notre façon de consommer, en fonction de nos valeurs voire même la valeur qu’on se donne à nous-même et plus globalement à l'humanité.
Même si la vision du monde prônée par le néolibéralisme est actuellement la vision du monde dominante au niveau international, et même si tout est fait pour qu'elle s'impose avec plus de force, une observation de la réalité permet de découvrir que s'expérimentent et se mettent en œuvre de nouvelles pratiques de production et d'échange, de nouvelles pratiques démocratiques, ...qui traduisent toutes le désir de vivre une autre manière d'être au monde.