Avec le Mercosur, l’Union européenne souhaite obtenir un accès accru à ce vaste marché sud-américain pour y promouvoir ses produits industriels, en particulier les voitures, la machinerie, les produits pharmaceutiques et les équipements de haute technologie avec une importation accrue de produits moins manufacturés issus de l'agriculture et l'élevage . Une perspective qui participe à alimenter la colère des agriculteurs. D’où le surnom de « viande contre voitures ». C’est un accord qui encourage les secteurs économiques les plus nocifs de chacune des deux régions. source / source
Autant la presse se fait l'écho des mauvaises pratiques agricoles en Amérique Latine, tout aussi nocives pour l'Amazonie avec la déforestation, que pour la santé humaine avec pesticides, antibiotiques et hormones (source). Autant le sujet des bonnes pratiques est absent des débats vu que la contestation est essentiellement portée par la FNSEA - JA. Même la confédération paysanne n'en fait pas un sujet préférant dénoncer l'accord entre TotalEnergies et la FNSEA pour financer la production agricole avec les énergies renouvelables et les biocarburants. Ce qui entraine un découplage entre production agricole et revenus agricoles alors que la demande principale des agriculteurs engagés dans la transition écologique c'est d'être justement rémunéré pour de la qualité du champs à l'assiette (source).
Les études de la FNH sur les filières d’élevage bovin en France l’ont précisément démontré, il existe un déséquilibre croissant dans le partage de la valeur. Sur le prix final d’une brique de lait demi-écrémé, la part reçue par un éleveur a baissé de 4% entre 2001 et 2022, alors que celles perçues par les entreprises agroalimentaires et la distribution ont respectivement augmenté de 64% et de 188%. De son côté, le secteur bovin viande est déjà au bord d’une catastrophe économique et industrielle, et l’accord commercial UE-Mercosur accélérerait cette dynamique. (source)
C'est une évidence que la transition de l'agriculture et de l'élevage est une nécessité environnementale, qu'il y une crise sociale dans ces secteurs, que nous vivons depuis des années des crises sanitaires avec des risques majeurs sur la santé humaine qui ne sont plus à démontrer tellement les études scientifiques sont pléthoriques. Après le Covid-19, qui s’étonnera que les zoonoses, les maladies passées de l’animal à l’homme, soient le principal risque sanitaire majeur. Les infections respiratoires, adaptations à l’humain de grippes aviaires ou nouveaux coronavirus) sont largement en tête sur le graphe combinant probabilité de survenue et impact sur la société (source).
Et la solution existe, c'est l'agriculture bio et régénérative promue par l'INRAE. Téléchargement Dicoagroecologie.fr-Agriculture régénératrice Si aux États Unis son modèle économique est clair : c'est celui du bio dans un contexte de croissance de la demande de Bio. En France la distribution se focalise sur les prix bas même si les ventes de Bio résistent bien à l'inflation dans la distribution spécialisée, la grande distribution ayant préféré prévenir la crise avec des déférencements (source et source). Ainsi, sans vision claire du financement de la transition écologique et du modèle économique du bio régénératif l'approche est malmenée, chacun y allant de sa propre interprétation alors que le label Regenerative Organic Certified existe aux USA et est distribué en France par Ecocert pour encadrer cette démarque qui inclue les sols vivants, le bien être animal et la juste rémunération.
De nombreuses initiatives montrent que c'est non seulement nécessaire mais aussi possible de rester exigeant sur l'agriculture régénérative.
Le Collectif pour la Sécurité Sociale de l’Alimentation travaille à l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, avec trois principes : universalité de l’accès, conventionnement des professionnels réalisé par des caisses gérées démocratiquement, financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée (source).
L’association Pour une Agriculture du Vivant et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie se sont associées pour mutualiser les dispositifs de financement publics et privés afin de couvrir le risque des agriculteurs s’engageant dans la transition et de rémunérer les services écosystémiques rendus avec ces nouvelles pratiques de l’agriculture de régénération (source).
L’Ecopôle alimentaire de la région d’Audruicq voyant ses subventions baisser tisse plus de liens mutuellement bénéfiques pour faire évoluer les modalités de l’échange vers une économie solidaire justement rémunérée : « vous avez besoin de légumes / ils ont besoin d’un travail : cultivons la solidarité ! » (source)
L'agriculture régénérative peut tenir ses promesses pour impliquer les acheteurs finaux dans la démarche et ainsi financer la transition dans le temps.
Les produits bio équitables créés par nous les consommateurs via C'est Qui Le Patron sont un succès commercial au point de se placer en première position dans plusieurs catégories du lait, au beurre en passant par les jus et compotes de pomme. Le lait vendu sous la marque « C'est qui le patron ? » est plus cher que les autres. Et pourtant, dix ans après son lancement, les ventes ne cessent d'augmenter. Producteurs, entreprises et distributeurs se disent satisfaits. Un cas d'école.
Pour réussir ce challenge il convient d'accompagner les filières locales de bout en bout de leur chaîne de valeur pour retisser un lien direct entre producteur et consommateur sur la base des cahiers des charges d'un coté et de l'affichage environnemental de l'autre.
Depuis plus de 35 ans, Biocoop s’implique dans la construction de filières solidaires avec les producteurs. Prosain et la Coopérative Biocoop ont reçu le FEEF d’Or dans la catégorie "Origine et Nutrition". 100% des matières premières majoritaires qui peuvent être produites en France, sont maintenant systématiquement françaises ! Ils apposeront le logo "Origin'info" sur nos produits, soulignant ainsi leur engagement auprès du Collectif En Vérité .
Le Collectif En Vérité soutient les démarches de transparence auprès des consommateurs qui permettent de créer un lien de confiance et de fidéliser les clients sans pour autant se traduire systématiquement par une hausse des prix. En particulier le Planet-Score qui affiche les impacts climat, biodiversité, bien être animal mais aussi la juste rémunération. Reste que certaines marques ont retiré le nutriscore dont le mode de calcul ne valorisait plus leurs bonnes pratiques en terme de nutrition, des pratiques pourtant plus exigeantes que celles la concurrence (source). Les labels restent cloisonnés alors qu'il convient justement de répondre à l'impératif des consommateurs : "bon pour ma santé" et "bon pour la nature" (voire bon pour les producteurs).
C'est le coeur de notre démarche avec le business model régénératif qui se déploie dans un accompagnement en 5 ateliers.
La permaentreprise BASTIEN a souhaité co construire le business model régénératif de la filière Ortie avec des parties prenantes locales avec l'ambition de prendre soin des humains, de la nature, dans une juste répartition de la valeur qui sont les trois principes de la permaentreprise au coeur du RegenBMC.
Entre janvier 2024 et aujourd’hui, nous avons réunis 30 parties prenantes de la chaîne de valeur de l’Ortie dans le textile puis le hors textile (avec un focus alimentaire) au fil des ateliers du Business Model Canvas Régénératif
- Animation de la filière textile amont, coeur d’activité et aval pour identifier le business model de chacun avec une ambition régénérative commune
- Ouverture sur acteurs hors textile, dont alimentation, pour une multi valorisation de l’ortie via cahiers des charges et pratiques communes.
- Obtention de subventions des régions en formant des consortiums constitués autour de PEI régionaux
Lire le retour d'expérience. En savoir plus sur le business model régénératif et ses 5 ateliers. En faire l'expérience.
C'est vraiment la promesse du bio régénératif certifié (source) meilleur rempart contre le greenwashing du vivant (source).
Les pionniers de la filière ortie pour le textile en France…