source : www.thierry-weber.net
Un mot tout simple, presque oublié, émerge des conversations
..."lien"...
Pas "le lien" au sens de ce qui nous attache (le bondage en anglais)
comme dans le film "Atame" de Pedro Almodovar
Plutôt "le lien" au sens de ce qui nous rapproche (le bonding en anglais),
comme dans le fim de Michel Gondry "rembobiner s'il vous plait".
Donc ce qui nous relie (latin : religare) : le lien affectif,
le lien avec la marque, le lien inter-générationel, le lien au passé
le lien au réel...le lien...un lien...quel lien ???
Et qu'est ce qui nous rassemble aujourd'hui ?
La religion, la culture, la politique, la loi,...
C'est quoi nos valeurs, nos projets,
nos règles communes ?
En tout cas si on écoute les débats politiques et économiques
autour de la confiance, de la traçabilité, de la transparence...
nous avons un grand besoin ....de retrouver "ce lien"...
Serait il le dernier rempart au virtuel ?
En effet, on peut légitimement se demander sur quoi
la valeur de l'argent en bourse repose puisqu'elle
n'est pas liée à l'activité économique des entreprises
porteuses des titres, ni à l'activité économique du pays
puisque la bourse de NY ne s'effondre pas alors que les
mauvais chiffres s'alignent les uns aprés les autres.
Plus concrètement ...à notre niveau... comme dit Porter
- "Le lien compte plus que le bien".
Dans une économie immatérielle on achète plus un bien,
un service, mais du lien...une expérience...
une expérience partagée...voire collective....
La grande digitalisation nous a fait perdre "le lien"
Pas étonnant dans un monde qui se digitalise :
musique, livres, films...produits et services...paroles et gestes...
Tout est en train d'être digitalisé...les vitrines, la marie...
Même nous, en remplissant un formulaire sur internet...
ou en utilisant quotidiennement notre carte bleue,
notre carte vitale, une carte de fidélité....
L'univers numérique est en expansion perpétuelle.
L'homo numericus a créé en 2007 à l'échelle mondiale,
281 milliards de gigaoctets de données, donc 45 go par
être humain, soit dix fois plus qu'en 2006 (source).
L'individu est désormais doté de supers pouvoirs dans le monde
numérique : s'exprimer, se connecter, échanger et créer.
Il peut utiliser ces nouveaux outils pour réaliser ses projets,
accomplir de grandes choses avec d'autres ou au nom
de l'intérêt général. Ainsi, nous sommes passés en quelques années de
myspace, à facebook et maintenant arrivent les sites communautaires
"pour les grandes causes" comme thepoint.
Dans ce contexte dématérialisé, mondialisé, déshumanisé ...
le "lien" ça existe encore ?
On parle plutôt d'hyperlien de nos jours...
(ce qui, dans un système hypertexte sur internet nous
permet de passer d'une origine à une destination).
Tout le monde cherche le moyen d'optimiser les moteurs
de recherche de google...ils deviendraient inductifs,
et non plus que déductifs, ils aurairent une courbe d'expérience,
bref...ils s'humanisent...surtout que derrière, à produire des contenus,
il n'y a pas que des robots..
On parle de contexte.
Le contexte de vie d'un coté, le contexte de production
du contenu d'accomplissement recherché, de l'autre.
On cherche à synchroniser les deux contextes et
les alligner sur un même territoire d'accomplissement.
On parle plutôt d'accès...deux citations.
- « C’est de l’accès plus que de la propriété que dépendra
désormais notre statut social. » Jérémy Rifkin
- "Mon réseau social est bien plus intelligent que google" Luc Legay
Et en effet, pour finir, on parle plutôt de ...métaverse...
Le réel devient virtuel (flash mobs) et le virtuel devient réel (second life)...
Nous passons prés de 20% de notre temps sur internet, et nous attendons que le réel
nous offre une réalité augmentée équivalente (source) pour pouvoir "surfer"...glisser...
on line et off line...de la même façon...
Quelles opportunités s'ouvrent aux marques ?
Les médias traditionnels ont juste commencé leur révolution :
contenus digitalisés, versions en ligne et une interactivité
améliorée des supports traditionnels.
Il y a Libération, libération.fr, et Rue 89...et je suppose
que Libération imagine lancer un jour prochain une
newsletter ou un format papier gratuit.
Et le marché semble pourtant s'être stabilisé.
Mais l'enjeu n'est pas de simplement digitaliser les contenus
et de les répartir dans des formats plus ou moins payants...
et la valeur ajoutée n'est pas que dans une meilleure interactivité
pour satisfaire un consom'acteur de plus en plus exigeant, participant.
Dans un univers digitalisé, avec une multitude de contenus numériques
disponibles dans le virtuel et dans le réel...la grande valeur ajoutée...
celle qui n'a pas de prix...c'est l'accès performant aux données.
Les médias, marques, personnes qui sauront rendre facilement
activables les contenus dans un contexte donné,
de façon sensible, et non pas mécanique pour ne pas dire " humaine"
gagneront.
Apple, Google sont déjà sur ce terrain,
vont elles racheter un jour "le monde", "doctissimo" et "danone et vous" ?
Jérémy Dumont,
directeur de pourquoi tu cours (l'agence des idées)
www.pourquoitucours.fr