POUR VOIR L'EMISSION = http://www.france5.fr/revuetcorrige/index-fr.php?page=emission&datediff=20100515#theme1664_2
Malgré des températures peu propices en ce printemps 2010, les apéros
géants rassemblant des milliers de personnes en centre-ville venus
suite à des invitations lancées sur les réseaux sociaux Internet se
multiplient. Des rendez-vous de 9 000 à 10 000 personnes qui inquiètent
les municipalités et les autorités, d’autant qu’à cette occasion
l’alcool coule à flot.
Calqués sur la coutume espagnole du botellón,
ce type d’événements a fait une triste entrée dans l’actualité
française après que ceux de Montpellier et Nantes aient mené quelques
participants à l’hôpital ou en garde à vue, et surtout, après le décès
d’un jeune Vendéen des suites d’une chute en marge de la manifestation.
Ces rencontres ont pour but d’être festives et de montrer aux
autres villes que l’on peut mobiliser plus chez soi. Si en cela, elles
n’ont en rien un objectif perturbateur, il n’en est pas moins vrai
qu’elles intègrent parmi elles des adeptes du binge-drinking, mettant,
sûrement involontairement, ce phénomène venu d’outre-Manche à
l’honneur. Et c’est bien ce dernier qui est un danger pour les jeunes
qui y recherchent l’ivresse pouvant aller à la frontière du coma
éthylique.
De tout temps, la jeunesse est une période de
transgression qui construit plus que ne détruit. Face au mal-être
qu’elle ressent aujourd’hui sa réponse peut-être regardée avec
sympathie. Face à son exclusion d’une société qui prône le jeunisme
mais ne lui ouvre pas ses portes, c’est par le nombre qu’elle s’impose,
se rassemble et montre que l’on peut passer du virtuel au réel.
On
peut toutefois comprendre l’embarras des élus et représentants des
forces publiques face à ces happenings, dont les organisateurs restent
le plus souvent dans l’anonymat et ne prévoient aucune structure de
sécurité ni de soins pour les encadrer. Mais est-ce pour cela qu’il
faut les interdire et sous quels prétextes ? Ne risque-t-on pas, dans
l’affirmative, de voir fleurir des regroupements clandestins, sans
contrôle possible, comme c’est aujourd’hui le cas pour les raves, avec
un lieu fixé au dernier moment ?
Des questions qui seront
abordées par Brice Hortefeux, qui organise cette semaine une réunion de
travail, alors que d’autres apéros géants sont déjà programmés. A
savoir tout de même : en France, l’organisation de manifestations
illicites est passible de six mois de prison et 7 500 euros d’amende.
Invités
- Corinne Lepage
Avocate, Corinne Lepage est spécialisée dans le droit de l’environnement et a été, en 1995, ministre de l’Environnement dans le gouvernement d’Alain Juppé. A la dissolution de l’Assemblée nationale, elle crée le mouvement Cap 21, qu’elle préside toujours. Candidate à l’élection présidentielle de 2002, elle soutient François Bayrou à celle de 2007, avec qui elle cofonde quelques mois plus tard le MoDem, dont elle devient vice-présidente et député européen de la région Nord-Ouest en 2009 avant de le quitter après les résultats des élections régionales de 2010. - Jacques Myard
Député-maire UMP de Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, Jacques Myard préside le cercle de réflexion politique Nation et République et est l’auteur de plusieurs ouvrages. - Jérémy Dumont
Web- Planneur stratégique, spécialiste des réseaux sociaux, Jérémy Dumont est directeur de l’agence de planning stratégique 2.0 Pourquoi tu cours et fondateur des Apéros du jeudi, un rendez-vous mensuel organisé par le biais du réseau social Facebook.
En savoir plus
Médias- Libération
- "Apéros géants, maintenus ou annulés ?", 14 mai 2010.
- "Légalité : avant les apéros géants, il y avait les rave-parties", avec AFP, 14 mai 2010.
- "Apéros géants : une mode portée par Facebook de Brest à Montpellier", avec AFP, 3 mai 2010. - Le Point
- "’Apéros géants’ interdits par arrêtés préfectoraux à Aubenas, Troyes, Annecy et Chambéry", par Clément Guillou avec AFP, 14 mai 2010.
- "Brice Hortefeux convoque une réunion sur les ’apéros Facebook’", avec Reuters, 14 mai 2010.
- "Le phénomène des "apéros Facebook" inquiète les autorités", par Guillaume Frouin avec Reuters, 14 mai 2010.