Les usages de l’automobile ne sont pas
réductibles à l’utilisation des techniques de la
mécanique, à l’utilisation d’un réseau routier,
au transport et à la distribution de marchandises.
Les usages d’Internet ne sont pas réductibles
à l’utilisation des technologies de l’informatique et
de l’information, à l’utilisation des techniques de la
communication et des télécommunications, au transport
et à la distribution de données, sons et images.
Les usages majeurs sont et seront des
pratiques personnelles, sociales et professionnelles rendues
possibles et facilitées par Internet.
Pour développer les usages d’Internet
il y a des pays où on essaie pour voir. Les Etats-Unis
en sont à plus de 70 % de la population qui utilise Internet.
Il y a des pays où la dispersion de la population ou son
isolement ont très vite mis en évidence l’extrême
intérêt des nouvelles possibilités. Des pays
du Nord de l’Europe et de l’Amérique sont dans ce cas
et ont un taux d’intégration d’Internet similaire.
Il y a des pays où la plupart
des "décideurs" ne changent que sur la base
de modèles établis, dûment référencés,
sans lesquels tout changement est suspect.
C’est avec l’établissement de
modèles et méthodes de référence
que les usages se développeront massivement en France.
Pour cela il faudra quitter bien des idées courantes mais
fausses pour une véritable réflexion sur les usages
c’est-à-dire les "pratiques habituelles" qui
sont à développer dans tous les domaines de la
vie personnelle, sociale ou professionnelle et celle des institutions,
organisations, collectivités ou associations.
L’Institut Cohérences à
ébauché une théorie des usages qui permet
de mieux définir les chantiers à entreprendre.
Elle est assortie d’une ingénierie du développement
des usages d’Internet capable d’intégrer tous les aspects
socioprofessionnels, les conceptions avancées nécessaires
et utiliser au mieux les technologies disponibles.
1) Internet un révélateur
et un vecteur de la mutation
2) La relation, clé du phénomène
Internet.
3) Les espaces virtuels lieux de tous
les usages.
4) Types d’espaces et types d’usages
5) La conception et le développement
des usages
6) L’évolution des usages
7) Pour sortir des fausses pistes
Eclairages annexes
1 - Caractéristiques de la mutation
2 - Internet : révélateur, vecteur et moteur de
la mutation
3 - Internet la trame des relations
4 - Les espaces virtuels
1) Internet un révélateur
et un vecteur de la mutation
Internet participe à un mouvement
de civilisation dont l’enjeu est une mutation. Cette mutation
(seuil de maturescence, âge du sens et des communautés
de sens) est difficile à interpréter du fait de
l’obsolescence des modèles d’analyse antérieurs.
Cependant Internet en est un révélateur puissant
et aussi le vecteur de ces changements. Les usages pertinents
d’Internet sont ceux qui sont cohérents avec ce mouvement
de civilisation. Les autres, ceux dont on parle le plus, sont
souvent voués à l’échec ou restent encore
mineurs et incomplets.
On ne peut comprendre le phénomène
Internet et le développement potentiel des usages majeurs
si on ne comprend pas le sens
de la mutation.
2) La relation, clé du phénomène
Internet.
L’intérêt fondamental d’Internet
c’est de favoriser les initiatives consistant à établir
des relations de proximité à distance c’est
à dire des relations humaines utiles et efficaces. Les
références à l’information (société
de l’information) et à la communication multimédia
ne pointent pas l’essentiel mais l’accessoire. Les technologies
sont ainsi des moyens nouveaux qui ouvrent des possibilités
de plus en plus larges pour cet enjeu essentiel : la relation.
Les développements technologiques significatifs sont eux-mêmes
conditionnés par cette tendance de civilisation. On devrait
parler plus justement de nouvelles technologies de la relation
NTR dans la mesure aussi ou elles interviennent dans de nouvelles
configurations des relations humaines, véritables terrains
de la mutation, en particulier en ce qui concerne les groupes
ou communautés humaines.
Caractéristiques des facteurs
de développement d’Internet
- "l’initiative" et non la
passivité
- "la relation" plus que l’information et la communication
qui n’en sont que des moyens accessoires
- "la proximité" qui permet l’établissement
de liens étroits pour la vie et les activités collectives,ces
liens étant sur le fond des liens de Sens.
- "à distance", ce qui permet une ouverture
sur le monde inégalée sans avoir à se déplacer,
permettant des modes relationnels et des rassemblements nouveaux.
(voir pour la question des relations : la
cité intérieure )
3) Les espaces virtuels lieux de tous
les usages.
Pour penser Internet, son intérêt
et ses usages, il faut intégrer l’idée "d’espace
virtuel". Internet permet de développer toutes sortes
d’activités humaines et de situations qui forment ensemble
tout un monde que l’on peut qualifier de virtuel. Il est cependant
bien réel mais accessible seulement par le biais d’un
ordinateur connecté. Cet univers a ses propriétés
et ses lois. C’est celui dans lequel "naviguent" les
internautes et dans lequel il faut s’installer pour y participer
et développer ces activités. Ce "nouveau monde"
est une extension du monde habituel grâce aux possibilités
relationnelles nouvelles qu’il offre.
Les mondes virtuels sont les espaces des
communautés et des activités humaines dont le développement
est le véritable sens de la mondialisation, articulant
les mondes des communautés et groupes humains entre eux
et avec le Monde de l’humanité entière.
Les usages d’Internet sont inconcevables
en dehors des espaces ou mondes virtuels qui les abritent dont
ils sont indissociables. ( voir pour le concept
de virtuel )
4) Types d’espaces et types d’usages
Pour comprendre ce monde virtuel et savoir
quels types de projets et d’usages on peut y développer
il y a trois types d’espaces virtuels à considérer.
41 - L’espace public ou cyberspace
Il s’agit de l’espace constitué
par le réseau mondial et construit par ceux qui
l’investissent. Localement le projet qui s’y rattache c’est de
développer l’accès à cet espace public.
Pour cela il y a deux types d’actions :
- développer les moyens techniques d’accès au réseau
planétaire - infrastructures, connexions, postes d’accès
(PC), outils, ...
- développer l’appropriation et la familiarisation des
différents publics au maniement des moyens d’accès,
aux utilités et aux usages.
Pour cela c’est à une stratégie
macro pédagogique qu’il faut faire appel basée
sur l’évolution culturelle et le changement dans une population
importante. (cf. méthodologies développées
par l’Institut Cohérences)
42 - Les espaces virtuels communautaires.
Dans l’espace public existent des sites
qui sont des lieux virtuels où se rassemblent des "communautés
virtuelles" constituant toute une trame de relations
autour d’enjeux et d’objets d’intérêt communs. Chaque
communauté peut abriter d’autres communautés ou
participer à des communautés plus larges.
Le modèle le plus pertinent pour
penser le développement de tels sites est celui de la
cité. La cité est constituée à partir
d’une fondation initiale par le développement volontariste
d’une urbanité et d’une sorte d’urbanisme et par le développement
spontané du foisonnement d’initiatives de ceux qui l’habitent.
La dynamique et le développement de l’espace communautaire
doivent alors faire l’objet d’une "gouvernance" (animation,
pilotage, participation) selon les modalités et règles
culturelles propres à chaque communauté. Il s’y
développe aussi toutes sortes d’activités (cf.
espaces virtuels dédiés).
Les espaces communautaires sont créés
à partir de communautés existantes (collectivités
territoriales, communes, associations, groupements, réseaux,
etc...) ou autour d’une entité ou d’un objet d’intérêt
et d’affinité particulière.
Une méthodologie générale
de développement de communautés virtuelles, dérivée
de l’ingénierie des cohérences humaines, intègre
la question des dynamiques humaines avec la construction de l’espace
virtuel communautaire sur Internet.
43 - Les espaces virtuels d’activités
Ce sont des espaces dédiés
à un projet, un objectif, une réalisation, un service
auquel participent différentes personnes ou entités.
Leur caractéristique c’est d’être
voués à la mise en oeuvre d’un processus auquel
participent les acteurs concernés. Exemple : processus
commercial, processus pédagogique, processus de gestion,
de concertation, etc... C’est autour de ce processus et de son
pilotage (télémanagement) que ces espaces virtuels
doivent être architecturés pour que fonctionnent
les rôles, les coopérations, les métiers
qui y concourent. Des espaces virtuels d’activité peuvent
être complexes et comporter toute une architecture d’espaces
d’activités. De même ils peuvent être intégrés
à des espaces virtuels communautaires.
La clé de ce type d’usage est
la construction d’un espace virtuel collectif autour d’un processus
humain utilisant des moyens techniques et non d’un simple processus
technique de traitement de l’information comme dans une approche
informatique traditionnelle.
5) La conception et le développement
des usages
On distinguera trois sortes d’usages (
exemples
) :
- Les usages élémentaires
centrés sur l’utilisation des outils et leur maniement.
Il s’agit de l’expérimentation des
outils de base (mail, navigation sur le web, téléchargement
de fichiers, chat, forum, irc, messagerie instantanée,
radio et vidéo streaming, moteurs de recherche, distributions
d’informations, listes de diffusion, web cam, asp, créations
de pages web....).
On peut y placer les usages primaires courants
d’Internet et un foisonnement d’expériences pionnières
qui sont nécessaires à son appropriation par le
plus grand nombre et à l’extension de l’espace public
virtuel. Ils représentent l’essentiel des usages actuels.
Sur le plan économique, ces usages
ne peuvent constituer une économie stable (on le voit
bien) et leur développement pourrait relever d’un service
public universel (gratuité)
L’appropriation collective des usages
élémentaires d’Internet relève d’une stratégie
macropédagogique construite sur la base des spécificités
culturelles, toujours différentes, et du stade de développement
de la collectivité.
- Les usages communautaires centrés
sur la vie collective.
Il s’agit de la formation et du développement
de communautés virtuelles ou de l’extensions dans l’espace
virtuel de communautés préexistantes. Ces usages
touchent à l’identité collective, au dynamisme,
aux moments forts de la vie en commun, aux régulations,
à la participation citoyenne, à la concertation,
à la gouvernance, à l’animation, aux activités
et à tous les aspects de la vie collective des communautés
et aussi leur interrelation.
Ils relèvent des questions de cohérences
et de dynamiques humaines dont l’espace virtuel commun (monde
propre) est le vecteur en même temps que le cadre.
Ces espaces communautaires virtuels sont
établis sur des sites Web conçus selon la métaphore
de la cité et de ses différentes fonctions inhérentes
à toutes les communautés humaines mais dépendant
de leur culture propre.
Ces usages relèvent d’une économie
communautaire, publique ou privée, avec ses règles
et ses valeurs spécifiques. Ils participent aussi d’une
nouvelle conception de la vie communautaire concomitante au post
individualisme pour les comportements et à la mondialisation
pour l’ouverture au monde. Ils correspondent aussi à l’émergence
d’une logique de projet et à celle de communautés
de devenir, de valeurs, ou d’objectifs et sont construits sur
le principe des liens de concourance.
La méthodologie de conception
et de création de tels espaces communautaires s’appuie
sur une analyse de cohérence culturelle, l’élucidation
d’une vocation communautaire, la conception d’un espace virtuel
initial et des processus de son appropriation collective en même
temps que des rôles, du pilotage et des dynamiques humaines
de rassemblement et de mobilisation. voir aussi ( territoires
)
- Les usages économiques et professionnels.
Ils doivent être systématiquement
établis sur un espace virtuel d’activité dédié,
construit autour d’un processus (humain) de production, rassemblant
un collectif de travail, assorti d’une méthode de management
et ouvert, souvent, à l’accès d’une clientèle.
Les usages économiques types principaux sont :
- la téléformation
plates-formes macropédagogiques, bases de connaissances
Les concepts d’espaces macropédagogiques, et de parcours
différenciés mobilisants une grande diversité
de moments pédagogiques sont les clés d’une approche
très nouvelle. Des bases de connaissances peuvent être
conçues sur des concepts similaires, prévoyant
des parcours permettant les appropriations nécessaires
à des usages particuliers.
- le télécommerce
- sous ses différentes formes
Une des activités emblématique d’Internet qui refonde
des pratiques nouvelles du commerce et de son environnement professionnel
et logistique.
- le télémanagement
- des équipes, des projets, des organisations
Le chaînon manquant des usages en entreprise et dans les
organisations, qui touche à la conception des structures
(virtuelles), à la conduite des équipes (à
distance), et à l’organisation du travail collectif (processus
de concourance). Il s’agit donc de développer un management
approprié, condition de la maîtrise des migrations
sur Internet et des bénéfices à en attendre.
Le télétravail en est une conséquence mais
n’est pas en général un but en soi.
- les téléservices
- publics ou privés, internes ou externes
C’est une grande partie des activités humaines qui est
en question sachant qu’un service doit être conçu
dans une "relation de service" dont l’exercice d’un
métier est le mode professionnel majeur à la différence
de conception "mécaniques" et "distributives"
(distributeurs automatiques) incohérentes avec le sens
de cette mutation là.
- la téléproduction
- pilotage d’activités matérielles
à distance.
Téléprésence, interventions personnelles
dans les situations collectives, supposent quelques fois le maniement
à distance de processus matériels qu’Internet permettra
de plus en plus. Dès lors que l’on ne les considère
pas comme de simples télécommande d’automatismes
mais comme de véritables interventions à distance
on est bien dans le sens de la mutation.
- la télégestion, utilisation partagée de modèles
virtuels de gestion
L’appréhension des situations par un collectif qui a à
en assurer la maîtrise passe par une "modélisation
symbolique", usage de modèles ou métaphores
virtuelles, où des équipes entières peuvent
participer aux évaluations et aux pilotages. Internet
ouvrira de ce fait un champ tout à fait nouveau à
la télégestion et aux métiers en rapport
avec la gestion.
L’économie des "activités
virtuelles" est de type classique et se justifie notamment
par la réduction des coûts et l’extension des possibilités
d’organisation et d’accès aux clientèles concernées.
Ces usages s’accompagnent toujours d’une
mutation des pratiques et exigent un plus haut niveau de maîtrise
professionnelle ce qui réclament une méthodologie
relevant de l’analyse stratégique et de la conduite du
changement avant même d’aborder l’architecture des espaces virtuels et leur management.
( voir
pour le management par le sens )
6) L’évolution des usages
Les progrès d’Internet s’évaluent
à partir de critères significatifs de la mutation.
L’échelle d’évaluation des technologies est donc
définie par la richesse des possibilités relationnelles
offertes. On peut alors distinguer trois générations
qui auront des incidences pour chacun des types d’usages.
La première génération est limitée par les technologies liées
aux débits de base courants, réduisant la relation
aux vecteurs du texte, de l’image et de quelques animations.
Heureusement, la diversité des modes de communication
permet malgré tout une certaine richesse de relation,
suffisante en tout cas pour la plupart des usages élémentaires
et même pour amorcer le développement des usages
majeurs (communautaires et économiques).
La seconde génération, dite des "hauts débits", ouvre
à une plus grande fluidité relationnelle par la
voix et l’image notamment. Les usages élémentaires
en feront l’expérience en intégrant les possibilités
de la téléphonie mobile. Ce sont les usages majeurs
qui commenceront à y prendre leur véritable dimension.
La troisième génération (très hauts débits) ouvrira à
la construction de réalités virtuelles relationnelles
permettant d’édifier une véritable civilisation
du virtuel avec un développement, encore insoupçonné
pour beaucoup, des usages et des pratiques humaines.
C’est à ce stade que la mutation
de civilisation commencera à prendre toute sa consistance,
bouleversant tout le champ des relations humaines et des structures
de la vie collective dans tous les domaines, du politique à
l’économique ou au pédagogique, celui des institutions
et des organisations et plus généralement des modes
d’organisation de la vie collective et de l’occupation des territoires.
7) Pour sortir des fausses pistes
Les grandes orientations des logiques informatiques
(affaire de spécialistes) ou médiatiques ( passives
) traditionnelles ne correspondent pas à la logique de
développement d’Internet dans la mutation (active et relationnelle
). Aussi les projets qui en émanent sont souvent inappropriés
et voués à l’échec dans ce contexte là,
même à grande échelle on le voit bien. Par
exemple la recherche de services ( distributions ) et de contenus
( pour remplir quels contenants ? ) salvateurs en est un symptôme récurent. Il règne il est vrai dans le discours
public et les idées reçues une grande confusion
des repères. Entre les NTIC, le numérique, le multimédia,
la téléphonie mobile, les multiples technologies
associées, les débits les protocoles et les canaux
de télécommunication, la société
de l’information, la société du savoir, le télétravail...
il est difficile de dégager le Sens de la mutation et
donc celui des usages significatifs d’Internet.
La théorie des usages ouvre au contraire
des voies encore trop peu explorées faute d’une compréhension
claire du rôle d’Internet dans la mutation. Malgré
tout, des centaines de millions de personnes y répondent
déjà intuitivement malgré les obstacles
en tous genres et une information publique souvent plus dissuasive
que pédagogique. Cependant les disciplines nécessaires
n’ont pas été encore suffisamment mobilisées.
Cette conception des usages est maintenant
de nature à réaliser les promesses d’une mutation
vers une société plus humaine, plus ouverte, plus
riche et plus efficace. Concrètement elle se traduit par
des conceptions et des méthodes opérationnelles
qui justifient de nouveaux investissements et la concentration
d’efforts trop souvent dispersés et dilapidés lorsque
l’accessoire est pris pour l’essentiel.
Eclairages annexes
1 - CARACTERISTIQUES DE LA MUTATION
2 - INTERNET : RÉVÉLATEUR, VECTEUR ET MOTEUR DE
LA MUTATION
3 - INTERNET LA TRAME DES RELATIONS
4 - LES ESPACES VIRTUELS
1 - CARACTERISTIQUES DE LA MUTATION
La mutation dans tous ses états
- Le franchissement d’un seuil d’évolution
humaine et de civilisation
- Le seuil de maturescence - accès
à un autre niveau de maturité, personnelle et collective
plus autonome.
- Passage de l’indépendance participative
(l’acteur et le système) à l’autonomie responsable
(post-individualisme), de la normalisation à la personnalisation.
- De l’âge de la Raison et des représentations
à l’âge du Sens et du discernement.
- De l’humanisme idéalisé
à l’humanité réelle
- Dépassement de l’ère scientifique
du savoir à l’ère de la connaissance et de l’intelligence
symbolique
- Entrée dans l’ère du virtuel
(l’âge d’homme) et de l’accomplissement des "vertus"
ou virtualités humaines.
- La mondialisation à la fois globale
et locale - reconnaissance de l’unité et de la diversité
des cultures humaines et des personnalités individuelles
et collectives
- Entrée dans l’âge des communautés
de Sens, de devenir, de projet - communautés virtuelles
aux vertus partagées.
- L’âge des concourances au bien
commun, des valeurs communes et du service.
- L’âge de l’esprit et des consensus,
communautés de Sens et d’esprit.
- L’âge des relations de Sens, de
la communication intégrale au delà de la communication
des signes et de la transmission des signaux.
Relativisations
- Chaque être humain, groupe ou communauté
est concerné par tous les âges antérieurs,
chacun à son niveau et en chaque domaine d’existence.
- Les régressions sont toujours
possibles
- L’âge du Sens intègre et
accompli tous les précédents et n’en supprime pas
les apports.
- L’âge du Sens n’est pas celui de
l’angélisme l’homme y étant plus clairement et
plus profondément aux prises avec tous les Sens humain
quelquefois exacerbés.
- Comme tout progrès il réclame
un niveau d’exigence et de maîtrise auquel beaucoup tournent
le dos.
Phénomènes de passage
La crise des représentations
- La perte d’efficience des modèles
et représentations classiques dans la maîtrise des
affaires humaines (individus, entreprises, sociétés...)
- Défaillance de la Raison dans
son ambition de maîtrise et de valeur suprême.
- La fuite en avant dans la prolifération
des représentations vaines (images, modèles, règles,
procédures...) et leur maniement abusif.
- La crispation sur des représentations
de référence, chacun les siennes - conservation
des idéologies.
- le rejet régressif des représentations
et de la Raison, de la réflexion et de la complexité
soit dans le factuel à courte vue, soit dans l’archaïque
retrouvé.
La crise de Sens
- Confrontation à une multiplicité
de repères et à la liberté et la solitude
des choix personnels et collectifs devenus nécessaires.
- Ebranlement des grands Sens traditionnels
:
- défaillance des puissances traditionnelles, émergences
de nouvelles puissances incontrôlées
- défaillance de l’idéalisme rationaliste et ses
vertus dans un monde en plein renouvellement
- Emergence de grands Sens paradigmatiques
- l’antihumanisme radical séduisant et irresponsable -
prévalence des modèles systémiques à
prétention naturalistes (le modèle pris pour la
réalité) - développement de l’hédonisme
victimaire et de l’antihumanisme théorique et pratique,
du scientisme généralisé, de la pensée
unique - évacuation du principe d’humanité et dénonciation
du progrès et des uvres humaines.
- l’humanisme radical qui fait du Sens (esprit) le principe d’humanité
et du principe d’humanité la source de toute expérience
et de toutes réalités et réalisations humaines
partagées ainsi que le cur organisateur et moteur de toutes
les affaires humaines.
- Exigence du discernement pour développer
l’autonomie et la maîtrise responsable en référence
au bien commun, celui de chaque communauté et de la communauté
humaine entière.
2 - INTERNET : RÉVÉLATEUR,
VECTEUR ET MOTEUR DE LA MUTATION
1) Le Web (la toile) a été
le déclencheur d’un mouvement mondial de participation
à un monde nouveau où chacun peut entrer en relation
avec chacun, indépendamment de la distance, à son
initiative et selon sa créativité. C’est un phénomène
sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
2) Le monde virtuel (cyberspace) est investi
progressivement par toutes les affaires humaines qui se "trament"
au fur et à mesure que se tisse la toile des relations
inter humaines.
3) Sont remises en question toutes les
problématiques de la civilisation humaine, le politique,
l’économie, l’éducation, le droit, le commerce,
les services, les structures, les communautés humaines,
les cultures, les pratiques... Ces remises en question sont confrontées
au dépassement de l’âge des représentations
et de la conservation des modèles classiques. De là
par exemple la "nouvelle" économie ou les e-quelque
chose.
4) Le monde qui commence à se déployer
dans l’espace virtuel est un monde réalisé par
l’homme à partir de la coalition des initiatives des personnes
et en second lieu des communautés de personnes réunies
par le Sens qu’elles partagent.
5) Le développement de ce monde
sur Internet devient une aventure de civilisation bien plus vaste
que la création de l’imprimerie.
6) C’est à ce titre que intuitivement
les pouvoirs publics et les individus s’investissent dans cette
aventure où les rejoignent progressivement entreprises
et institutions.
7) Internet est bien sur le révélateur
d’une mutation du côté de l’édification d’un
nouveau monde, extension du monde habituel qui se révèle
d’ailleurs lui aussi, bien souvent, virtuel.
8) Internet est un vecteur majeur de la
mutation. En effet, c’est en s’engageant dans le développement
des usages d’Internet que la mutation se réalise. Le changement
des principes, des méthodes, des structures, basé
sur les enjeux de la mutation y participe.
9) Internet est le moteur de la mutation
en ce Sens que le développement des activités humaines
sur Internet devient le projet mobilisateur que les deux décennies
précédentes recherchaient vainement. C’est du côté
d’une mutation que s’est dévoilée la réponse.
3 - INTERNET LA TRAME DES RELATIONS
1) L’information et la communication, s’ils
correspondent à un apport d’Internet ne sont pas la clé
du phénomène de civilisation mais ses accessoires.
2) Internet ouvre un champ nouveau à
l’établissement de relations à distance et des
relations de proximité suffisamment denses pour tisser
la toile des liens communautaires et celles des activités
collectives.
3) Les relations humaines empruntent différents
vecteurs : affectivité, interaction matérielle,
médiations mentales mais ce sont toujours, au fond, des
relations de Sens. La multimédiation d’Internet offre
la possibilité d’établir des relations de Sens
malgré la distance physique.
4) Les relations inter humaines sont toujours
inter personnelles mais toujours incluse dans un espace communautaire
et un monde partagé (culture) sans lesquelles elles ne
pourraient exister. Internet ouvre des espaces virtuels propices
à l’émergence communautaire et aux mondes virtuels,
conditions de toute pérennité et de toute efficacité
relationnelle.
5) Le jeu des relations se traduit par
la constitution et la dynamique de communautés de Sens,
par la formation d’équipes, d’associations, de territoires,
par la fidélisation, les liens sociaux, les liens de concourance,
de service, d’engagement mutuel, etc... Ce sont donc là
les enjeux des situations relationnelles développées
sur Internet.
6) Internet exige une meilleure maîtrise
des phénomènes relationnels que les rituels habituels
dont on a souvent perdu le Sens.
7) Les usages d’Internet réclament
une connaissance plus avancée des phénomènes
relationnels et aussi des méthodes de pilotage plus exigeantes,
s’adressant à des personnes et des communautés
plus autonomes et responsables (télé management,
gouvernance, ingénierie humaine).
8) Les nouvelles technologies de l’information
et de la communication ne sont que les moyens du tissage des
"relations de proximité à distance" où
la convergence des initiatives développe les affaires
humaines dans le cyberspace.
9) Le développement de ces technologies
doit être évalué par la facilité de
création d’espaces virtuels relationnels dédiés
aux affaires humaines, plus que par la constitution de mécanismes
ou d’automatismes souvent recherchés par l’informatique
traditionnelle.
4 - LES ESPACES VIRTUELS
1) L’accès à la compréhension
du phénomène Internet, à l’initiative, à
la créativité pour l’invention des usages et aux
bénéfices qui en découlent dépendent
de la capacité d’imaginer l’espace virtuel.
2) L’accès à la participation
aux espaces virtuels se fait principalement par un ordinateur
et par les outils (logiciels) de maniement des fonctions disponibles
(navigation, recherche, courrier, messagerie instantanée,
chat, forums, téléchargement de fichiers, etc...).
Ils permettent d’établir des relations et de gérer
les communications et informations accessoires.
3) Un espace virtuel est le champ des relations
d’un groupe ou communauté virtuelle dans lequel sont partagés
des enjeux ou des activités communes avec les rôles
et les accessoires qui vont avec (information, communication,
images, fonctions, etc...).
4) En tant qu’espace relationnel où
se jouent des enjeux collectifs, l’espace virtuel est un espace
de virtualités humaines. Il vit, existe et se développe
par le jeu des intentions de ceux qui y participent selon le
Sens de leur investissement. Le substrat technique ne constitue
pas l’espace virtuel mais facilite sa création.
5) Les espaces virtuels sont identifiables
en général par une adresse (U.R.L.) qui renvoie
à un site Web de référence. Cependant un
espace virtuel ne se limite pas forcément à un
site Web mais englobe tout l’univers de relations partagées
par une communauté virtuelle.
6) Un espace virtuel n’existe qu’autant
qu’il est imaginé par ceux qui le constituent (imaginaire
collectif). C’est autour des enjeux ou d’une activité
commune qu’un tel imaginaire se développe aidé
et facilité par les échanges et les accessoires
mis en commun (ex. penser à un jeu de rôle ou à
l’imaginaire partagé par un groupe fortement investi dans
une aventure collective ou simplement une activité commune).
7) Le terme de virtuel a pour racine indo
européenne WIR qui renvoie essentiellement à la
détermination de la volonté humaine que l’on retrouve
dans vertu, courage, valeur, virtuose, virilité et à
la racine des termes anglo saxons world et welt.
C’est pour cela que l’on peut dire qu’un
espace virtuel réalise des virtualités humaines
par le jeu de la convergence des intentions partagées
(ConSensus).
8) Les espaces virtuels ne sont pas l’exclusivité
d’Internet mais tout ce qui se réalise sur Internet de
significatif passe par la création d’espaces virtuels.