Hier matin, un document était pas mal échangé sur Twitter. Normal me direz-vous, car il cause de… Twitter! Et plus particulièrement, propose t-il une cartographie des 140 comptes influents. Son originalité, outre le fameux chiffre “140″, est pointée par Mashable.com : partir d’une sorte de théorie du big bang, dont le point de départ serait la naissance du réseau. Ok, pas idiot : sauf qu’on y lit essentiellement que les comptes les plus influents sont américains, partant des fondateurs (eux-mêmes américains), avec pas mal de marques (personnelles ou d’entreprises) aussi américaines… Vous m’avez suivi : c’est assez géo-centré.

Dernière "carto", produite par l'agence InformationArchitects.jp
Découvreurs experts, découvreurs express
L’essentiel est ailleurs. Et cela a commencé en fait… dès le 15ème siècle. Faire la carte d’un Nouveau Monde, c’est aussi marquer le territoire, espérer laisser trace pour la postérité. Ca complète le planter de drapeau et les cadeaux aux autochtones. Je vous l’accorde, à l’ère du numérique, ceci est relatif et peut changer la semaine suivante, voir dans la journée même… Mais voyez en 1492 : Colomb a touché l’Amérique? Oui, mais c’est Amerigo Vespucci qui a laissé trace de son nom sur les cartes, jusqu’à ce que le territoire s’appelle bien “Amériques” , et non pas “Colombie” (ce qui va se faire ailleurs, un peu plus au sud)… L’explication détaillée montre combien le travail du géographe/cartographe est un vrai pouvoir, un marqueur pour l’Histoire.
Celui qui produit la carte en 2010 cherche le même type de cercle vertueux : se faire connaître, asseoir son expertise, être cité, marqué quelque part, etc. La différence d’avec le 15ème siècle est qu’aujourd’hui le cartographe est aussi un navigateur, que le planteur de drapeau agit aussi comme émetteur d’expertise… Il y a eu des précédents d’ailleurs, plus ou moins essentiels :
- Brian Solis en mai 2009 et son “Twitterverse” (orienté services web);
- Heny Michel en juin 2009 et sa “subjective french Twittermap“;
- La Netscouade en juin 2009 (et son “plan de situation de la twittosphère média“);
- etc, etc, il suffit par exemple de taper “cartographie + réseaux sociaux” dans Google Images, pour voir des productions de tout ordre…
Et ce n’est pas fini : d’autres cartes surgiront, s’appuyant sur le retour des infographies, le buzz, la 3D, de nouveaux réseaux sociaux, qui sait ce que l’avenir nous réserve. Ce qui me fait dire qu’on devrait inventer prochainement la “méta-carte” : une cartographie des cartographes du web et des réseaux sociaux! Ou alors, plus pratique, un service optionnel de Google Maps, qui permettrait de se repérer dans la carte mondiale des réseaux sociaux. Avec fonction “stream view”, pour être injecté dans les flux de discussion en temps réel… ou y combiner SecondLife tiens, pour que ça serve (enfin) à quelque chose. Essentiel non?
Pour prolonger : parcourir la note de Wikipédia sur la cartographie, et la fiche métier des cartographes;
SOURCE = http://blog.viadeo.com/fr/pourquoi-cartographier-les-reseaux-sociaux/2010/05/26/