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Communautés 2.0
Après s’être alarmé pour la planète et avoir inclus l’écologie et le développement durable dans le champ de responsabilité des marques, une mutation s’opère dans la manière d’appréhender l’innovation, le marketing, la communication, les média et la création. Les marques commencent à étendre leur champ de responsabilité à la sphère sociale.
Ce mouvement est mû par l’apparition d’éléments nouveaux qu’il nous faut désormais prendre en compte dans l’approche stratégique de nos disciplines (voir premiere partie ci dessous).
- Après avoir redonné un sens à la consommation via l’accomplissement personnel, la nouveauté c’est de recontextualiser la consommation dans un parcours de vie, et de se mettre au service de la réalisation des projets de chacun : le développement approprié
- Les affaires humaines sont plus que jamais communautaires. On observe l’émergence de nouvelles communautés de Sens et de projet qui fonctionnent de manière ouverte, autonome et démocratique : la démocratie communautaire
- Les NTIC permettent, facilitent et accélèrent l’apparition et le développement des communautés : Le web comme toile transactionnelle inter humaine
Il se passe donc beaucoup de choses autour de nous, certaines personnes proposent des solutions concrètes pour réinventer le système… Il nous faut évoluer vers une nouvelle approche des affaires humaines.
Les 3 axes ayant guidé notre réflexion de groupe (partie 1
- Quelle est la nouvelle vision des personnes qui remettent l’homme au centre de l’économie, du marketing, de la création, des médias et de toutes les affaires humaines ?
- Qu’est-ce qui réunit les nouvelles communautés humaines ? Qu’y a-t-il à l’origine de ces « communions humaines » ? Des valeurs ? des projets ? Pourquoi agissent ils (agissons nous) ensemble ? Quelles coopérations se mettent en place, comment ?etc.
- En quoi les nouvelles technologies modifient-elles la constitution et le fonctionnement de ces nouvelles communautés humaines ?
Une exigence : des exemples concrets et menés a bien par des marques (partie 2, 3, 4, 5, 6)
- Entreprise 2.0
- Marketing 2.0
- Création 2.0
- Média 2.0
- Communication 2.0
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Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Alexandre a un parcours plutôt classe : il est diplômé d'une grande école de commerce parisienne, après avoir effectué un parcours universitaire et scolaire à l'étranger. Son CV a de la gueule et c'est une mince consolation. Sa vie professionnelle l'ennuie terriblement (il n'en voit pas le bout).
Alors qu'il méprise la comptabilité, il a travaillé trois ans à la direction financière d'un groupe de luxe suisse. Il vient de quitter son poste, pour faire « à peu près la même chose » en France.
Alors que fin 2009, le taux de chômage des moins de 30 ans était de 17,3%, de nombreux trentenaires surdiplômés, qui ont décroché un contrat indéterminé, n'arrivent pas à s'en réjouir. Enfants gâtés ? Alexandre, 30 ans, n'a pas l'air d'être difficile. Pourtant, les postes qu'il occupe le lassent. Il a appris à tuer le temps :
« Je suis un forum américain depuis bientôt six ans, où les mecs balancent leurs videos Youtube. La sérendipité guide mes parcours wikipédiesques. »
Des bandes de potes s'envoient au moins cent mails par jour, articles ou vidéos « lol » (cet article fera peut-être l'objet d'un mail). Ils sont des Adrien Deume à l'heure du web, vivent d'eau fraîche et de procrastination, et ne travaillent qu'une fois au pied du mur. Diagnostic ? Ils se sont trompés de métier :
« Pendant mes études, j'ai suivi les modes, audit et banques, et ai mis du temps avant de me défaire de ce comportement panurgien. »
De nombreux jeunes Français soignent donc leurs CV, comme des nouveaux-nés. Il faut enchaîner Bac S, prépa, grandes écoles. Rafaël Vivier, fondateur de Wit-Associés, un cabinet de chasseurs de tête, voit tous les jours défiler des victimes de la trilogie infernale. Ils officient dans le conseil, le droit, l'audit, la gestion, le marketing ou la finance, et sont en quête de sens et de sensations.
« Certains se demandent pourquoi ils travaillent toute la journée, comme des acharnés, pour faire bouger un cours de Bourse de un euro dans la journée », dit Rafaël Vivier. Les futurs « néo-ruraux » veulent tout plaquer pour aller élever les moutons dans l'Eure, d'autres rêvent de devenir barman dans le Sud, confectionneuse de colliers et de sacs dans le Marais ou commissaire de police.
Alexandre, lui, aurait aimé être batteur, « parce que j'aime l'instrument, c'est tout. Et vivre comme artiste c'est quand même autre chose… ».
Ce syndrome « J'aurais voulu être un artiste » qu'on nommera « Plamondo » est très répandu chez ces trentenaires. Céline, directrice de clientèle dans la grande conso, 33 ans, « coincée entre le client et le créatif », « passe-plat inutile dans un secteur insensé », est devenue actrice. Cela lui a permis de « se rassembler », mais elle gagne très peu d'argent.
Enfin, il y a ceux qui veulent être « utiles ». Ils rêvent de bosser dans le paramédical, l'entrepreneuriat social et les ONG. C'est le cas de Marie qui a lâché son poste dans l'immobilier pour reprendre des études de psycho. Sur les bancs de la fac, elle s'est fait deux autres copines trentenaires, en reconversion elles aussi. Le chasseur de tête Rafaël Vivier :
« Depuis la crise, je trouve que les jeunes ont plus d'audace. Ils hésitent moins à se lancer. Mais, plus ils gagnent d'argent plus c'est dur de bouger. Entre la prime de 50 000 euros et l'épanouissement personnel, ils ont du mal à choisir. »
La plupart d'entre eux n'osent pas tout plaquer. Ils essaient de se « construire » en-dehors de leur boulot. Enchaînent les concerts, les livres et les dons aux associations caritatives.
« Ah, pauvres jeunes, c'est terrible ce qui leur arrive », se dira peut-être le lecteur à ce point… « Je n'arrive pas à savoir si nous subissons beaucoup ou si nous ne supportons rien ? », se demande Claire.
Ces trentenaires sont en effet des petites bêtes très sensibles, qui ont tendance à ne rien supporter. Enfants de la génération Y, la moindre contrariété les mine. Ils ne supportent pas bien les ordres et veulent des chefs doux et maternants.
Sandra Gaviria trouve aussi qu'ils ont tendance à se plaindre avec emphase :
« Ils ont conscience de leurs difficultés et n'arrête pas de l'exprimer. Ils se sentent autorisés à se plaindre, ce qui est bien, mais cela a des limites. Le pessimisme va loin. »
Car ce n'est ni la première génération, ni la dernière à être désabusée par le marché du travail. La solution intemporelle à la déprime professionnelle : tomber amoureux, comme l'exprime le héros d'« Un monde sans pitié », d'Eric Rochant, dans le générique du film.
Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Zygmunt Bauman est l'un des sociologues actuels les plus influents. Sa voix nous vient de
loin. Né en 1925, ce Juif polonais d'origine modeste a échappé aux camps de concentration en
fuyant en URSS, lors de l'offensive allemande de 1939. Il acquiert pendant la guerre le grade
d'officier de l'armée rouge, statut qui lui vaut d'initier des études de sociologie à son retour en
Pologne, au lendemain de la guerre.
Devenu professeur à l'université de Varsovie, il y acquiert une réputation internationale.
Celle-ci ne le met pas à l'abri : une purge antisémite le contraint à abandonner sa chaire et à
quitter la Pologne, en 1968.
Au Royaume-Uni, où il a élu domicile en 1972, les écrits de Z. Bauman ont aujourd'hui autant
de résonance que ceux d'un Anthony Giddens, avec lequel il entretient autant d'affinités que
de différences. Il partage avec lui l'idée que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de
la modernité. Celle-ci avait fait les choses à moitié. Non seulement elle n'est pas venue à bout
des institutions qui enserraient les devenirs individuels mais elle en a créé de nouvelles
(l'entreprise, la bureaucratie, les classes sociales).
La « seconde modernité » ou, selon l'expression de Z. Bauman, la « modernité liquide », a
quant à elle mis à bas ce qui restait. Les individus sont désormais libres de se définir en toute
circonstances. Rejoignant sur ce point l'analyse d'A. Giddens, Z. Bauman modère
l'enthousiasme de ce dernier quant aux vertus de cette évolution. Critique de la « première
modernité » ? Modernité et Holocauste (1986) analyse les camps de concentration comme
une forme d'accomplissement de la société moderne, de sa bureaucratie et de ses
technologies ?, il l'est aussi de la seconde.
Livre après livre, Z. Bauman n'a de cesse de recenser les dégâts de nos « sociétés
individualisées ». A ses yeux, celles-ci vont de pair avec une extrême précarisation des liens,
qu'ils soient intimes ou sociaux. L'approfondissement de la modernité est aussi son
dévoiement, l'exaltation de l'autonomie ou de la responsabilité individuelle mettant chacun en
demeure de résoudre des problèmes qui n'ont d'autres solutions que collectives.
Pourquoi la « liquidité » vous semble-t-elle une bonne métaphore de la société
actuelle ?
Contrairement aux corps solides, les liquides ne peuvent pas conserver leur forme lorsqu'ils
sont pressés ou poussés par une force extérieure, aussi mineure soit-elle. Les liens entre leurs
particules sont trop faibles pour résister... Et ceci est précisément le trait le plus frappant du
type de cohabitation humaine caractéristique de la « modernité liquide ».
D'où la métaphore. Les liens humains sont véritablement fragiles et, dans une situation de
changement constant, on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils demeurent indemnes. Se projeter à
long terme est un exercice difficile et peut de surcroît s'avérer périlleux, dès lors que l'on
craint que les engagements à long terme ne restreignent sa liberté future de choix. D'où la
tendance à se préserver des portes de sortie, à veiller à ce que toutes les attaches que l'on noue
soient aisées à dénouer, à ce que tous les engagements soient temporaires, valables seulement
« jusqu'à nouvel ordre ».
La tendance à substituer la notion de « réseau » à celle de « structure » dans les descriptions
des interactions humaines contemporaines traduit parfaitement ce nouvel air du temps.
Contrairement aux « structures » de naguère, dont la raison d'être était d'attacher par des
nœuds difficiles à dénouer, les réseaux servent autant à déconnecter qu'à connecter...
Vous avez consacré un livre aux relations amoureuses d'aujourd'hui. Est-ce un
domaine privilégié pour analyser les sociétés d'aujourd'hui ?
Les relations amoureuses sont effectivement un domaine de l'expérience humaine où la
« liquidité » de la vie s'exprime dans toute sa gravité et est vécue de la manière la plus
poignante, voire la plus douloureuse. C'est le lieu où les ambivalences les plus obstinées,
porteuses des plus grands enjeux de la vie contemporaine, peuvent être observées de près.
D'un côté, dans un monde instable plein de surprises désagréables, chacun a plus que jamais
besoin d'un partenaire loyal et dévoué. D'un autre côté, cependant, chacun est effrayé à l'idée
de s'engager (sans parler de s'engager de manière inconditionnelle) à une loyauté et à une
dévotion de ce type. Et si à la lumière de nouvelles opportunités, le partenaire actuel cessait
d'être un actif, pour devenir un passif ? Et si le partenaire était le(la) premier(ère) à décider
qu'il ou elle en a assez, de sorte que ma dévotion finisse à la poubelle ? Tout cela nous
conduit à tenter d'accomplir l'impossible : avoir une relation sûre tout en demeurant libre de la
briser à tout instant... Mieux encore : vivre un amour vrai, profond, durable ? mais révocable à
la demande... J'ai le sentiment que beaucoup de tragédies personnelles dérivent de cette
contradiction insoluble.
Il y a seulement dix ans en arrière, la durée moyenne d'un mariage (sa « période critique »)
était de sept ans. Elle n'était plus que de dix-huit mois il y a deux ans de cela. Au moment
même où nous parlons, tous les tabloïds britanniques nous informent que « Renée Zellweger,
qui a interprété le rôle de Brit, l'amoureuse transie du Journal de Bridget Jones et la pop'star
Kenny Chesney s'apprêtent à annuler leur mariage, vieux de quatre mois ».
L'amour figure au premier chef des dommages collatéraux de la modernité liquide. Et la
majorité d'entre nous qui en avons besoin et courons après, figurons aussi parmi les dégâts...
Vous considérez la « moralité » comme une réponse à la fragmentation de la société, à
la précarité des engagements. Pourquoi cela ?
Comme j'ai tenté de l'expliquer, la contradiction à laquelle nous sommes confrontés est
réelle ? et aucune solution évidente, ne parlons même pas de « solution clé en main », n'est
disponible en magasin. Vouloir sauver l'amour du tourbillon de la « vie liquide » est
nécessairement coûteux. La moralité, comme l'amour, est coûteuse ? ce n'est pas une recette
pour une vie facile et sans souci, comme peuvent le promettre les publicités pour les biens de
consommation. La moralité signifie « être pour l'autre ». Elle ne récompense pas l'amour-
propre (Z.B. emploie l'expression française). La satisfaction qu'elle confère à l'amant découle
du bien-être et du bonheur de l'être aimé. Or, contrairement à ce que les publicités peuvent
suggérer, faire don de soi-même à un autre être humain procure un bonheur réel et durable.
On ne peut pas refuser le sacrifice de soi et s'attendre dans le même temps à vivre l'« amour
vrai » dont nous rêvons tous. On peut faire l'un ou l'autre, mais difficilement les deux en
même temps... Tzvetan Todorov a justement pointé le fait que, contrairement à ce
qu'entretient la croyance populaire (croyance responsable de nombreux désastres dans les
sociétés modernes et dans la vie de leurs membres), la valeur véritable, celle qui devrait être
recherchée et pratiquée, c'est la bonté et non le « bien ». De nombreux crimes répugnants,
collectifs aussi bien qu'individuels, ont été perpétrés, au cours du siècle dernier (et encore
aujourd'hui), au nom du bien. Le bien renvoie à une valeur absolue : si je sais ce que c'est, je
suis autorisé à justifier n'importe quelle atrocité en son nom. La bonté signifie au contraire
écouter l'autre, elle implique un dialogue, une sensibilité aux raisons qu'il ou elle peut
invoquer. Le bien évoque l'assurance et la suffisance, la bonté plutôt le doute et
l'incertitude ? mais Odo Marquard, sage philosophe allemand, nous rappelle que lorsque les
gens disent qu'ils savent ce qu'est le bien, vous pouvez être sûr qu'ils vont se battre au lieu de
se parler...
Vous opposez la « liquidité » du monde d'aujourd'hui à la « solidité » des institutions
du monde industriel d'hier (de l'usine à la famille). Ne surévaluez-vous pas la
puissance de ces institutions, leur capacité de contrôle sur les individus ?
Le terme « solidité » ne renvoie pas simplement au pouvoir. Des institutions « solides » ? au
sens de durables et prévisibles ? contraignent autant qu'elles rendent possible l'action des
acteurs. Jean-Paul Sartre, dans un mot fameux, a insisté sur le fait qu'il n'est pas suffisant
d'être « né » bourgeois pour « être » un bourgeois : il est nécessaire de « vivre sa vie entière
comme un bourgeois »...
Du temps de J.-P. Sartre, cependant, lorsque des institutions durables encadraient les
processus sociaux, profilaient les routines quotidiennes et conféraient des significations aux
actions humaines et à leurs conséquences, ce que l'on devait faire afin de « vivre sa vie
comme un bourgeois » était clair, pour le présent autant que pour un futur indéfini. On
pouvait suivre la route choisie en étant peu exposé au risque de prendre un virage qui serait
rétrospectivement jugé erroné. On pouvait alors composer ce que J.-P. Sartre appelait « le
projet de la vie » ? et l'on pouvait espérer de la voir se dérouler jusqu'à son terme. Mais qui
pourrait rassembler assez de courage pour concevoir un projet « d'une vie entière », alors que
les conditions dans lesquelles chacun doit accomplir ses tâches quotidiennes, que la définition
même des tâches, des habitudes, des styles de vie, que la distinction entre le « comme il faut »
et le « il ne faut pas », tout cela ne cesse de changer de manière imprévisible et beaucoup trop
rapidement pour se « solidifier » dans des institutions ou se cristalliser dans des routines ?
Peut-on simplement penser les sociétés actuelles comme composées d'individus livrés
à eux-mêmes ?
Notre « société individualisée » est une sorte de pièce dans laquelle les humains jouent le rôle
d'individus : c'est-à-dire des acteurs qui doivent choisir de manière autonome. Mais faire
figure d'Homo eligens (d'« acteur qui choisit ») n'est pas l'objet d'un choix. Dans La Vie de
Brian, le film des Monty Python, Brian (le héros) est furieux d'avoir été proclamé Messie et
d'être suivi partout par une horde de disciples. Il tente désespérément de convaincre ses
poursuivants d'arrêter de se comporter comme un troupeau de moutons et de se disperser. Le
voilà qui leur crie « Vous êtes tous des individus ! »« Nous sommes tous des individus ! »,
répond à l'unisson le chœur des dévots. Seule une petite voix solitaire objecte : « Pas moi... »
Brian tente une autre stratégie : « Vous devez être différents ! », crie-t-il. « Oui, nous sommes
tous différents », acquiesce le chœur avec transport. A nouveau, une seule voix solitaire
objecte : « Pas moi... » En entendant cela, la foule en colère regarde autour d'elle, avide de
lyncher le dissident, pour peu qu'elle parvienne à l'identifier dans une masse d'individus
identiques...
Nous sommes tous des « individus de droit » appelés (comme l'a observé Ulrich Beck) à
chercher des solutions individuelles à des problèmes engendrés socialement. Comme par
exemple acheter le bon cosmétique pour protéger son corps de l'air pollué, ou bien
« apprendre à se vendre » pour survivre sur un marché du travail flexible. Le fait que l'on
obtienne de nous que nous recherchions de telles solutions ne signifie pas que nous soyons
capables de les trouver. La majorité d'entre nous ne dispose pas, la plupart du temps, des
ressources requises pour devenir et demeurer des « individus de facto ». En outre, il n'est
absolument pas sûr que des solutions individuelles à des problèmes socialement construits
existent réellement. Comme Cornelius Castoriadis et Pierre Bourdieu l'ont répété
infatigablement, s'il y a une chance de résoudre des problèmes engendrés socialement, la
solution ne peut être que collective.
La notion d'hybridité culturelle revient pour vous à des identités « liquides »,
« flexibles », aux composantes interchangeables. L'hybridité ne peut-elle pas donner
lieu à des identités durables ?
P. Bourdieu a montré il y a quelques décennies que plus une catégorie sociale était située en
haut de la « hiérarchie culturelle » (les privilèges sociaux étaient alors toujours défendus en
termes de « supériorité culturelle », la culture des « classes supérieures » étant définie comme
la « culture supérieure »), plus son goût artistique et son style de vie était confinés de manière
stricte et précise. Ce n'est plus le cas le aujourd'hui (si vous en doutez, consultez l'étude
stimulante d'Yves Michaud, L'Art à l'état gazeux). Les « élites » s'enorgueillissent d'être des
omnivores culturels : elles font ce qu'elles peuvent (et ce qui est couramment requis) pour
apprécier toute la production disponible, et pour se sentir aussi à leur aise dans la culture
d'élite que dans la culture populaire. Se sentir partout chez soi signifie cependant n'être jamais
chez soi nulle part. Ce type de « chez soi » ressemble à s'y méprendre à un no man's land. Ce
sont comme des chambres d'hôtel. Si la sorte de culture que l'on pratique est un instrument de
distinction sociale, alors posséder et conserver un goût fluide ou flexible, éviter tout
engagement et être prêt à accepter, promptement et rapidement, toute la production culturelle
disponible, maintenant ou dans un futur inconnu, est devenu à notre époque LE signe de
distinction. C'est aussi un dispositif de séparation, consistant à se maintenir à distance des
groupes ou des classes qui sont englués dans un syndrome culturel résistant au changement. Il
découle de toutes mes investigations que la séparation sociale, la liberté de mouvement, le
non-engagement sont les premiers enjeux d'un jeu culturel qui s'avère d'une importance
cruciale pour les élites « globales » contemporaines. Ces élites (aussi bien intellectuelles que
culturelles) sont mobiles et extraterritoriales, contrairement à la majorité de ceux qui
demeurent « attachés au sol ». « L'hybridité culturelle » est, peut-on avancer, une glose
théorique sur cette distinction. Elle ne semble, de ce fait, en aucun cas une étape sur la route
de l'« unité culturelle » de l'humanité.
La notion de paysage (scape) ou de « couloirs culturels transnationaux » évoque
cependant un autre type d'hybridité, celle naissant d'une interaction entre différentes
parties du monde et permettant à des populations, des migrants par exemple, de
s'inscrire durablement dans un espace culturel composite...
La mondialisation ne se déroule pas dans le « cyberespace », ce lointain « ailleurs », mais ici,
autour de vous, dans les rues où vous marchez et à l'intérieur de chez vous... Les villes
d'aujourd'hui sont comme des décharges où les sédiments des processus de mondialisation se
déposent. Mais ce sont aussi des écoles ouvertes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 où l'on
apprend à vivre avec la diversité humaine et où peut-être on y prend plaisir et on cesse de voir
la différence comme une menace. Il revient aux habitants des villes d'apprendre à vivre au
milieu de la différence et d'affronter autant les menaces que les chances qu'elle représente. Le
« paysage coloré des villes » suscite simultanément des sentiments de « mixophilie » et de
« mixophobie ». Interagir quotidiennement avec un voisin d'une « couleur culturelle »
différente peut cependant permettre d'apprivoiser et domestiquer une réalité qui peut sembler
effrayante lorsqu'on l'appréhende comme un « clash de civilisation »...
Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
LA PERSONNALITE MORALE
Thèse de la réalité : La personnalité existe en tant que telle dès lors que certaines conditions sont réunies, dès qu’elle le sont, automatiquement la personnalité morale en résultera. Par exemple, un groupement sera doté de la personnalité morale dès lors qu’il poursuit un intérêt distinct de celui de ses membres et qu’il a une organisation suffisante pour représenter cet intérêt et pour le défendre.
Thèse de la fiction : Seuls des êtres humains peuvent êtres dotés d’une personnalité, cependant, pour des raisons du pure commodité pratique et tout spécialement en vu de l’attribution d’un patrimoine, l’Etat peut autoriser cette personnification en usant pour ce faire d’une fiction.
Droit positif : La personnalité est attribuée par le législateur qui détermine les conditions de cette attribution, c’est le cas notamment pour les sociétés commerciales qui jouissent de la personnalité morale à compté de leur immatriculation au RCS. Lorsque le législateur ne reconnaît pas expressément la personnalité morale, on a considéré que la jurisprudence faisait application de la thèse de la réalité, ainsi de l’arrêt de la chambre commerciale du 28 janvier 1954 relatif aux comités d’établissement. La doctrine considère que le droit français est partagé entre les deux théories, la théorie de la réalité pour les sociétés, la théorie de la fiction pour le reste.
Les sociétés en participation ne sont pas immatriculées, pourquoi la jurisprudence ne leur applique pas la théorie de la réalité pour leur attribuer la personnalité morale ? Elle ne le fait pas parce que le législateur lui interdit, l’article 1872 du code civil prévoit que la société en participation n’a pas la personnalité morale.
De même que toute société ne repose pas sur un contrat ( l’EURL repose sur un acte unilatéral ), toute société n’est pas dotée de la personnalité morale, certaines l’ont, d’autres l’attendent et d’autres enfin ne l’auront jamais.
Section préliminaire : La problématique générale du contrôle du juge en matière sociétaire
Une fois tranché, le débat sur le principe même de l’intervention, il faudra mesurer de quelle manière ce contrôle est effectivement mise en œuvre.
D’un point de vue théorique, le débat sur l’intervention du juge au sein de la société est largement
tributaire de la conception que l’on retient quant à la nature de la société. Le débat est soumis à des
considérations d’ordre théorique, mais soumis aussi à des considérations d’ordre pratique et
politique.
1 – En faveur de l’intervention du juge
Si l’on part de la nature institutionnelle de la société, on dira que la personne morale née du
contrat de société est autonome, distincte de la personne des associés, que cette société a
donc un intérêt propre qui peut justifier l’intervention du juge ne serait ce que pour en
assurer la pérennité.
D’un point de vue politique, on dira que les intérêts pris en charge par une société ne
peuvent être exclusivement ceux de ses associés, la société n’est pas simplement destinée à
enrichir les associés, que les sociétés sont aussi enracinées dans l’économie en sorte que
l’on doit prendre en considération plusieurs catégories d’intérêt ( créancier, salarié ). Dans
ces circonstances, l’intervention du juge est plus facilement compréhensible.
D’un point de vue pratique ( efficacité ) : Il faut faciliter l’intervention du juge dans le
fonctionnement de la société parce que la justice poursuit mieux sa fonction pacificatrice en
prévenant les conflits ou en empêchant leur aggravation plutôt qu’en trouvant une difficulté
une fois qu’elles ont produit toutes les conséquences dommageables.
2 – À l’encontre de l’intervention du juge
D’un point de vue théorique et selon la nature contractuelle de la société, on aura alors
tendance à dire que le juge n’a pas à s’y intéresser, il n’a pas à s’immiscer dans ce domaine,
il n’a pas à influencer la gestion d’un patrimoine privé qui demeure la chose des associés.
D’un point de vue politique, dans un système économie libérale, c’est aux agents de
l’économie eux-mêmes qu’il appartient d’agir, ni l’Etat ni ses tribunaux ne doivent
s’immiscer dans le fonctionnement de la société, sauf pour assurer le respect de la loi ; en
revanche jamais pour intervenir au stade du contrôle de la gestion des sociétés. Cela
confirme qu’aujourd’hui on vit dans un système néo libéral et que la vielle tradition
colbertiste n’a jamais disparu, il suffit de constater l’intervention des pouvoirs publics.
D’un point de vue pratique, il n’est pas sure que le juge soit mieux placé que les dirigeants
eux mêmes pour prendre des décisions car les dirigeants sont au sein de la société, le juge
est extérieur par nature à la société. En outre, ces interventions risqueraient de renforcer le
blocage de la société en raison d’interventions trop fréquentes au sein de celle-ci, si le juge
était l’arbitre constant des dissensions sociétaires, le fonctionnement de celle-ci pourrait en
être affecté.
B – Les solutions du droit positif
Les solutions passent par une voie moyenne de ces deux positions. D’un côté, il n’appartient pas
au juge de s’immiscer trop largement dans le fonctionnement de la société car il n’est pas le mieux
placé pour prendre les meilleurs décisions car il est fondamentalement extérieur à la société.
Le juge trouve des limites naturelles à ses éventuels pouvoirs, un juge ne pourra jamais débarrasser
la société d’un dirigeant majoritaire qui aurait cessé de plaire ; s’il est majoritaire, il peut rester en
place dès lors qu’il n’a pas commis de violation à la loi. De même, jamais un juge ne pourra faire
d’un associé minoritaire un associé majoritaire.
Au moins, le juge peut tenter de préserver ou de rétablir lorsque des équilibres sont rompus, ainsi
le juge pourra intervenir pour assurer le respect de l’ordre public sociétaire. La liberté n’est pas
totale, le droit des sociétés repose sur des textes, souvent impératifs, que le juge aura pour mission
de faire respecter. C’est le minimum de son intervention.
Au-delà, le juge interviendra lorsque la société connaît des difficultés, difficultés qui résultent
souvent de conflits entre majoritaires et minoritaires c'est-à-dire en raison de crises politiques nées
de cette confrontation.
Il peut intervenir aussi pour résoudre les crises juridiques, pour censurer par exemple une décision
qui a été prise sans respecter la réglementation en vigueur. Il faut donc arbitrer ces conflits, il faut
donc les trancher.
A – Les instruments de mesure
Le juge doit veiller au respect de la loi, il en résultera l’annulation de délibérations. C’est
très important, mais il n’y a pas à y insister.
Cet instrument de mesure est beaucoup plus original, beaucoup plus complexe. Ce sera
l’instrument de mesure essentiel à la résolution de crises politiques. L’intérêt social
intervient dans le domaine de la responsabilité des dirigeants sociaux, en matière de faute
de gestion non conforme à l’intérêt social, en matière de désignation de l’administrateur
provisoire. La conception que l’on prend de l’intérêt social est révélatrice de la conception
de la matière commerciale. On peut recenser trois conceptions.
a – L’intérêt des associés
Pour certains, l’intérêt social est l’intérêt des associés et pas plus. Certains textes
peuvent êtres invoqués au soutien de cette théorie et notamment l’article 1833 du
code civil : « Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt
commun des associés » ( intérêt de tous les associés et pas simplement de certains
d’entre eux, des majoritaires au détriment des minoritaires ).
Si les associés sont d’accord, il peuvent tout faire au sein de la société, même
décider de la dissolution de celle-ci alors que la société serait parfaitement viable
d’un point de vue économique. La société a alors pour seul objectif la réalisation de
bénéfices les plus importants possibles dans le seul intérêt des associés qui veulent
simplement que leurs titres soient valorisés afin qu’ils leur rapportent des
dividendes.
b – L’intérêt de l’entreprise
C’est une thèse d’inspiration néo-libérale dont les conséquences ont pu êtres
dénoncées. Pour d’autres, l’intérêt social dépasse le seul intérêt des associés. Pour
certains, il faut aller chercher très loin cet intérêt social, c’est ce que l’on a identifié
sous le nom de l’intérêt de l’entreprise, cette thèse est soutenue par l’école de
Rennes.
Pour eux, la société n’est qu’une technique d’organisation de l’entreprise et l’intérêt
social n’est autre que l’intérêt de l’entreprise elle-même qui va bien au-delà de
l’intérêt des seuls associés. L’intérêt de l’entreprise engloberait aussi celui des
salariés, des créanciers, des fournisseurs, des clients, voire de l’Etat lui-même.
Un certain nombre de questions se posent alors : Comment diriger alors une
entreprise en tenant compte d’autant d’intérêts divers et parfois divergents ? Par
exemple, l’intérêt des associés pourrait être que la société fusionne avec une autre
car cette fusion risque fort d’entraîner une valorisation de leur titre et de leur
procurer une perspective de bénéfices plus importants. Cette opération va t-elle dans
l’intérêt des fournisseurs de la société, tel n’est pas sure, avant l’opération ils
fournissaient deux sociétés différentes, après la fusion, il n’y a plus qu’une société,
il y aura un besoin de fourniture moins important. Cela va t-il dans l’intérêt des
clients ? Rien n’est moins sure, là où il y avait deux banques distinctes dans une
petite commune, il n’y aura plus qu’un guichet. Les mesures de fusion sont souvent
assorties de vagues de licenciement.
L’intérêt des salariés peut maintenir des mesures nécessaires au maintien de
l’emploi, mais ces mesures risquent de conduire à la ruine de la société. Comment
faire de l’intérêt social le mélange d’intérêts qui sont aussi contradictoires ?
c – Une communauté d’intérêts
Il s’agit de l’intérêt propre de la société en tant que communauté dans laquelle
associés et dirigeants ne sauraient agir en négligeant l’intérêt commun et supérieur
qui les domine. La personne morale dépasse la seule personne de ses créateurs, un
être nouveau est né, avec un patrimoine, un nom, un intérêt qui lui sont propres.
Cette position soulève quelques réserves en ce qu’elle ferait de l’intérêt des associés
une composante trop négligeable de l’intérêt social, alors que sans associé, il n’y a
pas de société comme en témoigne l’article 1832.
L’intérêt social est donc une notion à contenu variable selon le contexte dans lequel
il a vocation à intervenir ; l’intérêt social est d’abord l’intérêt des associés,
évidemment, mais pas seulement, c’est aussi celui de la personne morale qui a été
créée, de la société en tant que tel, de la recherche de sa prospérité et de sa pérennité.
La jurisprudence témoigne parfois de l’insistance sur l’une ou l’autre de ces
composantes de l’intérêt social. Dans l’arrêt Fruehauf, la cour d'appel de Paris avait
dit au soutien de la désignation de l’administrateur provisoire que « le juge des
référés doit s’inspirer des intérêts sociaux par préférence aux intérêts personnels de
certains associés, fussent-ils majoritaires ».
Lorsque l’on prononce la dissolution de la société, c’est bien l’intérêt des associés
qui prévaut, la société va disparaître car l’intérêt commun des associés tel que ceux-
ci le comprennent n’existe plus.
L’idéal serait de ne pas sacrifier une tendance aux dépens de l’autre, il y a une
nécessité de trouver un équilibre entre individualisme libéral et intérêt général. Dans
cette perspective, l’intérêt social sera variablement déterminé par les associés ou les
dirigeants, mais c’est finalement au juge qu’il appartiendra de cerner les contours de
cette notion standard aux contours variables.
Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Design thinking, la méthode de l'auteur et de son agence a un objectif très clair : convertir les besoins en demande.
Cette approche place donc l'être humain au coeur de sa réflexion pour résoudre les problèmes en aidant les individus, les organisations et les entreprises à être plus innovantes et plus créatives.
Par exemple Kaiser Permanente l'a utilisé pour augmenter la qualité de la prise en charge de ses patients en modifiant la manière dont les infirmières appréhendaient le changement mais aussi... Et Kraft pour repenser ses chaînes de fabrication.
Le produit est et restera le premier media et le point de contact le plus important pour une marque... Ce n'est pas internet et les nouveaux media qui vont changer ça... Il n'est donc pas nécessaire de lire ce livre pour comprendre qu'en 2009, l'ensemble des marques doivent placer le design au coeur de leur stratégie de branding.
Cependant cette discipline est peut intégrée dans les entreprises, même chez celles qui sont à la pointe de la recherche et du développement... L'innovation est trop souvent cantonnée en France au contenu vs le contenant.
ET pourtant il existe des dizaines d'exemples de marques qui ont osé cassées les codes de la forme et/ou du pack avec succès, considérant le design comme un point décisif dans leur business : Innocent dans les boissons, Method pour les produits d'entretiens, LaCie dans la catégorie des utilitaires informatiques...
L'avenir est au design ou ne sera pas !
Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Pour enrichir le débat sur l'identité nationale, les éditions de l'Herne publient un petit opuscule de Zygmunt Bauman paru initialement en 2004, Identité. Le sociologue d'origine polonaise, émigré en Angleterre en 1971 après avoir quitté son pays d'origine sous les pressions antisémites du régime de Varsovie, connaît à 84 ans une vogue certaine en France, aidé en cela par de nombreuses traductions depuis une dizaine d'années. Il est en particulier l'auteur du concept de modernité « liquide », qualifiant ainsi la perte totale de repères vécue et subie de façon généralement inconsciente par nos sociétés de production et de consommation.
La question de l'identité trouve tout naturellement sa place dans le registre d'analyse de Bauman. L'identité — individuelle, collective, communautaire, nationale — est elle aussi soumise, comme tout ce qui caractérise la vie humaine — l'emploi, l'amour ou le style vestimentaire — à la liquidité du monde, interdisant à l'individu d'échapper au changement permanent, de se priver d'une infinité de possibles en entrant dans la dépendance qui découle de tout choix.
Élaboré sous forme d'entretien avec Benedetto Vecchi, et tiré d'échanges par courrier électronique — ce qui ne manquera pas de faire sourire le lecteur lorsque Bauman critique les formes de communication virtuelles —, Identité ne permet pas de retrouver la force et l'originalité de ses ouvrages les plus aboutis comme La décadence des intellectuels (1987, traduit aux éditions Jacqueline Chambon, 2007) ou Modernité et holocauste (1989, traduit aux éditions La Fabrique en 2002). Le propos, entre Arendt et Baudrillard, égrène les différentes questions identitaires contemporaines, sans éviter de paraître parfois décousu. Identité n'en offre pas moins des pages toujours rafraîchissantes et, peut-être, une invitation pour certains à découvrir l'œuvre de Zygmunt Bauman.
Zygmunt Bauman, Identité, Paris, L'Herne, collection « Carnets anticapitalistes », janvier 2010 (traduit de l'anglais : Identity, Cambridge, Polity Press, 2004)
À lire : les premières pages sur le blog des éditions de l'Herne.
Crédits iconographiques : photo Olivier Roller / Fedephoto.
Rédigé le 28 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
http://mpperron.com/la-netnographie-ou-quand-les-communautes-virtuelles-deviennent-une-source-de-donnees/
Dans un récent billet, où j’abordais l’importance du bouche-à-oreille, je vous ai mentionné à quel point il était important de considérer les discussions des consommateurs dans les stratégies marketing et l’intérêt de ces conversations afin de générer un capital conversationnel favorable pour l’entreprise. Alors, quoi penser des entreprises qui épient les conversations se déroulant sur internet au cours de leur « veille conversationnelle »? Oui, oui, qui vous épient vous, chers blogueurs, ou vous qui discutez à propos d’une entreprise ou d’un produit sur un forum de discussion. Ces conversations sont riches en informations puisqu’elles se déroulent dans de circonstances véritables, où les consommateurs sont libres de leurs propres opinions. Dans de telles conditions, leurs échangent sont intègres. Les individus qui prennent part à ce type de conversation désirent souvent faire part de leur mécontentement et de leur questionnement, s’adresser à des passionnés du domaine qui pourront les aider dans leur processus décisionnel d’achat.
La netnographie est une étude qualitative des phénomènes sociologiques dans les discussions en ligne. Bien que cette expérimentation semble être une méthode efficace pour recueillir une multitude de données pertinentes, l’étude efficiente de ces données reste tout de même une tâche ardue. En effet, même si ces données sont accessibles facilement via internet, l’analyse doit s’échelonner sur une longue période de temps afin d’être pertinente. Ainsi, ne se lance pas dans une netnographie qui veut. Il faut tout d’abord une bonne connaissance des mécanismes de diffusions des conversations. De plus, comme le mentionne une étude réalisée par Renaud Garcia-Bardidia de l’université de Paris:
« Ce phénomène reste sous-étudié en comportement du consommateur et le peu d’études qui y sont consacrées se centre sur l’influence informationnelle. »
Reste néanmoins qu’on peut se questionner sur l’aspect moral de la netnographie. En effet, si l’entreprise fait part de son projet d’étude à la communauté, il y aura une perte de spontanéité dans les propos des internautes. À l’inverse, certains clament haut et fort qu’épier les conversations des consommateurs à propos de l’entreprise pour en retirer des données peut sembler un geste non éthique. Pour ma part, je suis plutôt d’avis que, si j’ai décidé d’écrire mes impressions et opinions sur le web, c’est que j’acceptais de les répandre à tous et je serais bien heureuse de savoir que mes commentaires sont pris en considération par les entreprises. Cependant, j’avoue avoir une vision très mercantile de la chose. Chers amis blogueurs, quelle est votre opinion sur la pertinence de la netnographie?
Marie
Source : Discours sur la consommation, construction du statut et influence sociale dans le contexte des groupes de discussion sur Internet, Étude réalisée par Renaud Garcia-Bardidia de l’université de Paris.
Rédigé le 26 novembre 2010 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments
http://www.sqliagency.com/blogs/ubimediagarden/paris-2-0-ce-mardi-30-novembre-on-y-parlera-aussi-dubimedia-2010-11-26
Paris 2.0 réunit deux fois par an les professionnels du marketing, de la communication, des médias et de la création du réseau PSST autour de l’innovation 2.0. Comme l’explique Jérémy Dumont, planneur stratégique et créateur du réseau PSST, « il n’y a pas que les medias qui soient interactifs, il y a surtout des gens qui interagissent en utilisant ces moyens de communication ».
Sqli agency intervient en tout début du programme où je vous exposerais un vision de l’ubimédia, nouvelle donne de l’interactivité pour les marques. Nous espérons vous y retrouver nombreux !
Paris 2.0, les intervenants du 1er PARIS 2.0 en sept 2009
envoyé par PSST_TV. – Regardez plus de courts métrages.
• Quand : mardi 30 novembre 2010 toute la journée (notre intervention est à 9 h)
• Où : Bourse du commerce (L’échangeur), 2, rue de Viarmes, 75001 Paris
Tél. : 01 55 65 47 20 (Bourse du commerce)
(document ppt de notre présentation sur simple demande par courriel)
• En un clic : le programme complet et les informations pratiques relatives à Paris 2.0
N’hésitez pas à relayer l’information auprès de votre entourage. Merci d’avance.
Rédigé le 26 novembre 2010 dans 02 Notes de réflexion @ jeremy dumont | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
http://lefilrouge.eu/WordPress/2010/11/24/corporate-contenus-exploration-2-0/
Paris 2.0 réunit deux fois par an les professionnels du marketing, de la communication, des médias et de la création du réseau PSST autour de l’innovation 2.0. Comme l’explique Jérémy Dumont, planneur stratégique et créateur du réseau PSST, « il n’y a pas que les medias qui soient interactifs, il y a surtout des gens qui interagissent en utilisant ces moyens de communication ». Fabrice et Guillaume seront présents pour une intervention qui s’inscrit dans le droit fil du petit-déjeuner débat sur les “Corporate Contenus”. Objectif : partager et poursuivre “en direct” – et en une conférence de 20 minutes – la réflexion sur les best practices éditoriales dans l’univers corporate… et digital bien sûr. Et ce, dans le cadre du LAB Ligaris. Vous êtes tous les bienvenus.
• Quand : mardi 30 novembre 2010 toute la journée (notre intervention est à 14 h)
• Où : Bourse du commerce (L’échangeur), 2, rue de Viarmes, 75001 Paris
Tél. : 01 55 65 47 20 (Bourse du commerce)
• Contact : Fabrice Arsicot [email protected] et Guillaume Louriais [email protected]
(document ppt de notre présentation sur simple demande par courriel)
• En un clic : le programme complet et les informations pratiques relatives à Paris 2.0
N’hésitez pas à relayer l’information auprès de votre entourage. Merci d’avance. Plus d’informations dans les prochains jours sur le Fil rouge ou le site de Paris 2.0
Rédigé le 26 novembre 2010 dans 02 Notes de réflexion @ jeremy dumont | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)