Vendredi 18 février 2011
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Peut-on utiliser les réseaux sociaux pour prédire le bonheur, prévenir la
diffusion de certaines épidémies, décrire la propagation des crises finan-
cières, mesurer le risque de devenir obèse ? Ces questions, anodines ou
sérieuses, sont au cœur de Connected, ouvrage à succès de Nicholas A.
Christakis et James H. Fowler
La notion de réseau social, souvent maltraitée par une simplification excessive, ren-
voie à une multitude de formes d’organisation sociale. De la plus simple, le face-à-
face, à des relations plus complexes, les individus sont liés par de multiples « nœuds »,
de taille et de densité différentes, répondant cependant à des principes similaires : la
règle des six connexions et des trois degrés d’influence.
Dans les années 1960, à la suite de divers travaux, le chercheur Stanley Milgram a
pu démontrer qu’il était possible de boucler des réseaux à l’aide de seulement six
relais. L’expérience, fameuse, consistait à donner à quelques centaines de personnes
vivant au Nebraska une lettre à adresser à un homme d’affaires habitant Boston, soit
à deux mille kilomètres de là. Le principe était que chacun devait envoyer la lettre
à une personne de son entourage qui serait susceptible d’avoir un lien personnel
avec cet homme d’affaires. De manière étonnante, il apparut qu’il était nécessaire,
en moyenne, de six relais pour pouvoir faire parvenir cette lettre. Cette expérience,
conduite trente ans plus tard en éloignant considérablement la source et la cible,
devait déboucher sur des résultats similaires.
Par ailleurs, en étudiant la façon dont une personne exerce une influence sur une
autre, que ce soit dans ses décisions, ses comportements ou bien même ses addic-
tions, de solides résultats indiquent que nous fonctionnons principalement selon la
règle des trois degrés d’influence, c’est-à-dire que nous sommes influencés par nos
amis, les amis de nos amis et les amis des amis de nos amis.