
C’est le printemps… Les premiers rayons de soleil dopent notre moral et boostent notre libido. A l’envie de se faire griller, huilée comme une sardine, s’ajoute celle de s’ adonner au “Fishing On Line” (traduire : la pêche-à-l’homme sur le Net).
Qu’on le pratique en catégorie “pro” ou “loisir”, le “Fishing On Line” est une discipline qui s’adresse à toutes : aux célibataires bien-sûr, mais aussi, et c’est bien là tout l’intérêt, aux maquées officielles. Car pour ces dernières (contrairement aux célibataires qui peuvent consommer sans modération le fruit de leur pêche), c’est plus le plaisir de la belle prise qui est recherché. Fair-play, elles rejetteront le poisson à la mer après lui avoir retiré l’hameçon, et le laisseront voguer vers d’autres aventures… (autrement dit vers les non maquées).
En toute logique, les eaux les plus poissonneuses se trouvent dans les sites de rencontre. Mais cela ne présente au fond, pas plus d’intérêt que de pêcher un poisson rouge dans un bocal. Aussi, puisque l’intérêt d’une prise est directement proportionnelle à son degré de difficulté, les sites sociaux, bien que non officiellement dédiés au “Fishing On Line”, sont tout particulièrement indiqués. A cet égard, Facebook (pour ne citer que lui) représente un très bon vivier pour “fishing-girls” débutante ou confirmée.
Mais attention, à la pêche à la ligne comme à la pêche au gros : une pêcheuse avertie en vaut deux. Quelques prérequis sont nécessaires avant de dégainer sa canne télescopique ou son harpon.
Avant de partir pêcher en eaux troubles, il est important de bien connaitre la nomenclature des profils-type d’hommes-poissons (ou “fishmen”). Voici donc The “black-list” à checker d’urgence, pour ne pas tomber d’emblée sur une arrête.
Par ordre croissant de dangerosité :
L’”Anémone”
Sorte de polype mou, acccroché à son rocher. Discret et passif, il fait partie du décor aquatique. Il vous like publiquement et assidûment, mais ne bougera vraiment que si c’est vous qui l’attaquez. C’est le plus inoffensif des “fishmen”. Même s’il ne vous intéresse pas, il vous servira au moins de faire-valoir aux yeux de celui qui vous intéresse vraiment, et pourra consoler votre ego en cas de pêche infructueuse. Tout est bon dans le poisson.
Le “Bernard-l’Hermite” (parfois aussi appelé “working-fish”)
Lui, c’est le pro. Ambitieux et souvent doté d’un job glamour (photographe, réalisateur, écrivain…), il vous ajoute volontiers à ses contacts pour accroître son public ou son fanclub. Il cherche à se promouvoir, à travers vos “like”, et se tâte pour créer sa page Facebook “Officielle” (si ce n’est déjà fait). A moins que vous n’ayez quelque chose à lui apporter professionnellement, laissez tomber le Bernard-l’Hermite. Il ne mord jamais, çà pourrait nuire à sa carrière.
La “Pieuvre”
C’est la version non-professionnelle de son cousin germain le Bernard-l’Hermite. Aussi sociable que narcissique, ses tentacules trainent partout. La pieuvre multiplie les contacts, et roule les mécaniques. Très active sur le réseau, elle se retrouve littéralement noyée dans la masse de ses contacts féminins. Ne pouvant fournir partout, elle ne mord que très occasionnellement.
Le “Brochet”
Il se nourrit de tout ce qui s’agite dans son périmètre de nage. Oui, le brochet est clairement “open” et ne fait pas dans la finesse. A peine a-t’on jeté l’hameçon, qu’ il se rue déjà dessus (même sans appât). Le brochet n’est pas dangereux : avec sa mâchoire carnassière, c’est délit de faciès direct. Et à moins d’ être complètement aveugle, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
Le “Requin”
On passe un cran au dessus, niveau dangerosité. Attiré par l’odeur du sang, et particulièrement friand de femmes anémiques et esseulées sur le net, il attaque sa victime par en dessous, et ne lâchera son appât-vivant, qu’une fois l’avoir intégralement déchiqueté.
Le “Poisson-Chat”
Il tient sa dangerosité de son penchant schizophrène. Il a beau faire tout ce qu’il peut pour qu’on le prenne pour un chat, c’est un poisson et restera toujours un poisson. Le Poisson-Chat est presque toujours marié et bon père de famille. Il nage de temps en temps en eaux troubles et à contre-courant, mais uniquement pour se rassurer, et faire frissonner ses écailles, ternies par la routine. Son mode opératoire est simple : il tourne autour de l’appât, grignotte tout autour, sans jamais avaler l’hameçon. On l’aura compris, la pêche au Poisson-Chat est une pêche à haut risque. Le danger majeur étant de se mouiller un peu trop, et de rentrer bredouille, le coeur en bandoulière…
La “Méduse”
Le plus redoutable des “fishmen” répertoriés sur Net. C’est le pervers notoire, l’ennemi virtuel numéro un. Pratiquement grillé sur tous les réseaux sociaux, puisque La plupart de ses contacts féminins l’ont deja bloqué et -solidarité oblige- se préviennent entre-elles de l’arrivée du prédateur.
Bien entendu, cette blacklist n’est donnée qu’à titre indicatif puisqu’il existe des variantes multiples.. et de multiples croisements entre variantes multiples… et ainsi de suite…
Reste qu’au final, le mieux est de garder à l’esprit que Le “Fishing On Line”, c’est un peu comme dans la vraie vie : la perle rare est… rare , et le poisson parfait n’existe pas, puisque qu”a priori, il est pané.
Nathalie Blu-Perou
(Photo: W.Scott/Shutterstock)