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Rédigé le 30 juillet 2013 dans 07 Pepiniere de Planneurs Stratégiques | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Soixante secondes passent vite et, pourtant, une quantité énorme d’actions se produisent toutes les minutes sur Internet. L’agence My Clever Agency s’est penché sur la question et nous livrent, en une infographie, ce qu’il se passe en une minute en ligne.
On y découvre ainsi que 41 000 publications apparaissent sur Facebook, que 1,8 million de personnes “likent” des statuts, des photos, des vidéos… et que 60 secondes sur Facebook pèsent 350GB…
Et vous, que faites vous en une minute sur Facebook ?
Rédigé le 30 juillet 2013 dans 04 Stratégie, développement durable et appropriation collective | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Lors de la dernière soirée de DigitasLBi Paris, il s'avéra que deux des quatre DJ's sélectionnés par le comité des fêtes de l'agence, étaient planners stratégiques. En tant que planner et ayant moi-même par le passé officié en tant que DJ dans un duo vinylique approximatif appelé "Why Silicone?", j'étais, je l'avoue, assez impressionné par le fait que 50% des DJ's de la soirée fussent fournis par le département de l'agence qui ne représente que 2,5% du total des salariés de DigitasLBi Paris. Les prestations des deux DJ-Planners furent enthousiasmantes. Les danseurs réagissaient positivement aux stimuli musicaux proposés avec des crêtes émotionnelles répétées se traduisant par des cris et par une forme précise de communication non-verbale entre danseurs et DJ: le sourire ravi.
C'est en tant que spectateur de ce moment de communication intense que m'est venu à l'esprit l'hypothèse, qu'il existait peut-être entre la praxis du planning stratégique et celle du DJing, une analogie ou une "sympathie" au sens où l'entend Michel Foucault dans sa classification des quatre formes de ressemblance: La sympathie " rapproche les choses les plus éloignées et meut ces mêmes choses" (Les mots et les choses1966). Une démarche qui peut amener à confondre les deux objets comparés en les "tirant" l'un vers l'autre. Qu'à cela ne tienne.
Un texte de 2008 de Jean-Yves Leloup (Artiste sonore, DJ depuis 1992 au sein du duo Radiomentale et essayiste) sur l'art du DJing (Mixologie) vint alors nourrir cette lubie:
"Au-delà de la technique, un DJ de talent se doit de proposer une vision. Une manière de faire dialoguer les disques, de faire chanter les plaques, de parler d'hier et d'aujourd'hui et de composer, en direct, une bande-son dans laquelle, clubbers, fêtards, ravers ou simples amateurs de musique, sont invités à plonger, à vivre et à vibrer, le temps d'une nuit."
"Vision", "parler d'hier et d'aujourd'hui", "composer", pour "inviter à plonger, à vivre, à vibrer"... Je retrouvais là quelques éléments de base qui correspondaient pour moi à la pratique du planning stratégique dans son interaction avec la création... Confronter les éléments de connaissance du consommateur, de la marque, du secteur d'activité et de la stratégie marketing pour faire émerger une vision, une conviction. Laquelle vision stratégique, une fois structurée dans "le brief créatif" a pour ambition d'inspirer, de stimuler les équipes de création afin qu'ils s'en saisissent pour concevoir le produit créatif le plus innovant et performant pour une marque.
Finalement, la recherche du meilleur enchainement entre deux morceaux susceptible de provoquer l'émotion chez les danseurs n'est-elle pas semblable, chez le planner, à la quête du meilleur "angle stratégique" fondé sur le mix le plus inattendu entre un passage saillant dans l'expérience du consommateur, le rythme de la marque et une tonalité inédite dans le secteur d'activité, le tout destiné à trouver un écho inspiré auprès des créatifs?
"Le mix, c'est aussi le choc des contraires, l'art de la collision et de l'inattendu. Les meilleurs DJ savent en effet jouer sur des titres opposés, oser les ruptures de ton et parvenir à surprendre la foule, sans jamais perdre son attention. Car le mix, c'est enfin une question de dialogue entre l'artiste et son public.". Jean-Yves Leloup
Un bon mix, un bon brief
Le brief n'est pas la retransmission du brief du client. Mixer, ce
n'est pas passer des disques. Dans les deux cas, il y a réinterprétation
par le planner/DJ; opération à coeur ouvert dans la matière sonore ou
marketing. Il y a ajout d'éléments "extérieurs" qui vont révéler un
nouveau matériau.
Cet ajout "extérieur" est historiquement humain dans le cas du planning
stratégique. C'est en introduisant l'expérience humaine du consommateur
que le corpus marketing prend la troisième dimension nécessaire à sa
mise en communication.
"At the heart of an effective creative philosophy is the belief that nothing is so powerful as an insight into human nature, what compulsions drive a man, what instincts dominate his action (...)". Bill Bernbach.
Le mix participe aussi de cette "réel-isation" du morceau musical.
Sans l'intervention humaine du DJ, il reste un morceau de musique
entendu chez soi ou dans sa voiture. Il demeure abstrait. Le mix lui
donne corps, révèle sa profondeur, l'ouvre à l'audience pour lui
permettre de s'en saisir physiquement.
Enfin, il y a un propos. Une vision. L'assemblage sensible des morceaux
pour donner naissance à une histoire musicale de plusieurs heures. Tout
comme, côté planning, l'articulation à dessein du puzzle marketing et
consommateur.
Un musical story-telling. Un strategic story-telling. Dans un cas comme dans l'autre, tout repose sur la vision. Une conviction née des éléments collectés et autour de laquelle ils s'agglomèrent. C'est cette idée du propos musical ou stratégique qui va être "racontée" à l'audience des danseurs ou des créatifs pour leur permettre de se l'approprier et de la re-exprimer. Mais cette vision n'est qu'hypothétique tant qu'elle n'est pas appropriée. Elle est l'objet d'une évaluation en temps réel. Le dance-floor ou l'équipe créative vont la recevoir, l'évaluer, et l'assimiler ou la recracher en live. Un mauvais choix dans l'enchaînement, une appréciation superficielle du rôle du consommateur, un décalage de rythme, une affirmation gratuite et c'est le "rien". L'apathie. La déception. Un mauvais brief. Un mix raté.
L'enthousiasme sur le visage des danseurs qui redoublent d'énergie corporelle. Le sourire en coin, le regard entendu sur celui des créatifs qui ont commencé à imaginer l'expression qu'ils pourront donner à l'idée proposée par le planner. Ce moment là est le moment rêvé du DJ et du planner. Le moment où il sait qu'il n'a pas fait que passer les disques ou les plats marketing. Le moment où sa recherche, savoir-faire, son intuition, son enthousiasme pour le produit final, bref, son travail, ont apporté "quelque chose" qui a commencé à éclore.
Le DJing comme le planning stratégique ne sont pas nés de la dernière pluie. Nés à l'ère analogique, ils démontrent toute leur pertinence à l'ère digitale. Des vinyles au MP3, l'art du mix reste une discipline sensible et vitale, servie par l'évolution technologique et dont les plus talentueux praticiens ont acquis le statut de musicien. Du "spot TV" à aux objets connectés, le planning stratégique demeure crucial pour faire émerger l'humain depuis le tréfonds des interactions numériques. Même affublé des appendices inutiles de "digital", "social" ou autres colifichets sémantiques (Imagine t'on des DJ-tablets? des DJ-Mp3?, des DJ-neutral?), il porte l'exigence de l'insight haut et fort face aux very big-datas qui sans son prisme humanisant ne resteraient pour la publicité contemporaine que de gros amas de statistiques impuissantes.
Bref. Pas de théorie nouvelle ou fracassante pour justifier ce texte. Juste le plaisir de donner un coup de lumière noire sur ce "métier" toujours un peu étrange et ceux qui le pratiquent en France, toujours un peu cachés, mais qui le font avec jouissance et exigence.
Rédigé le 26 juillet 2013 dans 07 Pepiniere de Planneurs Stratégiques | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Comment ca se passe?
Je vous propose d'échanger via un chat en ligne incrusté a coté des vidéos filmées lors de la présentation des TENDANCES DE LA COMMUNICATION DIGITALE 2013 à l'échangeur.
Il te faut céer un compte sur la plateforme http://commonplay.io
Ensuite en cliquant sur un des 6 liens ci dessous tu arrives directement sur l'espace d'échange.
C’est Leroy Merlin qui maîtrise le mieux le parcours consommateur dans sa globalité de la TV au magasin en passant par le site internet, le mobile et facebook.
Partie 1: Pourquoi NIKE prend en compte la situation particulière de ses consommateurs et comment il les accompagne dans le temps ? =) http://commonplay.io/playbox/Xc0fcBHqRsA
Partie 2: Bientôt OASIS Be Fruit pourra non seulement maintenir le lien avec ses 3 millions de fans mais aussi contacter de nouveaux consommateurs en masse. =) http://commonplay.io/playbox/lrXPAGnINYE
Partie 3: TOP CHEF de M6, une expérience TV multi écrans qui engage
les consommateurs dans des interactions de + en + individuelles avec
les marques.
=) http://commonplay.io/playbox/V6LTq4mWidc
Partie 4 : Audi "The Art of the Heist », une campagne transmedia qui
engage les consommateurs dans une expérience fluide avec la marque d’un
écran à l’autre.=) http://commonplay.io/playbox/OnErX2GqN9Q
Partie 5 : La mise en relation en temps réel sur mobile passe par
des micro contenus (Oreo) ou des applications mobiles (BNP Paribas « mon
solde »)=) http://commonplay.io/playbox/SQ-IN6iSENQ
Partie 6 : C’est Leroy Merlin qui maîtrise le mieux le parcours
consommateur dans sa globalité de la TV au magasin en passant par le
site internet, le mobile et facebook. =) http://commonplay.io/playbox/5Z7E6-L2OQE
Fais un essai. Tu peux effacer tes commentaires.
Rédigé le 26 juillet 2013 dans 09 Actualites de la plateforme d'echange PSST | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Le flow, littéralement le flux en anglais, est l'état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement immergée dans ce qu'elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d'engagement total et de réussite. Ce concept, élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, a été repris dans des domaines variés et nombreux, du sport à la spiritualité en passant par l'éducation et la séduction1. Dans les versions françaises des textes de Csikszentmihalyi, on trouve indifféremment les termes de « flux », d’« expérience-flux », d’« expérience optimale » ou de « néguentropie psychique » (version française de "Mieux vivre", traduite par Claude-Christine Farny, en 2005)
Csikszentmihalyi a identifié les caractéristiques accompagnant et décrivant l'expérience du flow. Ce sont les suivantes :
La réunion de tous ces phénomènes n'est pas nécessaire pour conduire au flow. Les 3 premiers décrivent des caractéristiques de l'activité propices au flow, les 5 derniers décrivent plutôt l'état de conscience modifié qu'implique le flow.
Revisitant l’autotelisme, Csikszentmihalyi (2000) ainsi que Voelkl et Ellis (2002) ont présenté un nouveau modèle de compréhension du Flow en identifiant plusieurs éléments associés qu’ils ont classé en deux catégories : - les conditions d’apparition du Flow - les caractéristiques du Flow
Les conditions sont les circonstances qui sont supposées conduire au Flow (e.g., équilibre compétences/défi ; clarté des buts et feedback instantanés).
Les caractéristiques font référence aux effets et notamment aux perceptions liés à la nature empirique du phénomène lui-même (c’est-à-dire à ce que l’individu ressent lorsqu’il est en état de Flow, e.g., concentration sur l’action en cours, sens du contrôle, perte de conscience de soi).
Selon Demontrond & Gaudreau (2008), cette distinction est tout aussi importante pour la recherche car elle permet de différencier l’expérience subjective de Flow et les antécédents psychosociaux pouvant faciliter son apparition chez les individus. Ainsi, en étudiant ces conditions et caractéristiques, Ellis (2003, cité par Demontrond & Gaudreau, 2008) montre que l’équilibre entre les compétences personnelles et le défi à relever est sans doute une condition moins importante pour atteindre le Flow que ne le sont d’autres éléments (e.g., clarté des buts, feedback clairs).
Heutte & Fenouillet (2010) retiennent qu’il y aurait 4 dimensions du Flow :
- FlowD1 : Sentiment de maîtrise/contrôle de l'activité – absorption cognitive Knowing the activity is doable - that the skills are adequate, and neither anxious or bored (Csikszentmihalyi, 2004)
- FlowD2 : Perception altérée du temps Timeliness - thoroughly focused on present, don't notice time passing (Csikszentmihalyi, 2004)
- FlowD3 : Absence de préoccupation à propos du soi - dilatation de l'ego Loss of self-consciousness Sense of serenity - no worries about self, feeling of growing beyond the boundaries of ego afterwards feeling of transcending ego in ways not thought possible (Csikszentmihalyi, 2004)
- FlowD4 : Sentiment de bien-être - activité autotélique Intrinsic motivation - whatever produces "Flow" becomes its own reward Sense of ecstasy - of being outside everyday reality (Csikszentmihalyi, 2004)
Les données récemment acquises sur les réseaux attentionnels renseignent sur l’activité d’un cerveau en état de flow, notamment celles s’intéressant à la notion surprenante d’attention « sans effort ».
Les distracteurs de l’attention sont évalués par plusieurs systèmes cérébraux qui déterminent à chaque instant l’intérêt et l’importance de ce qui stimule les sens ou les pensées. Des structures telles que l’amygdale et l’hippocampe traitent ces caractéristiques de façon « rigide », en fonction du passé : ce que l’on a l’habitude de trouver intéressant (lire un magazine, surfer sur Internet) ou désagréable, voire dangereux, et donc important (un visage ayant l’air menaçant). D’autres aires, situées surtout dans le cortex préfrontal, utilisent des critères plus flexibles dépendant des buts que l’on se fixe pour l’avenir, proche ou lointain. Chaque système fixe en quelque sorte ses priorités, qui se contredisent souvent dans une lutte incessante pour le contrôle de l’attention ; cette lutte d’influence aboutit à ce que les psychologues nomment des « conflits motivationnels », c’est-à-dire des situations où le cerveau cherche à accomplir en même temps plusieurs objectifs contradictoires.
Sur le plan mental, on dit que deux processus cognitifs sont antagonistes lorsqu’ils mobilisent les mêmes régions cérébrales, en particulier le même réseau de l’attention. C’est pourquoi on ne peut pas réaliser (exactement) en même temps deux activités qui demandent d’être attentif. En conséquence, il n’est pas étonnant que l’état de flow, en tant qu’état d’attention sans effort, ni conflit ni stress, soit si recherché et valorisé.3
Plusieurs outils d’autodescription ont été créés afin d’étudier les éléments de nature instable et les phénomènes subjectifs liés au Flow, tels que les entretiens qualitatifs, les questionnaires et la méthode d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method - ESM) (Csikszentmihalyi & Larson, 1984; Csikszentmihalyi & LeFevre, 1989; Nakamura & Csikszentmihalyi, 2002; Scollon, Kim-Prieto, & Diener, 2003). Un grand nombre de chercheurs ont utilisé l’ESM. Cette méthode consiste à répondre à un court questionnaire lorsque la sonnerie d’un télé-avertisseur retentit. Malgré tout son intérêt, cette méthode est à la longue relativement contraignante pour les sujets : le caractère intrusif et le temps nécessaire à l’usage de l’ESM présente l’inconvénient majeur de risquer d’interrompre le Flow. C’est la raison pour laquelle l’élaboration d’échelles de mesure du Flow reste une question d’une vive actualité (Bakker, 2008; Ghani & Deshpande, 1994; Havlena & Holbrook, 1986; Jackson & Marsh, 1996; Jackson & Eklund, 2002; Novak, Hoffman, & Yung, 2000; Pearce, Ainley, & Howard, 2005; Webster, Trevino, & L. Ryan, 1993).
En Europe, c’est principalement Rheinberg (1987, 1996), puis Rheinberg et Vollmeyer (2001) qui étudient plus particulièrement les relations entre Flow et motivation, notamment via la conception d’une échelle courte de Flow en langue allemande (Flow-Kurzskala : FKS, Rheinberg et Vollmeyer, 2001). Vollmeyer et Rheinberg (2006) estiment que FKS est une échelle de mesure du Flow adaptable à de nombreux contextes.
En France, à la suite aux travaux de Jackson et Eklund (2002), une version française du FSS-2 a été validée (Demontrond-Behr, Gaudreau, Visioli, & Fournier, 2003; Fournier et al., 2007). Déro et Heutte (2008) ont élaboré une échelle en 13 items pour mesurer le Flow au travail (adaptée à l’usage des TIC).
Constatant qu'il n’existait pas de version française de l’échelle courte de Flow (FKS, Rheinberg & all., 2003) et que d’autre part, une analyse comparative mettait en évidence le déséquilibre de l’ensemble des échelles (et tout particulièrement les échelles « courtes ») car elles ne prenaient pas vraiment en compte toutes les dimensions du flow (elles mesurent surtout l’absorption cognitive), Heutte & Fenouillet (2010) construisent l’échelle Flow4D16 par l'agrégation de quatre sous échelles : - FlowD1 : l’absorption cognitive ; - FlowD2 : La perception altérée du temps ; - FlowD3 : la dilation de l’ego ; - FlowD4 : le bien-être.
En s’appuyant sur la théorie du Flow, la société canadienne InterQualia© a créé un outil remarquablement efficace, le Bilan InterQualia© pour évaluer la situation émotionnelle et les compétences non techniques responsables des émotions. Cet outil est aussi une méthode de management simple et pratique pour développer le Flow dans l’entreprise. Cette solution est brevetée et a été validée scientifiquement sur 16000 cas. Cette solution est disponible en français et déployée dans un certain nombre d'entreprises.
L'état mental du flow fut ainsi nommé car durant les entrevues de Csikszentmihalyi en 1975, de nombreuses personnes rencontrées décrivirent leur expérience comme un courant d'eau les transportant2.
Csikszentmihalyi suggère plusieurs façons de travailler collectivement pour que chaque membre d'un groupe atteigne l'état de flux. Les caractéristiques de ce type de travail sont notamment :
Il est bon de noter que seul Csikszentmihalyi a publié des suggestions pour améliorer l'environnement dans lequel se déroule l'activité, pour qu'il soit plus propice à l'expérience du flow.
Les personnes ayant repris le concept de flow à sa suite ont plus mis l'accent sur l'utilité du concept de flow pour le développement de la personne elle-même, par exemple par la spiritualité, l'amélioration des performances, et le développement personnel en général. Des réutilisations du concept de flow ont été faites dans des milieux aussi divers que les affaires économiques4, l'improvisation musicale, la préparation sportive5, le stand-up6, et les communautés de séduction, souvent en association avec d'autres concepts comme celui d'inner game.
En éducation, le concept de sur-apprentissage semble un facteur important de cette technique, dans laquelle Csikszentmihalyi7 énonce que le sur-apprentissage permet à l'esprit de se concentrer sur la visualisation du résultat désiré comme une action unique et intégrée, et non comme un ensemble d'actions.
Selon Csikszentmihalyi (2005), comme l"individu autotélique n’a pas un grand besoin de possession, de distractions, de confort, de pouvoir ou de célébrité, car presque tout ce qu’il fait l’enrichit intérieurement, il est généralement très apprécié de ses pairs. Comme il expérimente le flow dans son travail, sa vie familiale, ses relations avec les autres, dans des activités banales de la vie quotidienne et même quand il est seul et inactif, il est moins dépendant des récompenses extérieures qui motivent les autres à se satisfaire d’un quotidien routinier, vide de sens. Il est plus autonome, plus indépendant, parce qu’on ne le manipule pas facilement à coup de menaces ou de récompenses extérieures. En même temps, il est plus impliqué dans tout ce qui l’entoure parce qu’il est pleinement investi dans le courant de la vie. Son énergie psychique paraît inépuisable, il est plus attentif, remarque plus de détails, s’intéresse volontiers à quelque chose sans en attendre de récompense immédiate. Il a une attitude joyeuse de curiosité, une volonté de comprendre, de résoudre des problèmes. Mais il a aussi un intérêt désintéressé : son attention est dénuée d’ambition et d’objectifs personnels pour forcer la chance d’appréhender la réalité selon ses propres termes. Comme ils sont moins préoccupés d’eux-mêmes, ils investissent plus d’énergie psychique dans leur rapport à la vie. Les individus créatifs sont généralement autotéliques et c’est parce qu’ils disposent d’un surplus d’énergie psychique à investir dans des choses apparemment triviales qu’ils font des découvertes. (Csikszentmihalyi, 2005).
Si apprendre est rarement une partie de plaisir, comprendre (être compris/se faire comprendre) peut être totalement jubilatoire (Heutte, 2007): d’ailleurs tous ceux qui ont ressenti un jour ce violent sentiment savent qu’il l’a été encore plus fort, au moment où ils ont pu le partager avec d’autres, et qu’ils ont pu constater qu’ils étaient compris. La réaction physiologique peut d’ailleurs être si forte, comme un long frisson qui part du bas du dos pour dresser les cheveux sur la tête, qu’au moment où ils le ressentent, ils ont l’impression d’être transporté, « comme sur un petit nuage », parfois ému aux larmes, et en même temps, paradoxalement, ils ont tout simplement le sentiment d’être (Csiksentmihalyi, 2004, 2005).
C’est vraisemblablement ce qui fait du métier d’enseignant un des plus beaux métiers du monde, ou en tout cas, un des plus enthousiasmants pour ceux qui ont le bonheur de vivre régulièrement cette expérience optimale. Si les enseignants qui connaissent le flow sont souvent débordants d’activité, ne comptant jamais leurs heures, toujours prêts à innover ou s’impliquer dans un nouveau projet, c’est tout simplement parce qu’ils cherchent en permanence n’importe quelle occasion de recréer les conditions qui vont leur permettre de le ressentir à nouveau. Comme ils ont une meilleure santé émotionnelle (Amherdt, 2004), ils sont dans des dispositions qui les rendent souvent beaucoup plus créatifs que leurs collègues. Ils innovent parfois sans même s’en rendre compte, presque malgré eux. Selon Csikszentmihalyi (2006), l’engagement dans un processus créatif donne la sensation de vivre plus intensément, permet de ressentir un « sentiment de plénitude que nous attendons de la vie et qui nous est si peu souvent offert. Seuls la sexualité, les sports, la musique et l’extase religieuse [...] nous confèrent un sentiment aussi profond d’appartenance à un tout plus vaste que nous-mêmes. » (Csiksentmihalyi, 2006).
Ainsi, pouvons-nous considérer que certains se régalent du savoir, de la connaissance et surtout de la compréhension (du plaisir de s’apercevoir que l’on comprend) dans un rapport presque charnel au savoir (Heutte, 2010) !
Parmi tous les boulimiques du savoir, nous admettrons (poétiquement) que l’épicurien de la connaissance se régale aussi (et peut-être encore davantage) du partage et de la construction de connaissances avec d’autres. Ainsi, au croisement du « gai savoir » (Pineau, 2009) et du « jamais sans les autres » (Carré, 2005), comprendre, comme d’autres plaisirs, serait ainsi encore plus jouissif à plusieurs (Heutte, 2010)…
L'échelle Flow4D16 (Heutte & Fenouillet, 2010) est tout particulièrement conçue pour la mesure du Flow en contexte éducatif.
Flow4D16 est formé de quatre sous-échelles (comprenant quatre items chacune) évaluant : - FlowD1 : l’absorption cognitive ; - FlowD2 : la perception altérée du temps ; - FlowD3 : la dilation de l’ego ; - FlowD4 : le bien-être.
Les musiciens, et plus spécialement les solistes lors d'une improvisation, peuvent expérimenter un état similaire lorsqu'ils jouent de leur instrument.
Le concept d'"être dans la zone" durant une performance athlétique correspond à la description du flux de Csíkszentmihályi. Les théories et les applications s'y rapportant et leurs liens avec les atouts et gains de performances sportives sont étudiés dans la psychologie du sport 8
Les travaux de Timothy Gallwey sur le "jeu intérieur" requis dans des sports tels que le golf et le tennis décrivent le coaching mental et les attitudes requises pour atteindre "la zone" et internaliser la complète maîtrise du sport9.
Roy Palmer suggère qu'être "dans la zone" peut aussi influencer les combinaisons de mouvements en intégrant au mieux les réflexes conscients et inconscients, ce qui améliore la coordination. Beaucoup d'athlètes décrivent le caractère naturel et "sans efforts" de leurs performances lorsqu'ils réussissent leurs meilleurs temps ou scores connus.
Le légendaire joueur de football Pelé décrit son experience d'"être dans la zone" ainsi : "J'ai ressenti comme un etrange calme...une sorte d'euphorie. J'ai eu l'impression de pouvoir courir une journée entière sans fatigue, de pouvoir dribbler à travers toutes leurs équipes ou à travers tous, que je pouvais presque leur passer à travers physiquement."[4]
Un autre exemple a été donné par le pilote de Formule 1 Ayrton Senna, qui, durant les qualifications du grand prix de Monaco 1988, a déclaré avoir l'impression de piloter la voiture au-delà de ses limites. "J'étais déjà en pole position, [...] et je continuais. Tout à coup j'avais deux secondes d'avance sur tout le monde, même sur mon binôme qui avait la même voiture. Et tout à coup j'ai réalisé que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je la conduisait comme instinctivement, mais j'étais dans une autre dimension. J'étais comme dans un tunnel. Pas seulement dans le tunnel sous l'hôtel : tout le circuit était un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J'avais largement dépassé la limite mais j'étais toujours capable de trouver plus."
Souvent lors de rediffusions sportives, un commentateur utilise la metaphore d'une action pour qualifier une autre action. Par exemple, "ce gars est un faiseur de home run" (action du baseball) lors d'une puissante percée et remontée de terrain durant un match de football américain. Phil Simms, longtemps quart-arrière dans la NFL a déclaré quelque chose de similaire lors d'une interview sur sa performance au SuperBowl : "C'est ma performance préférée de ma carrière, parce que c'est tout ce que je voulais être en tant que joueur. Je voulais être fort, faire de puissants tirs, être imperméable à la pression, sans m'inquiéter des résultats. C'est vraiment comme être debout devant un tee au golf et il y a des arbres de chaque côté et de l'eau, et vous vous lancez simplement genre "Je vais la balancer en plein milieu" Et rien d'autre ne traverse votre esprit".
C'est exactement ce que Csikszentmihalyi veut dire concernant le "flux". Simms était "imperméable à la pression, ne s'inquiétait pas des résultats". C'est l'exemple parfait de la performance optimale et de l'utilisation de talents. Un bon quart-arrière a la meilleure performance de sa vie lors du plus gros match de sa vie. Quand les challenges et les aptitudes sont simultanément plus hauts que la moyenne, une experience largement positive émerge10. Simms a réussi 22 lancers sur 25 tentatives sur 268 verges et beaucoup de gens pensent que c'était le meilleur jeu de quart-arrière vu lors d'un SuperBowl, ultime et plus importante rencontre des championnats de football américain. Il avait une concentration maximum.
Csikszentmihalyi et Jeremy Hunter rapportent que la concentration est un
élément vital pour s'impliquer totalement dans le présent. Ainsi il
faut se concentrer pour atteindre l'état de flux. De même un sens du
contrôle est nécessaire. Le contrôle, toutefois, paraît alors à la fois
naturel (sans-effort) et maîtrisant. Le contrôle et la concentration
sont aussi accompagnés d'une transcendance de l'état normal de
perception. Un des aspects de cette transcendace est la perte de la
conscience de soi11.
Dit simplement, le but d'un athlète est si intense et si élevé dans le jeu, qu'ils deviennent instoppables (le but et l'athlète).
Csíkszentmihályi fut probablement le premier à décrire le concept de flow dans la psychologie occidentale, mais comme il le reconnaît lui-même il n'est pas le premier à décrire le concept de flow ou à en développer des applications.
Les pratiquants de religions orientales, comme le bouddhisme et le taoïsme, ont placé la discipline de dépassement de la dualité entre objet et sujet au centre du développement spirituel. Ils ont développé un ensemble vaste et détaillé de théories pour surmonter cette opposition, ils ont testé et affiné leur pratique de pensée spirituelle à cette fin, à l'opposé de la science moderne occidentale dont la rigueur est fondé sur une distinction rigoureuse entre l'objet et l'expérimentateur.
La phrase "ne faire qu'un avec ses pensées" est une métaphore du concept de flow. Les pratiquants du bouddhisme zen appliquent des principes similaires au flow pour maîtriser leur art, en particulier l'aikido, le kendo, et l'ikebana.
Certains designers de jeux vidéo intègrent les principes du flow dans leur réalisation12.
Rédigé le 24 juillet 2013 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Rédigé le 19 juillet 2013 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
A l'origine du système publicitaire actuel il y a un besoin industriel: la nécessite d'écouler des stocks de marchandises au meilleur prix pour générer le plus large profit. Ainsi, depuis toujours les marques doivent faire connaître leur offre : elles sont au centre d'une industrie qui collecte plusieurs milliards par an pour gérer leur visibilité. Il ne s'agit donc pas d'une mince affaire. (voir à ce propos la description du fonctionnement du Complexe TV-Industriel de Seth Godin dans la Vache Pourpre)
En théorie, la chaîne de valeur est composée d'acteurs complémentaires et indépendants, tous spécialistes, pour garantir les meilleurs services aux annonceurs.
Ainsi, en simplifiant:
... Mais la création dans tout ça ?
C'est bien l'agence de stratégie média qui accompagne son donneur d'ordre dans ce domaine, mais le paramètre "créatif" a depuis longtemps été marginalisée dans ce système, ainsi que l'illustre le rapport entre les investissements dans la production de créations et les investissements correspondants en termes d'achat d'espace: souvent un rapport de 1 à 100 !
Si la création a presque disparu de cet écosystème, c'est parce qu'avec le temps les acteurs se sont structurés pour répondre à la demande des annonceurs. Le modèle théorique que je viens de décrire s'est depuis longtemps adapté aux comportements d'achat des annonceurs.
Paid media : une structure difficile à faire évoluer du fait de la concentration des acteurs
A la source de la structuration du "paid media", il y a le
comportement rationnel d'industriels forts, à la recherche de
prédictibilité dans leurs investissements de marketing et de
communication... et quel autre étalon que le volume d'achat d'espace
peut exprimer la "force de frappe" recherchée par ces grands groupes ?
Seul le volume, et la valeur de ces espaces permettaient de prédire, ou
plutôt devrais-je dire "d'assurer", l'impact d'une campagne de
communication.
Ainsi donc, la partie créative a-t-elle été moins valorisée,
principalement parce que les "saltimbanques" ont toujours constitué une
valeur d'investissement beaucoup plus risquée et beaucoup moins
prévisible pour des investisseurs rationnels. On pourrait reformuler
cette croyance comme : "une bonne pub peut permettre de sauver de
l'achat d'espace, mais une mauvaise créa aura toujours l'effet escompté
si l'investissement en volume d'espace est consenti" - vous
rappelez-vous d'insupportable campagne "juvamine" ? "si ju va bien c'est..."
L'industrie de la pub a compris très rapidement le phénomène et s'est organisée pour y répondre. Les structures d'achat d'espace ont été la pierre angulaire de la constitution des plus grands groupes au monde, et ont été l'objet d'opérations de concentration qui ont même distordu un temps les conditions de concurrence : il s'agissait alors de représenter la plus grande surface d'achat possible pour peser le plus lourd possible dans les négociations d'achats d'espace. Cette distorsion a même nécessité des ajustements réglementaires dans de nombreux pays. Ainsi la chaîne de valeur est-elle désormais réduite au plus strict minimum avec l'émergence des WPP, Publicis et consors.
Ces concentrations ont permis à une véritable magie de s'opérer: ces mégas agences sont devenues capables de présenter des tarifs, incluant tous les services à valeur ajouté dont j'ai parlé, souvent inférieurs au tarifs des "espaces" communiqué par chacun des supports (groupe de chaine TV, radio presse...). Représentant des volumes énormes, ces agences bénéficient en effet de tarifs préférentiels qui leur ont permis de créer la valeur ultime: des gains tarifaires ! Ceci, évidement, en plus des services à valeur ajoutée que constituent la stratégie, la création, le planning, la collecte de statistique, etc.
Ce système est ainsi admirable en termes d'optimisation: les annonceurs disposent d'un levier sur les tarifs publics dont les agences leur permettent de bénéficier, et les services à valeur ajoutée (et la création !) se confondent avec l'achat d'espace, et les supports. Ces mêmes supports, en nouant des liens avec un nombre limité d'acteurs assurent le "remplissage" de leur inventaire, générant les profits attendus à un coût marginal, ce qui boucle la boucle.
L'émergence du "earned media"
Dans l'écosystème changeant que nous connaissons, un terrible phénomène vient chambouler l'équilibre de cette construction, remettant en cause la position de l'ensemble des acteurs, jusqu'aux annonceurs eux-mêmes.
Car le "paid media" fonctionne selon le postulat que l'accès aux médias pour les marques est... payant ! Or internet, qui dans un premier temps a été exploité comme un support nouveau à la manière des médias traditionnels a permis à de nouvelles logiques de se déployer, faisant sauter le barrage du paiement pour accéder à un public. Red Bull est le symbole de ce changement drastique (voir l'article "marketing : la révolution redbull") qui voit d'évacuer des investissements d'achats d'espace vers d'autres moyens, considérant l'accès aux consommateurs comme acquis et direct, ne nécessitant en tout cas plus de payer une dîme à des supports autres que techniques... et cela change tout !
Cette émergence crée une crise profonde chez les médias, qui voient les investissements sur leur inventaire publicitaire traditionnel diminuer, au delà des effets de la crise, pour la première fois de leur histoire.
Un système inadapté à l'évolution des médias
Le système en place, comme j'ai essayé de le décrire, fonctionne entièrement sur une logique de "marge arrière" (j'ai bien écrit "logique" et non pratique, car cela est interdit réglementairement). Si la valeur de l'inventaire des supports s'écroule, c'est l'ensemble de la chaîne de valeur qui s'écroule. Ainsi, depuis des années, les plus grandes agences et les plus grands médias n'ont-ils eu comme préoccupation que de défendre la valeur des espaces des support "classiques" et leur puissance: c'est leur niveau de marge et leur revenu qu'ils garantissaient... Tout en tentant de gérer le paradoxe qui ronge cette industrie : continuer à défendre des formats en perte de vitesse parce qu'ils génèrent plus de marge, rompant le contrat d'origine avec les annonceurs d'une recherche supposée d'efficacité.
Peu à peu les marques, et surtout les quelques groupes qui les portent, réalisent l'impasse dans laquelle elles ont précipité l'ensemble de la chaîne de valeur, et cherchent à combler l'espace béant dans lequel Red Bull s'est engouffré... et les réflexions en cours n'ont rien de philosophique : c'est pour Coca-Cola la place de numéro 1 des soft-drinks qui est en jeu. Depuis quelques années déjà Coca-Cola a mis en oeuvre une stratégie pour contrer Red Bull avec la marque Monster. Ce qui est fascinant cependant, c'est de voir les limites des moyens déployés par Coca-Cola, pourtant colossaux, pour s'opposer à Red Bull.
Cette impuissance est l'expression même de la disruption à l'oeuvre dans l'industrie: pour s'opposer à Red Bull, Coca-Cola n'aurait en théorie pas d'autre choix que de s'engager dans une démarche média similaire... Mais Coca-Cola, c'est un comble, n'aura probablement pas les moyens de mener de front une double stratégie: Coca-Cola ne peut abandonner sa logique d'omniprésence médiatique (dans l'approche classique d'achat d'espace) pour affronter Red Bull sur le terrain des medias émergents... et cette incapacité frappe toutes les marques établies qui ont fait le choix du modèle traditionnel.
"Earned media" : une nouvelle ère de création ?
Le basculement du système publicitaire promet des changements considérables qui impacteront toute la chaîne de valeur : des annonceurs aux médias en passant par les agences. quel rôle, quel valeur apporter dans ce nouvel écosystème ?
Tout en annonçant la fin d'une époque, ces bouleversements portent une caractéristique intrigante: ils promettent une place renouvelée à la création et au contenu ! A quel prix pour la culture, les marques, les annonceurs, les agences, les médias ? Voila l'enjeu, rien de moins !
Par Gabriel Dabi-Schwebel, fondateur de l'agence web 1min30
Rédigé le 17 juillet 2013 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Paris, le 15 juillet 2013 – Mesagraph, éditeur de solutions de gestion et d’analyse intelligente des médias sociaux comme Twitter, dévoile aujourd’hui l’édition de son observatoire Social TV pour la semaine du 8 au 14 juillet 2013, qui décortique et analyse les performances sociales des émissions de l’ensemble du PAF pour la semaine écoulée. Grâce à sa solution, Mesagraph est capable d’analyser et de trier l’ensemble des tweets liés à une émission, ou même à un instant particulier d’un programme qui a particulièrement fait réagir les internautes : c’est ce qu’on appelle l’empreinte, ou audience sociale.
Secret Story écrase la concurrence…
L’Observatoire Mesagraph de la TV Sociale a dénombré 1 761 401 tweets liés aux émissions diffusées sur les principales chaînes de TV françaises la semaine dernière. La journée la plus active de cette période a été le vendredi 12 juillet avec 444 673 tweets.
Le dévissage de ses audiences sociales n’est plus qu’un lointain souvenir pour le prime de Secret Story. Désormais les scores sociaux de l’émission-phare de TF1 ne cessent de grimper (355 579 tweets) au point d’écraser la concurrence.
En effet, la diffusion de la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans remportée par la France face à l’Uruguay se classe deuxième avec 49 413 tweets. Soit 306 166 micro-messages de moins que le la locomotive du Top 5.
Le podium du classement est complété par l’étape du 14 juillet du Tour de France remportée par un Christopher Froome aux performances stupéfiantes. Cette victoire a fait l’objet de 36 621 gazouillis.
Derrière, Tellement people présenté par Clara Morgane et Stéphane Jobert prend place au pied du podium grâce à 24 984 tweets.
Enfin la traditionnelle interview du chef de l’Etat à l’occasion du 14 juillet n’a pas laissé de marbre la twittosphère : 22 937 gazouillis échangés.
Le top 5 des émissions à la plus forte audience sociale de la semaine :
… Tout comme TF1
Secret Story et TF1, même combat ! A l’image de son programme fétiche la première chaîne surpasse ses concurrents. Certes TF1 a perdu quelques tweets relativement au dernier observatoire mais pas suffisamment pour contrarier son leadership.
Avec 704 947 micro-messages suscités par l’ensemble de ses programmes, TF1 est loin devant France 2, son dauphin (136 913 tweets).
La chaîne publique a su tirer parti du Tour de France, entre autres, (77 773 tweets générés au total sur la semaine écoulée) afin de compter parmi les chaînes de TV à la plus forte audience sociale.
Malgré la perte de plus de 20 000 tweets relativement au dernier observatoire, (83 818 tweets contre 115 803 lundi dernier), D8 gagne deux places toujours tiré par Touche pas à mon poste, sa locomotive.
Avec la fin des Anges de la téléréalité, NRJ 12 traverse une zone de turbulences. Effectivement une semaine après l’arrêt du programme de téléréalité, NRJ 12 a perdu tout à la fois deux places et 124 761 tweets, s’écrasant à 69 838 micro-messages.
W9 (63 741 tweets) subit un sort comparable mais parvient à demeurer dans le Top 5 grâce aux diffusions de Ma famille d’abord (29 568 tweets) ou des 11 commandements (8 540 gazouillis).
Du côté des nouvelles chaînes de la TNT, c’est de nouveau HD1 qui a collecté le plus grand nombre de tweets sur la semaine écoulée : 4 374.
Le top 5 des chaînes de TV avec la plus forte audience sociale de la semaine :
Anais Camizuli, reste en tête
Qui détrônera Anais Camizuli ? Pour la troisième semaine de rang, Anais, personnalité forte de la septième saison de Secret Story reste la plus citée sur Twitter avec 6 902 micro-messages, devant Cyril Hanouna (3 818 tweets).
L’animateur de TPMP stoppe sa descente et gagne donc une place par rapport au dernier classement.
Grâce à ses deux animations de Touche pas à mon poste la semaine dernière, Valérie Benaim fait son apparition à la troisième place du Top 5 des personnalités à la plus forte audience sociale. 2 922 tweets.
Vendredi, Olympe a fait parler de lui en répondant aux critiques de Yoann Fréger datant… Du 19 mai dernier ! Une réaction tardive mais suffisante pour faire d’Olympe le quatrième de ce Top 5 avec 2 815 gazouillis
Enfin Benjamin Castaldi, l’animateur star de TF1 ferme la marche avec 2 551 tweets le mentionnant.
Le Top 5 des personnalités à la plus forte audience sociale :
Le tweet le plus « retweeté » sur une journée audiovisuelle à propos des émissions diffusées la semaine dernière :
(1278 retweets le 8 juillet)
Mesagraph propose une solution « intelligente » qui analyse automatiquement les conversations sociales ayant lieu sur Twitter, effectue une indexation par sujet et thèmes ainsi qu’un classement en fonction de leur pertinence et vous renvoie les résultats les plus à mêmes de vous intéresser, sans avoir à définir un seul mot-clé.
La plateforme Mesagraph ajoute une couche d’intelligence supplémentaire, qui élimine le bruit et permet d’extraire la valeur ajoutée et la pertinence provenant de Twitter, le tout en temps réel.
Pour plus d’informations sur Mesagraph ou sur l’observatoire de la TV sociale, rendez-vous sur le site de Mesagraph
A propos de Mesagraph
Basée à Paris, Mesagraph est une société française créée en 2010 par Sébastien Lefebvre. Elle édite des solutions de gestion et d’analyse intelligente des médias sociaux comme Twitter, en éliminent le bruit et en permettant à ses clients de tirer la quintessence des informations provenant des réseaux sociaux. Son offre phare, Meaningly, permet la création d’outils ultra performants et personnalisés d’analyse des conversations sociales, de façon complètement automatique et sans avoir besoin de définir de mots-clés en amont.
La société compte aujourd’hui une dizaine de salariés.
Contacts Presse
Romain Mabil – Cédric Landu
Rédigé le 17 juillet 2013 dans 04 Stratégie, développement durable et appropriation collective | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Médiamétrie prolonge son analyse des comportements du public et des tendances du marché en proposant une nouvelle étude sur la « Social TV ». Elle s’appuie sur un partenariat avec Mesagraph pour l’analyse du lien statistique entre l’audience et la conversation numérique.
Marqueur de la saison 2012-2013, la social TV a pris son envol. Médiamétrie observe et suit son évolution depuis ses débuts à travers ses études : 80% des internautes sont inscrits sur un réseau social, et près d’1 sur 5 a commenté des programmes de télévision au cours du dernier mois. Ces études ont également montré l’attente des téléspectateurs de pouvoir s’exprimer sur une émission et d’établir une véritable interaction avec les chaînes.
La nouvelle étude Social TV, construite en quatre volets, apporte un éclairage approfondi et des éléments de compréhension de ce phénomène. L’étude analyse en exclusivité les dispositifs « sociaux » des chaînes en France et à l’international. Elle dresse le panorama des équipements, des usages et des audiences. L’étude approfondit également — par un questionnement nouveau et spécifique — les attentes et motivations de ceux qui pratiquent la social TV. Enfin, « Social TV » analyse le lien entre l’audience TV de plus de 70 000 programmes et le nombre de commentaires qu’ils ont générés sur les réseaux sociaux. Pour cela Médiamétrie s’appuie sur sa connaissance des publics de la télévision et de l’internet. L’étude propose des analyses exclusives sur le profil et le comportement des téléspectateurs qui commentent les programmes sur Twitter. Elle permet également de mesurer l’impact de la conversation numérique sur l’audience TV.Rédigé le 17 juillet 2013 dans 04 Stratégie, développement durable et appropriation collective | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)
Directeur général et directeur générale adjointe d'Ipsos Loyalty
Comment établir un lien robuste entre les perceptions des clients et la performance de l’entreprise sur son marché ? Comment identifier des priorités réellement orientées business, combiner le bon diagnostic stratégique et un pilotage opérationnel efficace ? Alexandre Guérin et Marie-Paule Bayol (Ipsos France) nous livrent leurs réponses, avec à la clé la conviction qu’il est parfois nécessaire de sortir du cadre…
Market Research News : L’enjeu de concilier satisfaction client et rentabilité est-il souvent abordé par vos clients annonceurs ?
Alexandre Guérin / Marie-Paule Bayol : Il nous semble qu’assez schématiquement, il y a lieu de distinguer deux catégories d’annonceurs. Dans certaines entreprises, notamment l’industrie où les grands comptes ont un poids important, l’enjeu de la satisfaction est considéré à un niveau élevé dans la hiérarchie (PDG et Comité Exécutif). Pour ces entreprises, la question du retour sur investissement et de ce lien que vous évoquez entre satisfaction et rentabilité se pose de façon claire et explicite. Dans les autres entreprises, l’enjeu est plus spécifiquement adressé par des équipes études, des directions de la qualité, ou des directions de la relation client. La question de ce lien se pose, mais de façon nettement plus implicite, dans un contexte où nos interlocuteurs ont parfois du mal à faire en sorte que l’entreprise se mobilise. Il est difficile en particulier de fédérer les efforts de l’entreprise, et de dépasser les limites d’une organisation en silo.
Quelle est globalement votre philosophie sur la question de ce lien entre la satisfaction et la rentabilité. Comment y travaillez-vous ?
En fait, nous y travaillons de différentes manières, selon des approches convergentes. A un niveau assez macro, nous nous sommes lancés dans un chantier de réflexion avec un fond d’investissement, dont la théorie va précisément dans ce sens. En résumé, ce fond considère que les entreprises qui mettent le client au centre de leur stratégie et qui positionnent l’amélioration de la relation client comme axe fondateur de leur organisation sont celles qui auront à long terme les meilleurs résultats. Ils font donc le choix d’investir dans ces entreprises-là. Nous travaillons donc avec eux dans cette optique macro, et nous essayons de traduire cela dans des solutions d’études telles que notre WAO (Wallet Allocation Optimizer). Et nous intervenons enfin dans un rôle de conseil, d’accompagnement de nos clients, pour les aider en particulier à faciliter le partage de l’information, et à fédérer l’entreprise sur ces enjeux de satisfaction client.
Si l’on évoque plus spécifiquement le volet « études », quelles sont vos convictions clés sur la façon de travailler conjointement la satisfaction des clients et la rentabilité, ou disons la performance économique des entreprises ?
La première conviction, qui est au cœur de notre approche WAO, est de considérer que si l’on veut réellement travailler dans le sens du business, de la part de marché ou de la part de portefeuille, on ne peut pas se contenter de mesurer des indicateurs de satisfaction, de qualité ou de recommandation. L’idée est qu’on ne peut pas se focaliser uniquement sur le lien entre les consommateurs et une marque donnée. Au-delà de ces indicateurs classiques - et nécessaires - que sont la satisfaction, les intentions de fidélité et les recommandations, il faut pouvoir identifier jusqu’à quel point le consommateur considère la marque en question comme étant la meilleure pour lui, comparativement aux autres marques disponibles sur le marché. On obtient ainsi des indicateurs de préférence qui sont réellement « connectés » avec le business et la performance de l’entreprise sur son marché.
En disant cela, vous sous-entendez que le lien entre la satisfaction des clients et la performance de l’entreprise est relativement faible…
Effectivement. Les clients nous posent assez régulièrement cette question, de savoir si par exemple un score de satisfaction de 7 est un bon score. En réalité, si l’on prend l’angle du business, on ne peut pas répondre à cette interrogation. Cela dépend fortement du marché, et de la performance relative de l’entreprise face à ses concurrents. Ce que nous évoquons-là repose sur un travail de fond que nous avons mené en 2012, dans une démarche de R&D, avec des études sur une douzaine de pays et sur un nombre important de marchés. Ces travaux nous ont à la fois démontré la limite des indicateurs classiques de type satisfaction ou intentions de recommandation, mais aussi qu’il était possible de construire un modèle valide, avec un lien solide entre les indicateurs d’études et la performance de l’entreprise ou de la marque.
Et ce n’est pas le fameux Net Promoter Score !
Le NPS obtient en effet un franc succès, en particulier auprès des sociétés anglo-saxonnes. Il faut reconnaître que l’approche est séduisante. L’idée est de mettre le focus sur les recommandations, et donc sur une notion qui est plus proche du comportement que ne peut l’être la satisfaction. Et la mise en œuvre est excessivement simple. Mais cet indicateur NPS n’est pas mieux corrélé aux parts de marché des entreprises que ne le sont les indicateurs de satisfaction ou d’intentions de fidélité ! Notre parti-pris est bien de ne pas se limiter à la relation entre le consommateur et une seule marque, mais d’examiner l’écosystème concurrentiel; c’est ce principe-là qui permet d’obtenir un lien solide avec les parts de marché, ou les parts de portefeuille selon les catégories étudiées.
Ce modèle modifie-t-il sensiblement les priorités d’action pour les entreprises, en comparaison notamment avec une modélisation « classique » sur des indicateurs de satisfaction ? Et si oui, est-ce que vous observez des « constantes » dans la façon dont cela modifie ces priorités ?
Oui, cela modifie bien la nature des priorités qui se dégagent pour l’entreprise. Au fond, c’est logique. La démarche n’est pas de viser la satisfaction en tant que telle ; les leviers ne peuvent donc pas être rigoureusement les mêmes. Il est cependant encore un peu tôt pour que nous puissions tirer des enseignements généraux et dégager des constantes comme vous l’évoquez. Sur une étude récente qui portait sur le marché de la banque de détail en Angleterre, nous avons vu par exemple que la composante de maillage du réseau (qui conditionne donc la proximité géographique de l’agence) ne venait qu’au 4ème rang des drivers de la part de marché, alors qu’elle arrive systématiquement au 1er rang sous l’angle de la satisfaction.
Dans l’entreprise, ce ne doit pas être si simple de faire adopter de nouvelles métrique, compte tenu de la familiarité qu’il peut y avoir avec les indicateurs de type « satisfaction » ?
C’est vrai. Mais vous mettez le doigt sur un point important. Notre principe n’est surtout pas de supprimer ces indicateurs de satisfaction ou de recommandation ou de les remplacer par un autre. Nous proposons juste de les analyser de façon relative à la concurrence pour les associer à la performance business. Nous le faisons sur le principe d’une modélisation transparente (ce n’est pas une boite noire) mais en faisant en sorte également que cela s’inscrive dans une bonne « économie ». Il ne s’agit surtout pas de doubler les temps d’administration des questionnaires !
Une fois que l’entreprise a obtenu ces fameuses matrices de priorité, quelles sont les autres conditions clés pour un travail efficace.
Il y a au moins deux enjeux importants, et qui ne sont certainement pas étanches. Nous avons déjà un peu évoqué le premier, qui consiste à faire partager la vision, les priorités, et à faire en sorte que toute l’entreprise travaille ensemble. Pour nous, cela correspond à tout un travail d’accompagnement. C’est du conseil naturellement. Mais ce sont aussi des outils, avec notamment des plateformes qui facilitent le partage de l’information et sa bonne appropriation.
Mais un autre point extrêmement important porte plus spécifiquement sur la façon dont l’entreprise peut monitorer sa performance sur les axes qu’elle a définis comme étant prioritaires, toujours sur ces mêmes enjeux. La technologie permet aujourd’hui d’avoir une mesure quasiment en temps réel sur des indicateurs clés, mais également de recueillir des données précieuses comme les verbatims des clients interrogés. La capacité d’action de l’entreprise et sa capacité à se mobiliser est d’autant plus forte lorsqu’elle dispose d’un système d’information précis : si l’on prend l’exemple des groupes hôteliers, nombre d’entreprises ont la possibilité de suivre en temps réel la satisfaction de leurs clients pour chaque hôtel, chaque jour. Cela permet à la fois de s’assurer de la mise en œuvre des plans d’action, de les affiner si nécessaire et de mesurer leur impact. Mais aussi de pouvoir traiter le plus rapidement possible les éventuelles insatisfactions, ce qui est clé. Tout le monde sait que lorsqu’on fait au client la surprise de traiter rapidement son insatisfaction, celui-ci devient encore plus fidèle que s’il ne s’était rien passé.
Il faut donc combiner différents outils…
Tout à fait. L’idée est bien en effet d’articuler des dispositifs complémentaires, avec deux étages en quelque sorte. Le premier niveau est celui de l’étude stratégique, qui a pour vocation d’identifier les priorités, et qui n’a pas besoin d’être réitérée plusieurs fois dans l’année. Mais l’entreprise a tout à gagner à disposer d’un système complémentaire, opérationnel, avec des outils online par exemple, très simples et automatisés, qui permettent de suivre ce qui se passe et d’agir à un niveau très fin. Mais il nous semble important que ces outils sortent des codes habituels propres aux études. Ces dispositifs participent à l’expérience que le consommateur a avec la marque. On doit donc retrouver les codes de communication de la marque en question. Dans l’idéal, il faut aussi laisser aux consommateurs la possibilité de choisir les modes de contact avec lesquels ils sont le plus en affinité (PC online, Smartphone,…), en tout cas autant que faire se peut.
Avez-vous d’autres convictions importantes à partager sur notre thème et sur ces enjeux ?
Il nous semble qu’il y a un enjeu absolument majeur sur la notion de base-client, à la fois sur la qualité intrinsèque des bases de données et sur la capacité de l’entreprise à bien les utiliser. L’enjeu a toujours été important. Il l’est plus que jamais compte tenu de la multiplication des canaux et des points de contacts entre les consommateurs et l’entreprise. Celle-ci doit donc impérativement être en mesure de dépasser les silos de l’organisation, en ayant un système d’information qui soit conçu pour enregistrer tous les actes, toutes les interactions, et pour les synthétiser intelligemment dans le but d’entretenir des conversations personnalisées cross-canal. Il faut que l’entreprise soit capable de relier le mail qu’à écrit le client avec le fait qu’il a joint le service client ou même que l’entreprise l’a sollicité. On voit en tout cas l’avantage considérable que se donnent les sociétés qui prennent de l’avance sur ces aspects-là.
Rédigé le 17 juillet 2013 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments | TrackBack (0)