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Votre premier métier est planneur stratégique. On a le sentiment que le planning a été mis de côté ces dernières années…
Luc Wise : J’irai encore plus loin, je dirai qu’il n’a jamais décollé en France. C’est un des métiers les plus jeunes de la pub. Il a été inventé au Royaume-Uni dans les années 70 et les britanniques se sont beaucoup « staffés » en planning. C’est un métier qui ne s’est jamais réellement développé en France pour plusieurs raisons. La publicité anglaise est plus structurée, plus professionnalisée avec une division des tâches plus forte. Les marges sont plus importantes ce qui leur permet d’investir plus. Si les britanniques font de meilleures publicités, c’est qu’ils ont davantage de ressources et plus d’argent pour recruter les talents.
En France, le planning a souvent été vu par les patrons d’agences comme une fonction qui pouvait désinvestir le commercial du côté « noble » (la réflexion stratégique) de son métier. Je pense qu’il ne faut pas opposer ces deux fonctions, au contraire le commercial a la connaissance du client et le planneur celle du consommateur. C’est le dialogue entre eux qui donne la force de l’idée stratégique. En France, les commerciaux ont parfois vu d’un mauvais œil le développement du planning stratégique. Ce qui est une absurdité car c’est aussi valorisant de gérer un client et gagner de l’argent, que de réfléchir. Commerciaux et planneurs travaillent en binôme en Angleterre et chacun est valorisé.
Avons-nous perdu du temps ?
Luc Wise : Oui mais, durant des années, la réalité économique ne permettait pas aux agences de recruter des planneurs stratégiques. Certaines l’ont fait mais parce que cela faisait chic de le faire. Le marché le demande donc, quelques agences l’ont fait mais sans réelles volontés de le développer. En gros le planning stratégique en France, c’est un métier un peu fantôme. Il est né assez tard en Angleterre, plus tard encore en France. Dans les années 80 a émergé une génération de planneurs dont font partie Valérie Henaff et Bertille Toledano mais la crise passant par là, ce développement s’est arrêté car le planning n’est pas vu en France comme un centre de profit. Il y a très peu de bon planneur en France.
J’ai débuté en tant que commercial ce qui m’a permis de comprendre les contraintes liées à cette profession par rapport au client. Le planning doit servir le produit fini, il doit créer des objets communicants. Il faut l’intégrer dans le processus publicitaire. Le planning n’est pas là pour faire uniquement la veille des tendances, faire des études ou donner son avis dans la presse. Cela ne m’intéresse pas d’être brillant, ce qui m’intéresse c’est d’être efficace. Mon métier au-delà de fournir un service, c’est de créer des produits qui soient efficaces. Je pense que beaucoup d’agences françaises ont créé un planning juste pour fournir un service. Le planning pour moi c’est : aider les créatifs et les gens qui produisent in fine à trouver des angles pertinents, dans l’air du temps, dans la culture populaire et qui, au final soient des choses efficaces et impactantes. Le propre du planneur stratégique est de faire le lien entre les études, la connaissance et la création. C’est la raison pour laquelle Stanley Pollitt a créé ce métier. Le constat à l’époque était que les gens étaient submergés de messages et que pour sortir du lot, il fallait de l’impact créatif et de la pertinence stratégique.
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