L’un dénonce les excès du capitalisme et du libéralisme et appelle à renouer avec le socialisme des origines. Le second, spécialiste de la pensée chinoise, s’intéresse aux transformations silencieuses. Mais tous deux revendiquent la nécessité d’élaborer des stratégies obliques.
Jean-Claude Michéa
La Gauche et le Peuple est le titre d’une correspondance croisée entre Jacques Julliard et Jean-Claude Michéa, qui vient de paraître chez Flammarion et qui démontre, en faisant la généalogie minutieuse des idées socialistes au XIXe siècle, en quoi le Parti socialiste n’a de socialiste que le nom. En amont, l’œuvre de Jean-Claude Michéa a permis de faire redécouvrir la pensée politique de George Orwell mais aussi de pointer les aberrations du libéralisme, avec Impasse Adam Smith (Climats, 2002 ; Champs-Flammarion, 2006) et L’Empire du moindre mal (Climats, 2007 ; Champs-Flammarion, 2010).
François Jullien
L’Archipel des idées de François Jullien, qui vient de paraître à la Maison des sciences de l’homme, permet de prendre la mesure du parcours effectué par ce sinologue et philosophe depuis le Traité de l’efficacité (Grasset), qui l’a fait connaître du grand public en 1997 : l’écart, l’universel, le commun, le mal, le vivre sont quelques-unes des notions qu’il a remodelées dans son œuvre et dont les moments marquants sont aussi Nourrir sa vie. À l’écart du bonheur (Seuil, 2005) ou encore Les Transformations silencieuses (Grasset, 2009).