Puisque chaque individu alterne rapidement différents modes d’activité cognitive, différentes parties du potentiel créatif sont prise en charge par différents modes de travail. Comme chaque individu à son style cognitif particulier, imposer un même rythme pour tous, sous réserve de mobiliser le plus grand nombre dans la dynamique d’innovation, est au final complètement contreproductif. De plus, comme l’enjeu n’est pas de faire émerger des idées mais bien de les développer de sorte que le public du domaine les accepte, c’est bien la dimension sociale qui est clé en réalité. L’innovation collaborative est systémique. Pour la stimuler il est donc indispensable de favoriser plusieurs typologies d’interactions en parallèle :
-il faut permettre à un individu de faire interagir son monde imaginaire interne avec les objets de son environnement externe, en offrant un espace/temps individuel d’expérimentation, tourné vers l’acquisition de nouvelles informations et la transformation d’images mentales.
-il faut également permettre à un individu d’interagir avec les autres individus en offrant un espace/temps collectif de collaboration, tourné vers le partage d’images mentales et la construction de représentations communes.
-il faut enfin permettre aux individus d’interagir entre eux pour exercer leur jugement social, en offrant un espace/temps collectif de confrontation, tourné vers la validation de connaissances nouvelles.