Les circuits courts sont définis officiellement et renvoient à un nombre d’intermédiaires (zéro ou un) entre le producteur et le consommateur. Les produits locaux ou de proximité font référence à une distance et ne bénéficient pas de définition officielle. Les produits bio, signe officiel de qualité, renvoient à un cahier des charges encadrant un mode de production réglementé, basé sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM. Ainsi, les circuits courts ne sont pas tous de proximité et inversement. Les produits issus de circuits courts ou de proximité sont minoritairement bio même si une corrélation existe : parmi les 800 exploitations franciliennes pratiquant des circuits courts, 11 % sont bio et 90 % du volume produit en maraîchage bio est commercialisé en vente directe.
La notion de filières courtes de proximité intègre à la fois la proximité géographique et le faible nombre d’intermédiaires, en mettant en avant la notion de filières alimentaires et leur nécessaire (re)structuration. Elles englobent les pratiques mettant en lien producteurs et consommateurs franciliens, répondant ainsi au double enjeu de soutenir, valoriser l’agriculture francilienne et d’assurer un approvisionnement alimentaire durable, diversifié et de qualité.
En France, 72 % des achats alimentaires se font en grandes surfaces, 15 % dans des magasins alimentaires spécialisés – boulangeries, boucheries… – et seulement 6 % sur les marchés ou directement auprès des producteurs. En Île-de-France, cette répartition se vérifie même si l’on fréquente un peu plus les petits commerces. Le marché de Rungis joue également un rôle clé dans l’approvisionnement francilien : les deux tiers de ses produits alimentent en effet la région, le reste partant en province et à l’international.
Ainsi, bien que l’Île-de-France se situe au centre d’un riche bassin agricole contrairement à bien des métropoles (New York, Tokyo, Londres…), les quelque 5.000 exploitations franciliennes ne peuvent et ne pourront pas répondre aux besoins alimentaires de 12 millions de consommateurs, tant en quantité qu’en diversité. La production contribue faiblement à l’approvisionnement alimentaire des Franciliens, même si ce constat est à relativiser selon les filières. Si l’offre reste restreinte, la demande, elle, est de plus en plus forte. En 2014, quatre Français sur dix déclaraient ainsi acheter souvent ou très souvent des produits locaux et six Français sur dix prévoyaient d’en augmenter la consommation dans les six prochains mois.