« Les Deux Rives » : tel est le nom de ce quartier appelé à figurer, dans un futur proche, parmi les quartiers emblématiques de l’économie circulaire. A cheval sur les douzième et treizième arrondissements de Paris, entre les gares de Lyon, de Bercy et d’Austerlitz, ce territoire va expérimenter dès janvier 2018 une démarche unique et originale de collaboration entre entreprises, salariés et résidents.
Initiée par la Ville de Paris et la RATP , l’expérimentation du « quartier des Deux Rives » constitue la suite logique d’une idée développée lors des « Etats Généraux de l’économie circulaire » et inscrite dans le plan d’actions parisien voté en juillet 2017, deux démarches déjà animées par Auxilia[1]. Fin 2016, Auxilia a réalisé un pré-diagnostic confirmant le potentiel de ce quartier d’affaires en termes d’économie circulaire.
Un « quartier circulaire »
L’appellation « quartier circulaire » ne renvoie pas, comme pourrait le suggérer une interprétation au pied de la lettre, à un quartier en forme de circonférence ou, pire, à un quartier qui tourne en rond. Au contraire, conformément aux principes de l’économie circulaire, ce quartier est appelé à maximiser les coopérations pour développer les «R » de la « Réutilisation des matériaux, des espaces ou des compétences», du « Réemploi des produits », de la « Réduction des gaspillages » et du « Recyclage ».
Concrètement, qu’est-ce que cela va donner ? Aujourd’hui, nul ne le sait encore. Toutefois, la collaboration entre des structures publiques et privées rassemblant plus de 5000 entreprises et employant plus de 100 000 personnes est prometteuse en termes de réduction de la consommation de ressources. Ainsi, petites et grandes entreprises vont-elles pouvoir organiser des systèmes de prévention des bio-déchets, inventer de nouveaux services pour leurs salariés (blanchisserie, auto-partage, compostage, restauration…), partager des espaces, proposer des actions en direction des habitants, ou tout autre projet qu’elles souhaiteraient impulser !
Une démarche unique
Certes, les démarches de collaborations inter-entreprises, souvent étiquetées « écologie industrielle et territoriale » dans les milieux avertis, existent depuis de nombreuses années. Auxilia les accompagne d’ailleurs depuis 2005. Cependant, le projet mené sur le quartier des Deux Rives est unique pour au minimum deux raisons :
- Le « terrain de jeu » : contrairement aux démarches qui concernent habituellement les industries, le quartier des Deux Rives s’adresse à des entreprises du secteur des services (mobilité, banque, restauration…), dans un milieu urbain dense, qui plus est en pleine mutation[2]. De nouvelles opportunités, mais aussi de nouvelles contraintes (notamment d’espace et de savoir-faire), se posent dans ce cadre particulier.
- Les « acteurs en jeu » : en parlant de « quartier circulaire », la Ville de Paris et la RATP ne souhaitent pas limiter la démarche aux seules entreprises concernées. Seront progressivement associés les salariés des entreprises et les habitants du quartier, afin de faire coïncider les projets avec les aspirations de ces derniers en termes de qualité de vie. Des projets communs, tels qu’une conciergerie partagée, pourraient ainsi créer du lien entre les entreprises, les salariés et les résidents.
Un défi collectif
Le lancement des ateliers et des groupes de travail, début 2018, s’apparente ainsi à un défi collectif majeur : comment traduire concrètement les collaborations entre acteurs en milieu urbain ? Comment associer les salariés et habitants à des démarches économiques ?
L’enjeu est de taille : en agissant sur un quartier d’affaires majeur, le potentiel de réduction des pollutions et de déchets est considérable, d’autant que les bénéfices seront également économiques (réduction des coûts) et sociaux (amélioration de la qualité de vie).
Pour Auxilia, qui a le plaisir d’animer ce projet, il s’agit également de démontrer que ces démarches peuvent être répliquées sur d’autres agglomérations, afin d’enclencher un cycle de coopérations fertiles sur toute la France.
[1] Deux missions conduites par des groupements dont Auxilia faisait partie
[2] A noter la construction d’environ 25 000 m2 de logements et de 100 000m2 de bureaux d’ici 2019