A l’heure où des réformes déterminantes doivent dessiner l’avenir social, économique et politique de la France, la voix des acteurs économiques doit se faire entendre.
Les entrepreneurs, une voix qui compte
France Digitale, fondée il y a 5 années, est une association proposant un modèle unique : réunir à la fois les entrepreneurs de la nouvelle économie, mais également les fonds d’investissements dont le rôle est crucial pour le développement des jeunes pousses.
Son ambition est multiple : permettre à des chefs d’entreprise de réfléchir aux normes à adopter pour réguler l’économie numérique tout en acculturant la France à la prise de risque - la trop grande aversion du pays pour celui-ci limitant considérablement les sources de financement pour des entreprises prometteuses.
Ses deux coprésidents dont je tiens à saluer le profond engagement, Jean-David Chamboredon et Olivier Mathiot, n’ont eu de cesse de fédérer un board d’entrepreneurs volontaires, prêts à se pencher sur des enjeux complexes – de la fiscalité numérique jusqu’à la neutralité du web en passant par les données personnelles, le financement de l’innovation ou encore les travailleurs indépendants. France Digitale aborde également les questions majeures de la formation et de l’éducation dans la société numérique avec l’objectif de former les futures générations à la société que prépare les technologies de pointe.
France Digitale montre qu’au-delà des seules questions économiques et fiscales, les entrepreneurs ont une place légitime à agir, penser et participer à la décision publique.
Et cet engagement des acteurs du digital est vertueux à plusieurs titres.
Il permet tout d’abord à des personnalités pragmatiques, familières des dispositifs sociaux et économiques, placées au cœur des problématiques de nos sociétés actuelles, ayant une fine connaissance des réalités économiques de pouvoir s’exprimer là où la société semble être lasse des responsables politiques héritiers de positions, dont la seule avidité personnelle conduit l’action quotidienne, se montrant rarement dignes de leurs fonctions. Si l’élection d’Emmanuel Macron a montré un désir de balayer ses personnalités dont la société n’est plus dupe, elle a également illustré qu’il était aisé de passer d’un camp en fonction de calculs arrivistes. Il ne s’agit pas d’opposer entrepreneurs et hommes politiques, mais de conjuguer les rôles. L’engagement politique moderne passe par la prise de parole des fondateurs d’entreprise de toutes tailles et de tous secteurs, après quelques décennies d’un capitalisme parfois sauvage désintéressé de son impact sur l’économie réelle.
Toutefois, cet engagement débute avant tout au sein de l’entreprise, tous les entrepreneurs n’ayant pas nécessairement une vocation politique. Cela s’inscrit dans l’adoption de politiques sociales qui contrairement à ce que des préjugés datés souhaiteraient imposer, ne nuit pas à la croissance et au développement, bien au contraire.
L’entreprise, une vocation sociale
Les entreprises modernes, pas seulement digitales, doivent impérativement se soucier de leurs valeurs et du sens qu’elles apportent à leurs collaborateurs.
Avec l’avènement de la société de l’information, les désirs changent et pas seulement pour les millennials. Les comportements d’achat en témoignent : au-delà du produit, les conditions de production, la philosophie de la marque ou encore son engagement environnemental sont des paramètres tout aussi importants. Il en va de même pour les travailleurs contemporains qui ont la chance d’être positionnés en tant qu’insiders sur le marché de l’emploi, dont l’implication dans une entreprise va de pair avec l’investissement de celle-ci, les valeurs qu’elle partage.
Être engagé socialement active de nombreux paramètres augmentant l’attractivité de l’entreprise. Tout d’abord, il s’agit d’un véritable outil RH, permettant de fédérer les équipes, de diversifier l’activité pour certains postes, de susciter la fierté des collaborateurs, de leur permettre de se sentir investi et de partager la stratégie sociale de l’entreprise. In fine, le bien-être augmente, la fidélité à l’entreprise également.
En outre, être une entreprise engagée c’est également communiquer à l’extérieur sur ses actions, rejoindre de nouveaux réseaux, rencontrer des acteurs passionnants – qui peuvent générer de nouvelles opportunités économiques !
Comment placer les enjeux sociaux au cœur de l’entreprise ?
S’il est évident que les avantages d’une politique sociale sont nombreux, il est certainement moins aisé pour un dirigeant d’entreprise d’imaginer comment les faire cohabiter avec la vocation première de sa société, créer de la valeur.
La première possibilité est la mise en place d’un projet impactant, ayant ou non un rapport avec le secteur d’activité de l’entreprise. Les collaborateurs peuvent sur des plages horaires définies s’investir dans le projet, que celui-ci soit interne ou externe.
L’étape suivante est l’adoption d’une véritable politique de mécénat, laquelle peut s’appuyer sur les formes juridiques de la philanthropie privée : fonds de dotation, fondation d’entreprise, association d’intérêt général, etc.
Une fois son champ d’action défini, qu’il s’agisse de l’éducation, la lutte contre la pauvreté, l’insertion professionnelle, la sauvegarde de l’environnement, il est important de ne pas complètement dissocier ces projets de l’activité classique et de cherche à toujours les intégrer.
Par exemple, chez Showroomprivé, nous avons toujours mis un point d’honneur à démocratiser, qu’il s’agisse de l’accès à la mode en proposant des prix compétitifs, à l’innovation en formant des startups au sein de notre incubateur Look Forward ou encore aux métiers du e-commerce en formant des demandeurs d’emploi à ceux-ci à travers le programme de notre fondation d’entreprise.
Dans la même veine, nous avons récemment célébré la seconde édition du Look Forward Fashion Tech Festival, qui s’est tenu fin juin à la Gaïté Lyrique. Cet événement, pensé comme la réunion annuelle des écosystèmes fashion, retail, beauty et tech est singulier dans la mesure où il n’est pas seulement accessible aux corporates. En effet, nous l’avons pensé construit autour d’une exposition culturelle, gratuite et ouverte à tous, convaincu que le mélange des publics et son ouverture feront sa force.
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