La théorie économique devrait réintégrer la question éthique. Plus encore : il s’agit de se rappeler qu’elle lui indique la direction à suivre. Il faut en effet, d’une part « reconnaître que la réflexion éthique ne peut pas être totalement dénuée de conséquences pour le comportement réel », c’est-à-dire sur le comportement qui donne lieu à la décision économique. D’autre part, il faut reconsidérer la manière de produire « le jugement que l’on porte sur ce qui est accompli à l’échelle de la société ». Ainsi, la vision de l’économie comme facteur de développement humain devrait impliquer une vision de l’économie au service de l’humain, dont la finalité en dernier lieu, est humaine.
Pourtant, cette finalité semble aujourd’hui s’inverser. Selon Emmanuel Jaffelin, « le telos économique triomphe du telos humaniste. ». Cette confusion par laquelle la valeur financière est prise comme fin au lieu d’être prise comme moyen se retrouve dans les marchés actuels. Or quel peut être le sens de l’économie si ce n’est d’être au service des humains ? La distinction faite par Aristote dans « Les Politiques » entre acquisition utile et acquisition spéculative garde toute sa limpidité, et donne une direction à suivre simple, un cap face à la « perte de sens » souvent évoquée.
Tout comme il est bon pour l’humanité que l’entreprise se développe selon une perspective éthique, il est bon pour la performance de l’entreprise de prendre en compte les enjeux dans leur globalité, c’est-à-dire aussi les enjeux environnementaux et sociaux.
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