Parmi les voies que la France doit emprunter pour sortir d’une crise économique qui dure, celle de l’innovation est dans toutes les têtes. Mais généralement selon une approche purement technologique, encore souvent perçue comme la seule « vraie » manière d’innover.
Or une autre forme d’innovation s’épanouit en silence, c’est l’innovation sociale, qui vient d’être officiellement reconnue en France dans la Loi relative à l’Economie sociale et solidaire grâce au travail du Mouves.
Centrée sur l’intérêt général, elle consiste à élaborer des réponses nouvelles à des problématiques sociales apparemment insolubles – chômage de longue durée, égalité dans l’accès aux soins, au logement, délitement du lien de solidarité, malnutrition – dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales.
Comme toute innovation, l’innovation sociale nécessite d’investir dans la R&D, de s’entourer d’experts et bien sûr de prendre des risques. Mais sa caractéristique principale est d’impliquer dans l’invention, l’expérimentation, la diffusion et l’évaluation de l’offre tous les acteurs – en premier lieu les usagers – concernés. Multiforme, elle a recours autant aux sciences humaines et sociales qu’aux technologies numériques. En cela, il n’est pas rare qu’innovation sociale et innovation technologique aillent de paire.
Les entrepreneurs sociaux partagent le fait d’œuvrer pour le bien commun plutôt que pour l’intérêt de quelques-uns. Exclusion, dépendance, petite enfance, santé, logement, alimentation, environnement,…tous placent l’intérêt général au cœur de leurs activités qu’ils cherchent à rendre performantes afin d’obtenir un impact social positif.
A l’heure où crise économique, crise sociale et crise écologique se conjuguent de façon ravageuse, les entreprises sociales sont devenues des partenaires incontournables pour répondre à des besoins sociaux qui explosent en même temps qu’ils se complexifient.
Dans ce contexte d’exposition accrue, où les attentes – des pouvoirs publics, des citoyens, des financeurs…- sont à la mesure de la confiance placée en elles, ces structures sont de plus en plus incitées à faire la preuve de leur capacité à générer une plus-value sociale…en même temps qu’elles cherchent souvent d’elles-mêmes à disposer d’informations pour améliorer leurs pratiques et maximiser l’impact social qu’elles génèrent.
Or l’impact social – que l’on peut définir comme l’ensemble des effets (négatifs ou positifs) engendrés par une organisation sur son environnement, au-delà du seul aspect économique – ne se décrète pas, il se prouve au quotidien.
Des outils et des méthodes sont ainsi nés pour permettre de l’évaluer. Et bien qu’ils soient encore peu utilisés – l’évaluation de l’impact social est encore une pratique naissante, peu généralisée – les entrepreneurs sociaux sont de plus en plus nombreux à se lancer dans cette démarche. Le Mouves encourage cette dynamique, utile pour le pilotage des organisations et nécessaire pour la crédibilité du modèle d’entreprise qu’ils défendent.
Pour en savoir plus : Téléchargez le petit précis de l’évaluation de l’impact social
ARTICLE DE SYNTHESE. L'innovation sociale pour impacter positivement la société et l'environnement ... et garantir la croissance de l'entreprise face aux enjeux actuels. https://www.levidepoches.fr/weblog/2018/01/-et-si-la-vraie-innovation-consistait-%C3%A0-transformer-lentreprise-j%C3%A9r%C3%A9my-dumont.html