Le vide poches du planneur strategique édité par jérémy dumont. Un blog de veille PSST www.PSST.fr

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28 février 2022

Samedi 12 Mars : participez aux marches Look Up pour le climat et la justice sociale #unispourleclimat

 

Marches look up

Retrouvez toutes les informations sur le site https://marcheclimat.fr/12mars/


Nous sommes de plus en plus #UnisPourLeClimat : les collectifs et ONG pour le climat appellent en masse : GreenPeace, Alternatiba, France  Nature Environnement, Citoyens pour le climat, Extinction Rebellion, Surfrider, 350, Makesense, Bloom, Attac, Youth For Climate ...
Mais aussi de plus en plus de ,syndicats étudiants (UNEF, La voix Lycéenne) et salariés, FSU, Solidaires, CGT, voire l'appel https://solidaires.org/Dans-la-rue-le-12-mars-pour-un-sursaut-ecologique-et-social) de plus en plus d'entreprises (voire la liste sur le site)

Plus de 73 mobilisations sont déjà annoncées à l'appel de 364 organisations et collectifs

 

Rédigé le 28 février 2022 dans 02 Notes de réflexion @ jeremy dumont, 09 Actualites de la plateforme d'echange PSST | Lien permanent | 0 Comments

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26 février 2022

La guerre en #ukraine a des causes profondes : notre rapport de prédation sur d'autres pays, les humains, le vivant. #noussommesvivants

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RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30–19:30. ZOOM Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA Nous inciter à changer notre rapport à soi, aux autres et la nature, voilà ce qui nous anime ! #noussommesvivants

 

✏️ L'humain est capable du pire contre les humains, la nature, le vivant. Que nous apprend l’analyse des conflits ? L'humain est capable du pire contre les humains, la nature, le vivant. Que nous apprend l’analyse des conflits ? Ma note de réflexion https://lnkd.in/gyEBqiSY
 
 
👉Les rapports de prédation posent des enjeux de co existence des humains avec les autres êtres vivants au sein d'un même territoire aux ressources partagées.
 
👉Prendre conscience des rapports de prédation entre les humains et la nature est nécessaire à la prochaine évolution des comportements durable et coordonnée.
 
👉Le « vivre ensemble » nécessite la reconnaissance de l'appartenance de l'homme au vivant et la dépendance de l’Homme aux autres composantes du vivant serait une voie à explorer permettant de changer notre rapport à soi, aux autres et à la nature.
 
💪Face à la nécessité de concilier l'économique, le social et l'environnemental, face aux enjeux écologiques, face à l'impératif de vivre ensemble ...on se mobilise le 21 mars pour apporter la transition écologique dans les entreprises !
 
🥰Dépasser les rapports de prédation pour mieux vivre ensemble #facteurhumain 🌍
RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30 - 19:30. ZOOM
Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA
 
🤩AU PROGRAMME DU 21 MARS. 18H30
1- La fresque du facteur humain https://lnkd.in/gVhGcCxX
2- Nos projets de régénération https://lnkd.in/eJAM_hE (focus formations et design régénératif)
3- Le maillage de compétences pour monter sur des missions ensemble https://lnkd.in/gEYv8FxQ
4- Notre offre aux membres de l'association https://lnkd.in/g4PE4V_P
🧍🏽‍♀️🧍🏽Nous sommes vivants 🐴🦁🐝
🌳🌴www.noussommesvivants.co 🌵🍄
 
NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS
#design #innovation #transformation #transition #regeneration #ecologie #biodiversite #climat #odd #conflits #facteurhumain #bethechange

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13 février 2022

Le club des planeurs stratégiques est sur Instagram lnkd.in/eM64W7H CC #leplanneur #planneur

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Le club des planeurs stratégiques est sur Instagram lnkd.in/eM64W7H CC #leplanneur #planneur

Un planneur stratégique effectue une analyse des cibles, de la marque, du marché afin d'enrichir la réflexion stratégique des responsables produits/services afin de développer des concepts innovants, des plans de communication, des actions commerciales et des dispositifs media....qui rencontrent leurs publics !

Rejoignez nous :
- Le groupe linkedin : https://lnkd.in/eMvissT
- Le groupe facebook : https://lnkd.in/e7v5Cgb7
- Le blog : www.levidepoches.fr

Les animateurs de l'association : Willem van der Horst Gaëlle VAN HIEU Audrey Rousseau Laure Thibaut Jérémy Dumont Sofiene El Kebir 苏菲安
 

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12 février 2022

🥰 Dépasser les rapports de prédation pour mieux vivre ensemble #noussommesvivants #facteurhumain 🌍 RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30 - 19:30. ZOOM

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RDV le 21 mars, 18:30 pour fêter le printemps ! Au printemps on se régénère ! On régénère les entreprises ! Nous inciter à changer notre rapport à soi, aux autres et la nature, voilà ce qui nous anime ! #noussommesvivants

👉Les rapports de prédation posent des enjeux de co existence des humains avec les autres êtres vivants au sein d'un même territoire aux ressources partagées.

👉Prendre conscience des rapports de prédation entre les humains et la nature est nécessaire à la prochaine évolution des comportements durable et coordonnée.

👉Le « vivre ensemble » nécessite la reconnaissance de l'appartenance de l'homme au vivant et la dépendance de l’Homme aux autres composantes du vivant serait une voie à explorer permettant de changer notre rapport à soi, aux autres et à la nature.

✏️Une note de réflexion à lire ici https://lnkd.in/gag4udFe

💪Face à la nécessité de concilier l'économique, le social et l'environnemental, face aux enjeux écologiques, face à l'impératif de vivre ensemble ...on se mobilise le 21 mars pour apporter la transition écologique dans les entreprises !

🥰Dépasser les rapports de prédation pour mieux vivre ensemble #facteurhumain 🌍
RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30 - 19:30. ZOOM
Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA

🤩AU PROGRAMME DU 21 MARS. 18H30
1- La fresque du facteur humain https://lnkd.in/gVhGcCxX
2- Nos projets de régénération https://lnkd.in/eJAM_hE (focus formations et design régénération)
3- Le maillage de compétences pour monter sur des missions ensemble https://lnkd.in/gEYv8FxQ
4- Notre offre aux membres de l'association https://lnkd.in/g4PE4V_P

🧍🏽‍♀️🧍🏽Nous sommes vivants 🐴🦁🐝
🌳🌴www.noussommesvivants.co 🌵🍄
NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS

#innovation #transformation #regeneration #facteurhumain #ecologie

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07 février 2022

Le rôle des biais cognitifs dans les situations de créativité. Par Hicham Ezzat. Cognition Créativité Fixation Ideation Leadership Management de l'Innovation Théorie C-K

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https://www.theses.fr/228919517

La recherche d’Hicham Ezzat parue en novembre 2017, « Leaders for Creativity : Modeling and Experimenting Defixation-Oriented Leadership » (thèse de doctorat de Mines ParisTech, PSL Research University), combinant théorie de la conception et psychologie expérimentale, invite à quitter ces stéréotypes. Car, face à la rupture, le leadeur doit construire sa relation avec son équipe à la fois comme un processus de « défixation » (rupture avec les concepts établis) et de reconnaissance mutuelle.
 
Par exemple, si on demande de trouver des solutions pour « jeter un œuf d’une hauteur de plus de 10 m sans le casser », la solution du parachute est proposée dans une très large majorité des cas. Or, il faut pour réussir explorer une zone dite « d’expansion » où des notions inédites et des connaissances inhabituelles doivent être mobilisées.

Plusieurs travaux ont permis de caractériser le rôle des biais cognitifs dans les situations de créativité.

Parmi ces biais, on distingue particulièrement les effets de fixation, c’est à dire les connaissances et solutions habituelles qui viennent spontanément à l’esprit des individus lors d’une situation de créativité (tâche de créativité, de génération d’idées, ou de résolutions de problèmes créatifs), et qui contraignent la génération d’idées et de solutions nouvelles et plus créatives.

Ces différentes études ouvrent plusieurs pistes pour enrichir la gestion de ces biais cognitifs dans les processus d’innovation.

Le leadership est reconnu pour avoir un rôle fondamental à jouer pour aider une équipe à surmonter ces effets de fixation dans un écosystème en situation de créativité.

Le leadership est définit comme étant un processus d’influence social dans lequel un ou plusieurs acteurs (jouant le rôle de leaders) emmènent d’autres acteurs (leurs équipes) à atteindre un objectif commun. Leadership et créativité passent souvent pour antagonistes - soit que les leaders soient « créatifs » à la place de leurs équipes, soit que l'autorité doive disparaître pour libérer leurs créativités.

Dans un cadre de recherche multidisciplinaire mixant science de gestion (management de l’innovation), sciences cognitives (biais cognitifs à la créativité) et science de la conception innovante (théorie C-K), les leaders créatifs peuvent jouer des rôles très importants pour aider leurs équipes à surmonter les effets de fixations, et ceci selon des règles expérimentales très précises et contrôlées, consistant d’une part à détecter les phénomènes de blocage (la fixation), et d ‘autres part à entreprendre les modes d’actions appropriés pour les surmonter.

De plus, ces règles expérimentales peuvent être contextualisées dans des conditions plus générales en organisation, et ceci via les outils de gestion du leadership organisationnel classique (recrutement, allocations de temps et de ressources, motivation, prise de la décision, évaluation, création de climat, spécification des objectifs, etc..).

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En effet, les méthodes de recherches utilisés pour cette contextualisation organisationnelle consistent à i) mettre en place des protocoles expérimentaux permettant d’isoler les phénomènes de blocages cognitifs dans des situations de créativité ; ii) à générer des règles expérimentales de défixation cognitive dans des contextes bien contrôlés (laboratoire); et iii) à contextualiser ces règles expérimentales de défixation cognitive en utilisant des études de biographies de grands leaders créatifs de l’histoire tél que : Steve Jobs, Thomas Edison ou Mark Zuckerberg.

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https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/27/les-premiers-de-cordee-de-la-rupture-technologique_5291608_3232.html

Rédigé le 07 février 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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02 février 2022

Le replay de la grande réunion du GIECO IPBC "le facteur humain dans les entreprises" #lefacteurhumain #gieco #noussommesvivants

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🎬 Voici le replay de la grande réunion du GIECO IPBC "le facteur humain dans les entreprises".https://lnkd.in/gxjFb3T6  + les slides https://lnkd.in/eRhujZDK 🎬 C'est ce que le GIECO IPBC - Le GIEC du comportement humain, adresse depuis 2019, soutenu par plus de 1100 scientifiques et déjà de nombreuses entreprises #lefacteurhumain 

1000 inscrits et 350 participants ce matin à la grande réunion du GIECO IPBC "le facteur humain dans les entreprises". #lefacteurhumain est décidément l'enjeu majeur de la transition écologique !

👉 A l’instar du GIEC ou de l’ OMS, le GIECO IPBC propose de constituer un état de l’art exhaustif de la connaissance scientifique transdisciplinaire sur le cerveau et les comportements, seul à même de nous permettre de faire durablement face aux besoins exponentiellement croissants de notre société vis-à-vis du Facteur Humain. En savoir plus : https://www.ipbc.science

✌️ Nous avons lancé 4 projets de recherche action :
- Le rapport de prédation est le projet qui a réunit le plus grand nombre de volontaires. A explorer avec NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS  https://lnkd.in/gMxq9wKn
- Suivi de la fresque du facteur humain avec l'association LE FACTEUR HUMAIN #FACTEURHUMAIN
- La mesure des facteurs déterminants de la capacité d’agir avec l’observatoire que va lancer Humans Matter
- Comment accompagner les collaborateurs dans leurs efforts de redirection des activités de l’entreprise pour un impact positif aussi bien économique, social et environnemental ?

😉 Tout à chacun peut rejoindre les projets du groupe 2 du GIECO. Les membres du groupe 2 "acteurs du monde économique du GIECO : Anita SILLON Thomas Busuttil Jacques Fradin Stéphane La Branche Sandrine BELIER Jérémy Dumont #GIECO

 

Réunion du gieco : Le facteur humain dans les entreprises #gieco #facteurhumain from Jeremy dumont

Rédigé le 02 février 2022 dans 02 Notes de réflexion @ jeremy dumont, 09 Actualites de la plateforme d'echange PSST | Lien permanent | 0 Comments

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01 février 2022

Dépasser les rapports de prédation dans les relations humaines pour permettre une coopération véritable à l'ère de l'anthropocène. Par Maxime Caron, Anthropocène, Philosophie, Education

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L’art dit « écologique » 

Commençons par l’élément de contexte suivant : l'humain, en entrant dans l’ère de l’anthropocène, accuse le coup : le GIEC reconnait son influence majeure sur les rythmes de son écosystème, la Terre. Ainsi l’humain accusé d’être un prédateur de la nature, dans une logique d’abord dépolitisée — mais ce n’est ici pas le centre du propos — et qui surtout reconstitue un dualisme que les sciences sociales déconstruisent depuis plus de 50 ans aujourd'hui. Nous nous interrogeons ici sur le terme de prédation : que signifie-t-il ? Est-ce le bon terme pour évoquer la complexité des relations humaines à ses écosystèmes ? 

Remarquant sans évoquer plus en profondeur la construction socio-culturelle de ces relations, nous pouvons d’abord nous en remettre à deux sources pour démarrer notre propos. 

En termes sémantiques, le terme de prédation nous viendrait du latin praedatio, selon le CNRTL. Ce mot signifie « pillage, brigandage » et consiste donc en l’appropriation illégitime de quelque chose, généralement de richesses. Comment ici ne pas penser à la « gestion » des « ressources » naturelles et à l’extraction des matières premières dont ont besoin nos sociétés, notamment occidentales, pour maintenir leurs niveaux de vie actuels. Il y a donc bien un prédateur, ici l’humain exploitant, et une exploitée, la planète. Une autre source, le dictionnaire critique de l’anthropocène, nous apprend que la relation de prédation est d’abord utilisée pour qualifier des rapports entre des espèces de vivants : entre chat et souris, tigre et bétail, oiseaux et insectes. Evidemment, certaines espèces peuvent être proie et prédateur de différentes espèces, selon leur place dans la chaîne alimentaire. Ces rapports sont donc a-moraux : aucune relation de moralité ne nous viendrait à l’esprit pour qualifier l’attaque d’un tigre sur un troupeau, par exemple. 

Cela fait deux premières différences d’avec l’étymologie précédemment évoquée : primo, le pillage de la nature par l’homme est, d’abord, un abus de langage, puisque la nature n’est pas une espèce à proprement parler ; deuxio, dans la désignation d’un humain comme prédateur de son écosystème il faut donc comprendre non seulement un rapport de pillage mais un rapport également moralisé : si l’on décrit l’humain ainsi, c’est pour rétablir un certain équilibre qui voudrait qu’on la respecte. 

Mais surtout : la prédation peut-elle être un autre mot désignant une certaine forme de cannibalisme ? C’est-à-dire : imaginons que le tigre précédemment évoqué n’attaque plus le bétail mais le village des humains. On le considérera donc comme prédateur. Que faire lorsque c’est le système économico-industriel qui à son tour fait man-basse sur le village — pour un forage pétrolier, pour le rejet de déchets chimiques, pour l’emploi de la main d’œuvre à bas coût et dans des conditions dégradées de travail ? Peut-on parler dès lors d’une prédation si l’espèce qui attaque, l’humain, est la même que celle qui se voit « prédatée » ? Allons plus loin encore : l’humain en devenant majoritaire sur terre et en développant les moyens de « se défendre » (on n’évoquera pas ici la chasse de loisir) des prédateurs animaux naturels, en est venu à faire disparaître, progressivement jusqu’à parfois la totalité, certaines espèces. Si l’homme a renversé les rapports de pouvoir de la chaîne animale jusqu’à la menacer d’extinction, comment qualifier les humains qui renversent eux-aussi les rapports de pouvoir ? Comment qualifier la statistique selon laquelle la majorité des habitants de notre planète se voit dominée économiquement par une élite financière ? 

Prenons garde ici à ne pas attribuer négligemment la dimension de prédation à l’animal et à préserver la nature bonne de l’humain comme l’ont fait notamment le dualisme cartésien et certains courants chrétiens. Nous pouvons cependant poser cette question : le rapport de l’humain à la nature en anthropocène, peut-il être comparé au rapport que l’humain entretient avec ses semblables et avec lui-même ? 

Après cette longue contextualisation, gageons que plusieurs niveaux de rapports inter-individus se recoupent ici : les niveaux sociétal, inter-relationnel, et psychologique. Voici une proposition d’analyse. Le philosophe du vivant contemporain Baptiste Morizot établit dans Manières d’être vivant un lien entre notre rapport à nous-même, en tant qu’individu, et notre rapport aux autres vivants, humains comme non-humains. Son intuition est qu’il existerait un parallélisme selon lui entre le rapport de domination, que l’on exerce tantôt sur autrui, et parfois justifiés de différentes façons (hiérarchie, genre, âge…), et notre rapport à nous-même. Se retrouver maître et possesseur de la nature, c’est en un sens se retrouver également maître et possesseur de soi, de son comportement. C’est une sorte de maîtrise et de contrôle paradoxalement déchainé où l’on tente de réduire le vivant à ce que l’on veut en faire. 

Cette approche par la maîtrise et la domination de la nature se retrouve également dans le travail du théologien étasunien Alan Watts et de l’historien des religions et des sciences, étasunien lui-aussi, Lynn White Jr. Avec le premier, nous entrevoyons dans Man, Nature and Woman une confusion fondamentale : celle que la science a semblé promettre, c’est-à-dire de ne plus souffrir grâce à elle. D’où le mythe du progrès scientifique délivrant l’humain de tout problème… Celui-ci utilise les outils de la mesure, de la technique, de l’analyse rationnelle, afin d’augmenter nos niveaux de compréhension notamment ; ce qui a permis une augmentation de notre confort matériel. Cependant, le second nous apprend dans son article, à l’époque publié dans le magazine Science et aujourd’hui devenu référence de l’éthique environnementale, The Historical Roots of our Ecological Crisis, que les origines chrétiennes de la science créèrent un fantasme tout à fait unique : celui que ce progrès, justement, pourrait avoir une fin — l’accès à un monde paradisiaque, en un sens. D’où une course en avant d’intensité tout à fait unique dans notre rapport contemporain à la science et à la vie : plus nous semblons maîtriser, plus nous pensons que cela nous enrichit, tout en détruisant notre environnement. On reconnaît ici l’approche solutionniste contre laquelle s’inscrit Lynn White. 

Descendons d’un niveau encore et tentons de comprendre ce qui se joue en gageant cette hypothèse : notre rapport de maîtrise au monde provient d’une insécurité fondamentale présente en chacun de nous. Nous aspirons toutes et tous à marquer le monde, à développer nos liens, à ne pas être exploités et à être protégés (de la nature, de l’exploitation), à développer notre individualité et à l’exprimer… ces dimensions de l’être correspondent à des besoins en un sens existentiels, car nous pouvons nous accorder sur le fait qu’une vie qui mérite d’être vécue contient ces potentiels et en réalise certains. Cependant, nous vivons dans une société qui a construit des moyens, parfois viciés, d’assouvir ces besoins. Le philosophe et économiste suisse Christian Arnsperger évoque à ce propos les axiomes collectifs et individuels à travers lesquels nous vivons dans une société donnée. Ces axiomes ont certes été développé pour répondre à des besoins, mais ils empêchent parfois leur réalisation : le développement de la personnalité, dans notre système, passe parfois par l’achat de biens et l’appropriation — qui se rapproche du pillage — de certaines choses. De la même façon, le besoin fondamental des êtres d’être libres de la peur passe parfois par la domination voire l’élimination de l’autre. 

Comment dès lors retrouver le progrès humain et l’avènement d’une société et de rapports plus sains et le dépassement d’une société actuelle ? Nous avons bien esquissé les limites de l’approche rationnelle et scientifique, en montrant son lien au progrès. Sans savoir si le terme de prédation s’adapte véritablement à nos cas d’études, gageons que c’est en tout cas la sortie de ce type de rapport qui permettra une coopération véritable. A l’inverse, les rapports de prédation ou de domination semblent répondre à l’hyper concurrence dans laquelle vit l’homo-capitalisticus (pour reprendre le vocabulaire de C. Arnsperger). Pour cela, nous avons aujourd’hui des outils et des connaissances, je pense ici notamment aux sciences cognitives, qui nous permettent d’en apprendre plus sur notre rapport au vivant, aux autres et à nous-mêmes. C’est tout le travail des sciences cognitives et du Gieco. Ils nous permettent notamment de nous interroger : le besoin d’être libre doit-il passer par la domination ou par l’organisation d’un collectif laissant la place à chacun de s’exprimer ? C’est-à-dire, comment créer un rapport à l’humanité qui soit celui d’une aventure collective et donc politique, plutôt qu’un rapport de maîtrise de son environnement, qui valorise donc les positions de force et renie celles de vulnérabilité ? A l’inverse, une certaine tendresse inconditionnelle vis-à-vis de soi et d’autrui semble nécessaire pour avancer ensemble. 

Terminons par une petite anecdote : aujourd’hui, certains des prédateurs comme les tigres, certaines espèces d’ours, le loup, sont des espèces considérées comme étant en voie de disparition, suite aux actions humaines finalement elles-mêmes prédatrices. Or, de nos jours, ce sont beaucoup de comportements humains qui semblent menacer également d’autres humains. Considérer cela, n’est-ce pas déjà se poser la question de la sauvegarde de l’humain… par l’humain ? Nous pouvons considérer que les apports récents des sciences peuvent nous aider ; cependant il s’agit de permettre à chacun de nous de parvenir à se les approprier.

Et si nous formulions le vœu d’accorder, pour 2022, nos vies aux principes de confiance et de tendresse inconditionnelle, comme le mentionne Jacques Fradin du GIECO IPBC ? Et si nous créions un avenir de paix en allant notre plus grande intelligence à notre amour ? 

 

Maxime Caron

Anthropocène, Philosophie, Education
 
 
✌️Parlons en dans la prochaine réunion #noussommesvivants ICI 🌏

Rédigé le 01 février 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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