Le tronc commun entre la permaculture et le management, c’est l’interaction entre différents éléments, selon la lecture d’une grille systémique. Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qui est intéressant ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? A partir de là, on peut avoir un regard pragmatique sur la situation. La première chose que font les permaculteurs est d’observer : quand ils arrivent sur un terrain, ils regardent comment fonctionne ce terrain sans même qu’ils aient fait quoi que ce soit encore. Ensuite, quand ils ont posé des actes pour obtenir quelque chose de précis, ils observent la réaction du terrain. Dans le management c’est pareil : il s’agit d’observer les êtres humains qui sont avec nous. Chacun aura une culture d’équipe et une personnalité différentes. Et à partir de ce fonctionnement d’équipe, on peut tirer certaines règles qui détermineront des actes sur-mesure.
Les fatigues durables qui conduisent les collaborateurs à être sous stress, voire en souffrance. C’est pour cela qu’après l’observation, il s’agit de créer un partenariat, en écoutant toute réponse de l’écosystème, qu’elle soit positive ou négative. Cela ne repose pas que sur les mots : c’est écouter comment les collaborateurs s’adaptent, c’est être attentif à leur comportement et tenir compte des messages qui remontent.
Dans le PermaManagement, il est aussi question de co-influence : dans un système, on s’influence tous les uns les autres, mais il faut que ces influences soient les plus positives possibles. Cela revient à avoir des influences qui soient plus volontaires et sur lesquelles on sera en clairvoyance. Aux managers de s’interroger : comment j’influence mes collaborateurs ? Comment s’influencent-ils les uns les autres ? Et comment vais-je me servir de ces influences ? Il y a un aspect stratégique.
Il est important en effet d’être sur de la co-régulation et de l’auto-régulation. Et de lâcher le contrôle. Ce n’est pas simple pour les managers : à eux d’apprendre le laisser-faire. On ne peut pas contrôler du vivant. On peut seulement l’orienter.
Enfin, il faut penser aux bienfaits de la diversité. En permaculture, on fait en sorte de mélanger beaucoup de diversité, car elle apporte de la plus-value. Dans l’entreprise, il s’agit de mettre de la diversité avec des collaborateurs qui auront des rôles différents : les libres-penseurs qui proposent des idées novatrices, les empathiques qui ressentent les choses avant le manager et qui peuvent l’alerter en cas de besoin, les pionniers qui surmontent rapidement les problèmes, etc. Construire une équipe, c’est trouver la complémentarité intéressante entre toutes ces personnes.