Qui est Michel Barnier, le nouveau premier ministre de Emmanuel Macron ? Et surtout l'ancien ministre de l'écologie fera t'il de l'écologie une priorité pour cette année au pouvoir avant (re)dissolution de l'assemblée nationale ? michelbarnier 1erministre ecologie
C'est certainement la carte a jouer pour continuer la politique économique de ces 7 dernières années de Emmanuel Macron. Il a été ministre de l'écologie en 1993, puis trois fois sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il a également été deux fois commissaire européen, et finalement entre 2016 et 2021 négociateur de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, le Brexit.
On retiendra de sa fonction de ministre de l'écologie le fond Barnier, créé en 1995, de prévention des catastrophes naturelles qui est alimenté par un prélèvement de 12 % sur la prime « catastrophes naturelles » des contrats d'assurance habitation et automobile. Seuls les aléas suivants sont éligibles à indemnités (le bien doit être couvert par une assurance): mouvements de terrain, affaissements de terrain, avalanches, crues torrentielles.
Un sujet qu'il avait porté en 1992 avec son livre "atlas des risques majeurs" qui comporte plus de cent cartes faisant apparaître deux types de menaces de nature différente. D'une part, les menaces naturelles (séismes, éruptions volcaniques,..), d'autre part les menaces que font peser les activités humaines sur l'environnement. Rappelons que le plan d'adaptation au changement climatique avait raté de quelques jours sa mise en consultation en raison de la dissolution.
Un engagement de la première heure mais une focale un peu datée alors que l'ONU lance l'indicateur de vulnérabilité qui vise une justice climatique plus équitable et à protéger les populations les plus exposées aux risques climatiques et économiques. L'écologie c'est l'environnemental ET le social.
Lors de la primaire des républicains de 2021( score : 23,9 % des voix), il a assuré qu'il ferait tout son possible pour lutter contre "le changement climatique qui va tout bouleverser". Nous savons maintenant que 85 % des entreprises dépendent fortement de la nature pour délivrer leurs produits et services. Mais la pause sur les réglementations environnementales sera probablement maintenue.
Ancien commissaire européen on peut espérer qu'il saura exploiter ses talents de négociateur sur les dossiers écologiques. Prochain RDV lorsque Ursula von der Leyen présentera « (une vision) une feuille de route pour l’agriculture ». Il faut, a t'elle expliqué « protéger la nature », tout en « assurant des revenus suffisants aux agriculteurs ».
Michel Barnier craint que des mesures, bien qu’ambitieuses, soient perçues comme trop punitives par les entreprises. En 2023, dans une tribune publiée dans Le Monde aux côtés du député Antoine Vermorel-Marques (LR) — le nouveau référent sur l’écologie au sein du parti de droite —, il avait par exemple regretté que l’interdiction des voitures thermiques en 2035 et la diminution de 50 % de l’usage des pesticides d’ici à 2030 donnent un caractère « punitif » à la politique environnementale européenne. « Nous préférons le contrat à la contrainte. [Nous] partage[ons] les grands objectifs affichés par l’Union européenne dans le cadre du Green Deal [Pacte vert], mais [nous nous attacherons] à ce qu’on le fasse avec les gens », écrivaient les deux hommes, évoquant le cas de l’Amérique qui préfère « utiliser l’arme des subventions industrielles pour inciter à produire écologique plutôt que de punir l’industriel et le consommateur ».
A suivre...