Le vide poches du planneur strategique édité par jérémy dumont. Un blog de veille PSST www.PSST.fr

27 mars 2022

Le social marketing pour accompagner les changements de comportement

L’approche classique pour faire adopter des comportements aux individus est de recourir à l’information pour convaincre de l’utilité du comportement. Cela fonctionne pour une partie de la population qui correspond aux innovateurs et adopteurs précoces de Rogers. Cependant, pour une grande majorité cela n’est pas suffisant ; il faut en plus les aider à adopter ce comportement en facilitant son adoption, et c’est là l’objectif du marketing social. Le marketing social est une approche destinée à faciliter l’adoption de nouveaux comportements bénéfiques aux individus.

À la différence du marketing classique, l’objectif n’est pas de nature commerciale, mais à visée strictement sociale. Il s’agit de proposer un comportement désirable et facile à mettre en œuvre à un coût minimal (y compris les coûts psychologiques ou intangibles comme le temps, les efforts, etc.) en donnant la capacité d’y accéder facilement, en communiquant pour le promouvoir et en mobilisant le collectif.

Cette démarche se révèle efficace pour la majorité des citoyens. Mais pour les réfractaires – ou retardataires selon Rogers – ni l’information ni le marketing social ne peuvent modifier leurs comportements. C’est dans ce cas qu’il faut envisager de légiférer et de rendre obligatoire le comportement si les instances publiques le jugent nécessaire.

En s’appuyant sur la théorie de Rogers, de nombreux programmes de marketing social développent un usage raisonné de la segmentation, afin de toucher efficacement les différentes cibles dans le but de les inciter à recourir à la vaccination.

Les méthodes du marketing social, centrées sur la connaissance des comportements des groupes cibles sont d’ailleurs prônées par l’OMS pour améliorer l’acceptation de la vaccination.

Néanmoins, certaines situations sont tellement complexes que l’information pédagogique et l’accompagnement ciblé ne sont pas suffisants pour atteindre l’objectif. Avec 90 % de couverture vaccinale, on comprend mieux pourquoi l’exécutif souhaite rendre le pass vaccinal obligatoire : les autres méthodes ont été utilisées et ont donné de bons résultats sur la vaccination, mais les derniers 10 % ne peuvent probablement pas être convaincus ni persuadés de se faire vacciner.

Il peut alors être efficace de recourir à la dernière voie, celle de la loi, quitte à « emmerder » 10 % de la population. Peut-être est-ce en ce sens qu’il faut comprendre la fameuse phrase…

 

Source : https://theconversation.com/emmerder-les-non-vaccines-peut-il-etre-efficace-pour-changer-les-comportements-174742

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15 mars 2022

Quand les scientifiques se mettent a la netnographie. Facebook et Twitter sont de nouveaux outils pour la recherche scientifique.

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Dans divers domaines, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter sont de nouveaux outils pour la recherche scientifique. Une mine d’informations qui n’est pas toutefois pas représentative de la population mais qui fournit des données que l’on aurait du mal à collecter par les outils traditionnels.

 

Les données échangées sur les réseaux sociaux sont une mine d’or pour les publicitaires, mais aussi pour la recherche scientifique, notamment sociologiques. Si certains chercheurs étudient les réseaux sociaux pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire un médium relayant des interactions entre personnes (pour étudier le langage par exemple), d’autres les utilisent pour étudier les individus qui sont derrière leur écran en fonction d’une problématique qui n’est pas forcément liée aux réseaux sociaux. Dans ce cas, ils deviennent un outil parmi d’autres.

 

À l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’épidémiologiste Guy Fagherazzi cherche à identifier les facteurs de risques des personnes diabétiques. Sur Twitter, il a un accès direct aux déclarations des patients, qui ne s’exprimeraient pas forcément de la même manière devant un médecin.

« Twitter nous permet d’avoir des données sur le comportement et les émotions des patients. Beaucoup de personnes y discutent de la maladie et des petits problèmes du quotidien. On y retrouve le stress lié à leur diabète. » La plupart des messages postés sur Twitter sont publics : on peut identifier le sexe et l’âge de la personne ainsi que son type de diabète.

 

Emilio Zagheni, directeur de l’institut Max-Planck pour la recherche démographique à Rostock (Allemagne), utilise les données de Facebook pour suivre les migrations et compléter les statistiques officielles. L’une de ses études suit la répartition des immigrants portoricains aux États-Unis après l’ouragan Maria, qui a ravagé l’île en 2017. « Le temps qu’un recensement officiel soit fait, la plupart des Portoricains partis aux États-Unis étaient rentrés chez eux », explique-t-il.

 

Lui utilise le gestionnaire de publicité de Facebook, destiné aux entreprises souhaitant atteindre certains groupes de personnes. Il a pu suivre, plusieurs mois après l’ouragan, la répartition du nombre de Portoricains par État américain. « Ce service ne regroupe pas seulement les données de Facebook, mais aussi de ses filiales comme Messenger et Instagram. »

 

Applications mobiles et sites Internet collectent et envoient également énormément de données à Facebook. Ce genre d’informations est utile aux démographes pour suivre l’intégration des migrants : consultent-ils des pages Internet de leur pays d’accueil ? Aiment-ils la musique locale ?

 

Sur Twitter, Guy Fagherazzi a trouvé des données inédites : « Parmi les personnes diabétiques américaines qui postent sur Twitter, beaucoup s’inquiètent de l’augmentation des prix de l’insuline. Ce stress peut avoir un effet sur l’état de santé général. Or, ces inquiétudes ne sont pas du tout prises en compte dans les enquêtes traditionnelles. »

 

Les deux chercheurs en sont conscients : l’utilisation des réseaux sociaux présente des limites. Pour les recherches d’Emilio Zagheni, le problème est que Facebook est une « boîte noire ». « Facebook ne dit pas exactement comment il agrège les « like » et les intérêts. » Autre difficulté : les réseaux sociaux ne sont pas représentatifs de la population. « Il faut faire des corrections statistiques », explique Zagheni « On ne cherche pas à avoir une vision représentative, se défend Guy Fagherazzi, mais des personnes différentes les unes des autres. » Avec ces données, des questionnaires plus complets devraient être soumis aux personnes diabétiques. À terme, le chercheur français voudrait créer un observatoire mondial en temps réel du diabète sur les réseaux sociaux.

« On ne cherche pas à avoir une vision représentative, se défend Guy Fagherazzi, mais des personnes différentes les unes des autres. » Avec ces données, des questionnaires plus complets devraient être soumis aux personnes diabétiques. À terme, le chercheur français voudrait créer un observatoire mondial en temps réel du diabète sur les réseaux sociaux.

SOURCE 

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13 mars 2022

Pour éviter de devenir des extraterrestres, (re)apprenons comment nous, les humains, pouvons mieux vivre sur terre avec la fresque du #facteurhumain

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Pour lutter contre ces envahisseurs qui nous ressemblent, David Vincent dispose d'un seul indice : le petit doigt des envahisseurs. Ils ne peuvent pas le plier. La science fiction est allée plus loin pour nous faire réfléchir à notre (in)humanité.

 

La science fiction pour comprendre notre humanité

 

Dans Blade Runner de Philip K. Dick la présence de répliquant sur Terre est chose illégale, et c'est du rôle de Deckard, fameux « blade runner », d'en venir à bout. Ce qui est d'amblée intéressant dans ce film au sujet de l'essence humaine, c'est qu'on accompagne un spécialiste pour démasquer les « faux humains ». Tests de logique, test de morale, tests émotionnels, Deckard n'a pas son pareil pour cerner le vrai du faux : la nature humaine n'a pour lui plus aucun mystère. 

Dans 2001, l'Odyssée de l'espace, la confrontation entre Bowman et HAL, son puissant ordinateur doté d'intelligence artificielle, vise à chercher ce qui relève de l'humain de ce qui relève de l'illusion d'humain. HAL, aussi intelligent soit-il, n'a jamais été en situation de dépasser sa propre condition d'ordinateur informatique. L'Homme, au contraire, à partir du moment où il a touché le monolithe, s'est distingué des autres singes.

Bien sûr, RoboCop est avant tout un film d’action mais c'est aussi une œuvre de science-fiction qui questionne si RoboCop est humain? Est-il un cyborg très perfectionné ou simplement un robot, une machine? Cette question nous plonge au cœur de l’anthropologie philosophique qui postule que l’être humain ne se réduit pas à son corps (en particulier à son cerveau), mais est composé en plus d’une conscience immatérielle. 

La grande question de Ghost in the Shell est : comment se faire un corps ? La dissociation de l’esprit et du corps est le prétexte de la fiction, mais tout le travail du film est de les réunir. L’histoire d’amour entre le cyborg et l’intelligence artificielle intègre le ghost au shell, elle permet à Motoko de trouver l’unité de son corps et de son cerveau. L'auteur pense l’humain comme être de parole et comme être de désir, inséparablement.

Dans Dark City, les êtres de l'espace se plaisent à interchanger les souvenirs d'un individu à l'autre afin de découvrir qu'est-ce qui fait l'essence de l'humanité. Dans The Giver de Philip Noyce, Après une guerre qui a failli amener la fin de l’espèce humaine, l’humanité est repartie sur de nouvelles bases. Tout souvenir du passé a été supprimé, de même que les émotions. Le contrôle de la population par l’oubli ou la suppression des émotions ont été largement traités dans des romans tels que Farenheit 451 de Ray Bradbury, Un Bonheur Insoutenable d’Ira Levin ou Le Meilleur Des Mondes d’Aldous Huxley, ainsi que dans des films tels qu’Alphaville de Jean-Luc Godard, THX 1138 de George Lucas et même Equilibrium de Kurt Wimmer. 

 

La science fiction et notre difficulté à évoluer

 

Dans la suite logique de la trilogie Mars et d’Aurora, le roman de Kim Stanley Robinson, The Ministry for the Future, propose la possibilité d’une terraformation de… la Terre. Le propos peut être résumé en trois phrases tirées du livre : « We are fucked », « There is no such thing as fate », et « The future has to succeed ». La COP29 se tient en 2025. Sur la base des articles 16 et 18 des accords de Paris pour le climat, les 108 pays signataires décident de la création d’une agence internationale, dotée d’un budget, dont le rôle est d’implémenter les décisions prises lors de la COP21 en matière de réduction des émissions carbone. En outre, l’agence se voit confier la mission de défendre les intérêts de toutes les créatures vivantes présentes ou futures. La presse lui donne alors le nom officieux de Ministère pour le Futur (Ministry for the Future). Peu après, une vague de chaleur telle que nous en connaissons de plus en plus régulièrement, mais juste un poil plus forte, frappe l’Inde et provoque la mort de 20 millions de personnes.

Dans “Don’t Look Up”, les scientifiques échouent-ils à convaincre dans leur prise de parole médiatique en étant trop alarmistes sur la fin du monde qui approche ? Pour persuader de changer d’avis sur un sujet majeur, nous savons que ce qui est dit est aussi important que la manière dont le discours est énoncé. Peut-être que les scientifiques négligent leurs propres biais cognitifs en adoptant une position de haute supériorité lorsqu’ils énoncent leur scénario comme l’évidence même : une telle position peut conduire à la défiance. Une note de réflexion à lire ici.

Pour Pascal Bruckner, l'idée de nature humaine repose sur une pure fiction. Il rappelle que le droit naturel fut inventé à partir de la Renaissance pour contrecarrer l'absolutisme monarchiste et la prégnance de l'Eglise: il s'agissait d'opposer une nature humaine à une nature divine. "Mais cette nature humaine, que l'on suppose éternelle et universelle, est, en fait, elle-même une pure création de l'Histoire. C'est l'homme tel qu'il veut se voir. Ne nous faisons pas croire que nous allons “sauver la planète”. Il serait préférable de faire preuve de davantage d’humilité et de choisir des objectifs plus mesurés, estime le romancier dans une tribune au « Monde ». Ici

 

La science pour analyser nos comportements

 

Le GIEC parle de « retombées cataclysmiques », et pourtant nos comportements n’évoluent pas suffisamment. Comment se fait-il que nous soyons à la fois conscients des enjeux écologiques et souvent incapables d’agir ? Comment se fait-il que malgré toute notre bonne volonté, on ne parvienne pas toujours à changer nos habitudes ?

Kant s'est aussi intéressé aux extraterrestres, c'est ce qu'a découvert Peter Szendy dans "Kant chez les extraterrestres". D'après lui ce qu'il s'agit avant tout d'interroger, avec ces aliens que Kant a dû prendre au sérieux comme nul autre dans l'histoire de la philosophie, ce sont les limites de la mondialisation. Lire Kant, le lire en le faisant dialoguer avec des films de science-fiction serait le faire parler des questions qui nous pressent et nous oppressent : notre planète menacée, l'écologie, la guerre des mondes… Mais c'est aussi tenter de penser, avec lui ou au-delà, ce qu'est un point de vue. 

Mais comment comprendre le point de vue de ceux qui veulent « être à l’avant dans un avion qui va droit vers le crash » comme le suggère Orelsan dans sa dernière chanson « L’odeur de l’essence » ? Serions-nous irrémédiablement attirés par la catastrophe ? Si tel est le cas, celle-ci serait notre mode d’évolution, c’est-à-dire que nous ne pourrions évoluer qu’à son contact : la catastrophe nous permettrait de progresser, alors même qu’elle nous menace. Comment expliquer une telle attitude ? En effet, nous pouvons constater notre inertie individuelle et collective devant la situation environnementale actuelle. Une note de réflexion à lire ici

"Notre cerveau s’intéresse aux informations qui confirment sa vision du monde, pas à celles qui la contredisent", résume Andreas Kappes, psychologue en sciences cognitives. Ce dernier réflexe cérébral favorise la polarisation des opinions, aujourd’hui renforcée par les algorithmes des réseaux sociaux qui, en proposant des contenus liés aux préférences de leurs utilisateurs, les enferment dans une "bulle de filtres". Ici Pour tenter d’expliquer l’inertie générale face à l’urgence climatique, "Climat : mon cerveau fait l’autruche" convoque une dizaine de chercheurs de disciplines variées, des neurosciences à la philosophie en passant par la psychologie et la sociologie. 

La psychologie est la science qui étudie les processus mentaux au moyen de trois dimensions: cognitive, affective et comportementale. La psychologie scientifique est née au XIXe siècle. Comparée aux mathématiques et à la physique, la psychologie est une science jeune, puisque ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que les conditions de sa naissance ont été remplies: une méthode, un domaine, des institutions de recherche et de formation. 

Les neurosciences comportementales, également connues sous les termes de psychologie biologique, biopsychologie, ou psychobiologie concernent l'application des principes de la biologie, en particulier de la neurobiologie à l'étude des processus mentaux et des comportements des humains et des animaux.

Ainsi la fresque du facteur humain se situe au croisement des connaissances issues des sciences humaines : de la psychologie aux neurosciences comportementales. 

 

La fresque du facteur humain pour comprendre les facteurs de changement

 

C’est pour permettre à chacun de mieux comprendre son humanité, expliquer les facteurs inconscients de changement et de non changement de comportements que la fresque du facteur humain a été conçue.

C’est en apprenant de manière générale le fonctionnement de notre cognition que nous allons pouvoir amorcer l’évolution durable de nos comportements. C’est ce que la fresque du facteur humain propose d'expérimenter.

Le facteur humain concourt à l’obtention d’un certain résultat, selon des degrés différents. Il peut par exemple être considéré comme responsable à la fois de notre inaction et de notre action. C’est parce que nous sommes des êtres humains que nous avons parfois des difficultés à agir selon notre propre volonté. En effet, nous pouvons parfois avoir l’impression de ne pas être entièrement aux commandes, comme si quelque chose nous échappait. Nous avons envie de changer, mais nous n'y arrivons pas. Une des raisons se trouve dans des facteurs inconscients. Dans ce travail de compréhension de soi, de ce qui peut influencer la transformation de nos comportements, l’attention, la mémoire et l’émotion jouent un rôle primordial (Damasio).


En savoir plus la fresque du facteur humain : https://www.levidepoches.fr/lesupercollectif/2022/03/les-prochaines-session-de-la-fresque-du-facteurhumain-.html

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Rédigé le 13 mars 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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08 mars 2022

Quand la peur de l'autre s'installe, la guerre de tous contre tous s'enclenche et la société se paralyse sans perspectives d'évolution heureuse #ukraine #facteurhumain #noussommesvivants

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Ci dessous, une note de réflexion sous forme de synthèse qui croise les regards. Elle vise a décoder les causes profondes, les facteurs humains latents, les impacts de la crise en cours en Ukraine. Une note qui fait suite à une autre note de réflexion sur les rapports de prédation du 29 janvier 2022, c'est à dire avant les évènements en cours. A lire ICI.

Les rapports de prédation posent des enjeux de co existence des humains avec les autres êtres vivants au sein d'un même territoire aux ressources partagées. RDV le 21 mars pour dépasser les rapports de prédation Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA  #noussommesvivants #facteurhumain #regeneration.

Nous inciter à changer notre rapport à soi, aux autres et la nature, voilà ce qui nous anime ! En savoir plus sur Nous Sommes Vivants ICI


Pourquoi commettons-nous toujours la même erreur ? 

 

Nous nous retrouvons ici, maintenant, vêtus uniquement des lambeaux de notre illusions perdues. A lire ici. Oh, ce ne sont que des problèmes dans les Balkans, disons-nous – et puis un assassinat à Sarajevo déclenche la première guerre mondiale. Oh, la menace d'Adolf Hitler contre la Tchécoslovaquie est "une querelle dans un pays lointain, entre des gens dont nous ne savons rien" - et puis nous nous retrouvons dans la seconde guerre mondiale. Oh, la prise de contrôle de la lointaine Pologne par Joseph Staline après 1945 n'est pas notre affaire - et bientôt nous avons la guerre froide. Maintenant, nous l'avons fait à nouveau, ne prenant conscience que trop tard de toutes les implications de la prise de la Crimée par Vladimir Poutine en 2014. 

Pourtant une des conséquences des horreurs commises en Europe pendant la deuxième guerre mondiale fut la création d'une idéologie pacifiste qui déclara : "Plus jamais ça" et plus tard d'un antiracisme qui affirma dogmatiquement qu'il ne fallait pas avoir peur de l'Autre, en réaction aux affirmations monstrueuses des nazis qui signifiaient par leurs paroles et leurs actes l'altérité irréductiblement mauvaise des juifs, des slaves, des homosexuels, des handicapés. Ainsi on déclara que les "autres"- ex-colonisés, habitants des pays du tiers-monde, immigrés, clandestins ou non, ne devaient en aucun cas faire peur car ils étaient, tout comme les victimes de la barbarie nazie, innocents par essence. https://lnkd.in/gKFzG9dt

 

Le facteur humain chez les grands dirigeants. 



Les grandes bifurcations historiques croisent des mouvements tectoniques, considérations immédiates et… le facteur humain.

Beaucoup d’analystes essaient d’expliquer la guerre en Ukraine par des considérations géostratégiques et historiques qui sont évidemment importantes mais il est indispensable aussi de se pencher sur la personnalité de Vladimir Vladimirovitch Poutine. Quelle peut être la vie et les ressorts d’un tel homme ? Au-delà de la rationalité ou de la folie, que peut produire un tel pouvoir concentré qui tient par la terreur qu’il inspire, par l’étouffement de toute contradiction autour de lui ? ici.

"L’acceptation de ce facteur humain est une constante de la vie en société réussie mais il ne faut pas perdre de vue que cela existe aussi au plus haut niveau de responsabilité, que les dirigeants les plus puissants n’en sont pas moins hommes. Et c’est une qualité de la démocratie. Par l'exercice des contre pouvoirs, par la conscience que son avenir dépend plus du collectif que d’un individu, par la force du droit et le principe que l’Etat n’est pas une machine aux mains d’un seul elle aide à prévenir les dérives". Duflot Cécile

Adam Galinsky, de l’université Columbia, a tenté de mesurer les effets psychologiques du pouvoir. Exemple de résultat : si on vous demande de vous dessiner un "E" sur le front, et si vous vous sentez "puissant", vous le dessinerez à l’envers – comme vous le voyez, et non comme le voient les autres. Le pouvoir rend littéralement incapable de se mettre à la place d’autrui. De son côté, Dacher Keltner (Berkeley) a montré que les puissants manquent d’empathie. Mais l’étude la plus inquiétante est celle publiée dans Brain par un ancien ministre britannique et un psychiatre. Elle suggère de définir une nouvelle maladie : le "syndrome d’hubris", associé au pouvoir "détenu pendant plusieurs années avec peu de limites". Parmi ses 14 symptômes : la perte de contact avec la réalité, le mépris manifeste envers autrui, les discours messianiques et enflammés, la prise de risques inconsidérés, et l’incompétence dans la gestion des détails. ici

 

Les jeux de pouvoir des dirigeants !

 

Pour François Hollande, Vladimir Poutine ne connait que le rapport de force. "Il pense que nous sommes, nous Occidentaux, faibles, dans le court-terme et d'une certaine façon dans l'accommodement, que nous ne sommes pas prêts à nous battre pour notre indépendance, que nous sommes toujours prêts à faire des concessions (...). Toute faiblesse du camp occidental est utilisée. Il voulait montrer qu'il était le maître du jeu et que tous les dirigeants venaient à Moscou", a encore regretté François Hollande. Ici
 
La conception poutinienne des relations internationales peut se résumer ainsi : peu importe le souhait des peuples, il y a des rapports de force entre États qui sont plus forts que tout. Ici L'histoire a montré que les peuples ont une capacité à résister et à s'émanciper des États forts.

Claude Steiner donne la définition suivante des jeux de pouvoirs en soulignant que c'est un phénomène conscient : « un jeu de pouvoir est une transaction consciente ou une série de transactions dans lesquelles une personne tente d’exercer du contrôle sur le comportement d’une autre personne". https://lnkd.in/g4xBsXRf 

Et l’histoire a montré là aussi à maintes reprises que les dirigeants au pouvoir s’en servent pour attiser la belligérance de leur peuple afin d’agir contre un ennemi choisi. Un État démocratique ne peut s’appuyer que sur un public informé pour insister sur le fait que les guerres ont un objectif défini et qu’elles cesseront quand celui-ci aura été atteint. ici Donc nous pourrions ne plus répéter les mêmes erreurs, en analysant le passé. 

Mais que penser du fait que 90 % de notre activité mentale est inconsciente et que moins de 300 millisecondes soient nécessaires pour prendre une décision ? Tel est le constat que tirent Francesca d'Amicis, Petra Höfer et Freddie Röckenhaus, après un tour du monde des laboratoires de neurosciences, de l'Australie à l'Allemagne, en passant par les Etats-Unis et la Suède. A partir de ce constat, les auteurs nous invitent à découvrir ce qu'ils appellent le cerveau "automatique", c'est-à-dire toutes ces choses qui se passent dans nos neurones à notre insu : estimation du danger, reconnaissance des visages, élaboration d'une opinion rapide sur les gens, gestes sportifs ou coup de foudre. ici

Serions nous donc capables d'apprendre à être humains en sortant de ce mode automatique ? Le mode mental automatique gère ce qui est connu et simple. Il nous permet de rouler sur nos acquis. Le mode mental adaptatif gère ce qui est inconnu et complexe. Il nous permet donc de nous adapter. Mais contrairement aux apparences, ce n'est pas toujours l'entente cordiale au sein de notre cerveau. Ces deux modes sont bien souvent en désaccord sur quoi faire et comment. Et c'est d'ailleurs bien trop souvent le mode automatique qui a le dernier mot. Brisant par là nos capacité d'adaptation, de créativité, d'inspiration, etc. La gestion des modes mentaux est un ensemble d'outils, développé par Jacques Fradin, lui facilitent le passage au mode mental adaptatif. ici

Varvoglis pose la question suivante sur nos cultures occidentales : « Dans quelle mesure les sociétés occidentales pourraient-elles être en partie responsables d’une sorte de censure, d’atrophie de nos potentialités psychiques, alors que ces dernières sont acceptées, et même parfois l’objet d’un apprentissage, dans d’autres cultures ? » 
 
 

L’économie de la peur.

 

La guerre en Ukraine prend un tournant économique. Bruno Le Maire prévoit de provoquer "l’effondrement de l'économie russe". Pour se faire, "une task force comprenant la DGFIP (Direction générale des Finances publiques), Tracfin (service de renseignement français chargé de la lutte contre la fraude fiscale) et les douanes va être créée pour repérer l’ensemble des oligarques russes en France. Leurs biens et leurs avoirs afin de pouvoir les geler", a annoncé le ministre de l’Economie, ce mardi 1er mars sur France Info. Des mesures qui s’ajoutent à l’exclusion de la Russie du réseau bancaire Swift (ici)

Par « économie de la peur », Hobbes entend une situation où la peur de l’autre conduit chacun à accumuler toujours davantage de pouvoir et à l’état de guerre généralisée, du moins de non-paix où le conflit ouvert est toujours à l’horizon. Où la peur de l’autre et l’idée que l’autre a peur de vous (et en poursuivant la mise en abyme) produisent les raisons d’avoir peur. En cet état de nature, chacun n’aura comme perspective qu’une vie « solitaire, misérable, pénible, quasi animale et brève » . https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00703806/document

Nous verrons si l'histoire retiendra que l'occident s'est rendu coupable (ou pas) de prédation économique sur le peuple russe. On retrouve des similitudes avec la situation actuelle dans la pensée de Veblen selon laquelle la prédation économique constitue une phase de développement de la culture d’une société, atteinte dès lors que « les membres du groupe adoptent l’attitude prédatrice (c’est-à-dire rapace). Le sens commun en arrive à juger des gens et des choses uniquement en vue du combat (ici)

Yannick Jadot de son coté prend la parole pour critiquer notre capitalisme prédateur, sans faire référence aux sanctions économique qu'il juge justifiées. ICI  Ce faisant il attribue un caractère moral au capitalisme, en pointant la moralité des acteurs économiques. Avec Joseph Stiglitz, Michael Spence et George Akerlof, on quittait déjà l’économie normative pour s’intéresser aux manières de faire des acteurs : l’économie n’est plus regardée du point de vue des prix, de leurs imbrications mutuelles et de leurs déséquilibres probables, mais du point de vue du décideur dans ses conditionnements psychologiques et organisationnels. ici

Avec l'économie de la peur, c'est le communisme qui est mit à mal mais aussi le capitalisme, et plus précisément le libéralisme qui est mit à mal : la liberté d'entreprendre, de commercer...

En effet, les jeux de pouvoir ne permettent pas le développement de l’autonomie. Les jeux de pouvoir empêchent l’expression libre de nos vulnérabilités, de nos connaissances, de nos croyances, de nos désirs et génèrent des relations de dépendance et donc de régression de nos capacité d'agir (ici)

Au coeur même des entreprises, la dominance constitue un problème dans la gestion collective des situations de crise en raison de sa propension au conflit. En effet, tout comportement s’inscrivant dans une dynamique adaptative et complexe, et donc dans une forme élaborée d'intelligence, est discrédité par le dominant car il a tendance à l'interpréter comme une menace.

Ainsi, les travaux des scientifiques du comportement, comme Jacques Fradin, Président du GIECO IPBC, suggèrent que les rapports de domination peuvent constituer un obstacle majeur à toute forme d'adaptation durable, complexe et coordonnée des entreprises comme de toutes les organisations humaines. Ici

L'économie de la peur ne va t'elle donc pas se retourner contre nous, en paralysant aussi nos économies durablement, en vitrifiant l'autonomie, la responsabilité, la collaboration au sein des entreprises ?

 

Les impacts de la peur (de l'autre) sur la société

 

Pour Marion M. Oliner et Anne-Lise Hacker, à l'origine de la guerre il y a la peur. Et la peur paralyse l'individu et la société. Leurs travaux sont développés ci dessous et Ici

La menace envers la survie de l’individu ou d’un groupe entier exige des réajustements au sein de la personnalité. Elle exige l’acceptation du principe de réalité plutôt que du principe de plaisir qui est immatériel et peut être contreproductif. Marion M. Oliner. Ce qu’il faut, c’est une disposition à l’action efficace associée à une plus grande soumission à l’autorité de préférence à la réflexion solitaire, ainsi qu’une attitude à l’égard de l’ennemi qui est compatible avec la désobjectalisation (Green).

Le conflit fait entrer en jeu l’instinct d’auto conservation, ou les instincts du moi qui prévalent pendant la guerre et produisent le nécessaire blindage du moi (Grubrich-Simitis) et une attention accrue à l'environnement externe. L’esprit est dominé par des peurs réalistes, obligé de séparer l’inconscient au profit d’une soumission aux questions de survie.

La capacité à percevoir, évaluer et réagir à une menace dépend de la capacité à maintenir une concentration sur la réalité extérieure. Cette concentration sur le monde extérieur entre en jeu comme une partie de l’expérience du trauma, pendant lequel les victimes peuvent se dissocier et se dissocient en effet souvent du monde intérieur.

Le monde intérieur est réduit au silence par la prédominance des expériences sensorielles ; l’individu se sent engourdi.

A titre d'illustration de ce que l'on vit tous en ce moment. Ce témoignage poignant hier soir. La vraie vie d’Anne Depétrini : débarrassez-vous de votre culpabilité. " À la télévision, sur internet, dans nos téléphones toute la journée on entend de nouvelles infos, on reçoit des push pour nous apprendre ici que la guerre nucléaire n’est pas loin, là que la banquise continue de fondre. Alors qu’en réalité notre cerveau n’est pas fait pour gérer autant d’informations, en même temps, tout le temps. On n’a plus le temps de prendre du recul, de se poser. Il est grand temps, justement, de le prendre et de respirer". ici

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Mais, les humains sont ils naturellement mauvais ?
 
 
Pierre Dockès  dans "Hobbes, la peur et le lien social" nous invite d’abord à éliminer une explication qui a effleuré Hobbes, mais qu’il ne retient pas. Les hommes seraient fondamentalement méchants. A la formule « homo homini lupus », il juxtaposait cette autre : « homo homini deus », en référence à la célèbre formule, ils ne sont pas naturellement des loups les uns pour les autres. Hobbes n’a pas retenu l’hypothèse inverse de celle du « bon sauvage », même si Rousseau lui adresse cette critique.
 
Si l'homme est (peut être mauvais) ou du moins capable du pire. C'est à la société de l'amener à devenir meilleur. Il pense la société comme étant constituée par les liens volontaires, contractuels, entre les individus. Donc, au départ, des éléments distincts, les individus, et quelque chose qui les fasse tenir ensemble. Dès lors que l’on part d’individus qui font société, le lien social est relationnel. L'homme rejoignant la société accepte d'évoluer avec elle, tout du moins modèle ses comportements en fonction des autres.
 
Ainsi il pointe l’échec d’une coordination décentralisée entre des individus égoïstes qui calculent stratégiquement, d’où la guerre généralisée, tout au moins un état de non-paix.
 
Ses hypothèses : 
– les hommes sont solitaires ; 
– ils sont égaux ; 
– ils sont égoïstes ; 
– ils sont rationnels, au sens modeste où chacun s’efforce d’agir de façon cohérente afin d’atteindre ce qu’il estime être son intérêt ; 
– il n’existe ni système de propriété, ni État qui puisse contraindre les hommes à respecter leurs engagements ; 
– les hypothèses précédentes sont généralement connues de tous, et chacun sait que les autres les connaissent
 
Sa démonstration repose sur deux piliers :
- dans l’état de nature où chacun est libre de ses moyens et ne peut jouir que des biens libres dont il s’empare, de ce qu’il est capable de défendre, de ce qu’il prend aux autres, l’agressivité prédatrice est le premier fondement de la guerre généralisée ;
- le second fondement est la défiance. Même pour les hommes qui se contenteraient fort bien « de vivre tranquilles à l’intérieur de limites modestes », la pire situation étant d’être agressés alors qu’ils sont restés eux-mêmes pacifiques – ils risquent de perdre leurs biens, leur liberté, leur vie –, la nécessité s’impose, « du fait de la défiance de l’un à l’égard de l’autre [...], de prendre les devants [anticipation], autrement dit de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes ».
 
Si les hommes ne sont pas des fauves par nature, ils tendent à se comporter comme des loups, non par férocité ou quelque agressivité innée, mais du fait de la situation et de leur caractère d’individus égoïstes et calculateurs. ici 
 

Vivre ensemble ou la peur de l'autre ? 

 

Deux expressions sont devenus banales aujourd'hui : le vivre-ensemble et la peur de l'Autre. On ne peut pas discuter de la nécessité de vivre ensemble - avec nos différences - c'est ce la ou réside notre espoir d'une société heureuse - et on doit combattre ceux qui "surfent sur les peurs", sur la "peur de l'Autre". Clairement en temps de guerre l'autre nous fait peur quand il peut nous agresser, nous ignorer, nous humilier, nous culpabiliser, quand il exerce toutes ces formes de violence. ici

Pour réflexion. La peur de l’autre : il y a deux façons d’entendre cette expression selon que le complément du nom est pris objectivement ou subjectivement ici
1) Vaincre notre peur de l’inconnu ( des étrangers) ; 
2) Faire que l’autre n’ait plus peur, quel que soit le sujet de sa peur ; en ce deuxième sens il faudrait s’interroger sur la possibilité ou non de rassurer les autres. Pouvons-nous par notre comportement rassurer l’autre ou faut-il toujours qu’il le veuille ? 

Lévi-Strauss raconte une anecdote qui montre à quel point la peur de l’autre rend semblables les hommes les plus étrangers.. Ainsi, dans le même temps où les Espagnols se demandaient si les Indiens avaient une âme, ces mêmes Indiens laissaient pourrir dans l’eau le corps des prisonniers pour  vérifier qu’ils étaient de chairs et s'assurer ainsi qu'ils n'étaient pas des fantômes.

À ce cercle infernal de la peur, les pacifistes ont toujours opposé une autre logique : celle de la confiance, le pari de la confiance. Dans la parabole du bon samaritain, le christ (à qui un pharisien demande de préciser « qui est mon prochain ? »)  enseigne  qu'il faut prendre le risque de la confiance. La morale de la parabole est claire : il faut retourner la logique de la crainte, la renverser par  une logique de la confiance et envisager l’ autre, non pas à la lumière du mal qu’il peut nous faire, mais  à la lumière du bien dont il peut être l’occasion. Il faudrait donc d’abord donner notre confiance pour recevoir les preuves que nous avons eu raison de la donner. La confiance investit l'autre de la responsabilité de ne pas nous décevoir.

Mais comment donner sa confiance en temps de guerre ? La peur de l’autre est-elle une pulsion naturelle, que la culture doit contenir, ou est-ce au contraire une construction culturelle ? Quelle part de responsabilité individuelle et collective ?

La confiance parie sur le meilleur de l'homme. Merleau Ponty dans sa Note sur Machiavel avait remarqué à quel point les rapports entre les hommes sont en miroir :  " chacun ressemble mystérieusement à chaque autre, méfiant s’il est  méfiant, confiant s’il est confiant » Il faudrait donc donner sa confiance, vaincre la peur de l'autre. Non pas en le terrassant, mais en pariant sur sa bienveillance, sa générosité, sa liberté positive d'agir pour le bien et d’agir  bien. ici

 

Conclusion

Il nous reste le pari de la confiance en l'humain, pleinement humain.

De nombreux scientifiques croient en l’espèce humaine comme étant rationnelle et raisonnable. Dans la littérature anglo-saxonne, la théorie du choix rationnel est également l'un des paradigmes dominants en science politique et un outil utilisé pour étudier les choix publics. Très répandue et partagée, elle fait l'objet de nombreuses critiques, fondées notamment sur la réfutation de l'idée que l'individu est guidé par le seul calcul de ses intérêts. La théorie du choix rationnel regroupe plusieurs théories de l'action qui, de manière générale, attribuent aux agents un comportement rationnel, lequel, en raison de préférences, dénote une recherche du plus grand profit pour le moindre mal. (ici)

Il nous faut dépasser la pensée rationnelle.

Durant les dernières années, cette affirmation a été de plus en plus critiquée. En 2002, le psychologue Daniel Kahnemann, lauréat du prix Nobel de l’économie, a montré que les humains n’agissaient souvent pas de façon rationnelle, mais qu’il étaient plutôt guidés par un processus de décision irrationnel. ici

Mario Varvoglis dévoile les multiples facettes de ces potentiels humains que notre société cherche encore à reléguer à l’irrationnel. Pourtant, une recherche expérimentale rigoureuse existe depuis plus de soixante ans et a établi que les phénomènes psi, bien réels, sont une expression normale - bien que rarement encouragée et développée - de l’esprit humain. Sommes-nous confrontés à une autre rationalité que seul un nouveau paradigme nous permettra d’appréhender pleinement ? ICI

Le dernier quart du 20ème siècle a été accaparé par le modèle hérité de la Seconde Guerre mondiale, selon lequel la colonne vertébrale des sociétés doit être la raison économique. Le raisonnement est le suivant : nous devons produire des richesses, et pour ça rien de plus efficace que le marché et la libre concurrence. Grâce à ces richesses nous pouvons par la redistribution développer un modèle social et grâce à ce modèle social nous pouvons garantir la paix civile. Autrement dit : croissance économique = progrès social = paix civile. C’est à peu près exactement le raisonnement inverse qui est vrai : paix civile = progrès social = croissance économique. ici

Pierre Charbonnier est philosophe, chargé de recherche au CNRS et enseignant à Sciences Po. Pour lui c'est avant tout une question philosophie politique moderne, donc un choix de vie en collectivité. "Pour construire l'idéal écologiste. Il faut dépasser le bien et le mal. Se demander quel type d'avenir on construit ? Il n'y a pas d'avenir universellement radieux, et de réconciliation définitive avec la terre. Mais il y a des jeux ou se combinent des demandes sociales, des rapports de force géopolitiques, des possibilités/impossibilités techniques, et des contraintes écologiques. Mais comment construire ce le "pacte libéral" entre l'émancipation des sociétés occidentales et une consommation illimitée des ressources. Soit l'union de la liberté et de l'abondance, qui se délite aujourd'hui face à la réalité de la catastrophe climatique même si elle reste prégnante dans nos imaginaires".  A écouter ici https://lnkd.in/g9tw5h4r

Eloi Laurent propose de parler de revitalisation sociale. Et dans cet épisode des combattants du pacifique, Pierre Gilbert de l'institut Rousseau développe l'idée que l’écologie doit être culturelle et qu’elle est une action continue depuis des siècles (ici)

Proposons de nouveaux imaginaires. Désirables. Pour vivre mieux, tous ensemble, sur terre.

Nous avons besoin de croire en autre chose que le grand récit de la (de)croissance économique ou de la (de)croissance numérique. Nous avons besoin de récits poétiques et lumineux. Cyril Dion a entièrement raison sur ce point.

« Pour une pensée écologique positive », ce plaidoyer convaincant pour une écologie bienveillante nous rappelle que la pensée écologique n’est pas née d’hier, qu’elle nous accompagne depuis Aristote. Un exemple. George Sand qui a toujours eu une relation intime avec La Forêt de Fontainebleau. Elle a été un soutien de la ZAD créée par les artistes peintre de Barbizon, dont Théodore Rousseau ou Jean-François Millet. Elle a contribué à faire de la forêt une zone protégée en 1861. Une première mondiale ! Enfin, son dernier combat en 1872 sera pour l’Ecologie, et la préservation de la forêt de Fontainebleau. Ici

Un être humain peut faire basculer l’Histoire, du mauvais côté, lorsqu’il détourne son regard des enjeux majeurs, ou du bon côté, lorsque qu’il reconnaît ce qui est précieux et se confronte aux enjeux humains et terrestres. Si l’on peut supporter de sacrifier notre putain de facteur humain et de le transformer en un précieux facteur humain, nous pouvons peut-être changer le cours de l’histoire.

L'espoir que même si l'humain n'est pas naturellement bon, il peut apprendre au sein de la société à évoluer, à sa façon, à son rythme. Ce qui nous demande de prendre le temps de comprendre notre part d'humanité, connectés à notre animalité, à ce qui fait de nous des êtres vivants. Ouverts à ce qui fait de nous des êtres dignes de leur humanité. En pleine conscience des facteurs qui nous amènent à commettre des actes inhumains ou au contraire vivre en harmonie avec le vivant.

C'est en se connaissant, en cherchant en lui-même, que l'homme peut trouver la sagesse. Chez Socrate, la philosophie ne désigne pas, comme chez les sophistes, l'acquisition d'un savoir, mais une manière de s'interroger, de se mettre en question, une forme de souci de soi. On était déjà dans le prendre soin de soi, des autres et de la planète comme piste pour le mieux vivre tous ensemble sur terre.

Reprenons espoir, prenons conscience de ce qui fait notre humanité, pour explorer comment mieux vivre tous ensemble sur terre #facteurhumain.

 

🥰 Dépassons les rapports de prédation pour mieux vivre ensemble #facteurhumain 🌍 #regeneration #ecologie #entransition 


RDV LE 21 MARS A 18H30, avec les interventions de :
- Jérémy Dumont, Planneur stratégique pourquoitucours, président de #noussommesvivants
- Jacques Fradin, Président du GIECO IPBC (ipbc.science)
- Yolaine de la Bigne, Fondatrice de L'Animal & l'Homme

 
 
NOUS SOMMES VIVANTS

 

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RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30 - 19:30. ZOOM
Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA

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06 mars 2022

Les rapports de prédation éclairés par les neurosciences : la dominance constitue un problème dans la gestion collective des situations de crise en raison de sa propension au conflit. Jacques Fradin et Camille Le Francois.

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Les travaux des scientifiques du comportement comme Jacques Fradin, Président chez GIEC du Comportement, le GIECO IPBC, portant sur la dominance et la soumission suggèrent que les rapports de prédation peuvent constituer un obstacle majeur à toute forme d'adaptation durable, complexe et coordonnée de la société en elle même et dans son interaction avec son environnement (ici et dans le document ci dessous).

En effet, la dominance constitue un problème dans la gestion collective des situations de crise en raison de sa propension au conflit. Par exemple : la difficulté de l’individu prédateur à faire des excuses visant à atténuer les conflits entre groupes (dans le sens où parce que cela mettrait en péril, à ses yeux, sa position de dominant) participe au déclenchement des conflits.

Il en va de même pour la volonté du dominant de préserver sa position privilégiée, et donc les rapports de force qui la sous-tendent, l'incitant à anéantir toute forme de pensée ou de structuration sociétale plus adaptée aux enjeux collectifs (Fradin et al, 2014 ; Kleppesto et al. 2019)

Ce dernier point désamorce l'illusion d'un caractère adaptatif qui pourrait être attribué à la dominance (au stade où en est l’évolution de notre espèce aujourd’hui, s’entend).

En effet, tout comportement s’inscrivant dans une dynamique adaptative et complexe, et donc dans une forme élaborée d'intelligence, est discrédité par le dominant car il a tendance à l'interpréter comme une menace. Cette menace réside, aux yeux du dominant, dans le fait qu'un individu se réappropriant ses capacités de réflexion peut entrevoir comment il est abusé par le dominant, et se défendre en conséquence. 

Ainsi, la dominance génère des conflits du type "diviser pour mieux régner", en imposant une omerta de manière à priver ses interlocuteurs de toute forme de concertation. Le dominant protège impulsivement ses privilèges et les rapports de force dont il peine à s’affranchir, même s'il doit en pâtir à long terme.

Deux dimensions comportementales et cognitives peuvent entraver ou favoriser l'adaptation, individuellement ou collectivement.

  • la première dimension concerne plus spécifiquement les mécanismes dits d'adaptation, et s'oppose à nos habitudes.
  • la seconde concerne le concept de positionnement grégaire, qui implique des relations de pouvoir entre individus et entre groupes

L'effet Einstellung (Luchins et al., 1959) illustre comment, face à un problème, les gens peuvent avoir tendance à favoriser l'application d'une stratégie connue et contrôlée au nom de l'économie cognitive à court terme. En effet, il semble à première vue moins coûteux de penser moins et de s'adapter moins... même si cela peut nous coûter beaucoup plus cher à long terme !

Il existe de nombreux travaux qui montrent diverses façons de stimuler nos capacités d'adaptation. Fradin et ses collaborateurs (2008 ; Lefrançois, 2009) ont identifié que les individus qui se sentent concernés par des intérêts autres que ceux liés à leur personne ont une plus grande capacité à considérer les conséquences à long, voire très long terme de leurs actions, et acceptent plus facilement les efforts nécessaires à une transition.

Jacques Fradin a mit en évidence que la stressabilité est étroitement corrélée au recrutement inapproprié du mode mental automatique en situation difficile, de non-contrôle, d'échec. Autrement dit, le stress semble survenir lorsque (par phénomène dit de persévération, d'accrochage ?) le mode automatique ne laisse pas sa place au mode préfrontal adaptatif en situation nouvelle et/ou complexe, alors que ce dernier est structurellement mieux placé pour la gérer (ici).

Nous disposons d’un premier mode de traitement des informations appelé « mode mental automatique », qui gère le simple, le connu, le maîtrisé, et d’un second appelé « mode mental adaptatif », qui lui gère la complexité, l’incertain, l’inconnu et le non maîtrisé. Mais la plupart du temps, dans notre quotidien personnel ou professionnel, notre cerveau fonctionne selon le mode automatique, qui le plus économique en énergie. Nous sommes, en quelque sorte, en « pilote automatique ». Ce pilote décode et réagit soit de façon instinctive (ex. : nos instincts de survie), soit de façon grégaire (ex. : notre rapport spontané aux autres), soit de façon émotionnelle (ex. : nos motivations, valeurs, intolérances, complexes…). Dans le premier cas, on parle de « gouvernance instinctive », dans le second, de « gouvernance grégaire » et, dans le troisième, de « gouvernance émotionnelle ». (ici)

Le but de la gouvernance instinctive est d’assurer notre survie individuelle en satisfaisant nos besoins fondamentaux (manger, dormir, se reproduire…) et en nous protégeant des dangers immédiats par des réactions instinctives de stress : la fuite (état d’anxiété), la lutte (état de colère) et l’inhibition (état d’abattement), ainsi que l’a montré le professeur Henri LABORIT, célèbre neurobiologiste. Quand nos besoins sont satisfaits et que nous ne sommes pas en danger, cette gouvernance procure un ressenti de calme (état d’activation de l’action).

Les personnes qui ont tendance à réagir en stress de fuite ont peur d’être agressées en étant enfermées, elles privilégient les comportements leur permettant soit d’éviter le danger soit de s’échapper face à ce qu’elle perçoive comme une agression potentielle. Les personnes qui ont tendance à réagir en stress de lutte considèrent « instinctivement » que la meilleure défense, c’est l’attaque : elles privilégient l’attaque de ce qu’elles perçoivent comme un danger. Elles adoptent un comportement d’« agressivité défensive ».

La gouvernance grégaire est la gouvernance qui vise à assurer la survie de chacun au sein du groupe. L’être humain n’est pas un être solitaire. Pour survivre, il a besoin de s’insérer dans un groupe (tribu, organisation, société…) et d’y trouver « sa » place, qui lui procure stabilité et protection. 

Le Positionnement Grégaire (PG) peut être défini comme l’ensemble des comportements relatifs à la confiance irrationnelle et spontanée en soi ou en l’autre, et au rapport de force. Le comportement grégaire décrit comment les individus d'un groupe peuvent agir ensemble sans direction prédéterminée. Le terme s'applique au comportement des animaux vivant en troupeaux, ainsi qu'à celui des humains lors des manifestations, émeutes, grèves, files d'attente, événements sportifs ou religieux, ou simplement dans les processus quotidiens de prise de décision et de façonnage de l'opinion (ici). On parle ainsi d’instinct grégaire pour désigner de tels regroupements d’individus dont le seul but est de réduire le stress.

Richard Lazarus (en) et Susan Folkman, 1984 : le stress est selon eux défini comme une « transaction entre la personne et l’environnement » dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être. Selon eux, l’adaptation est « la mise en place d’efforts cognitifs et comportementaux destinés à gérer des demandes spécifiques évaluées comme étant ardues ou dépassant les capacités d’une personne » (ici).

Le grégarisme participe à la défense, à la protection du groupe ; il renforce ses chances de survie en ayant des effets favorables sur les individus, mais surtout sur ce qui fonde le groupe,  par exemple, les valeurs autour desquelles chacun se reconnaît et dont la remise en cause brutale par quelques individus isolés a provoqué suffisamment d’émoi pour inciter l’immense majorité de la population.

Il peut être la manifestation d'un excès ou un défaut de confiance en soi et/ou en l’autre. Les processus et les troubles qui sont associés au PG sont plus ou moins pathogènes et apparaissent peu ou pas accessibles à la raison, voire même parfois aux thérapies cognitives et/ou comportementales classiques. 

Le Positionnement Grégaire (PG) comprend quatre polarités ou profils répartis sur deux dimensions : la dimension Dominance/Soumission (PGD/PGS) et la dimension Marginalité/Intégration (PGM/PGI).

Le Positionnement Grégaire ne constitue pas un système intelligent ou évolutif au sens où il n'est pas capable d'apprendre (et donc de s'adapter à des situations complexes) : ses comportements sont très standardisés, observables indépendamment de la catégorie socioéconomique et se manifestent très tôt dans le développement de l'individu, sans mimétisme par rapport à l'entourage (Halpern et al., 2020 ; Reijntjes et al., 2016).

Le concept de PG met en lumière certaines des clés mécanistiques d'une crise de l'humanité (guerres de religion où la religion devient un alibi pour un pouvoir inféodé au système de PG, mais aussi sexisme, harcèlement scolaire et professionnel, etc.) et comment celle-ci peut être maintenue, aggravée, en raison d'un simple système archaïque de régulation grégaire.

De même, la perspective du changement climatique et des inégalités socio-économico-géographiques associées (épuisement des ressources en eau, en nourriture, en espaces de vie) peuvent apparaître comme de puissants catalyseurs de ces comportements (cf. Hendrix & Brinkman, 2013 ; Reno, 2011), qui contribueraient eux-mêmes au maintien des inégalités, à la négligence des signaux d'alerte environnementaux, etc.

En d'autres termes, certaines crises (impliquant une notion de survie, de mise en danger de la santé, d'épuisement des ressources, etc.) peuvent conduire à l'émergence de comportements, de pratiques et d'attitudes qui ne sont pas les plus adaptatives (par opposition à d'autres comportements et attitudes). 

 

Une note de réflexion qui vise à croiser les regards, de Jérémy Dumont, fondateur de l'association Nous sommes Vivants et membre du groupe "le facteur humain dans le monde économique" du GIECO-IPBC https://www.ipbc.science/. Contact [email protected]

 

Une note de réflexion à lire en entier ICI.

  

 

Les rapport de domination. par Jacques Fradin 

Rédigé le 06 mars 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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L'émotion et la prise de décision Delphine van Hoorebeke

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C’est seulement depuis quelques années que les émotions sont un sujet d’intérêt pour la recherche sur la prise de décision. Jusqu’alors, le décisionnaire était abordé comme un être se comportant en fonction de principes rationnels et distinctement formulés. Depuis Platon, Kant et Descartes, il est considéré que la logique propre, purement rationnelle et mathématique, écartée de toute considération affective, peut mener à la solution quel que soit le problème. Selon ces théories, une décision est inspirée de données sensorielles, d’événements, de faits et de documents. Si les prémices d’une intervention émotionnelle dans la prise de décision sont déjà discernables, dans le principe de l’antithèse [1][1]Principe d’expressions d’émotions opposées mettant en évidence… de Darwin dans The expression of the emotions in man and animal (1872), ou dans les recherches de Lazarus (1991), ce n’est qu’en 1994 que Damasio affirme nettement que les émotions sont nécessaires à la prise de décision. À partir de sa théorie des marqueurs somatiques [2][2]Les émotions secondaires préviennent l’individu par une… ou « perception des émotions secondaires des conséquences prévisibles » (p. 240), cet auteur explique, non seulement, le processus de décision, mais surtout, la rapidité de notre cerveau à décider, de quelques fractions de secondes à quelques minutes selon les cas. Selon lui, le raisonnement pur ou mathématique réclame une mémoire d’une capacité illimitée à retenir la multitude de combinaisons probables pour prévoir les conséquences de telle ou telle décision. Une capacité dont l’homme ne dispose pas. C’est la raison pour laquelle la mémoire est soutenue par divers repères émotionnels. Une décision perçue par l’émotion comme néfaste est automatiquement associée à une sensation déplaisante au niveau du corps (soma), puis rejetée immédiatement afin de laisser place à un plus petit nombre d’alternatives. Lorsque l’émotion ressentie est positive, l’alternative est « marquée » et conservée.

Une prise de décision est, en effet, neurologiquement parlant, très rapide, bien moins d’une seconde, lorsqu’il s’agit de réagir face à un danger immédiat, l’émotion est, alors, prédominante. Lorsque la décision s’établit comme un processus cognitif avec le temps pour la réflexion, dont la conséquence est un choix entre diverses alternatives, l’émotion, sans prévaloir, intervient. Ne dit-on pas, je « sens » que je n’ai pas pris la bonne décision ? À ce moment, l’émotion se présente comme un signal inconscient de l’efficacité de notre choix (Lazarus, 1991). Plus encore, de prime abord, en tant que processus d’ajustement et d’évaluation, elle joue un rôle modérateur de la commande de décision rationnelle (Gratch, 2000).

Pour comprendre les différents rôles joués par les émotions dans la prise de décision, il faut distinguer deux types d’action. Tout d’abord, l’émotion permet de prédire les conséquences de la décision et de composer les scénarios projectifs. Capturer une proie, c’est deviner les actions de l’animal que l’on veut capturer. Échapper à un prédateur, c’est deviner les intentions de celui qui vous attaque. Puis, l’émotion immédiate, au moment de la prise de décision, confirme le bien fondé du choix. Ainsi, Loewenstein et Lerner (2003) illustrent cette théorie par l’exemple d’un investisseur confronté au choix face à un investissement risqué. Pour prendre sa décision, cet individu tente de prédire les probabilités des différentes retombées, gagner ou perdre son argent. L’émotion immédiate, lors de sa prise de décision, l’anxiété, peut soit le décourager, soit l’amener à écarter les regrets au cas où le choix s’avèrerait néfaste.

Or, selon Lazarus (1991), l’émotion dépend d’une combinaison, motivation-intérêt-environnement, induisant l’individualisation de la décision. Chacun possède, en effet, ses propres intérêts, des valeurs personnelles, induisant, notamment dans le cadre de l’organisation, une démultiplication des décisions et choix individuels, qui en complexifie la gestion efficace et aboutie. Comment faire pour harmoniser et combiner ces individualités décisionnelles ? Dans un premier temps, il s’agit de considérer que les émotions sont parties intégrantes de la prise de décision, tant au niveau exécutif que managérial. Dans ce sens, malgré une certaine conviction inverse, l’organisation et ses membres décideurs ne prennent pas les décisions stratégiques uniquement sur des bases cognitives. Ainsi, imposer aux employés d’utiliser une logique purement rationnelle, fondée sur une décision prescrite, semble peine perdue. Provoquer une émotion commune à la majorité et communiquer par l’émotionnel s’avère indispensable. Pour cela, cet écrit propose de décrire les tenants et aboutissants de la prise de décision managériale, peu développée sous l’angle « émotionnel », au travers de l’émotion des raison.

Source : L'émotion et la prise de décision Delphine van Hoorebeke 

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CONSOMMER DURABLE EST-IL UN ACTE DE DISTINCTION ? REPRESENTATIONS, PRATIQUES ET IMPACTS ECOLOGIQUES REELS AU REGARD DES DYNAMIQUES SOCIALES #CREDOC

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La prise de conscience écologique se diffuse dans la société, elle est plus présente chez les plus diplômés (haut capital culturel) et dans les jeunes générations et devrait continuer à se diffuser dans un contexte économique favorable.

Les envies de mieux consommer dans un cadre d’économie circulaire ou dans un cadre de consommation durable se développent dans les catégories à haut capital culturel, notamment au travers de certaines pratiques comme l’achat de produits biologiques, locaux, la location ou l’achat et la vente de produits d’occasion sur internet (par distinction sociale en partie – « Eco-habitus » (Carfagna et al, 2014)).

Les représentations de la consommation durable varient au sein de la société, en lien avec la position sociale et les conditions économiques des individus : conception plus abstraite pour les élites avec l’objectif de protection de la planète, définition concrète par l’économie des ressources et le prolongement de la durée de vie des équipements pour les personnes plus contraintes par leurs ressources économiques, mise en évidence du rôle du modèle agricole pour les professions intermédiaires et les individus en lien avec le monde rural.

Un lien entre attitudes et impact écologique loin d’être automatique : si les élites, et particulièrement celles élites dotées en capital économique, ont adopté certaines pratiques de consommation, évoquées plus haut, elles ont un impact écologique lié à leur consommation important, voire supérieur à la moyenne, particulièrement pour la mobilité et l’équipement. Les professions intermédiaires, relativement plus dotées en capital culturel, ainsi que les individus politiquement engagés à gauche, font preuve d’une plus grande cohérence entre attitudes et pratiques, à travers une plus grande frugalité.

L’intégration des problématiques écologiques dans l’habitus d’un individu, c’est-à-dire dans la matrice de lecture du monde et de décision des individus, n’est pas suffisante pour achever une plus grande durabilité. En effet, les actions écologiques peuvent être intégrées en tant qu’acte distinctif, avec un rôle social symbolique de distinction supplantant une approche plus systémique de la consommation. Ainsi, la consommation durable et l’écologie en général reste cantonnée en France à certains milieux sociaux spécifiques, empêchant sa diffusion à l’échelle de la société et notamment aux groupes s’opposant aux actuels portes paroles de la consommation durable.

 

Source

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01 mars 2022

Le concept « One Health » ou « une seule santé » : des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’état écologique global.

 

Le concept « One Health » ou « une seule santé » en français, est mis en avant depuis le début des années 2000, avec la prise de conscience des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’état écologique global. Il vise à promouvoir une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires. Les travaux de l’Anses s’inscrivent dans le concept One health. L’Agence coordonne plusieurs projets basés sur ce concept.

 

Au moins 60% des maladies humaines infectieuses ont une origine animale. De nombreuses pandémies, comme la covid-19, les virus Zika et Ebola, la grippe aviaire ou encore le Sida, ont en commun de venir des animaux. Le nombre de grandes épidémies au niveau mondial a augmenté depuis un siècle, à mesure de l’accroissement de la population mondiale, de l’intensification des transports de la dégradation de l’environnement et du développement des villes. L’activité humaine joue ainsi un rôle majeur dans la propagation de maladies infectieuses : la déforestation a par exemple mis en contact les animaux sauvages et ceux d’élevage, facilitant le passage de nouvelles maladies à l’homme. L’exemple du virus Nipah, en Asie du Sud-Est est emblématique : ce virus proche de celui de la rougeole a été transmis par des chauves-souris frugivores au porc, qui l’a ensuite passé à l’homme. Ces mammifères volants avaient trouvé refuge dans des élevages porcins suite à des incendies colossaux ayant détruit la forêt tropicale malaysienne. Le virus Nipah a  provoqué près de 40 % de mortalité chez l’homme. L’épidémie a heureusement pu être contenue grâce à l’abattage d’un million de cochons. Il en est de même du déclin des vautours en Inde ayant un impact majeur sur la propagation de la rage humaine.
Par ailleurs, le changement climatique permet notamment l’adaptation d’animaux vecteurs de maladies, comme les moustiques, les moucherons piqueurs ou les tiques, à de nouvelles zones géographiques, ce qui augmente la propagation des pathogènes.
 

Encourager une vision globale

C’est dans ce contexte que s’est développé le concept One Health. Il incite à prendre en considération tous les facteurs d’émergence des maladies. L’enjeu est d’encourager la collaboration effective des organismes de recherche œuvrant en santé humaine et vétérinaire ainsi qu’en environnement. Le concept est promu par les institutions internationales que sont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Un accord triparti a été signé en 2010 entre ces trois organisations pour collaborer sur cette thématique.

Le concept One health à l’Anses

Par leur approche transversale de la sécurité sanitaire, aussi bien pour l’Homme, l’animal et les végétaux, les travaux de l’Anses s’inscrivent fondamentalement dans le concept One health. Ceci s’illustre notamment par la participation de l’agence à deux projets collaboratifs sur cette thématique. L’un, le projet DIM (domaine d’intérêt majeur) One health, financé par la région Ile-de-France de 2017 à 2021, rassemble de nombreuses équipes de recherche en santé animale et humaine de la région.

L’agence coordonne également le programme conjoint européen EJP one health (2018-2023), qui rassemble 39 partenaires de 19 pays européens. Il a pour objectif l’acquisition de connaissances nouvelles dans les domaines des zoonoses alimentaires, de l’antibiorésistance et des risques infectieux émergents. L’Anses assure la coordination du projet en lien privilégié avec le partenaire belge Sciensano pour la coordination des activités scientifiques de l'EJP "One Health", Les équipes de recherche des laboratoires de l’Anses participent à 17 des 23 projets de recherche retenus dans le cadre des deux appels à projets de l’EJP.

Exemples de thématiques

De nombreuses thématiques de recherche et d’expertise de l’Agence entrent dans la thématique One Health. Parmi celles-ci, certaines sont particulièrement représentatives :

  • Les maladies transmises par les vecteurs, notamment elles transmises par les tiques, les culicoïdes (moucherons piqueurs) et les moustiques.
  • La propagation d’insectes vecteurs de maladies pour les végétaux à cause du changement climatique.
  • Les facteurs environnementaux pesant la santé des abeilles.
  • L’étude des zoonoses, maladies transmises de l’animal à l’homme : grippes du porc et aviaire, brucellose, tuberculose, coronavirus…
  • Les parasites transmis par la consommation de viande insuffisamment cuite, comme la toxoplasmose ou la trichinellose.
  • L’antibiorésistance, qui concerne à la fois les animaux d’élevage et l’homme et peut être étendue à la résistances aux autres anti-infectieux.
  • L’impact du changement climatique sur la santé, notamment celle des travailleurs.

Site web : https://www.anses.fr/fr/content/one-healthhttps://www.anses.fr/fr/content/one-health

Rédigé le 01 mars 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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26 février 2022

La guerre en #ukraine a des causes profondes : notre rapport de prédation sur d'autres pays, les humains, le vivant. #noussommesvivants

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RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30–19:30. ZOOM Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA Nous inciter à changer notre rapport à soi, aux autres et la nature, voilà ce qui nous anime ! #noussommesvivants

 

✏️ L'humain est capable du pire contre les humains, la nature, le vivant. Que nous apprend l’analyse des conflits ? L'humain est capable du pire contre les humains, la nature, le vivant. Que nous apprend l’analyse des conflits ? Ma note de réflexion https://lnkd.in/gyEBqiSY
 
 
👉Les rapports de prédation posent des enjeux de co existence des humains avec les autres êtres vivants au sein d'un même territoire aux ressources partagées.
 
👉Prendre conscience des rapports de prédation entre les humains et la nature est nécessaire à la prochaine évolution des comportements durable et coordonnée.
 
👉Le « vivre ensemble » nécessite la reconnaissance de l'appartenance de l'homme au vivant et la dépendance de l’Homme aux autres composantes du vivant serait une voie à explorer permettant de changer notre rapport à soi, aux autres et à la nature.
 
💪Face à la nécessité de concilier l'économique, le social et l'environnemental, face aux enjeux écologiques, face à l'impératif de vivre ensemble ...on se mobilise le 21 mars pour apporter la transition écologique dans les entreprises !
 
🥰Dépasser les rapports de prédation pour mieux vivre ensemble #facteurhumain 🌍
RDV lundi, 21 mars 2022, 18:30 - 19:30. ZOOM
Inscriptions : https://lnkd.in/gEW75dfA
 
🤩AU PROGRAMME DU 21 MARS. 18H30
1- La fresque du facteur humain https://lnkd.in/gVhGcCxX
2- Nos projets de régénération https://lnkd.in/eJAM_hE (focus formations et design régénératif)
3- Le maillage de compétences pour monter sur des missions ensemble https://lnkd.in/gEYv8FxQ
4- Notre offre aux membres de l'association https://lnkd.in/g4PE4V_P
🧍🏽‍♀️🧍🏽Nous sommes vivants 🐴🦁🐝
🌳🌴www.noussommesvivants.co 🌵🍄
 
NOUS SOMMES VIVANTS, LE COLLECTIF DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE #NOUSSOMMESVIVANTS
#design #innovation #transformation #transition #regeneration #ecologie #biodiversite #climat #odd #conflits #facteurhumain #bethechange

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07 février 2022

Le rôle des biais cognitifs dans les situations de créativité. Par Hicham Ezzat. Cognition Créativité Fixation Ideation Leadership Management de l'Innovation Théorie C-K

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https://www.theses.fr/228919517

La recherche d’Hicham Ezzat parue en novembre 2017, « Leaders for Creativity : Modeling and Experimenting Defixation-Oriented Leadership » (thèse de doctorat de Mines ParisTech, PSL Research University), combinant théorie de la conception et psychologie expérimentale, invite à quitter ces stéréotypes. Car, face à la rupture, le leadeur doit construire sa relation avec son équipe à la fois comme un processus de « défixation » (rupture avec les concepts établis) et de reconnaissance mutuelle.
 
Par exemple, si on demande de trouver des solutions pour « jeter un œuf d’une hauteur de plus de 10 m sans le casser », la solution du parachute est proposée dans une très large majorité des cas. Or, il faut pour réussir explorer une zone dite « d’expansion » où des notions inédites et des connaissances inhabituelles doivent être mobilisées.

Plusieurs travaux ont permis de caractériser le rôle des biais cognitifs dans les situations de créativité.

Parmi ces biais, on distingue particulièrement les effets de fixation, c’est à dire les connaissances et solutions habituelles qui viennent spontanément à l’esprit des individus lors d’une situation de créativité (tâche de créativité, de génération d’idées, ou de résolutions de problèmes créatifs), et qui contraignent la génération d’idées et de solutions nouvelles et plus créatives.

Ces différentes études ouvrent plusieurs pistes pour enrichir la gestion de ces biais cognitifs dans les processus d’innovation.

Le leadership est reconnu pour avoir un rôle fondamental à jouer pour aider une équipe à surmonter ces effets de fixation dans un écosystème en situation de créativité.

Le leadership est définit comme étant un processus d’influence social dans lequel un ou plusieurs acteurs (jouant le rôle de leaders) emmènent d’autres acteurs (leurs équipes) à atteindre un objectif commun. Leadership et créativité passent souvent pour antagonistes - soit que les leaders soient « créatifs » à la place de leurs équipes, soit que l'autorité doive disparaître pour libérer leurs créativités.

Dans un cadre de recherche multidisciplinaire mixant science de gestion (management de l’innovation), sciences cognitives (biais cognitifs à la créativité) et science de la conception innovante (théorie C-K), les leaders créatifs peuvent jouer des rôles très importants pour aider leurs équipes à surmonter les effets de fixations, et ceci selon des règles expérimentales très précises et contrôlées, consistant d’une part à détecter les phénomènes de blocage (la fixation), et d ‘autres part à entreprendre les modes d’actions appropriés pour les surmonter.

De plus, ces règles expérimentales peuvent être contextualisées dans des conditions plus générales en organisation, et ceci via les outils de gestion du leadership organisationnel classique (recrutement, allocations de temps et de ressources, motivation, prise de la décision, évaluation, création de climat, spécification des objectifs, etc..).

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En effet, les méthodes de recherches utilisés pour cette contextualisation organisationnelle consistent à i) mettre en place des protocoles expérimentaux permettant d’isoler les phénomènes de blocages cognitifs dans des situations de créativité ; ii) à générer des règles expérimentales de défixation cognitive dans des contextes bien contrôlés (laboratoire); et iii) à contextualiser ces règles expérimentales de défixation cognitive en utilisant des études de biographies de grands leaders créatifs de l’histoire tél que : Steve Jobs, Thomas Edison ou Mark Zuckerberg.

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https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/27/les-premiers-de-cordee-de-la-rupture-technologique_5291608_3232.html

Rédigé le 07 février 2022 dans 03 Avant-Garde : économie, société, environnement (écologie) | Lien permanent | 0 Comments

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