Cargo s’inscrit dans une approche art-science résolument interdisciplinaire et expérimentale. À partir de témoignages et de travaux de recherches, il apporte un éclairage sur les motivations profondes de la mobilité en Méditerranée. Ces déplacements sont ainsi analysés de manière sensible au prisme des récits et des ambiances sonores. De cette démarche innovante émerge une œuvre commune co-construite, partagée, questionnée, diffusée entre artistes, universitaires et citoyens : une vision artistique sur la circulation en Méditerranée aujourd’hui nourri par celui scientifique, de sociologues, anthropologues ou démographes.
Cargo pose un regard contemporain sur les flux sud-nord et nord-sud, et plus généralement sur les échanges entre les peuples qui nourrissent nos civilisations. Anne de Giafferri et Christian Delécluse se sont rencontrés à La Muse en Circuit, cette belle maison musicale créée par Luc Ferrari, au sein de L’Ormador (orchestre de musiques jouées par ordinateur), avec cette même passion pour le son capturé du réel et sa métamorphose en paysage sonore. Les thèmes du voyage et de l’altérité ont permis de renouer vers une collaboration artistique autour de Cargo, avec un modeste désir de déplacer la mer sur la place publique et avec elle, autant de mondes et d’impressions différentes sur la traversée.
Dans le contexte actuel, où le voyage est marqué par la frontière et l’enfermement, où le déplacement est entaché par le rejet de l’Autre, il nous semble nécessaire d’unir à nouveau les côtes méditerranéennes, ces berceaux de la civilisation occidentale, territoires aux identités multiples et hybrides, qui se sont façonnées au hasard des déplacements et des rencontres individuelles et collectives. La crise mondiale du Covid-19, provoquée par la mondialisation des flux migratoires, nous invite à regarder les mouvements de population autrement, au-delà du prisme du migrant, dans sa diversité. Au-delà de celui qui – en bouc émissaire – serait le coupable de tous les maux et de tous les fantasmes.
Le “migrant” devient ainsi un “déplacé”, animé par un désir de changement ou une nécessité économique, politique, religieuse... Se placer à bord de ces navires de la traversée périodique permet d’identifier les liens qui se tissent entre ces vastes cultures millénaires et de s’interroger sur leurs bouleversements passés et à venir.
INSTALLATION SONORE IMMERSIVE ← ISEA2023 - Symposium International de la Création Numérique mai 2023 ⇣ Station - Gare des Mines, Aubervilliers (FR) ← Festival SCOPITONE - Stéréolux, septembre 2023 ⇣ Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire, Nantes (FR) → Novembre Numérique - Institut Français d’Alger, novembre 2023 ⇣ Les Ateliers Sauvages, Alger (DZ) → Le Mans Sonore - Biennale du Son, janvier 2024 ⇣ Le Mans (FR) → FARaway - Festival des Arts, février 2024 ⇣ Le Césaré, Reims (FR) └ L’ABSENCE ┐└ L’ERRANCE ┐└ L’ÉTUDIANT ┐ └ LA NEGAFA ┐└ LA PATIENTE ┐└ LE RELIGIEUX ┐
Cruiser l'utopie est le fruit d'un travail de recherche de plus de dix ans sur les potentialités queer que José Esteban Muñoz observe dans les pratiques artistiques et littéraires des années 1960 et 1970 à New York et Los Angeles, pratiques qui lui permettent d'éclairer le dessin d'un futur bien au-delà de l'hétéronormativité reproductive dominante.
Cruiser l'utopie décrit un mouvement, une avancée en forme de dérive entre théorie, approche philosophique, critique d'art et récit personnel. Les œuvres citées, racontées, se mêlent au récit familial ou individuel et aux considérations plus universitaires. Cette pratique de la théorie et de l'esthétique queer s'inscrit dans une interprétation nouvelle de l'espoir tel que perçu par le philosophe Ernst Bloch, articulée à la pensée radicale noire et à la recherche poétique d'auteureices comme Fred Moten et Eileen Myles. Muñoz se penche sur la période des révoltes de Stonewall (1969) et analyse par exemple les œuvres de Frank O'Hara, Andy Warhol, Kevin Aviance, Samuel R. Delany, Fred Herko, LeRoi Jones/Amiri Baraka, Ray Johnson et Jill Johnston. À la théorie queer comme étude correspond une manière de chercher et d'écrire nouvelle, une forme d'hybridité entre la philosophie et les études culturelles. La critique est, comme par anticipation, contenue dans la pratique artistique et le quotidien contre-normatifs dont les récits, à la fois subjectifs et historiques, laissent deviner un advenir queer, lieu de transformations et de libération. Le texte, traduit par Alice Wambergue, est accompagné ici d'une préface d'Élisabeth Lebovici et d'un poème de Fred Moten.
« La queerness n'est pas encore là. La queerness est une idéalité. Autrement dit, nous ne sommes pas encore queer. Il se peut que nous n'atteignions jamais la queerness, mais nous la sentons comme la chaude lumière d'un horizon empreint de puissance. (…) Nous n'avons jamais été queer, pourtant la queerness existe pour nous comme une idéalité que nous pouvons distiller à partir du passé et utiliser pour imaginer un futur. (…) Malgré les représentations totalisantes de la réalité qu'impose l'ici et maintenant, nous devons nous efforcer de penser et sentir un après et ailleurs. » José Esteban Muñoz
« Fabuleux, extraordinaires, nécessaires, le refus critique d'un pragmatisme queer par Muñoz, son engagement pour la force utopique de la tentative et de l'esthétique radicales, de l'expérimentation érotique et philosophique, sont indispensables à un moment historique caractérisé par la capitulation politique et la timidité intellectuelle qui se font passer pour du courage. » Fred Moten
Troisième édition (2023).
José Esteban Muñoz, né en 1967 à Cuba, est un chercheur et universitaire, professeur puis directeur du département Performance studies de l'université de New York, Tisch School of the Arts, de 1993 à sa mort en 2013. Diplômé de l'université Duke où il obtient en 1994 son doctorat de littérature comparée sous la direction d'Eve Kosofsky Sedgwick, l'auteur offre la méthodologie d'une pratique de la théorie dirigée vers l'art et les artistes, celle d'une pensée du queer comme potentialité, de l'utopie comme lieu d'indétermination, d'espoir politique et social. Son travail se situe à la croisée de la philosophie marxiste et de l'underground, de la théorie queer et de l'histoire de l'art, de l'idéalisme allemand et d'un maillage social alternatif dans lequel il s'inscrit en tant qu'individu. L'écriture est une transformation du terrain universitaire, à la manière de la study proposée par Stefano Harney et Fred Moten dans leur ouvrage The Undercommons : « un mode de penser avec les autres séparé de la théorie que l'institution requiert », elle poursuit un horizon subjectif, subversif et actif dans la recherche.
La transition alimentaire engagée il y a quelques années semble donc marquer le pas, notamment chez ceux soumis à d’importantes contraintes financières. Comme s’ils n’avaient plus les moyens de leur inquiétude après deux années de forte inflation sur les produits alimentaires (+20% en 2 ans).
Mais un autre phénomène semble également à l’œuvre dans la prise de distance d’une partie de la population à l’égard de la transition alimentaire : une forme de « fatigue alimentaire ».
Une fatigue à l’égard de l’information tout d’abord. Les résultats du 21ème Baromètre de la perception et de la consommation des produits alimentaires biologiques réalisé par L’ObSoCo pour l’Agence Bio le montrent : si la plupart des (toujours plus nombreux) labels testés dans l’enquête sont assez largement connus des Français (Nutriscore, AB et Label Rouge en tête), la part de ceux qui s’y disent attentifs au moment de leurs achats est en recul. Trop de repères tue les repères ? Ces résultats semblent en tous cas exprimer une confusion, si ce n’est une lassitude des Français sous l’effet de la multiplication des messages et recommandations.
Dans ce contexte, le Baromètre pointe d’ailleurs le recul de la connaissance de ce qui différencie le bio: 41% des Français s’estiment suffisamment informés de l’impact sur la santé de l’agriculture biologique (en baisse de 4 points par rapport à 2022) et seuls 39% de son impact environnemental (-4 points également). Un recul également de la connaissance des normes auxquelles sont soumis les produits bio : une majorité (53%) de Français indique ainsi ne pas connaître la façon dont les produits bio sont contrôlés ou la réglementation en agriculture biologique (les produits concernés, l’encadrement des pratiques, les différences avec les réglementations à l’international, etc.).
La fatigue alimentaire s’illustre aussi dans le recul des habitudes en matière de cuisine : si 72% des Français disent aimer prendre le temps de préparer des repas, ce taux est en baisse de 5 points par rapport à l’année dernière. A l’inverse, 34% des Français indiquent que faire la cuisine est pour eux une corvée (en hausse de 4 points). Des résultats à mettre en relation avec les 62% de Français qui disent privilégier l’aspect pratique / gain de temps pour leurs achats de produits alimentaires. Une demande de davantage de fonctionnalité donc, qui pénalise le bio, essentiellement associé dans les représentations à des produits bruts, qu’il faut vouloir / pouvoir / savoir cuisiner.
D’ailleurs et s’agissant du bio, s’il baisse dans la consommation à domicile, il ne semble pourtant pas disqualifié puisque les attentes sont importantes (et en hausse) en matière de repas bio en restauration collective et commerciale : 76% des Français aimeraient voir se développer les repas bio à l’école, 71% dans les hôpitaux et maisons de retraite, 71% au restaurant, 69% dans les cantines d’entreprises.
Car en parallèle, plus de 4 Français sur 10 estiment insuffisante l’offre de plats bio dans l’offre de restauration (sur place ou à emporter/livrer), dans les rayons traiteur frais des magasins alimentaires ou encore en restauration d’entreprise. C’est le cas également de 47% des clients des formats de proximité de la grande distribution et de 51% de ceux des enseignes de hard-discount, qui estiment trop restreinte l’offre de produits bio dans ces magasins.
Une façon, donc, de renvoyer au collectif les enjeux de la transition alimentaire.
Source :
21ème Baromètre des produits biologiques en France - 2024
Nous sommes entrés de gré ou de force dans une époque tourmentée ou les préoccupations écologiques deviennent cruciales ; époque de crises, de risques, d’incertitudes, de doute. Nous entrevoyons l’immensité des problèmes, l’impasse où nous sommes engagés. Il y a urgence à modifier nos valeurs, nos manières de penser, notre conscience de nous-même, de notre environnement et de leurs interrelations. C’est en fait un nouvel âge de l’humanité qui doit advenir, « un changement de paradigme», une véritable «révolution copernicienne».
Pour simplifier, de quoi s’agit-t-il ? C’est une crise de la perception entre une vision du monde fait de parties et une vision du monde formant un tout. La «partie» fut définie au 16ème et 17ème siècle (avec Descartes et Newton entre-autres) comme étant mécaniste, réductionniste, atomiste. Le «tout» émergea plus tard, surtout au 20ème siècle. Il peut être défini comme holistique, systémique, et pour ce qui concerne les êtres vivants comme organiciste, écologique. La vision «cartésienne» fut une rupture avec les conceptions antiques et médiévales. Totalement anthropocentrique, elle fractionne, simplifie les phénomènes complexes pour isoler des objets d’étude compréhensibles. C’est une vision déterministe, analytique qui recherche des lois simples, objectives. Le monde est décrit de manière rationnelle, prévisible. L’intuitif, le subjectif n’ont pas droit de cité. C’est bien adapté au monde physique et cela permit des découvertes fondamentales en astronomie et en physique-chimie. (Galilée, Kepler, Laplace…)
Les explications mécanistes montrèrent vite leurs limites pour le caractère paradoxal des êtres vivants envers les lois thermodynamiques. Leur imprévisibilité, historicité, développement posaient de tels problèmes que des explications «vitalistes» eurent un temps de la considération (théorie de la préformation, de la génération spontanée…) «une force vitale, un élan créateur venus de l’extérieur pilotant les êtres vivants vers un but». On n’était pas loin des explications mystiques.
C’est dans ce contexte qu’émergea au milieu du 19° siècle une vision plus globale de l’organisation très complexe du vivant dans leur fonctionnement, leur développement, leur reproduction, leurs relations intra et interspécifiques, et aussi avec leur environnement. La biologie organiciste puis l’écologie allaient faire intervenir la systémique. (théorie générale des Systèmes de Bertalanffy)
Avec la systémique, on considère que, dans un ensemble, les éléments ne sont pas séparés mais liés par des connections établissant des processus fonctionnels. Ces réseaux établissent des flux de matière et d’énergie et «s’auto-organisent» dans des structures hiérarchisées. Ces structures se maintiennent «hors équilibre» à la recherche de stabilité dynamique fluctuante, en perpétuelle évolution pour s’adapter aux modifications de l’environnement. En retour, elles le transforment et évoluent vers une complexité toujours plus grande. L’ordre (information) surgit du désordre (bruit) entropique dans un véritable «continuum» de gènes, macromolécules, organites, cellules, organes, organismes, populations (sociétés), écosystèmes. La complexité fait apparaître des fonctions nouvelles émergentes, l’imprévisible né du prévisible, l’évolutif du réversible. Le tout est autre que la somme des parties.
La démarche analytique ne suffit donc plus pour comprendre les systèmes vivants. Elle a conforté la vision anthropocentrique, humaniste, naturaliste, moderne, de la civilisation occidentale avec les humains au dessus ou à l’extérieur de la nature et à l’origine de toutes les valeurs. C’est l’erreur fondamentale.
Une écologie superficielle, environnementale conserve malheureusement cette vision anthropocentrique qui ne donne à la nature qu’une valeur instrumentale, utile, sentimentale esthétique. Une autre écologie dite profonde radicale fondée dans les années 70 par Arne Naess lie humains, non-humains et environnement naturel.
Vu l’ampleur du cataclysme qui survient, il faut avoir le courage et l’humilité de renoncer à nos illusions d’espèce adolescente, réintégrer tel l’enfant prodige le monde naturel. Comme le conceptualise Bruno Latour : « il faut regagner nos territoires, renoncer définitivement à être Modernes et devenir Terrestres, renégocier nos limites avec celles de nos alter-égo non-humains vivants et non vivants ».
Les salariés sont de plus en plus sensibles aux enjeux écologiques[1]. Dans le sillage du succès connu par la Fresque du Climat, y compris au sein des entreprises, un foisonnement d’initiatives de mobilisation écologique a émergé ces dernières années : des ateliers comme 2tonnes, des parcours comme Corporate for Change, des plateformes comme Lakaa, des réseaux comme Les Collectifs. Cette nouvelle étude de l’ADEME aborde la mobilisation écologique des salariés en croisant le regard de porteurs de dispositifs externes à l’entreprise, de responsables RSE et de salariés.
La première phase de ce projet a consisté à réaliser un panorama des dispositifs existants de mobilisation écologique s’adressant aux salariés des entreprises privées. Sur une trentaine de dispositifs recensés, 12 dispositifs ont été sélectionnés pour analyser leur fonctionnement. Des entretiens avec les porteurs de ces dispositifs ont permis de réaliser une analyse transversale de l’offre de mobilisation et des fiches détaillée par dispositifs.
La deuxième étape visait à rendre compte de la mobilisation écologique du point de vuede responsables RSE et salariés, pour appréhender son impact sur les entreprises. Une enquête a été menée sur une douzaine d’entreprises dans lesquelles au moins un des quatre dispositifs choisis étaient actifs. Il s’agit principalement de grandes entreprises.
« Les salariés ne se voient plus seulement comme des travailleurs, mais comme des acteurs qui participent à façonner la transformation écologique des entreprises », argumente en introduction Anaïs Rocci, sociologue à la direction exécutive prospective et recherche de l’Ademe. L’étude met sur la table le néologisme « écotafeur ». Ces travailleurs, souhaitant participer à la transition écologique par leur travail, seraient, selon l’étude, « la manifestation dans l’entreprise de ce que Bruno Latour a appelé “la nouvelle classe écologique” ».
4 principaux enseignements à retenir de cette étude
Au travers des dispositifs étudiés la mobilisation écologique des salariés en entreprise s’apparente désormais à une action organisée de salariés « écotafeurs ». Ce néologisme signifie que la mobilisation écologique au travail se propage et touche désormais de plus larges pans de la population.
L’initiative d’un dispositif de mobilisation peut venir de certains salariés déjà engagés sur l’écologie et en recherche de sens au travail, mais aussi de responsables qui mettent la mobilisation au cœur des enjeux RSE de l’entreprise : acculturation à la transition, appropriation locale, intégration dans les métiers…
Le succès de la mobilisation écologique dans l’entreprise passe par l’implication de tous ses acteurs : salariés moteurs, relais ou simples participants, direction RSE, services support, fonction métiers, sites locaux, comité de Direction, managers d’équipe, syndicats… et varie selon les caractéristiques des entreprises.
La mobilisation des salariés contribue à installer une culture partagée de la transition écologique dans l’entreprise et aide à dépasser les écogestes pour faire évoluer les pratiques métiers et l’organisation de l’entreprise. Mais elle se heurte aux enjeux du changement de modèle d’activité de l’entreprise, qui reste le pré-carré des dirigeants. Si la mobilisation écologique ne touche aujourd’hui qu’une partie de salariés, leurs aspirations doivent être mieux prises en compte pour que l’entreprise reste attractive à leurs yeux.
Ces dispositifs de mobilisation des salariés ont plusieurs effets. Ils permettent notamment de lutter contre l’éco-anxiété chez les salariés. En revanche, « cela peut également être à l’origine d’une frustration liée à lenteur des changements et au peu de soutien interne », rappelle Gaëtan Brisepierre.
Selon l’étude, ces dispositifs peuvent participer d’un changement du mode d’exercice de la RSE pour la rendre plus contributive. « La mobilisation écologique contribue aux évolutions managériales en cours dans les entreprises qui tentent de mettre à distance le modèle hiérarchique », explique l’étude.
Créer ou rejoindre un collectif est un changement de vie qui demande de la préparation et des compétences multiples, tant sur les dimensions juridiques, économiques et humaines de tels projets. La Coopérative Oasis propose depuis 3 ans la Pépinière Oasis, un incubateur de six mois pour concrétiser son projet en apprenant de celles et ceux qui sont déjà passés par là.
La Pépinière c'est :
- 3 séjours immersifs de 6 jours pendant l'été à choisir parmi plus de 10 propositions
- 210 heures de formation en ligne et en présentiel
- 2 grands rassemblements majeurs (séminaires) : 4-5 mai au Domaine de Chardenoux en Bourgogne et les 5-6 oct à l’Arche de Saint-Antoine
- Un suivi des projets individuels sous la forme de groupes de travail accompagnés par des mentors (4 réunions en ligne)
Vous avez un peu plus de temps à consacrer à l’analyse de notre enquête ? Découvrez ici le résumé des points clés :
1. Les individus attendent un engagement des collectivités au moins égal à leur engagement personnel !
Sur une échelle de 1 à 10, les répondants estiment à 6,7 l’implication actuelle de leur commune en faveur de la transition écologique. Pourtant, ils en espèrent beaucoup : 8,6 ! Ce score dépasse la conviction personnelle moyenne de chacun évaluée à 8.
2. L’engagement des territoires est directement lié à la conviction personnelle des personnes qui y siègent !
On pourrait s’attendre à ce que l’engagement de la commune en faveur de l’écologie dépende surtout du nombre de citoyens engagés et votant sur le territoire… Malheureusement, il est bien question de la conviction personnelle d’une poignée de représentants. Alors, à vos urnes !
3. Les principales motivations qui poussent les territoires à engager une démarche de transition sont : améliorer le cadre de vie des citoyens, participer à protéger la planète, engager les citoyens à une démarche commune et faire des économies financières.
Il est rassurant de se rendre compte que les motivations sont nombreuses, et portées sur le Vivant et le cadre de vie. Conjuguer effort écologique et retombées économiques finira par convaincre les derniers réticents !
4. Les principaux freins des territoires à engager une démarche de transition sont le manque de ressources financières, de ressources humaines et de compétences.
Sans grande surprise… on découvre un manque de ressources. Là où certains verront des freins, Fertilidée y voit des leviers ! Notre offre d’abonnement liant les entreprises et les collectivités a été pensée pour s’adapter à toutes les communes ayant au moins un de ces freins. La planète ne nous attend pas, à nous de lever tous les freins pour accélérer et la rattraper !
5. Les collectivités attendent surtout du concret, de l’expertise et des exemples pour se lancer !
Retours d’expériences, formation des élus, aide au pilotage de la démarche… Les collectivités veulent se lancer, mais veulent se lancer dans de bonnes conditions et obtenir un aperçu concret et désirable des bénéfices d’une telle démarche. Rêvons, désirons, agissons !
6. L’Agenda 2030 gagne à être plus connu ! 41% seulement le connaissent, mais 77% après explications envisagent de se lancer !
Le tronc commun entre la permaculture et le management, c’est l’interaction entre différents éléments, selon la lecture d’une grille systémique. Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qui est intéressant ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? A partir de là, on peut avoir un regard pragmatique sur la situation. La première chose que font les permaculteurs est d’observer : quand ils arrivent sur un terrain, ils regardent comment fonctionne ce terrain sans même qu’ils aient fait quoi que ce soit encore. Ensuite, quand ils ont posé des actes pour obtenir quelque chose de précis, ils observent la réaction du terrain. Dans le management c’est pareil : il s’agit d’observer les êtres humains qui sont avec nous. Chacun aura une culture d’équipe et une personnalité différentes. Et à partir de ce fonctionnement d’équipe, on peut tirer certaines règles qui détermineront des actes sur-mesure.
Les fatigues durables qui conduisent les collaborateurs à être sous stress, voire en souffrance. C’est pour cela qu’après l’observation, il s’agit de créer un partenariat, en écoutant toute réponse de l’écosystème, qu’elle soit positive ou négative. Cela ne repose pas que sur les mots : c’est écouter comment les collaborateurs s’adaptent, c’est être attentif à leur comportement et tenir compte des messages qui remontent.
Dans le PermaManagement, il est aussi question de co-influence : dans un système, on s’influence tous les uns les autres, mais il faut que ces influences soient les plus positives possibles. Cela revient à avoir des influences qui soient plus volontaires et sur lesquelles on sera en clairvoyance. Aux managers de s’interroger : comment j’influence mes collaborateurs ? Comment s’influencent-ils les uns les autres ? Et comment vais-je me servir de ces influences ? Il y a un aspect stratégique.
Il est important en effet d’être sur de la co-régulation et de l’auto-régulation. Et de lâcher le contrôle. Ce n’est pas simple pour les managers : à eux d’apprendre le laisser-faire. On ne peut pas contrôler du vivant. On peut seulement l’orienter.
Enfin, il faut penser aux bienfaits de la diversité. En permaculture, on fait en sorte de mélanger beaucoup de diversité, car elle apporte de la plus-value. Dans l’entreprise, il s’agit de mettre de la diversité avec des collaborateurs qui auront des rôles différents : les libres-penseurs qui proposent des idées novatrices, les empathiques qui ressentent les choses avant le manager et qui peuvent l’alerter en cas de besoin, les pionniers qui surmontent rapidement les problèmes, etc. Construire une équipe, c’est trouver la complémentarité intéressante entre toutes ces personnes.
L’échelle de la permanence (Scale of Permanence – SoP) a été décrite pour la première fois par l’australien P.A. Yeomans en 1954, dans son livre The Keyline Plan et décrit plus en détail par la suite dans son livre The City Forest: The Keyline plan for Human Environment Revolution (La Forêt Urbaine : La stratégie de bordure pour la révolution de l’environnement humain) en 1971.
Yeomans a concu l’échelle de la permanence comme un système de gestion de l’eau sur place, qui allait au-delà de la gestion de l’eau, pour à terme augmenter la fertilité du sol. Dans cette méthode, il prend en considération plusieurs aspects du territoire, pour aider à créer une liste au moment de commencer à observer un territoire afin de développer un design cohérent avec le terrain et sa région pour favoriser la régénération du vivant.
Plus tard, Bill Mollison a ajouté quelques couches supplémentaires à l’échelle, et enfin Dave Jacke a créé la version qu’on utilise le plus souvent aujourd’hui (source) Elle intègre :
1. Climat 2. Relief 3. Approvisionnement en eau 4. Aspect juridique 5. Accès & circulation 6. Faune & flore 7. Microclimats 8. Bâtiments & infrastructures 9. Zones d’utilisation 10. Fertilité & gestion du sol 11. Esthétique & ressentis liés au lieu
Notre décennie devra être une décennie de reconfiguration et de transformation pour les entreprises, les gouvernements, et même la civilisation humaine dans son ensemble.
Comme nous le disent les scientifiques du monde entier, sans ces changements, nous risquons de ne pas pouvoir atteindre une bonne qualité de vie dans les décennies qui suivront.
La multitude de crises auxquelles nous sommes confrontés – pandémie, climat, eau, biodiversité, inégalités, migrations, des cyberattaques, désinformation, pour n’en citer que quelques-unes – sont non seulement réelles, mais aussi fortement interconnectées. C’est ce qu’illustre la Carte 2020 des interconnections des risques mondiaux du Forum Économique Mondial. […]
Les entreprises régénératives apparaissent donc comme une voie à explorer.
Qu’est-ce que la régénération ? Et pourquoi maintenant ?
La régénération naturelle est la faculté d’un écosystème à se reconstituer spontanément, après sa destruction totale ou partielle. On l’observe couramment pour une forêt ou du corail au sein d’un écosystème et on part alors de résilience écologique selon des cycles réitérés.
La régénération consiste donc à renouveler toute activité cyclique comme une entreprise afin qu’elle soit résiliente et qu’elle produise à nouveau les résultats souhaités. Il s’agit également d’améliorer la capacité du système à se restaurer efficacement. En d’autres termes, la régénération consiste à laisser la nature et la société en meilleure santé, en meilleure posture et plus résistante que ce que nous avons trouvé. C’est l’avenir de la durabilité. […]
Voici 5 mythes sur la régénération qu’il est important de dissiper.
Mythe 1 : La régénération est un luxe. Nous devons avant tout nous concentrer sur la durabilité.
Pourquoi opter pour la régénération ?
[…] Si nous avons, en moyenne, plus ou moins bien vécu ces dernières décennies, cela a eu un coût énorme. […] Au cours des derniers siècles, nous avons largement fonctionné sur la base de systèmes dégénératifs – c’est-à-dire de systèmes qui peuvent produire des résultats bénéfiques à court terme, mais qui dégradent la nature et la société à long terme. Nous ne pouvons donc pas nous contenter de maintenir le statu quo qui n’est pas viable. Nous devons d’abord régénérer, puis maintenir le nouveau statu quo régénéré.
Pour utiliser une analogie pratique, nous devons d’abord guérir pour retrouver la santé, avant de pouvoir parler de rester en forme.
Mythe 2 : La régénération concerne uniquement l’agriculture et les forêts.
Bien qu’il y ait beaucoup d’effervescence autour de l’agriculture régénératrice, le sujet va bien au-delà. […]
La régénération comporte d’autres dimensions essentielles, notamment :
La restauration de la vitalité et de l’abondance des océans et des rivières ;
Le renouvellement des relations des entreprises avec leurs employés, leurs fournisseurs, leurs clients, les communautés locales et d’autres parties prenantes clés,
La ré-imagination d’un équilibre plus sain entre les activités et les valeurs matérielles et non-matérielles ;
Et l’abandon de la priorité accordée aux valeurs d’extraction, d’exploitation et de séparation – pour n’en citer que quelques-unes.
C’est le genre de reconfiguration et de transformation systémiques qui implique toutes les industries.
Mythe 3 : Les activités de régénération sont trop complexes à expliquer et à communiquer.
C’est faux.
Il suffit de penser aux principaux concepts :
Restauration,
Rajeunissement,
Renouvellement,
Réapprovisionnement,
[…] Revitalisation,
Ré-énergie… !
Et aussi :
Communauté,
Collaboration,
Cercle vertueux,
Harmonie,
Équilibre,
Confiance,
Connexion, […]
Ce langage positif et stimulant est plein d’espoir, d’aspiration et très intuitif. Il facilite la communication de la régénération.
Mythe 4 : Seules les marques durables peuvent pratiquer la régénération.
Faux. Ce mythe est basé sur une perception commune selon laquelle il est plus difficile de pratiquer la régénération que la durabilité.
Comme la plupart des entreprises ne maîtrisent pas le développement durable, il semble que seuls les leaders du domaine, comme Patagonia, Unilever, Danone et IKEA, peuvent se lancer dans la régénération. […] Non, toute entreprise peut commencer à suivre des principes de régénération, quel que soit le stade où elle se trouve sur le « chemin de la durabilité ».
La régénération est un type de durabilité qui cherche, non seulement à maintenir, mais aussi à restaurer, renouveler et entretenir. De ce point de vue, même les actions de durabilité de base peuvent être transformées en actions régénératrices avec une bonne compréhension des résultats souhaités, et à partir de là, les bons ajustements.
Par exemple, si votre entreprise envisage de modifier ses produits pour qu’ils deviennent circulaires, pensez à choisir le type de flux de matériaux qui entraîne à la fois la circularité et la restauration + le renouvellement + la résilience pour le plus grand nombre possible de systèmes. Ou, si votre entreprise passe aux énergies renouvelables, pensez à toutes les parties prenantes qui seront touchées dans le processus et si la restauration + le renouvellement + la résilience figureront dans les résultats. Le test « restauration + renouvellement + résilience » peut s’avérer très utile.
Mythe 5 : Le retour sur investissement de la régénération n’a pas été bien étudié et documenté.
Si, le retour sur investissement de la régénération est au moins aussi bon que celui de la durabilité – et il a déjà été démontré que le retour sur investissement de la durabilité est constamment positif et durable. Pourquoi la régénération est-elle au moins aussi bonne, demandez-vous ? Parce qu’elle investit à long terme de manière encore plus solide et qu’elle élimine encore plus d’externalités et de risques.