La société occidentale d’aujourd’hui
Notre éducation judéo-chrétienne, depuis 2000 ans, a mis en avant un fonctionnement patriarcal, d’anthropocentrisme. Il en découle qu’à l’arrivée, au début de ce 21 ème siècle, nous fonctionnons dans un système de compétition, d’individualité, de refoulement des émotions, de consommation et sûrement encore bien d’autres choses, dans une énergie très dans le “masculin” ou, comme on peut penser en terme taoïste très dans le Yang, pour dégenrer cette énergie et ces façons de faire.
Constats des personnes en transition
Les personnes qui constatent que cette société, ce monde dans lequel elles évoluent, ne leur convient plus, basculent, transitionnent, bifurquent… elles constatent consciemment ou inconsciemment que cela ne correspond plus à leur imaginaire de vie. Elles souhaitent retrouver de l’Humain, de la nature, une place juste au milieu du Tout.
Elles veulent souvent se noyer dans le Nous, refaire du Nous, refaire corps avec les Humains. Sortir de leur individualisme, redire bonjour aux voisins, œuvrer pour quelque chose de plus grand qu’elles, participer aux changements.
Or, elles arrivent, pour certaines – et c’est bien normal – beaucoup avec les mêmes codes de fonctionnement que le monde qu’elles quittent et souhaitent pourtant voir évoluer, où l’Homme cisgenre** domine, où une sorte de compétition est encore présente, sous-jacente aux processus mis en place et qui ancre un faux-semblant de pratique parfois pseudo bienveillante de coopération.L Altruisme, la considération, le souci de l’Autre, ou quelle attention je porte à l’Autre
La permaculture, dans sa dimension sociale permet, une fois que chacun, chacune a entamé le chemin de la connaissance de son Moi, de trouver une place dans un écosystème qui lui convient. Etre une pièce du puzzle dans le puzzle, oui mais quel puzzle? Dans ce puzzle social où j’essaie de trouver ma place, il y a déjà d’autres morceaux qui y sont. Pour ne pas les abîmer, les froisser, j’y suis attentif. Considérer l’Autre c’est lui donner une existence, de la matière. Un jour en discutant, il y a quelques années avec une personne que nous accueillions, elle m’a dit qu’il y a pire que la Haine, il y a l’ignorance.
Se soucier de l’Autre, c’est aussi faire le choix de sortir de l’altruisme de surface, ce n’est pas demander à une personne comment elle va sans écouter réellement la réponse! C’est entrer en relation, en reliance avec l’Autre être humain devant moi. Sortir du triangle de Karpman***, qui me fait me sentir exister, en me donnant une place parfois de sauveur. La peur, derrière cette prise de conscience et de qui je suis par rapport à mon environnement, c’est de ne plus être Soi au final. Mais c’est justement en ayant un réel ancrage avec qui je suis, que je peux en profondeur me soucier de l’Autre. Tant que mes bases, mon enracinement avec mon Moi, ne sont pas solides, ma reliance à l’Autre reste de surface et je ne peux donc lui donner une place dans mon écosystème, dans le puzzle, je ne le considère pas à sa juste place.
C’est une des reproductions de la société patriarcale occidentale qu’il reste encore dans ce monde en mutation. Pour trouver sa place, c’est un système de jouage de coude, d’Ego mal équilibré, où le masculin est dominant et qui aura forcément raison sur l’Autre.
Considérer, se soucier : des mots qui amènent au même résultat, je laisse une place à l’Autre, je le légitimise dans son essence, dans qui il EST.
La place dans le Tout
Avec les valeurs et les concepts d’éco-psychologie et d’écologie profonde, l’Humain sort de la toute puissance de l’anthropocentrisme. Il reprend une place juste, qui est la sienne au milieu des vivants. Il redevient donc dans l’imaginaire l’égal des autres espèces quelles qu’elles soient. L’altruisme, et sa traduction concrète au travers de l’éducation populaire, permettent le chemin vers la reconsidération de l’Autre en tant que ma propre image, en tant que Moi. Je me vois en lui, comme il me voit en moi. Je me soucie de lui qui a une place identique à la mienne dans cet écosystème dépassant au final celui de l’Humanité. Je peux apprendre de lui, comme il peut apprendre de moi.
L’ Humain, dans ce souci de l’ Autre et de la place qu’il peut lui accorder grâce à son regard et ses attentions, rééquilibre son Ego qui reprend une juste place. Cet équilibre qui vient chercher à l’intérieur de chacun le Yin et le Yang, où comme disait Carl-Gustav Jung l’Anima et l’ Animus dans son concept d’individuation.
RDV le 25 oct #noussommesvivants
Il est important que chaque Humain trouve enfin sa juste place, apprenne individuellement à se connaître, à s'aimer pour ce qu'il est, à accepter ces ombres comme ces lumières. La permaculture humaine est un des outils pour permettre de mieux comprendre qui nous sommes. Quelle place nous avons dans le puzzle de la vie, quelle forme, quelle couleur et dans quelle matière est fait notre propre pièce du puzzle?
L'objectif de cette visio avec Anne-Laure est d'appréhender l'histoire et le fonctionnement du Bois du Barde. Ainsi avoir un exemple concret de gestion avec une gouvernance partagé, la sociocratie, et un fonctionnement où l'Humain est au coeur d'un projet qui mixe coopération économique et habitat participatif. Où les frontières entre la vie professionnelle et la vie privé n'existent plus, où l'Humain oeuvre avant tout pour ce qui fais sens pour lui et ce qui l'épanouie.
Anne Laure s'appuie sur l'expérience des 11 ans du lieu pour partager la notion de permaculture humaine, et son importance dans l'évolution de la crise sociétale occidentale. Aujourd'hui, elle essaime les possibles que chaque Humain est unique, avec ce qui fait sens pour lui avant tout. Elle permet ainsi une première prise de conscience pour continuer à avancer sur son cheminement intérieur et découvrir en chacun ces capacités et ces compétences innés.
Anne-Laure Nicolas est la co-fondatrice et la co-coordinatrice du PTCE Pôle Territorial de Coopération Economique Eco Domaine Le Bois du Barde à Mellionnec (22) dans le Kreiz Breizh (Centre Bretagne).
Jérémy Dumont a fondé Nous sommes vivants pour apporter la régénération dans les entreprises : fresque du facteur humain, fresque des imaginaires, et ...les régénération camps (pauses dans des éco lieux pour se relier à soi, aux autres et au vivant).
Inscriptions : https://www.linkedin.com/events/6980447571643174912/comments/
**Cisgenre : Qui concerne une personne dont l’identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance
*** Triangle de Karpman : C’est une figure d’analyse transactionnelle proposée par Stephen Karpan en 1968 qui met en évidence un scénario relationnel typique entre victime, persécuteur et sauveur. La communication est perturbée lorsque les protagonistes adoptent ces rôles plutôt que d’exprimer leurs émotions et leurs idées.